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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Et demain, le livre qui parle...

Et demain, le livre qui parle...

Alain Finkielkraut cette semaine, dans un débat fort intéressant sur Arte dans le cadre de l’émission Paris-Berlin, nous invite à la plus grande prudence sur l’utilisation des nouvelles technologies qui, selon lui, s’opposent aux œuvres et à la lecture. Comme le soulignent ses contradicteurs, la toile est essentiellement un média de lecture, Agoravox ou Wikipedia en étant les plus parfait exemples. Opposer la transmission numérique à celle par le texte est oublier, aussi, un vecteur intermédiaire : la voix. Parlons un peu du livre audio et de son futur sur la toile.

Le livre audio, ce n’est pas nouveau. Cela existe en cassettes et en CD, mais c’est encore un marché de niche, sans doute en raison du prix trop élevé de ces produits. N’en déplaise à notre ministre de la culture, c’est bien la preuve que le prix est souvent un obstacle à la culture, au contraire de la gratuité qui en est toujours la plus sûre alliée. Personne ne mérite plus qu’un autre d’être cultivé, et surtout pas le plus riche. Demain, je crois que le livre audio numérique va s’échanger librement et très facilement sur la toile. Pour la même raison que le fichier musical s’échange déjà librement et gratuitement. Parce qu’il s’agit d’un bien non rival, un bien dont je ne suis pas dépossédé en le transmettant à un autre.

Je crois que des amateurs enregistreront leurs œuvres favorites pour le plaisir, et que d’autres les écouteront en abondance, pour le plaisir aussi, lovés dans leurs lits douillets, le casque sur les oreilles ou dans le métro aux heures de pointe. Recevant ainsi, dans une quasi-gratuité, l’écho des grands auteurs d’hier, d’aujourd’hui et de demain, dans leur forme la plus chaleureuse, comme si l’on soufflait à l’oreille de l’humanité son patrimoine commun.

Je pense par exemple, à la meilleure émission radiophonique du PAF : Parking de nuit où la délicieuse Sophie Loubière nous susurre du Dorothy Parker, du Kipling, des recettes de cuisine ou des poèmes de ses auditeurs dans un envoûtant programme d’élévation vers le raffinement. Je pense surtout à ces encore rares sites et blogs qui proposent des livres entiers à l’écoute, gratuitement, provenant essentiellement pour le moment, des auteurs tombés dans le domaine public : www.litteratueraudio.com, http://www.audiocite.net, http://librivox.org ou encore http://www.boiteasourdines.fr

Dans les commentaires de cet article, je me demande qui sera le premier à venir nous expliquer que ce sera la mort de l’édition, du salaire des auteurs et de la création ? Qui le premier viendra nous raconter que Victor Hugo n’écrivait que pour ses clients solvables ? Ce ne seront pas, en tout cas, j’en suis certain par avance, ceux qui vendent de l’accès internet, de la publicité, de l’abonnement téléphonique, des matériels informatiques, des casques, micros et baladeurs audio. Et qui devront donc demain, d’une manière ou d’une autre, soutenir la production d’œuvres nouvelles et leurs auteurs, puisqu’ils en seront les principaux bénéficiaires.

S’il vous plaît, demandez à Sophie Loubière d’enregistrer une collection de livres érotiques et de la mettre en mp3 sur la toile. Et sauvez-nous ainsi de la misère libidinale des pornotubes !


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10 réactions à cet article    


  • Allain Jules Allain Jules 29 septembre 2008 10:58

    Philippe,

    J’avoue, je suis réfractaire à tout ce que touche Alain Finkielkraut, trop réac, voir même rétrograde. Il faut évoluer avec son temps et par conséquent, se mettre à la page.

    Ce philosophe, spécialiste du passé, nous assène à longueur de discours, la faiblesse de l’école actuelle, des dangers du Net, bref, de tout ce qui évolue, avance. Selon lui, le passé est le seul et unique paradigme. Le reste, ou plutôt l’actuel, n’est que foutaise. Au nom de quoi donc ?



    • foufouille foufouille 29 septembre 2008 11:09

      mais voyons c’est du piratage !
      il faut continuer de payer le meme prix pour un livre sans droits d’auteur ou pour un pdf
      les aveugles ont pas besoin, ils sont des inutiles pour ces gens la


      • Traroth Traroth 29 septembre 2008 11:24

        A l’évidence, Finkielkraut a encore raté une occasion de se taire, et "philosophe" sur un sujet qu’il ne maitrise pas du tout, pour ne pas dire qu’il n’y comprend rien.

        Etrangement, il n’a jamais eu les mêmes réserves concernant la télévision, ce média d’abrutissement des masses par excellentce, à ma connaissance du moins...


