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Femme butin, femme résistante

La place de la femme, dans un milieu supposé viril et dévolu habituellement aux hommes habitués aux conditions extrêmes, a longtemps été négligée dans les narrations et rapports sur les îles désertes. Or, les femmes sont paradoxalement plus résistantes à l’adversité et aux aléas climatiques, comme le démontrent les rares circonstances où elles se sont retrouvées en situation d’isolement insulaire. Les quatre cas pris en exemple dans cet article sont à la fois édifiants et instructifs sur la capacité de résistance des femmes en milieu hostile. La psychologie féminine attachée viscéralement au nid et à la famille, est apparemment difficilement compatible avec l’isolement. Cependant les faits rapportés sont à la fois exemplaires et instructifs sur la capacité de résistance des femmes en milieu hostile.

La psychologie féminine est en apparence peu conciliable avec un séjour sur une terre inconnue surtout à des époques où les aventurières étaient rares. La femme est cependant plus résistante qu’elle ne le parait, les nouveaux psychologues diraient que sa « résilience » est étonnante ainsi que sa capacité de survie face à des conditions extrêmes. Et même si le naufragé était frustre et qu’il montrait peu de respect et de courtoisie pour le sexe dit faible, il n’en considérait pas moins la femme comme un bien précieux, voire une denrée rare, ce qui de la sorte paradoxalement, l’exposait moins aux accidents et à la mortalité. Et s’il put se produire des violences d’ordre physique ou sexuel contre une femme isolée en ces lieux perdus, cette violence fut cependant autorégulée et limitée. Car par cynisme calculateur et pragmatisme, la pire des brutes sait qu’il ne faut pas aller à l’extrême en éliminant, pour de bon et sans espoir de remplacement, le produit exceptionnel qu’est la femme sur une île inhabitée ! Le jouisseur cogneur ne peut pas jouir longtemps sur une île car il ne trouve pas facilement de « produit » de substitution satisfaisant, une fois la femme éliminée physiquement.

Le concept de butin et de trésor, si fréquemment retrouvé dans la littérature maritime, peut donc aussi très bien s’appliquer à la femme. Le concept de femme-objet se retrouve ainsi magnifié dans le contexte de l’île déserte, mais plus dans sa dimension de produit de luxe que de consommation courante. Cependant, la promiscuité dans un espace confiné et les rivalités entre mâles entrainent des convoitises, des abus sexuels et réduisent souvent la femme à un bien de consommation. La femme jusqu’à ce jour n’a joué le plus souvent qu’un rôle de second plan ou de faire-valoir dans l’aventure insulaire lointaine.

D’ailleurs, l’Odyssée est un des rares textes où figure une île sans hommes, Eéa, où Circé tente de garder Ulysse le plus longtemps possible en usant de ses charmes. Circé, la magicienne, même si elle cède à Ulysse, n’en est pas moins une femme active ayant pouvoir de décision, capable de garder le héros voyageur sur son île, suffisamment longtemps pour qu’il lui fit quatre enfants. Mais Circé n’est pas la seule femme qui croisera le marin grec.

Auparavant, sa route passe par celle de Calypso, séjournant pareillement dans une île, et qui lui donnera aussi une descendance. Et, on ne peut, non plus, oublier les fameuses sirènes qui feront tout leur possible pour attirer Ulysse et ses compagnons vers leur perte, ni les Lotophages qui laisse notre héros dans un état hypnagogique proche des effets de l’opium. L’Odyssée est probablement le premier écrit faisant place à la femme dans le milieu insulaire. Et bien que ce texte d’Homère n’ait aucun rapport avec la vision judaïque et biblique de la femme, celle-ci n’en est pas moins dangereuse, cherchant la chute ou la soumission de l’homme.

La présence d’enfants et encore plus de naissances sur les îles désertes est rarissime en dehors des quatre cas repris en illustration. Si des abus sexuels ont été décrits, l’homosexualité et l’onanisme ont cependant été passés sous silence dans les récits des naufragés et abandonnés. En dehors de Michel Gall qui osa une vie sexuelle de Robinson Crusoë, seul Tournier avec sa fougue romanesque et la perversité sous-jacente qui caractérise l’ensemble de son œuvre ose poser la question dans Vendredi ou les limbes du Pacifique. Les témoignages historiques étant incomplets, elliptiques et probablement autocensurés, on ne peut qu’extrapoler ce que furent les années passées par les rares femmes isolées sur une île. Même sans avoir une imagination débordante, il est raisonnable de supposer que des conflits dus à la jalousie, aux pulsions physiques, au désir de domination et de contrôle des femmes aient été induits par leur présence. La perturbation de l’équilibre du groupe déjà fragilisé par l’isolement n’a pu qu’être amplifiée du fait de cette présence féminine.

