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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Deux gouttes d’histoire

Deux gouttes d’histoire

Une civilisation

Alors que commençait notre ère, se développait déjà depuis longtemps en Mésopotamie, une civilisation ancienne et fort évoluée. Les traces des philosophes anciens y étaient conservées, les arts y étaient fort appréciés et la polygamie qui y était pratiquée ne reflétait qu’un des aspects d’une coutume qui jusqu’aujourd’hui encore, contribuait à une démographie galopante.

Si bien que devant une telle prolifération, des mouvements de migration se sont amorcés... limités par la géographie et le peu de performance des moyens navals de l’époque d’une part, et la vitesse du cheval et de l’ambulation pédestre de l’autre.

Ces migrations allaient entraîner dans leur sillage tout le bagage culturel de l’époque qui était certes, le plus brillant qui fut dans leur environnement. ..Ce n’étaient pas seulement les Mathématiques où la connaissance des astres, de médecine ou de l’alcool, ("al cohol" signifie la fermentation), de la magnificence des parures ou des styles et motifs de construction, mais tout un art de vivre qui allait déferler lentement sur tous les territoires ainsi touchés.

Un phénomène particulier allait se passer presque en même temps que ces grandes exodes mauresques, la naissance d’un mouvement à caractère religieux, dont l’hégire1 allait marquer historiquement la date le 9 septembre 622 après J.C. Avec la naissance de l’Oumma, constituant ce qui est considéré comme le début officiel de la religion musulmane.

Après le lent envahissement du Makrek (l’ "Orient", la péninsule arabique), puis du Maghreb (l’ "Occident", Algérie Tunisie, Maroc)... La péninsule Ibérique et l’Italie suivirent... jusqu’à la hauteur du milieu de la France où le mouvement fut arrêté en 732 à Poitiers par Charles Martel et ses armées...

C’est à cette époque qu’un mouvement de reconquête, connu sous le nom de "Reconquista", de la croyance à peine plus ancienne de six siècles, le Christianisme, s’initia et repoussa peu à peu à travers toute l’Espagne, jusqu’aux bords de la Méditerranée l’Islam et ses pratiquants.

La dernière ville espagnole à avoir résisté, Grenade, tomba le 2 janvier 1492 sous la pression des "reyes catholicos", les rois catholiques, Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille.

Entretemps, 8 siècles d’occupation mauresque avaient engendrés une telle mixité des populations qu’il était totalement impossible d’en déterminer l’origine exacte... et les pratiques religieuses avaient perdu beaucoup de leur intégrité de départ2 si bien qu’il fut impossible de pratiquer l’usage jusque là établi, de couper la tête à celui qui ne correspondait pas à l’idée que le plus fort, à ce moment, se faisait de la justesse de ses croyances. Aussi, pour la première fois dans l’histoire, on dut recourir a d’autres moyens pour imposer le dogme dominant et l’on proposa aux populations de choisir leur religion, celui qui voulait rester en avait le droit ! Il devait alors renoncer à sa croyance précédente, et adopter un nom chrétien ainsi que la religion. Celui qui au contraire désirait garder l’Islam, en avait également le droit, mais devait s’exiler d’Espagne.

Un mouvement d’exode se fit donc, tout aussi lentement, et trouva même un certain étranglement pour traverser dans l’autre sens, le détroit de Gibraltar3, Cette ville porte encore actuellement le nom arabe du sultan qui le premier avait pris pied de l’autre côté de "la mer du milieu des terres"4.

La région qui allait porter plus tard le nom de Rif au Maroc allait hériter d’une grande partie de ces réfugiés qui ont pu en fin là s’établir et allaient conserver encore longtemps le souvenir andalou5.

En Italie également, on vit dans le choc des apports arabes avec les concepts anciens, médiévaux, qui avaient, il faut bien le dire, perdu jusqu’aux textes des philosophes grecs, et l’ère moyenâgeuse qui en était restée, une transformation qui fit l’effet d’une véritable révolution. Le quinzième siècle et son "quattrocento", à l’italienne transforma à ce point les esprits qu’on put, sans se tromper, parler d’une véritable "renaissance"... où l’on retraduisit de l’arabe et de l’hébreu les anciens philosophes, et où tous les arts et les connaissances firent un véritable "bond en avant", dans un mouvement qui allait se propager dans toute l’Europe et engendrer bien plus tard ce que l’on devait appeler l" siècle des lumières, puis notre ère moderne.