        • Traroth Traroth 29 septembre 2008 11:27

          Mort de l’édition papier ? Peut-être bien (mais pas avant une vingtaine d’années, à mon avis), même si on peut en douter, car un livre est aussi un objet auquel on s’attache, mais quand bien même, pourquoi pas ? Si l’édition électronique la remplace, ça peut être tout à fait positif. Je suis sûr que certains regrettaient aussi la marine à voile quand la marine à vapeur l’a remplacé (sauf pour la plaisance).


        • foufouille foufouille 29 septembre 2008 11:45

          le seul truc qui pourrait remplacer le livre est livre en papier electronique avec un format ouvert
          pour les accros, il nous restera tjrs les bouquinistes


        • jamesdu75 jamesdu75 29 septembre 2008 11:51

          Alain Finkielkraut

          Je connaissais pas ce type, jusqu’a voir cette emission l’autre jour. Et j’ai jamais vus aussi réac et rétrograde que ce type. Le nombre d’argument stupide contre l’ordi et internet qu’il expose dépasse l’entendement. J’ai trouvé un poid lourd face a BHL.

          Qu’il n’est pas de tel portable ou autre je suis d’accord. Mais pour lui Wikipedia est une hérésie, pour avoir une bonne idée de lui il faut lire tout ces bouquins (sous entendus les acheter), cela le choc que si on regarde sa bio, il y a marqué qu’il est juif ect... Mais je suis certains qu’il l’a marqué au moins une fois dans ces bouquins. Le pire c’est quand il s’est attaqué aux sites communautaire et sans avoir jamais essayé l’un d’entre eux.

          S’il vous plaît, demandez à Sophie Loubière d’enregistrer une collection de livres érotiques et de la mettre en mp3 sur la toile. Et sauvez-nous ainsi de la misère libidinale des pornotubes !



          Vous avez pas plus con pour finir votre article. Dans ce cas là demander aux barbiers du début du siecle dernier de militer contre les rasoir electrique et jetable. Bref vous êtes tout aussi réac que lui.


          • Philippe Axel Philippe Axel 29 septembre 2008 12:22

            Bonjour et merci pour tous vos commentaires.
            Vous l’avez compris je ne souscris pas à l’inquiétude de Finkelkraut. Je pense que de toute façon, on ne pourra pas faire pire que l’ère de l’écriture, puis celle de l’imprimerie et leurs cortèges d’atrocités.Comme le soulignes Michel Serres, nous sommes à une troisième révolution de la communication : l’ère de la toile.Et nous en sommes à sa préhistoire. Nous ne pouvons qu’en espérer mieux, ne serait-ce que parcequ’il s’agit d’un média planétaire.

            Par contre, j’aime bien la contradiction, et j’aime bien les arguments de Finkelkraut, qui méritent de s’y attarder, se sont de vrais arguments de fond.C’est vrai que nous avons des propensions à aller vers la facilité.Et tout n’est pas bon dans la révolution numérique. L’histoire des cultures c’est l’histoire de l’élévation vers le raffinement, de l’animal vers l’humanité. Et c’est dans ce sens là que je termine mon article. smiley

            Petite remarque je viens de m’apercevoir que "le livre qui parle" est le nom d’un site web.C’est un hasard à moins que ces termes ne se soient inscrits dans ma mémoire au détours d’un surf ce qui est possible...


            • LQP 6 octobre 2008 17:26

              Le Livre Qui Parle existe bel et bien, editeur et libraire spécialisé depuis plus de 20 ans, nous revendiquons notre métier d’éditeur sonore et défendons notre lectorat fidèle qui, grace aux nouvelles technologies, s’accroit doucement, bien sûr on aimerait rencontrer le même succès que les éditeurs suédois.
              "« Je vends près d’un livre sur deux en audio, confie la libraire du grand magasin NK, le Bon Marché scandinave, surprise d’apprendre qu’en France ce marché n’a pas encore décollé." 
              Mais en France, il y a encore bien des réticences, comme si c’était une sous-littérature ...


            • ARCHER 30 septembre 2008 08:00

              Bah : Finkielkraut me fait rire (comme toujours) : il met en garde contre tout ce qui est susceptible d’éloigner des livres, mais passe sa vie à la téloche et à la radio, démontrant et redémontrant que le livre ne se suffit pas à lui-même. 


              • YMV YMV 26 décembre 2008 04:36

                Bonjour,

                Ah ! je rêve d’une chaine qui ne diffuserait que la voix de notre Chère Sophie ... mais sur de convenables textes, Monsieur, tout de même ! Enregistrer ce que vous pensez être la lutte contre la pornotubification (!) nous conduirait, ... tout droit ... à écouter sans fin des histoires à ne pas dormir ..... mais à être, debout. Enfin vous m’avez compris.

                De grace laissez passer librement les oeuvres et les cultures de toutes les générations, ouvrez les oreilles et redécouvrez les heures angoissantes des maîtres du mystères, ne me quittez pas Pierre et le Loup gravé par le Grand Jacques.

                YM

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