Cette réalité terre-à-terre, quelquefois violente est bien loin des préoccupations d’audimat des nouveaux programmes de télévision de ce début de siècle. La femme fantasmée des émissions de téléréalité oscille désormais entre la créature de rêve à la plastique aguichante, la chef scout, la prostituée et la sportive de haut niveau. Et le Moundir de Koh Lanta est devenu au fil de « l’aventurier de l’amour », un autre programme télévisé sur TMC, une sorte de mâle caricatural au milieu d’un harem de femmes mises à sa disposition, dans un huis-clos de type insulaire reconstitué, même si cela se passe à Miami. L’inverse est inconcevable, aucune chaîne n’oserait présenter un blanc machiste en tricot de corps au milieu de beautés exotiques asservies et par trop pigmentées. Les 14 aventurières, mais quel sens donner au mot, durent tenter de séduire un Moundir plus nounours que brute, avec l’ultime possibilité de choisir entre l’amour et une enveloppe de 15.000 euros pour l’heureuse élue. Et pour une fois, c’est le macho de service qui eut à subir un cinglant « ferme ta gueule » de la part d’une des postulantes. L’Arabe des Mille et une Nuits télévisées et revisitées, oscille désormais entre Robinson et Sinbad le marin dans ses représentations archétypales, avec en plus le « piquant » du voyou de cité. Cela dit, cette représentation entre pleinement dans le cliché éculé et peu politiquement correct de l’Arabe libidineux et prédateur, il ne semble pas que la production ait eu conscience de ce rapprochement hasardeux. Il est probable que les concepteurs de cette distraction populaire n’aient pas calculé la portée de l’image pitoyable et péjorative qu’ils ont véhiculée.

Quatre cas historiques

· Les esclaves de Tromelin, les sept femmes et le bébé, la survie en milieu hostile, 1761/1776

Cet épisode dramatique montre les effets néfastes du colonialisme et de la traite négrière sur un petit groupe de Malgaches laissés à leur sort et se recréant une communauté culturelle après leur abandon sur une terre inconnue. Sans présence européenne les infortunés ont essayé de se reconstituer une civilisation en fonction de leur acquis culturel. Les femmes toujours garantes de la tradition, ont dû jouer un rôle important dans la cohésion du groupe, dans la transmission des coutumes et des rites funéraires. Nous ne possédons hélas aucune narration de leur séjour sur Tromelin, les historiens de l’époque ne rapportant que le fait qu’elles furent affranchies et vécurent libres à la Réunion sans trop de détails. Il faut toutefois remettre cet épisode tragique dans le contexte de l’époque. L’esclavage n’était alors dénoncé que par une petite minorité d’intellectuels humanistes ou chrétiens. Les Malgaches n’étaient en cette période qu’une marchandise comme une autre. Cela n’excuse en rien le fait de les avoir abandonnés à leur sort, mais ne peut être analysé sans une remise en son contexte. Les femmes ont survécu à tous les hommes, c’est un fait avéré. Quelles légendes devaient-elles raconter aux enfants pour les calmer quand ils pleuraient, nous ne le saurons jamais. Paradoxalement, enracinées dans leur culture, leurs coutumes et tradition orales, les femmes esclaves ont du transmettre ce patrimoine aux enfants qui ont eu ensuite plus de facilité à réintégrer leur communauté après leur mésaventures insulaires.

Cependant, ne possédant aucun témoignage historique direct féminin, à l’encontre de celui des trois Mexicaines revenues de Clipperton, on ne peut que laisser l’écriture de cette histoire sous l’optique de la présence féminine qu’à des écrivains qui ont reconstitué la psychologie, le comportement et les péripéties.

Ø Irène Frain, 2009, « Les naufragés de l’île de Tromelin ».

· Les révoltés du Bounty, 1791/1808

Les querelles et les meurtres entre révoltés et Polynésiens à Pitcairn sont sans doute d’origines multiples, mais la présence des femmes, liée à la consommation excessive d’alcool localement distillé ne doit pas y être étrangère. Et la reprise en main religieuse de la communauté des rescapés (femmes et enfants) avec le dernier survivant européen est peut-être due à un regain de foi et de culpabilité, mais John Adams risquant théoriquement la corde pour mutinerie a probablement essayé de se montrer sous son meilleur jour quand il fut retrouvé en 1808 pour éviter la potence. Son récit doit être édulcoré dans le but de minimiser son rôle dans la mutinerie et dans les événements tragiques survenus sur Pitcairn. Les altercations entre Blancs et Polynésiens embarqués dans l’aventure sont à la fois la traduction de l’attitude colonialiste vis-à-vis des indigènes, mais elles ont aussi un désir humain universel reposant sur la convoitise de s’approprier les femmes. Fletcher Christian, en tant que chef, désirant remplacer sa compagne décédée, voulu prendre celle d’un Tahitien.

Ces dérapages des révoltés laissés à eux-mêmes ne pouvaient être que prévisibles, malgré un semblant de législation de l’île établie par Christian et Adams qui sert encore de nos jours de référence pour le code pénal de l’île. Il est intéressant de noter que sur onze femmes parties avec les mutins, dix étaient encore vivantes quasiment vingt ans après le début de l’aventure, alors que seul un homme avait survécu. Le nombre important d’enfants tend à prouver que ceux-ci n’ont pas souffert de l’isolement ou de malnutrition. Les décès des hommes adultes sont donc plus à attribuer à des violences et à l’alcoolisme qu’à la rudesse du climat et des conditions d’existence.

