Emmanuel Depoix chante Léo Ferré

On ne s’approprie pas Ferré. On marche à ses côtés, la main sur le cœur en signe de reconnaissance. Les yeux de l’ombre offrent à la fêlure sa liberté de parole. L’écart de langage à son mot à dire pour ne pas maudire celui qui en est le médium. Emmanuel Depoix appartient à la famille des flâneurs des deux rêves : celui de l’enfance et celui du poète. Mais les deux ne sont-ils pas conciliables ? Ils le sont pour ceux qui abandonnent leurs effets de jour et épousent la brume des voyageurs aux buts étranges. Voyageur comme Emmanuel Depoix qui ne grimace pas du Léo mais s’embarque dans son voilier car les voiles ça se met.
C’est à un long, troublant et immense voyage que cet artiste nous invite. Et il n’y a pas que Lochu qui s’en souvient, pas vrai Richard ! Il y a la voix de cet homme, avec son clavier comme une barque de nymphes et qui tangue, et qui tangue parce que le cœur ça bat selon et surtout parce que. Parce que Léo et l’amour, Léo et la révolte, Léo et la tendresse, tout ce qui bâtit un homme sur ses deux jambes avec ses deux poings dressés vers le ciel. Emmanuel Depoix nous les envoie en pleine poitrine, là où ça vibre, là où ça fait du bien et du mal aussi parfois.
Explorateur des territoires du silence et de la solitude, Emmanuel Depoix habite son propre langage. C’est pour cela que la demeure de Léo s’est ouverte à lui. Il y prend place avec délicatesse, amour, humour et originalité.
Alors, si un soir de dérive, vous déboulez rue Volta, faites une halte au 37. Vous y attend un type qui vous offrira encore un p’tit verre, un dernier, pour la route… comme une brûlure au cœur qui réchauffe la vie.
Théâtre du Marais
37, rue Volta
75003 Paris
M° arts & métiers
Rés : 01 45 35 32 66
Les lundis et mardis à 19 h (jusqu’au 15 mai)
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