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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Dans le monde de la culture, à qui profitent les services publics (...)

Dans le monde de la culture, à qui profitent les services publics ?

Certains services publics, télé, radio, peuvent aider des artistes, des créateurs, à se faire connaître, à promouvoir la création. Mais je voudrais ici faire part de mon étonnement quant à la manière dont ces media, à l’impact puissant et indéniable, sont utilisés, et plus exactement, au profit de qui…

Commençons par la radio par exemple, par France Inter, qui « supporte », fait la promotion de « disques inter ». Quels sont les disques soutenus par « France inter » ? J’ai en tête des exemples qui me surprennent car je ne crois pas qu’un Alain Souchon, une Carla Bruni (même avant de rencontrer son amoureux…), aient besoin d’être « disque inter » pour être lancés… France Inter ne devrait-il pas soutenir plus de jeunes talents, moins connus, qui ont besoin de coup de pouce ? Pourquoi inter choisit-il de tels « disques inter » ?

Certes, des troupes ou groupes connus ont besoin malgré tout de soutien pour vivre. Les fondations Société Générale ou Orange soutiennent des chœurs par exemple, mais il s’agit là de fondations d’entreprise, et le bénéfice va à un groupe, une troupe… Mais Souchon, Bruni ? Ils ont vraiment besoin de ça pour vivre, encore, du soutien du service public ?

Coté télé à présent, à propos de certaines « créations culturelles » télévisées du « service public », annoncées plusieurs jours à l’avance avant, pendant, et après, les Journaux Télévisés, pour que le public de base comprenne bien qu’il s’agit d’opus remarquables… Prenons Mme Josée Dayan, réalisatrice de talent sans doute : que réalise-t-elle, avec quels acteurs ? Des « rois maudits » (avec J Moreau, P Torreton, Depardieu père et fille, J Balibar etc…) à « mourir d’aimer » (avec Muriel Robin -qui veut décidément nous prouver qu’elle est une grande actrice parce qu’elle joue des rôles tristes), en passant par « le comte de Monte-Christo » (avec Depardieu, Rochefort etc… ) où est la création ? Où est le risque ? Où est la chance donnée à de nouveaux talents ? Quelle est « l’œuvre » ?

Et n’y a-t-il pas des comédiens extraordinaires autres dans nos provinces, capables de jouer ces rôles ? Ne peut-on pas leur laisser un peu plus de place, de chance, d’occasion de vivre à peu près correctement ?

Ah j’oubliais, il y a aussi les adaptations de Maupassant avec Pierre Arditti, l’acteur de gauche de service et fervent défenseur d’un HADOPI qui garantit de bonnes rentes, contre ce public de mécréants qui compromet l’avenir des artistes et de la création par un comportement téléchargeur irresponsable… Quels artistes ? Quelles créations ?… Vaste sujet qui conduit à un autre débat que je ne veux pas ouvrir ici…

Toujours dans le domaine télévisuel et malgré une fin tragique qui n’a pas de raison de modifier le propos, Nadine Trintignant faisait régulièrement tourner sa fille pour des œuvres télévisuelles, et on se rappelle que « Colette », la dernière, a été tournée à Vilnius, en Lituanie. Cette création - française ? exception culturelle ? - si elle a eu le mérite de faire travailler des acteurs Français, l’a fait d’une manière fort limitée !

Last but not least, que dire d’un Johnny Hallyday, exilé fiscal en Suisse, choisi pour le concert de la fête nationale du 14 juillet à Paris ! Les impôts, c’est bon pour payer les concerts ?..

La notoriété semble-t-il, ça se préserve… Mais quand on utilise trop pour cela le service public, cela devient choquant… Il y a des artistes de talents qui galèrent dans le pays, qui aimeraient partager sinon le pactole, du moins l’accès aux media…

Le rayonnement culturel du pays est en berne, Paris n’est plus une capitale de référence en la matière, cela suit le reste…Le monde des media donne une image de fonctionnement en réseau fermé , au lieu d’être ouvert sur la diversité et la nouveauté. Si le pays doit garder un budget pour la culture, on peut souhaiter que l’effort national profite à un peu plus de monde. Au-delà de l’équité, il en va même de la qualité et de la « richesse » de la création…


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6 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 19 décembre 2009 15:29

    il suffit d’etre un boxeur thai homo de 40a et etudiant


    • perlseb 19 décembre 2009 16:24

      L’argent public est consommé pour les petits copains des élus. C’est un des nombreux problèmes de la démocratie représentative où les élus, comme on pourrait s’y attendre, n’ont aucun honneur.

      Tout le monde devrait être artiste à temps partiel. Un vrai artiste ne devrait pas chercher à vivre de son art, sinon, ça tourne souvent à la prostitution. Et il faut croire que si l’on n’est pas copain des décideurs, alors c’est la voie pour percer... Avis aux amateurs qui veulent se professionnaliser.