Ø L'Île, ou Christian et ses compagnons, John Byron ;

Ø Les révoltés du Bounty, Jules Verne ;

Ø Les Révoltés de la Bounty ; Charles Nordhoff et James Norman Hall, (vraisemblablement l'œuvre la plus fidèle à la réalité)

Ø La Cuisine des Révoltés du Bounty. Dans le sillage des mutins, de Tahiti à Pitcairn, Éric Deschamps, coll. Là-bas, L'Harmattan, 2007,

· Les oubliés de Clipperton, 1914/1917

De l’épopée des Mexicains de Clipperton, l’épisode le plus intéressant est celui de la présence des femmes sur l’atoll et le récit de leur survie. Le meurtre du noir, « roi » autoproclamé de Clipperton ou la revanche des femmes. ! Drame à huis-clos où les personnages disparaissent tragiquement de par la maladie, la dénutrition, les accidents, cette aventure est loin d’un conte de fées. Les femmes et les enfants, initialement d’abord protégées par la discipline militaire imposée à la petite colonie dirigée par le Capitaine Arnaud, vont se retrouver aux mains du dernier homme survivant qui devait être considéré auparavant comme un subordonné du fait de sa couleur de peau et de sa position subalterne de gardien de phare. De plus, il est fort probable qu’en tant qu’homme de couleur célibataire, il ait eut envie de prendre sa revanche une fois le dernier militaire Mexicain disparu en mer.

Même si cela n’est pas reporté directement et de façon explicite dans la narration faite par les femmes survivantes, on peut fort bien imaginer qu’elles devaient traiter Alvarez avec une certaine condescendance, pour ne pas dire du mépris avant de se retrouver seules avec lui. Arnaud et ses soldats ne devaient pas être plus tendres avec ce subalterne de couleur que tout le monde sur l’île qualifiait du sobriquet à la fois péjoratif et passe-partout « d’El Negro » et qui vivait isolé dans son phare. Il va sans dire que l’espoir diminuant de voir venir des secours, Alvarez n’ayant plus aucune contrainte d’ordre militaire ni contrôle hiérarchique a pu se laisser aller à des penchants dominateurs exacerbés par des années de brimades et d’abstinence sexuelle. Dans l’hypothèse où les faits rapportés par les survivantes soient avérés sans exagérations, le fait de s’être autoproclamé roi de Clipperton, tendrait à confirmer une tendance mégalomane, chez un individu longtemps frustré et considéré comme un subordonné. Cette auto proclamation au titre de Roi de l’île sent avant tout la revanche du frustré. Mais il se peut aussi que les survivantes, conscientes d’avoir abattu Alvarez au marteau, même s’il s’agit de légitime défense, ont dû tout faire pour se présenter sur leur meilleur jour et leur victime sous un aspect peu flatteur. Car il ne faut pas l’oublier, il y eut un procès. Adams, à Pitcairn en avait fait de même afin d’éviter la pendaison en tant que mutin.

Cependant, l’assassinat d’Alvares ayant eu lieu la veille de l’arrivée des secours, les aveux des trois femmes doivent être assez proches de la réalité car elles n’ont pas eu le temps de se concerter suffisamment longtemps pour inventer une histoire solide pour se disculper. D’un autre côté, les Américains encore ségrégationnistes à cette époque, n’ont pas dû pousser très loin leurs interrogatoires et investigations pour éluder le meurtre d’un noir. De nos jours, une telle histoire aurait été récupérée pour en faire une Story telling attractive avec implication politique et féministe.

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Les trois femmes survivantes (Alicia Arnaud, Altagracia Quiroz, Tirza Randon – Archives TPM)

Les femmes à Clipperton

Après l’épisode dramatique des Mexicains, les femmes vont se faire rares sur Clipperton. Il faudra attendre 1958 pour que la géographe Marie-Hélène Sachet y fasse un séjour scientifique, et beaucoup plus tard pour que la Marine Nationale, ayant féminisé ses effectifs, y laisse accoster des femmes. Il semble que cela soit après la féminisation des effectifs en 1993 sur huit bâtiments. Une Enseigne de vaisseau était à bord du Vendémiaire lors de sa mission en 1995 à Clipperton et assurément l’équipage du Latouche-Tréville en 2001, comportait plusieurs femmes, ainsi que lors du passage du Prairial en 2003.