Toute civilisation passe par des phases qui suivent une courbe relativement ondulatoire, connaissant une apogée, puis une descente vers un périgée... C’est le cas indubitablement pour notre monde actuel qui, cette fois, toutes civilisations confondues, ne veut plus voir l’ampleur de la pente de sa chute, tant la vision de son effondrement en apocalypse lui fait peur. On peut le comprendre !

Pourtant, tout n’est pas joué ! Et je pense qu’il est encore possible de recréer des conditions ou l’homme puisse encore survivre, en nombre restreint probablement, et en modifiant sensiblement à la fois son rapport avec son environnement et sa façon de consommer.

En effet, s’il ne met pas fin à la dynamique consumériste qui l’a complètement submergé, il n’y aura plus de place que pour 800 million de ses con-frères sur une planète dévastée entre-autres par des guerres, des famines, une banqueroute tant économique qu’intellectuelle qui ne lui auront pas permis de manœuvrer les leviers indispensables à sa simple survie.

Cette apocalypse de bazar, c’est pour demain ! Et à soixante piges, je pense que je risque fort d’en connaître les affres et le chaos. Si je puis encore le présumer, je n’ai cependant pas la force nécessaire à en contrer l’écrasante marche mortifère.

Il semble que :

  • Rien ne manque au triomphe de la civilisation
  • Ni la terreur politique, ni la misère affective,
  • Ni la stérilité universelle.
  • Le désert ne peut plus croître, il est partout !
  • Mais, il peut encore s’approfondir !
  • Devant l’évidence de la catastrophe
  • Il y a ceux qui s’indignent, ceux qui prennent acte,
  • ceux qui dénoncent et ceux qui s’organisent...
  • Il y a enfin ceux, fort nombreux, qui préfèrent ne rien voir
  • et parmi ceux-ci, ceux qui nieront qu’un problème existe...
 
 

1La fuite de Mahomet de La Mecque pour Médine

2Ce qui initia une tendance à retrouver une doctrine plus "pure", et par là, allait mener à des exagérations notoires,(l’intégrisme) et une multitude de crimes odieux commis au nom de "la très sainte inquisition" notamment.

3Gibraltar, anciennement : "djebel el Tarik" (signifie la montagne de Tarik)... Tarifa, ville et port situé à une quarantaine de kilomètre à l’Ouest, étant le nom de même origine, (à la forme féminine), on y trouve d’ailleurs un "Hôtel Tarik" !

4La méditerranée

5Lors de mon dernier passage dans la région, j’ai noté une enseigne "Al Andalus" confirmant le sentiment assez généralisé que j’y ai perçu.


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11 réactions à cet article    


  • ALEXANDER 15 août 2009 20:03

    Un beau ramassis de poncifs, écrit en petit nègre par dessus le marché.

    Nullissime


    • italiasempre 15 août 2009 21:11

      En Italie également, on vit dans le choc des apports arabes avec les concepts anciens, médiévaux, qui avaient, il faut bien le dire, perdu jusqu’aux textes des philosophes grecs, et l’ère moyenâgeuse qui en était restée, une transformation qui fit l’effet d’une véritable révolution. Le quinzième siècle et son « quattrocento », à l’italienne transforma à ce point les esprits qu’on put, sans se tromper, parler d’une véritable « renaissance »... où l’on retraduisit de l’arabe et de l’hébreu les anciens philosophes, et où tous les arts et les connaissances firent un véritable « bond en avant », dans un mouvement qui allait se propager dans toute l’Europe et engendrer bien plus tard ce que l’on devait appeler l" siècle des lumières, puis notre ère moderne.


      Bonjour Bobby, 
      Ai-je bien compris ?
      Seriez-vous en train de dire -par des moyens detournés- que grâce aux apports arabes la Renaissance a vu le jour en Italie ?


      • ALEXANDER 15 août 2009 22:48

        Finalement, quelques corrections mineures et en toute simplicité s’imposaient ici.