      • norbert gabriel norbert gabriel 19 décembre 2009 16:41

        «  »Tout le monde devrait être artiste à temps partiel. Un vrai artiste ne devrait pas chercher à vivre de son art, sinon, ça tourne souvent à la prostitution. Et il faut croire que si l’on n’est pas copain des décideurs, alors c’est la voie pour percer... Avis aux amateurs qui veulent se professionnaliser.«  »"

        et comment les comédiens de théâtre qui font plusieurs années de formation à temps complet vont -ils vivre ? en se prostituant pour payer le loyer ?
        Un musicien qui doit faire 4 heures de gammes tous les jours, il vit de l’air de son piano ?
        Et un comédien qui apprend un rôle, il le fait pendant sa pause café ou aux chiottes de l’entreprise ? 
        Un vrai artiste façon Van Gogh ou Modigliani doit crever de faim au nom de la beauté de l’art ??


      • perlseb 19 décembre 2009 19:45

        Vous soulevez 3 problèmes majeurs :
         - combien y a-t-il de Van Gogh parmi ceux qui se disent actuellement artistes ?
         - est-ce que les vrais Van Gogh ne sont pas parmi des gens qui ont un métier sans intérêt et qui n’ont pas les moyens de pratiquer l’art ?
         - comme pour le sport, que dire des musiciens qui font actuellement 4h de gammes et qui ne réussissent pas (élitisme actuel : seuls les meilleurs gagnent).

        Sur le premier point, je pense que le futur ne retiendra pas beaucoup de noms (en pourcentage) par rapport aux nombres de personnes qui vivent des médias ou de l’art aujourd’hui. On fait beaucoup plus de commerce que d’art.

        Sur le deuxième point, je ne vois absolument pas pourquoi certains devraient travailler à l’usine ou dans un bureau pendant que d’autres gagneraient bien mieux leur vie en jouant des films ou en produisant des disques. Je ne suis pas élitiste. Il y a aussi beaucoup de subjectivité : les goûts et les couleurs ne se discutent pas. A partir de là, soit tout le monde doit pouvoir être artiste à son niveau (avec une chance infime mais non nulle de pouvoir créer un chef d’oeuvre), soit il faut décréter qu’il y a des hommes et des sous-hommes.

        Autant, pour la pratique des sciences, il faut malheureusement avoir une certaine rigueur, des aptitudes au raisonnement, autant pour la pratique de l’art, aucune aptitude particulière ne peut être exigée au départ : elle serait restrictive et l’art ne peut pas être limité à quoi que ce soit.

        Je suis pour une société de loisirs ou l’art posséderait une place bien plus grande qu’aujourd’hui. Mais je ne suis absolument pas pour une consommation passive du pseudo-art des autres (commerce) : l’art doit être actif, participatif. D’ailleurs, en pratiquant à son niveau, on apprécie mieux les éventuels exploits des autres (comme en sport).

        Maintenant on peut considérer, un peu rapidement, que l’art n’est pas donné à n’importe qui et que certaines personnes ne feront jamais rien de leur vie. Mais dans ce cas, il faut savoir s’identifier à ces personnes et ne pas se plaindre de son absence de réussite dans la société élitiste d’aujourd’hui.


      • norbert gabriel norbert gabriel 19 décembre 2009 16:34

        Votre article est intéressant sur le fond, mais vos exemples ne sont sans doute pas les mieux choisis en ce qui concerne la radio . De toutes les radios généralistes, France Inter est la radio qui présente le plus de jeunes talents. Il n’y pas que la play list, il faut écouter les émissions qui invitent des artistes en développement, en direct, il y a en quelques unes, je vous laisse le soin de vérifier,
        Pour les exemples que vous citez, vous faites un raccourci abusif, par exemple, Carla Bruni a été retenue pour son premier album, bien avant qu’on en parle pour d’autres raisons. Et Souchon, même s’il n’a pas besoin de promo, reste un des auteurs les plus intéressants de la chanson francophone.
        Votre digression vers Hadopi fait un amalgame assez désagréable, c’est bien de prôner pour la gratuité de la culture, avec le refrain sur « les rentes des nantis » sans doute trouvez-vous normal que la majorité des jeunes générations n’envisagent pas un instant de payer un centime pour la musique, à l’occasion, expliquez-nous comment des jeunes artistes (de théâtre, ou de chanson) peuvent créer des spectacles si leurs créations doivent être données gratuitement ?

        Pour le soutien de France Inter qui vous surprend, cette semaine, il y a eu Fantazio, par exemple, vous trouvez que c’est une méga star ? Leprest, vous le trouvez trop « soutenu » ?

        Pour le cas Hallyday, concert parisien, payé par le Ministère de la Culture, c’est un scandale, c’est le fait du prince.

        Mais votre exemple concernant Nadine Trintignant n’est pas le meilleur, tous les réalisateurs ont des équipes, des familles de comédiens, comme Tavernier, ou Resnais, qui font tourner des comédiens français talentueux.
        En revanche, Depardieu dans ses différentes prestations télévisuelles a manqué de conscience professionnelle, c’est le moins qu’on puisse dire, avec des cachets immérités en l’occurrence.


        • jef88 jef88 20 décembre 2009 17:34
          Dans le monde de la culture, à qui profitent les services publics ?REPONSE :
          Aux services publics qui parasitent ceux qui essayent (encore) de produire du tangible.

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