Première Mexicaine revenue à Clipperton depuis 1917, prix Femme 3000, Femmes et Initiatives Culturelles et Sociales en 2006, Viviane Solis est une biologiste marine mexicaine chef de l’expédition SURPACLIP de 1997 ; elle a par la suite organisé une table ronde sur l’atoll en 2007. Elle a aussi participé aux travaux de l’équipe J.L.Etienne. Polyvalente, elle s’est intéressée au pénitencier mexicain des îles Marias, (il fût un moment question d’y envoyer Florence Cassez), ancien bagne sordide devenu au fil des années une expérience de pénitencier moderne et modèle où les détenus vivent en liberté et peuvent faire venir leurs épouses, loin de Prison Break et de sa violence, cette expérience serait un excellent moyen de réhabilitation des détenus. Après Viviane Solis, aucune autre femme ne remettra le pied sur Clipperton, en dehors des militaires françaises, jusqu’à l’expédition de J. L. Etienne sur l’atoll, avec son épouse et les riches touristes qui ont profité du voyage organisé pour nantis. Les femmes sont aussi présentes lors de l’expédition des radioamateurs en 2008.

Ø Bibliographie voir article sur Clipperton :

http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/voyages/article/clipperton-un-atoll-francais-du-105274

· Le drame dit des Kerguelen

Les îles australes françaises sont loin d’être un lieu idyllique, elles ne sont pas faites pour une romance en anorak ou en gros pull de laine. On imagine mal Roméo et Juliette, en amoureux transis, pêchant la langouste, ayant du mal à se susurrer des mots d’amour sous des rafales de vent ! Les femmes qui ont tenté l’aventure dans ces terres perdues du bout du monde, furent de rudes Bretonnes dures à la tâche, avec à la fois les pieds sur terre et marins pour supporter la traversée. Et encore une fois, c’est une femme qui résista le mieux au climat, aux privations et à la maladie sur Saint-Paul, l’île inhospitalière. En 1792, un Breton, le Capitaine François Péron, est débarqué volontaire par un navire anglais aux Kerguelen avec quatre compagnons (deux Anglais et deux Français) pour y chasser l’otarie. Les cinq hommes y resteront trois ans et quatre mois accumulant 27.000 peaux. D’autres Bretons feront naufrages dans ces îles ainsi qu’aux Crozet au début du XIXème siècle. Et l’un des survivants d’un naufrage en 1827 finira même assassiné trois ans plus tard dans un bordel de Valparaiso. En 1893, la France décide d’occuper de façon permanente les îles Kerguelen, Saint Paul et l’île Amsterdam. Des Havrais bien moins philanthropes que Jacques Dubocage, les frères Bossière obtiennent une concession d’exploitation sur Saint Paul et l’île Amsterdam, mais ils ne commenceront la mise en valeur de ces îles qu’en 1928 en pêchant la langouste. 28 marins-pêcheurs partent de Concarneau et viennent s’installer à Saint-Paul pour y établir une conserverie. La pêche est prometteuse, certains jours voient ramener jusqu’à 20.000 langoustes.

Dès 1929, les pêcheurs sont relevés et une centaine de personnes s’installent sur l’île, dont des femmes et des travailleurs malgaches. En 1930, après la fin de la deuxième campagne de pêche, six Bretons (dont une femme enceinte, Louise Brunou), et un Malgache acceptent de rester sur l’île. Une petite fille naît en mars, elle ne survivra que deux mois, le père de l’enfant décède à son tour et Louise Brunou se retrouve veuve. Le scorbut touche le petit groupe qui ne consomme que des conserves de viande sur une île où ne pousse aucun fruit ou légume. Un des malades meurt en septembre, un autre membre du groupe se noie. Quand la relève arrive en décembre, ils ne sont plus que trois survivants dont la femme. Malgré ces événements, une centaine de Malgaches et 23 Bretons viennent continuer l’exploitation. Des trois survivants, Julien Le Huludut, Louis Herdelan et Louise Brunou, les deux derniers cités décident malgré ce qu’ils viennent d’endurer de rester jusqu’en mars 1931. Ce qui encore une fois prouve la résistance exceptionnelle des femmes, à la fois physique et psychologique, lors de conditions extrêmes.

Louise Brunou retrouve sa première fille de cinq ans que sa famille avait envoyée la rejoindre sur Saint-Paul, depuis sa Bretagne natale. La conserverie de langouste tourne à plein, peu respectueuse de l’écologie, allant jusqu’à utiliser les pingouins gorfous comme appât. Mais en mars 1931, du fait d’une alimentation carencée, le béribéri décime les Malgaches qui ne mangent quasiment que du riz décortiqué sans vitamine B. Ils sont quarante à périr quand la décision de rapatriement est prise en avril, mettant fin à la colonisation permanente. Adieu, veaux marins, langoustes et conserves ! Le journal L’Humanité fit même les gros titres de cette fâcheuse expédition en osant la comparaison avec l’esclavage. Les frères Bossière sont discrédités, leurs deux hommes de main, recruteurs et gestionnaires, sont tout juste inquiétés par la campagne de presse, l’exploitation industrielle des îles australes est abandonnée définitivement. Les Bretons survivants toucheront tout juste une maigre compensation financière après un procès peu équitable. On relèvera que malgré leur très forte implication dans cette tragédie, pour ne pas parler d’insouciance criminelle, les frères Henry et René Bossière ont figuré sur un timbre-poste des TAAF, comme « Pionniers des îles Kerguelen », un autre timbre étant dédié en 2003 à l’usine de langouste de 1931.

Ø Daniel Floch, Les Oubliés de l'île Saint-Paul.

