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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Cinéma : quel miroir de la vie ?

Cinéma : quel miroir de la vie ?

De 1895 à 2006, le cinéma nous a ouvert les yeux. De la découverte d’un autre monde, et de la découverte de notre propre monde intérieur : que reflète le cinéma ?

Le cinéma, grande invention... Les frères Lumière en sont les responsables, en 1895. Premiers films en noir et blanc, très courts, muets et sans son, avec Charlie Chaplin, ainsi que Laurel et Hardy. Le 6 octobre 1927, les Américains projettent Le chanteur de jazz, le premier film parlant. En 1932, le premier film en couleur a été réalisé par Walt Disney.

Que de distance parcourue…

Le cinéma a toujours voulu nous montrer un « ailleurs », à la fois très éloigné de nous (nous sommes capables de voir les civilisations étrangères en temps réel) et très proche (notre réalité vue dans un miroir). Le miroir peut être à la fois très fidèle et vouloir coller le plus à notre réalité (filmée caméra à l’épaule, ou respectant la notion d’espace, de lieu et de temps).

Il peut nous montrer l’absurdité, en nous montrant tels que nous sommes, cupides, hypocrites, pleins d’amour, tout en nous éclairant sur le tragique de la vie et sur sa fin inéluctable. Il peut nous montrer aussi combien on l’aime cette vie, qui nous use et qu’on aime voir dans tous les détails.

Les dessins animés nous ramènent à notre enfance, et mêlent adroitement douce torture et rêves ensoleillés (les enfants étaient souvent malheureux, mais finissaient toujours par gagner).

Les comédies s’amusent de nous et de nos tracas, tout en concluant que les situations s’arrangent toujours.

Les films romantiques ne se terminent pas forcément de la meilleure manière, mais nous font rêver sur une possibilité de vivre une histoire extraordinaire, unique (car nous aimerions que nos histoires soient uniques).

Les thrillers, polars et policiers nous aident à résoudre les meurtres et nos problèmes en général.

Les films fantastiques et de science-fiction nous entraînent dans un ailleurs plus ou moins lointain, souvent plus proche qu’on ne croit.

Les drames nous font explorer les tragédies de la vie, sans aucune illusion sur la fin du film, mais ils nous touchent (et ce qui nous touche nous rend à la fois plus fragile et plus fort).

Les films de guerre témoignent de la dureté du monde quand il oublie que nous ne sommes que des humains (et ce faisant, « nous devenons ce que nous haïssons et nous haïssons ce que nous sommes devenus »).

 Nous aimons les films qui nous font voir notre vie, et ceux qui nous emmènent loin de nous. Parce que, après tout, ce qui est loin nous ressemble un peu.

Et tous ceux qui nous touchent nous montrent notre humanité, dans la douleur et dans la joie.


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5 réactions à cet article    


  • Diogene (---.---.19.40) 5 janvier 2006 10:16

    Bonjour et meilleurs vœux.

    C’est vrai qu’il y a une certaine magie dans les images qui bougent (que Truffaut rapprochait d’ailleurs de celle du feu dans la Nuit Américaine). Mais le cinéma est aussi un extraordinaire moyen d’abrutissement massif. Comme le disait déjà Aristote, l’art dramatique doit conduire à la purification des passions. La fameuse catharsis. Concrètement, le cinéma aide (ainsi que le spectacle télévisuel) les gens à supporter l’insupportable, et là, je ne suis plus très sûr de l’intérêt d’un certain cinéma. Peut-être qu’on changerait plus le monde si on allait moins au ciné, mais je peux me tromper...


    • yaarg (---.---.111.163) 10 janvier 2006 15:18

      Je pense que la télévision plus que le cinéma, joue un rôle planétaire d’abrutissement des masses, surtout les travailleurs qui, après une journée chiante en usine ou au bureau, on besoin d’oublier. Et quel meilleur moyen d’oublier que de s’abrutir. L’alcool et les beuveries collectives poursuivent aussi ce but : se divertir pour oublier la monotonie ou l’insipidité de la vie.

      Le cinéma abrutissant, abêtissant, crétinisant, oui, il existe aussi, à côté du cinéma génial, émerveillant. Mais le cinéma, à la différence de la télévision, je parle bien sûr du cinéma en salle, on va le voir par un acte volontaire. Raison pour laquelle même le cinéma est devenu un système avec ses riches (les gros studios) et ses pauvres, son marketing, ses produits dérivés. Désormais le cinéma crétinisant est presque devenu la norme.

      Ne trouvez-vous pas SYMPTOMATIQUE que l’on parle aujourd’hui de « film culte » comme si un film devenait une sorte de relique, de dieu... On attend des spectateurs une forme de fanatisme proche de celle des fanatiques religieux. Regardez l’effet mode crétinisant de la saga Harry Potter, de la saga Star War, de la saga Seigneur des Anneaux.

      Des chefs d’oeuvre absolus comme « mort d’un maître de thé » de Kurosawa, ça passe complètement au-dessus du spectateur moyen, victime du star-system. heureusement, ça ne décourage pas les créateurs.


      • claire fortier-durand (---.---.131.62) 10 janvier 2006 15:44

        Certains films sont certes nommés « cultes » mais en général par les médias eux-mêmes et non les spectateurs. D’ailleurs, quoiqu’on dise, les Césars récompensent des films en général qui ne correspondent pas au choix des spectateurs. Je pense que les sagas « Seigneurs des anneaux et Harry Potter » ont pour premier but de donner du rêve aux spectateurs contrairement à la démarche de « Star Wars » qui n’avait pas besoin de refaire des épisodes 20 ans plus tard. On voit des navets français, américains, de toute origine et on voit des chefs d’oeuvre. On voit des films moyens et ceux qui ne resteront pas dans les mémoires. Maintenant reste à savoir faire la part des choses.


      • Laurent (---.---.19.40) 17 janvier 2006 14:55

        La connaissance de « mort d’un maître de thé » de Kurosawa n’est-elle pas aussi un moyen de reconnaissance narcissique ? Voir « la distinction » de Bourdieu.

        @+


      • Mr O (---.---.142.94) 5 février 2006 04:43

        bravo claire ! Ne te laisse pas intimider par le fascisme rose bonbon ! Mr O

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