Danse (macabre) avec les loups
Zoom sur film qui n'est déjà plus à l'affiche. Triste.

Amateurs d’action pure, d’hémoglobine et de dialogues hollywoodiens formatés, passez votre chemin. Car il y a de ça dans le dernier film de Joe Carnahan, mais pas que. "Le territoire des loups", c’est l’histoire d’une peur séculaire. Celle que les hommes entretiennent avec l'animal, icône fascinante et terrifiante au cœur d’innombrables légendes.
Mais cette fois la bête aux dents longues est un prétexte à la véritable peur qui anime le film et les hommes depuis toujours : la mort. C'est le personnage central du film, celui que l’on ne voit jamais mais qui tient le rôle principal. Elle nous oppresse, nous asphyxie et nous tient en haleine jusqu’au dénouement final. Alors même que l’action du film se déroule dans les magnifiques étendues glacées d’Alaska, on se sent piégés. Comme la troupe de survivants qui tente malgré tout de s’en sortir, on est enfermés dehors.
L’identification aux personnages est magnifiée par la réalisation impeccable des scènes d’actions, notamment ce crash aérien qui semble incroyablement réel. Une musique au ton juste ainsi qu'une judicieuse alternance "séquences action / séquences émotion" ajoutent de la crédibilité à l'histoire.
Fuir ne sert à rien car jamais il n’est question pour le groupe de s’en sortir. La seule vraie énigme pour qui a compris le film est de trouver le meilleur moyen d’aller à la rencontre de sa mort. En subissant, la peur au ventre ? Ou en combattant, l’arme au poing ? Liam Neeson, en héros traumatisé par son amour perdu, fait vivre admirablement ce "survival" à la profondeur de récit insoupçonnée.
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