Femme et fiction insulaire

Si les faits réels relatés dans cet article dépassent en rebondissements les fictions sur le thème, les créations cinématographiques en revanche, ne sont que de pâles bluettes conventionnelles recréant sur une île le thème connu de l’African Queen en moins réussi. Elles ne retranscrivent que de façon caricaturale et stéréotypée la présence des femmes dans les îles.

La vision mythique de la femme.

Dans l’imaginaire occidental, la vahiné, femme aguichante et sensuelle, à demi-nue et prête à tout, accueillante avec ses colliers de fleurs, s’opposa longtemps à l’image du Maori tatoué, tirant la langue et faisant le hakka avant de donner un coup de casse-tête et de dévorer le blanc. Paradoxe apparent, mais réaction schématique faisant de l’autre une proie ou un butin quand il s’agît d’une femme et du sauvage un ennemi quand il s’agit d’un homme. Ces clichés ramenés par les premiers marins revenus des mers du Sud, ont la vie dure et inspirèrent pendant des siècles la littérature, puis le cinéma et la publicité. D’ailleurs, dépassant le cadre des îles du Pacifique découvertes par les premiers navigateurs, l’opposition entre la femme exotique séduisante et attirante et l’autochtone mâle prédateur potentiel, voleur et dangereux persiste encore dans les stéréotypes occidentaux et correspond à des fantasmes d’attirance et de répulsion en fonction du sexe de l’étranger.

Malgré tout, le Maori a depuis longtemps canalisé et théâtralisé sa violence et le hakka est devenu désormais un symbole unificateur dans tout le Pacifique sud, surtout au niveau de la pratique du rugby. Par contre, la modernisation de la société a créé un lumpenprolétariat Maori que l’on retrouve parfaitement décrit dans l’excellent film néo-zélandais, « L’âme des guerriers », où les femmes se taillent la part du lion dans un monde de brutes et arrivent à se tirer d’affaire par leur respect de la tradition maori alors que les hommes sombrent dans l’alcoolisme et la délinquance. Dans les îles voisines de la Mélanésie, c’est curieusement le cricket qui sert à canaliser la violence entre tribus adverses. La théâtralisation de ce jeu typiquement britannique diminue les tentions et a progressivement remplacé les affrontements par un simulacre de guerre sur le terrain de jeu. Mais n’est ce pas un des rôles du sport en général de sublimer la violence martiale ?

Si les premiers explorateurs furent charmés par la nature luxuriante des îles du Pacifique et la « gentillesse » des femmes autochtones au point de parler de Paradis terrestre retrouvé, ils durent déchanter rapidement. L’église était là pour leur rappeler qu’Eve avait été chassée du Paradis terrestre pour sa perversité et sa lubricité. Le royaume des cieux ne pouvait être sur cette terre et encore moins fornicateur.

On peut néanmoins se demander pourquoi Dieu qui aurait pourvu hommes et femmes d’un appareil génital n’apprécierait pas de les voir s’en servir une fois trépassés, s’aimer physiquement pour ne pas dire, s’accoupler, copuler, baiser une fois atteinte la vie éternelle. Il devient ainsi plus compréhensible que les marins qui avaient bourlingué sur toutes les mers comme jadis les Vikings aient tout de suite fait le rapprochement avec le Paradis, mais celui des anciens Scandinaves avec son Walhalla et ses Walkyries ; celles de Polynésie étant seulement moins blondes. Le côté carte postale d’une Polynésie factice perdure encore, même si ses dessous sont faits de prostitution et de dépendance au tourisme dans certaines îles. La fin tragique du Capitaine Cook et de quelques autres marins, la disparition de la Pérouse à Vanikoro, finirent par renforcer le radicalisme chrétien et l’Eden du Sud fut assez rapidement banni des esprits. Les vahinés se mirent à chanter des cantiques et à cacher leurs seins, la prière collective et le rituel chrétien s’accommodant mal de la nudité des corps. Et puis les Américains débarquèrent immanquablement accompagnés de leur Bible et de leur sentiment de culpabilité qu’ils voulurent faire partager aux autochtones. Puis arrivèrent leurs croisières organisées et plus tard les fastfoods et les beautés des îles commencèrent à s’empâter et devenir obèses et finalement diabétiques d’abord à Hawaï, puis dans toute la Micronésie, faisant de Nauru, une autre île des phosphates, un paradis (ou plutôt un enfer) des hyperglycémiques. Tournier aurait pu trouver dans ces îles le modèle de son Roi-mage qui aimait trop le sucre et qui finit dans une mine de sel à défaut de phosphates.

Le film Six jours, sept nuits est une illustration du fantasme stéréotypé en dépit de la minceur d’un scénario qui n’arrive pas à la cheville de l’idée originale. Nous passerons également très rapidement sur « Miss Robinson Crusoë » de Tracy Sainclair, dans la collection Harlequin, car l’intérêt littéraire de ce roman de gare ne mérite pas qu’on s’y attarde.

