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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > De la bayadère à Bollywood : Aperçu de la danse en Inde

De la bayadère à Bollywood : Aperçu de la danse en Inde

Le festival de Cannes s’est achevé, et parmi la sélection, il y avait un documentaire consacré aux films Bollywood. Bollywood (contraction de Bombay et Hollywood) : ses histoires d’amour contrariées, ses chansons… et ses danses. Car l’Inde est un pays de danse.

Il y a effectivement en Inde une multiplicité de danses, qu’elles soient classiques ou folkloriques. Voici quelques styles de danse classiques :

Khatak : Danse de l’Inde du Nord, elle était exécutée à la Cour des empereurs Moghols.

Kathakali : Vient du Kerala (Inde du Sud). Elle raconte les épopées du Mahabarata, Ramayana et les histoires du dieu Krishna.

Kuchipudi : Originaire de l’Andra Pradesh (sud de l’Inde). Elle était exécutée par des brahmanes (caste supérieure) dans les temples.

Odissi : Vient de l’Orissa. Elle raconte notamment les histoires du dieu Krishna.

Manipouri : C’est une danse du Manipour, au Nord-Est de l’Inde.

Mohini Attam : Vient du Kerala. Elle raconte les histoires du dieu Vishnou.

Bharata Natyam : Originaire du Tamil Nadu (sud de l’Inde). Elle est liée à l’hindouisme, puisqu’elle était exécutée dans les temples.

Certaines de ces danses ont un « langage » exprimé par les différentes postures et les gestes des mains (les mudras). Le visage de la danseuse se doit également d’être expressif. Elles ont donc une dimension narrative et peuvent se rapprocher du théâtre (cas du Kathakali, en particulier).

Le Bharata-Natyam est une danse qui a failli tomber dans l’oubli. Les danseuses qui l’exécutaient étaient considérées comme les épouses des dieux ; elles étaient appelées les « devadasi ». Elles ne faisaient pas seulement que danser, elles savaient lire et écrire le sanscrit ou le tamoul. Mais au cours du temps, leur statut s’est dégradé et elles étaient assimilées à des prostituées. Un missionnaire anglais, Phillips, témoigne de cette situation « Réprimer une classe de femmes qui vivent leur vie dans l’indépendance, gracieuses, accomplies, intelligentes, les dégrader, en faire des parias et les forcer à des expédients déshonorants est non seulement un péché contre la charité, c’est un attentat contre la vie ». Les Anglais décidèrent de mettre fin au système des devadasi et firent interdire le Bharata Natyam en 1925, alors que cette danse restait autorisée dans les comptoirs français. Mais des indiens voulurent faire perdurer cet art, ce patrimoine. Une brahmane, Rukmini Devi, brava les règles de sa caste et apprit le Bharata Natyam puis devint danseuse de métier. Un juriste, Krishna Iyer, apprit également la danse et se produisit, déguisé en femme. Leur action a permis au Bharata Natyam de survivre jusqu’à aujourd’hui.

La danseuse-courtisane est toutefois devenue un personnage de l’inconscient populaire, comme en témoignent des classiques de la littérature indienne : « Devdas » (avec le personnage de la courtisane Chandramukhi) ou « Umrao Jaan », devenus depuis des films Bollywood à succès.

D’anciennes devadasi se sont reconverties dans le cinéma Bollywood. Des stars de ce cinéma, comme Madhuri Dixit, ont bâti leur carrière grâce à un talent certain pour la danse. C’est une des disciplines qu’apprennent les élèves des cours de comédie. Les danses que l’on voit dans les films Bollywood sont un mélange des différents styles indiens.

Le cours de danse indienne garde une dimension religieuse jusque dans son déroulement : il commence et se termine par une salutation aux dieux, aux maîtres de danse et aux spectateurs. Cela se retrouve également dans les chorégraphies.

Danse sacrée, danse-art, danse-divertissement, la danse exprime l’âme du peuple indien.

 

Liens en rapport avec la danse indienne ou l’Inde :

http://bollywoodpassion.menaka.levillage.org/

http://www.indeaparis.com/

http://bharat.pagesperso-orange.fr/culture/danse.htm


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1 réactions à cet article    


  • Natacha 28 mai 2011 09:17

    Extrait de l’article « Une brahmane, Rukmini Devi, brava les règles de sa caste et apprit le Bharata Natyam puis devint danseuse de métier. Un juriste, Krishna Iyer, apprit également la danse et se produisit, déguisé en femme. Leur action a permis au Bharata Natyam de survivre jusqu’à aujourd’hui ».

    Bahut Shukria

     

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Isis-Bastet

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