        J’ai oublié de dire ce qui m’avait le plus plu ici. Outre l’occultation du processus resté mystérieux du déclin de l’Islam médiéval, c’est surtout la reprise pure et simple par l’auteur des clichés les plus éculés sur le Moyen Age qui me fait revenir.

        Les Occidentaux ont redécouvert l’essentiel des philosophes grecs à partir de la fin du 11ème siècle, les contacts se faisant par des équipes internationales de traducteurs qui pouvaient traduire de l’arabe. Il y avait une grosse activité à Tolède, reconquise en1085, mais les apports passant par l’Italie du Sud (la cour normande de Sicile, la Faculté de Salerne) furent également considérables, dynamisant le paysage intellectuel de l’Occident (école de Chartres), même si un essor antérieur était déjà perceptible (Saint Anselme, Roscelin).

        L’auteur aurait facilement pu trouver des informations sur l’impact de ces traductions sur la théologie occidentale, qui se trouvait à présent munie de l’appareil conceptuel de la logique aristotélicienne, sans compter des oeuvres de Platon, ce qui allait se révéler indispensable dans les grandes constructions théologiques de Saint Thomas ou de son maître Albert le Grand, pour ne citer qu’eux (on pourrait parler aussi des averroïstes et du groupe autour du mystérieux Siger de Brabant, qui apparait dans « La Divine Comédie », mais n’en demandons pas trop).

        Le poncif de la Renaissance est un autre morceau de bravoure du texte. L’essor des sciences en Occident part lentement à partir de la fin du 13 ème siècle, époque où sont réalisées des premières techniques mondiales comme les horloges mécaniques ou les cathédrales gothiques (les premiers ouvrages de grande hauteur qui ne sont pas composés d’une masse de rochers assemblés et abandonnet le principe des murs porteurs). Roger Bacon en optique ou Fibonacci avec sa suite mathématique élaborent les premiers apports originaux de l’Occident en sciences. Soyons charitables en nous contentant d’évoquer les recherches en astronomie d’Albert de Saxe et de Nicolas Oresme sur la rotation de la Terre sur elle même, au 14ème siècle, idem pour la philosophie de Duns Scot, Buridan et Ockham.

        Pour l’Histoire de l’Art, nous serons miséricordieux, puisque je ne ferai qu’effleurer le rôle majeur de la cour de Bourgogne, ce qui contredit les assertions de l’auteur sur les origines uniquement italiennes de la Renaissance. La rupture brutale avec le Gothique International à partir du Maître de Flémalle, la dramatisation des oeuvres chez Van der Weyden, broutilles tout ceci, si en plus on allait parler de Dirk Bouts, Hans Memling, Peter Christus, voire des Allemands Stéphane Lochner, Michael Pacher ou Martin Schongauer, on ne s’en sortirait plus.

        Evitons donc de parler de l’influence conséquente des primitifs flamands sur les Italiens, comme le montrent l’admiration que suscita l’arrivée en Italie du Triptyque Portinari ou l’intégration par Della Francesca du paysage de type flamand et du rendu des matières dans ses oeuvres postérieures aux fresques de « La légende de la Vraie Croix »

        Pour des historiens aussi considérables que Le Goff, Lucien Febvre, Ernst Kantorowicz et Marc Bloch, la Renaissance est plus une construction historiographique qu’une grille de lecture mécanique efficace. La vraie rupture serait plus au 14 ème, avec la Grande Peste de 1348, le Schisme d’Occident, la poussée turque, les débuts de la navigation en haute mer dans l’Atlantique, mais ne surchargeons pas ce bel article de petits détails insignifiants.

        Après la chute de Constantinople en 1453, il y eut bien des textes qui parvinrent encore en Occident, mais sans influencer de manière décisive un processus de découvertes scientifiques et d’évolutions culturelles déjà lancé (la perspective mathématique de Della Francesca, Alberti et Masaccio, l’expansion minière en Bohême, la systématisation des armes à feu...)

        L’auteur pourrait se renseigner sur la construction d’une vision négative sur le Moyen Age à partir du 18 ème siècle, le vrai siècle de rupture dans le domaine des idées. Là non plus, évitons de trop développer sur le théoricien du néoclassicisme Winckelmann, pas plus que sur les vrais inventeurs du concept aujourd’hui dépassé de Renaissance, Burckhardt et Michelet.