Le Cantique des Pirates, pièce d’Arnaud Guitton, 2009

La féminisation, parité oblige, gagne aussi le domaine de l’aventure, des pirates et des îles. Dans la pièce en un acte et des poussières d’Arnaud Guitton, une femme pirate se retrouve face à face à un homme sur une île au trésor. Il est vrai que de nos jours, la femme est devenue l’avenir du baroudeur, du poète, du charcutier ou du plombier-zingueur !

Koh Lanta

La femme est un filon inépuisable, une mine d’or pour la téléréalité, à la fois aventurière, proie, sportive ou lascive créature, elle permet de décliner toute la palette des banalités et des poncifs politiquement corrects ou non. Et de voir la femme réinventant le feu, la femme en string égorgeant un poulet, la femme stratège reprenant les mâles découragés en main pour les mener à la victoire, les galvaniser lors des épreuves de virilité et d’adresse, c'est-à-dire capable de les aider par ses cris, ses encouragements et ses vociférations à ramper dans la boue à force d’invectives. Le « supplice » des poteaux par contre, revisite le passage sur la planche des pirates, il ne manque que les requins ou les piranhas tournant de façon menaçante autour des candidats pour donner un peu plus de frissons aux téléspectateurs. Lors des premières séries, les femmes étaient avantagées du fait de la petite taille de leurs pieds. La production a corrigé ce privilège en réduisant la surface d’appui pour les candidates.

Et TF1 joue à fond avec le réalisme paradoxal de la résistance féminine tant physique que psychologique ; sept éditions de Koh Lanta sur onze ont été remportées par des femmes et elles ne représentent que 47% des abandons. (Dix éditions annuelles depuis 2001 et deux séries exceptionnelles avec des anciens participants ou des célébrités) Les femmes nécessitent moins de calories que les hommes et se montrent plus résistantes, mais aussi endurent plus stoïquement privations et adversité.

Il faut cependant faire la part des choses entre la réelle résistance féminine et la scénarisation du programme de téléréalité qui se doit de suivre les codes sociaux actuels de représentation de la femme qui nécessitent de la mettre obligatoirement en valeur. Dans une optique politiquement correcte, la femme est impérativement montrée comme au moins l’égale de l’homme, si ce n’est lui être supérieure et l’emblématique Moundir aura beau dire un sentencieux et lourd de menace « tiens ta femme  » à l’un des candidats, il ne pourra que constater que l’ère de la virilité dominante est en fin de course dans l’inconscient collectif de ce début de millénaire. Son originalité réside donc dans son côté dinosaure en voie d’extinction devenu caricatural à force de clichés. L’affrontement entre hommes et femmes donne du piquant. Les équipes non mixtes des premiers épisodes de l’édition 2010 au Vietnam n’ont pas donné la satisfaction escomptée et la mixité des « Rouges » et des « Jaunes » est vite revenue rapidement à l’écran.

La femme « aragonienne », avenir de l’homme, même et surtout dans une situation de régression sociale, culturelle et économique semble avoir un long avenir devant elle. Les naufragés de jadis, qui n’étaient ni des poètes, ni des téléspectateurs, l’ont appris à leurs dépends. Car bien avant TF1 ou M6, la femme loin des caméras et des sponsors arrivait déjà à survivre là où l’homme se décourageait, devenait fou ou mourrait prématurément.

La veuve du Capitaine Arnaud à Clipperton entourée de crabes immangeables ou l’ouvrière Louise Brunou à Saint-Paul au milieu des langoustes en conserves sont la preuve criante de cette résistance féminine. Elles sont devenues des femmes métaphoriques exemplaires d’un courage et d’une abnégation que pourraient envier beaucoup d’hommes. Leur épopée ayant eu lieu au début du XXème siècle, elles n’ont cependant pu profiter d’une aussi importante couverture médiatique que leur aventure leur aurait assurée de nos jours. On retrouve chez ces deux femmes les précurseurs de Florence Artaud, Ellen Mac Arthur et de Maud Fontenoy !

 

Illustration : Ulysse et Circé - Angelica Kauffmann ( http://art-magique.blogspot.com/2011/05/lodyssee-circe-la-magicienne.html )


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12 réactions à cet article    


  • Sandrine Lagorce Sandrine Lagorce 5 décembre 2011 12:21

    Merci, Georges, pour ce très bon texte débarrassé des clichés ambiants, dégoulinades de bons sentiments, vociférations d’hystériques, portes ouvertes enfoncées et autres jérémiades de débiles que je suis obligée d’endurer, en tant que femme, à longueur de journée.

    Etre une femme, c’est aussi supporter cela : que toutes les catégories parlent en mon nom, voulant me faire baver de haine ou de culpabilité, me ranger dans une grille ou laver mon cerveau - jusqu’aux hommes qui s’y mettent en poussant des trilles de rossignol à la gloire du monde idyllique féminin. Tout ce cirque est évidemment pénible à la fois pour les hommes et pour les femmes sains et structurés.

    Les femmes sont des individus comme les autres : il y en a des formidables, il y en a des immondes, il y en a surtout des normales et des médiocres, tout comme chez les hommes.

