Daft Punk à Bercy
Le 14 juin, les « punk timbres » ont embarqué a bord de leur vaisseau pyramidal près de 20 000 fans intergénérationnels pour un extraordinaire voyage intergalactique.
Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homen Christo, le duo précurseur de la french touch ont su réussir l’exploit de rester anonymes tout en devenant des stars mondiales, distillant les interviews et les concerts, créant ainsi constamment le buzz et une attente démesurée pour ce concert depuis leur unique grosse scène française aux Eurockéennes de Belfort en 2006.
Après une première partie très en dessous (les Klaxons, gentil groupe de rock anglais qui casse la tête), les voilà enfin : les deux robots géniaux apparaissent dans leur pyramide entourée d’une ruche de néons et balancent leur hymne « Robot Rock » délivrant ainsi leur message personnel et finalement universel pendant près d’une heure et demi : l’humanité est transcendée, parfois soumise (« Television rules the Nation ») par l’électronique, mais nous restons « Human after all ».
Avec des mix inédits de leurs « classiques » en clins d’œil, émaillant les titres de leur dernier album habilement amenés à monter en puissance, le duo a littéralement enflammé ses fans de la première heure comme les plus jeunes : Bercy jouit.
Mais la performance réside particulièrement dans les effets visuels qui animent leur installation : toujours justifiés, flirtant parfois avec le risque d’attaque cérébrale, la prouesse technique rejoint le message de l’éminence du virtuel jusqu’au sublime bouquet final célébrant l’organique sous toutes ses formes. On part de l’infiniment grand, de l’espace intersidéral pour se recentrer sur la fondamentale cellule.
Rayons multicolores, effets d’accélération à la "Star Wars", images d’étoiles, de planètes jusqu’à la Terre, faune, flore, visages « United Colors of Benetton », planches anatomiques, radios, scanners : Daft Punk nous invite à continuer le voyage en nous-mêmes.
Les robots disent au revoir et merci par gestes : bisous et petits cœurs avec les mains mais reviennent finalement sous une lumière rouge ne soulignant que les contours de leur costumes et dans une ultime explosion de leur talent musical nous signifient qu’ils sont peut-être humains après tout mais viennent décidemment d’une autre planète.
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