        J’aurais encore bien des corrections mineures à effectuer sur l’ensemble de l’article, mais tenons nous en là.

        Le dernier article historique de Forest Ent ne pouvait être parfait, au vu de l’ampleur du sujet, mais il faisait énormément réfléchir et était donc une réussite. Ici, il faut faire un cours d’histoire. Comment cet article a pu passer la modération, mystère, mais en ce moment, il ne faut s’étonner de rien sur ce sujet.


        • italiasempre 15 août 2009 23:58

          Bravo, excellent commentaire, Alexander, excellentissime.


          (Sans oublier le rôle indispensable que l’Eglise a joué dans la protection, la transmission et la poursuite du savoir universel en général et de la culture latine en particulier).

        • ALEXANDER 16 août 2009 00:19

          Merci du compliment, Italiasempre

          Voir qu’avec un pseudo comme le vôtre, vous n’attachez une valeur exagérée aux thèses les plus traditionnalistes sur la Renaissance (fixée vers 1500 et avec une contribution quasi exclusive de l’Italie) me fait plaisir. Votre précision sur le rôle de l’Eglise est bienvenue et judicieuse, elle me rappelle ma lecture de Boèce et les quelques textes d’auteurs antérieurs à la grande vague de traduction de l’arabe que j’ai pu lire, comme Bernard de Clairvaux ou bien plus loin, les lettres de Grégoire le Grand.

          Par contre, j’ai été dur avec un auteur certes peu inspiré, mais pas méchant, je crois que c’est la frustration de ne pas avoir assez de bons articles en ce moment. Pour ce qui est de savoir si on reste totalement indemne en restant des heures sur le fil d’un malade, si vous voyez ce que je veux dire, c’est une question à se poser.

          Je vous croiserai probablement sur le fil du prochain article d’Emile Mourey, que je lis toujours mais commente rarement, je changerai mes habitudes.

          Amicalement.


        • italiasempre 16 août 2009 00:37

          Ce sera avec grand plaisir, surtout si vous ne faites pas trop dans le complotisme ambiant pour ce qui concerne l’histoire ancienne :) 



        • ALEXANDER 16 août 2009 00:48

          Ne vous inquiétez pas pour ça, c’est une manière de voir que je n’aime pas plus pour l’Histoire ancienne que pour le 11 septembre ou les Américains.

          Bonne soirée, Italiasempre, j’ai à causer avec un complotiste connu d’Agoravox,avant d’aller me coucher.


        • italiasempre 16 août 2009 00:53

          Parfait.

          Bonne soirée à vous aussi, Alexander.

        • playeur 16 août 2009 00:01

          Je sent que je vais me reconvertir ...................................non je plaisante !!

          la connaissance est un flambeaux que beaucoup de peuple on porter ,avant eux l’Égypte et les Perses . 

          il faut pas oublier que a l’époque l’islam avait emmener beaucoup de savant sous ça coupe des russes , des perses , des asiatique , que Bagdad était un haut lieux des scientifique international que ce soit européen ou autre ,c’était un peut comme les congrées qui peut avoir en Europe ou outre atlantique on y trouve des gens de tout les continent

          grossomodo ils on prit le savoir un peut partout et ce le sont aproprier


          • ALEXANDER 16 août 2009 00:26

            Il y a eu très peu de scientifiques ou d’intellectuels européens qui sont allés directement au coeur du monde musulman. On peut citer Gerbert d’Aurillac, Raymond Lulle ou Fibonacci, mais parler de scientifiques européens à Bagdad est exagéré.

            La civilisation musulmane à son apogée ne s’est pas contentée d’engranger le savoir. En mathématiques, en optique et en astronomie, leurs apports furent essentiels et originaux et ont ouvert des voies nouvelles par rapport aux connaissances antérieures.

            Son caractère multiethnique n’est pas un signe de pillage, au contraire.


          • Bobby Bobby 16 août 2009 09:49

            Bonjour,

            Merci à tous pour vos réactions ! Ce billet sans grande prétention, succinct, (de moins d’une centaine de lignes), n’avait pour but que susciter un questionnement !

            Il est clair que vous y avez apporté par vos réponses, une certaine coloration !

             

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