    Ajoutons qu’aujourd’hui, et contrairement à ce qui est véhiculé partout en Occident, la condition féminine et son éventuelle disqualification ou difficulté plus grande par rapport à celle des hommes, est essentiellement liée à des problèmes de milieu social plutôt qu’à une injuste tyrannie sexiste.En général, une femme avocate, chirurgien, universitaire ou patron d’entreprise ne souffre que très modérément, et toutes proportions gardées, de l’ignoble diktat machiste.


    • Georges Yang 5 décembre 2011 13:33

      Bien dit, que dire de plus !
      Je ne suis pas particulièrement féministe, mais je ne supporte pas les poncifs servis sur les femmes par la télé et les médias


    • zélectron-libre zélectron-libre 11 décembre 2011 23:15

      Dans les pays en voie de développement, certaines femmes pensent que le sommet de la modernité consiste à imiter la femme occidentale qui, à leur yeux, jouit de la plus totale liberté de coucher avec les hommes. Et dans le monde occidental, on attend de ces pays-là qu’ils prouvent qu’ils sont réellement démocrates et civilisés en laissant les femmes donner libre cours à une sexualité débridée et décomplexée. Le sexe est le baromètre de la civilisation. Celle des animaux dont nous descendons.


    • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 5 décembre 2011 13:21


      Fallait oser. Bravo et merci.


      • easy easy 5 décembre 2011 21:21



        Voyons, voyons, que vais-je pouvoir dire pour casser l’ambiance ?

        Eugnn...

        Ah !

        J’ai ça.

        Un jour, au parc de Rentilly (77) tout près du château de Guermantes, j’ai envie de photographier la grille mais en me plaçant côté intérieur, côté parc.

        Et côté parc, je me retrouve à 5 m du pavillon de garde où loge un couple de gardiens.
        Comme je fais le singe sur le muret qui surplombe le fossé sec, comme j’en suis déjà à 45 secondes de contorsions, je remarque que l’écran de contrôle de mon compact, lorsqu’il n’est pas encore allumé, fait miroir et me montre ce qui se passe dans mon dos, dans la loge.

        Alors que le gardien était probablement en train de touiller un match de foot, sa femme s’approche de la fenêtre et écarte légèrement le voilage. Elle me regarde deux secondes et à la troisième se retourne vers son homme.
        Mais il n’arrive pas.
        Alors elle l’appelle encore. Finalement le bougre arrive et regarde à son tour deux secondes puis il retourne à son chantier télévisuel. La bougresse reste un moment dépitée mais je fais trop l’acrobate, alors elle l’appelle encore.

        Le bougre revient, ouvre la fenêtre et me demande excédé ce que je fous là. Comme je lui réponds l’évidence que je prends des photos, il ne sait plus quoi redire. Je lui tourne le dos et, dans mon miroir magique, je vois sa femme le pousser à l’épaule genre « Tu dois lui montrer que c’est toi qui commandes ici ».
        Alors il aboie quelques hiéroglyphes.

        Comme j’avais compris qu’il y avait quelqu’un dans l’ombre qui tenait à ce qu’il en découse, j’ai rompu en déguerpissant fissa.

        Si donc sur une île, les femmes, effectivement plus endurantes et bénéficiant souvent d’une plus grande longévité, pratiquent de surcroît ce type d’aiguillonnage, il ne serait pas illogique qu’à terme, les hommes soient décimés.

        Ithaque est bien une île n’est-ce pas ?
        Quand je lis le retour d’Ulysse, je ne détecte pas trace d’aiguillonnage direct de la part de Pénélope.
        Cependant, connaissant la règle du jeu, connaissant son mari et son fort tempérament, elle devait se douter qu’il allait massacrer tous les hommes importants de l’île.
        Elle aurait donc pu dire des mots d’apaisement. Après tout, si ses prétendants se sont montrés empressés, aucun ne l’a violée, ni forcée à quoi que ce soit. Ils ont tous avalé la couleuvre de la tapisserie qui n’en finissait pas de finir. Ils n’étaient donc pas si mauvais ou cruel que ça.
        Elle aurait très bien pu empêcher ce massacre mais elle a préféré laisser son mari exécuter un massacre à sa gloire. Ce massacre a bel et bien été perprétré à la gloire de la fidélité de Pénélope.


        Bon là, c’est une légende.

        Mais va savoir combien de femmes et d’hommes se sont, par ce mythe, sentis tenus d’en faire autant ?


        • Blé 6 décembre 2011 06:53

          Je ne sais pas si les femmes sont ceci ou cela mais en 2011, au mois de décembre, elles sont des millions à faire de véritables prouesses pour simplement nourrir leur famille, leurs enfants.

          Nous sommes dans une société où les chats et les chiens sont mieux nourris que certains enfants de classes sociales modestes.

          Dans les pays de la zone euro qui subissent le rigueur pour cause de « Dette », la malnutrition commence à devenir inquiétante.

          Silence honteux de la part des média.


          • zadig 6 décembre 2011 07:42

            Bonjour,

            Merçi pour cet article passionnant.
            Je vais le conserver soigneusement.

