« Et encore je m’retiens » sic Isabelle Alonso à Hébertot

« Alonso » bien entendu, comme Fernando, le champion de F1 dont Isabelle se gausse de ne pas comprendre l’engouement pour tourner en rond, fût-ce à grande vitesse sur un circuit automobile, mais « Alonso » surtout la chroniqueuse venue sur les planches avec la mission artistique d’y illustrer, par l’humour, son point de vue féministe… et le nôtre, par la même occasion… si affinités.
Son one woman show pourrait avoir des allures de conférence « ex cathedra » mais comme par un effet de trompe-l’œil, il s’apparente davantage au format « stand up », à ceci près que le public sollicité pour acquiescement, dès les premières secondes du spectacle, préférera rester tout ouïe, à la suite de ce consentement initial.
Mettant donc d’emblée les rieurs de son côté, constitués incontestablement d’une grande majorité féminine, la comédienne va monter en puissance, d’abord anecdotique, puis médiatique et enfin politique.
Soixante-quinze minutes de sourires et de réflexions souvent pertinentes où il faudrait franchement être « mauvais coucheur » (2ème sexe à l’identique !) pour ne pas apprécier, à sa juste valeur, le message de parité.
Globalement, la thèse démontrée fustige le pouvoir traditionnellement dominant du mâle en ses recoins les plus quotidiens à l’instar des plus pernicieusement idéologiques.
C’est drôle, bien vu et souvent sans appel.
Ceci dit, en mettant le concept du pouvoir à la clef de l’aliénation universelle du féminin par le masculin, Isabelle Alonso néglige, sans doute, la puissance atavique de jouissance drainée par la soumission latente de l’une à l’autre, ou vice versa, bien sûr !
Cependant comme la dialectique du « freudiennement incorrect » n’aurait guère sa place dans une telle démonstration rhétorique au second degré, c’est avec grande satisfaction qu’un nouveau couplet de « La Marseillaise » sera dédié à l’hommage pérenne de la « matrie », en reconnaisance de son enfantement conjugué sous l’auspice de tous les féminins pluriels du monde.
photo © Sandrine Roudeix
ET ENCORE JE M'RETIENS - **.. Theothea.com - de Isabelle Alonso - mise en scène : Caroline Loeb - avec Isabelle Alonso - Théâtre du Petit Hébertot
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