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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > F#ck the M@in Sh !t !!!‏

F#ck the M@in Sh !t !!!‏

Pour ceux qui pensent que le Main Square Festival relève plus de l’industrie que du festoche sympatoche !

Chaque année en ce début juillet a lieu un festival de musique « populaire » dans cette belle ville d’Arras. Je dis musique populaire, parce que j’ai beaucoup de mal à qualifier les Cold Play, Pink, Lenny Kravitz ; Pharel William et autre Lilly Wood comme des héritiers du rock. Mais c’est certainement parce que je suis un vieux con.

Donc depuis pas mal d’année sur la jolie place historique d’Arras a lieu un concert qui s’est maintenant déplacé pour plus de commodité vers une citadelle Vauban. Ce concert est organisé depuis le début par Live Nation.

Là je me mets en mode TicetTac, Gil, Auxi etc. :

Live Nation est une putain de société cotée en bourse aux Etats-Unis qui a comme seule stratégie : le monopole dans la filière des « gros » de l’industrie musicale. Quand un artiste signe un contrat dans une grosse compagnie du disque, il signe automatiquement un sous-contrat avec Live Nation qui a le monopole de l’organisation de ses concerts. Le but : faire du fric en concentrant tous les pouvoirs de la signature d’artiste en passant par la vente de disques et la production de concerts.

En matière de financement pour l’organisation de ce festival, Live Nation reçoit le paquet des collectivités locales ; de la Ville d’Arras qui fournit gratos la citadelles et tous les moyens municipaux pour la mettre en configuration concert, l’entretenir et la nettoyer, de la CUA pour les routes, et du CG62 et CR 59-62 pour la communication. Pour ce qui est du public, ils vont direct de la gare SNCF ou des parkings à la citadelle, paient environ 60 euro par jour. Et comme ils ne peuvent plus sortir de la citadelle, consomment sur place leurs bières et sandwichs, parce que comme il y a fouille à l’entrée la bouffe est interdite (question de santé publique). Pour ce qui est des boissons, le festival est sponsorisé par une marque de boisson qui n’a pas le droit de dire son nom (loi Evin oblige) aussi tout est de couleur vert. Les places vertes sont les meilleures, le salon VIP s’appelle Green room, drapeaux verts partout. De temps en temps ils se risquent à un H de Heineken. De plus les troquets de la ville sous contrat Heineken doivent par obligation refaire leur devanture au couleur du festival, alors qu’ils n’auront aucun client de ce festival.

Pour ce qui est de l’alibi culturel, bien que le festival fasse appel aux scouts (gratos), paie au lance-pierre et rafle des aides publiques, il n’y a pas d’adhérents et pas de fonctionnement démocratique quant à la programmation. Et c’est logique sans être normal, car, l’événementiel prend le pas sur les actions régulières dans les politiques culturelles des collectivités. A quoi bon organiser des ateliers hebdomadaires ou subventionner des actions culturelles locales, quand on peut organiser un truc une fois par an. Le but est que ça rayonne, que ça améliore l’image de la ville auprès des investisseurs extérieurs, que l’on parle de la ville dans la presse. Soutenu par les collectivités qui l’envisagent comme un outil de marketing territorial (tourisme, attirer des entreprises, des habitants), le Main Square Festival glane des aides qui ne reviennent pas aux associations.

Un groupe de personnes qui ont décidé de prendre leur destin en main organisent sans aucun financement et avec seulement l’aides des café de la ville qui veut bien les accueillir un autre festival (pas un off, un contre) intitulé HUMAN PLACE FESTIVAL. Vous y retrouverez des musiciens, troupes de théâtre, plasticiens, des espaces de rencontres, de discussion, dans des bars, des petits lieux culturels, dehors. Ce festival se veut accessible (gratuit ou prix libre), démocratique (tout est décidé par les membres du collectif), ouvert à qui veut s’y impliquer et s’y exprimer, égalitaire (pas d’espace VIP). Il propose une diversité culturelle et locale, dans une logique de réappropriation de l’espace public par ses habitants.

Donc si vous êtes un heureux détenteur d’Iphone, Samsung galaxy, Idol3 ou Lumia, achetez votre place à 60 euro et tendez bien votre appareil face à la scène du Main Square festival pour qu’on le voit. Comme cela en plus d’être un pigeon vous aurez l’air d’un guignol.

Sinon allez dépenser votre argent dans les café qui accueille ce contre festival bien sympathique, vous pourrez dialoguer discuter chanter et certainement y faire des rencontres


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