            Pour rire !

            Dans l’article vous parlez de produit (les femmes)
            Un « autre » lui parle de matériel .

            Cordialement


            • henry_jacques henry_jacques 6 décembre 2011 11:11

              Associer Koh Lanta pour illustrer la femme en milieu hostile vient dénaturer votre texte empreint d’un certain romantisme.

              ‘’L’aventurière de Koh Lanta’’ entourée d’une équipe technique et des tentes de la logistique hors champ caméra, délivre un double message. Le premier étant  de faire du fric pour une chaîne de TV connue pour ses nombreux bidonnages et la qualité ‘’intellectuelle’’ de ses émissions. Le second, mettre en exergue la femme dans le but de la réhabiliter d’une misogynie exacerbée omniprésente chez pas mal d’hommes ( notamment sur Agoravox sujet : Ça y est, c’est la fin du féminisme ! et la cohorte de post révélateurs sur l’approche féminine)

               Pour avoir côtoyé quelques femmes dans des milieux réellement hostiles, dont peut-être la plus connue Françoise Demulder, photojournaliste de guerre, je me permettrai d’en délivré ma vision. Première femme reporter à qui fut décerné le World Press Photo en 1976 (Prix le plus prestigieux récompensant les photojournalistes) pour sa photo emblématique de Palestiniens fuyant la barbarie dans un quartier de Beyrouth. ‘’Fifi’’ comme le milieu la surnommait a débuté au Vietnam, puis le Cambodge,. Photo reporter de haut vol, elle a passé toutes les frontières couvrant tous les conflits jusqu’à la première guerre d’Irak, où elle fut atteinte par les radiations des bombardements américains à l’uranium sur la colonne de chars irakiens qui remontaient du Koweit.

              « Elle s’est retrouvée subitement, en 2001, avec un cancer, sans un rond, sans jamais avoir cotisé », raconte le cinéaste Christian Povéda ( photojournaliste assassiné en septembre 2009 alors qu’il réalisait un documentaire sur les gangs du Salvador), qui créera l’association ‘’Des clics et des claques’’ pour lui venir en aide. Quelques 360 photographes offriront un cliché, mis aux enchères. Puis, une erreur médicale la rend paraplégique. C’était son obsession de photographe de guerre, ne pas être blessée aux jambes. Et, un matin, elle se réveille paralysée.

              Elle qui n’imaginait guère l’avenir en fauteuil roulant, elle s’éteindra d’un cancer généralisé à 61 ans le 4 septembre 2008.

              Ses photos caractérisées par leur puissance, ses images sont un miroir tendu à l’Amérique, le reflet de ses propres horreurs.

              Cette femme était l’égal de nous les hommes, voire plus... Cet être insondable et mystérieux qu’est la femme, est habitée des mêmes qualités, des mêmes défauts que l’homme.

              Alors Koh Lanta, son aventurière en string ne fait qu’avaliser le prédateur traitant la femme comme un vulgaire produit promotionnel de tête de gondole dans les hypermarchés de l’avilissement sociétal. 


              • Georges Yang 6 décembre 2011 13:32


                Vous devriez relire ce texte, le recours à Koh Lanta est utilisé pour démontrer le décalage entre réalité et fiction
                l faut cependant faire la part des choses entre la réelle résistance féminine et la scénarisation du programme de téléréalité qui se doit de suivre les codes sociaux actuels de représentation de la femme qui nécessitent de la mettre obligatoirement en valeur.


              • Georges Yang 6 décembre 2011 17:58

                Dieu parle peu, ceux qui parle en son nom sont desfurieux qui ont un problème de cul quelquesoit le monothéisme


              • Georges Yang 6 décembre 2011 18:05

                Ulysse est un calculateur, un aventurier du genre JL Etienne, Artus Bertrand contrairement à Achille qui avait des couilles
                De plus Achille avait des relations homo avec Patrocle, contredisant l’opinion trop répandue qui fait des homos des éféminés

                Pour Siegfried je suis plus modéré


              • Dominique 15 septembre 2013 21:09

                Bel article concernant le drame dit« Des Kerguélen »où des « oubliés de l’île Saint-Paul ».Cependant,je me permet de rectifier deux points :

                Le premier concerne les survivants ayant décidé de rester sur l’île.Louis Herlédan rentra avec la relève,quand à Louise Brunou et Julien Le Huludut,eux ,décidèrent de rester...(il faut également savoir que ces rescapés étaient atteints du scorbut à un stade bien heureusement pas assez avancé pour entraîner la mort,mais en rentrant en France,ils eurent besoin de soins).
                Quand aux Bretons survivants ,le procès leur attribua diverses indemnités (dérisoires en comparaison du préjudice moral et physique subit),qu’ils ne touchèrent jamais...
                Je voulais remercier l’auteur de cet article,car c’est une très belle façon de parler et de rappeler au souvenir la tragédie de ces sept gardiens de Saint-Paul qui furent oubliés,et d’honorer la résistance de notre petite Concarnoise Louise.....

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