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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Festival de Cannes : surprises !

Festival de Cannes : surprises !

Les meilleurs films n’ont pas forcément été là où ils étaient attendus. A côté d’une sélection officielle au départ très prometteuse mais au final un peu décevante, de bonnes surprises et de jeunes talents ont été repérés dans les sélections parallèles.

Ou sont passés les chefs-d’oeuvre ? Pour sa 60e nous attendions beaucoup du Festival de Cannes et de sa sélection officielle, et pourtant les films, bien que de bonne facture et livrés par des réalisateurs talentueux, n’apparaissent pas comme les meilleurs proposés par leurs auteurs respectifs. Par exemple Le Banissement est splendide sur le plan de la mise en scène et de l’interprétation mais pourtant il ne convainc que partiellement de par un scénario et un épilogue qui laissent le spectateur un peu dubitatif. Le nouvel opus de Carlos Reygadas, Silent sight, est d’un ennui sidéral et nous plonge dans la vie des mémonnites, une communauté batave installée au Mexique. Zodiac de David Fincher est à classer dans les bons polars et pas au-delà. Les chansons d’amour de Christophe Honoré sont plaisantes mais tellement parisiennes. My blueberry nights reste en deçà des livraisons géniales et antérieures du maître Wong Kar Wai. My own night de James Gray est un bon film de policiers et de mafieux comme on aimerait en voir le dimanche soir. Secret Sunshine de Lee Chang-Dong est un film touchant et remarquablement interprêté mais il n’atteint pas les hauts sommets péliculaires. Faute d’un film réunissant tous les suffrages et à considérer comme un chef-d’oeuvre (selon moi et selon les festivaliers croisés), le film le plus intéressant est peut-être le film hongrois de Bélà Tarr, L’Homme de Londres, qui, certes, a déplu à 80% des spectateurs en raison de son rythme escargothique, mais qui par sa maîtrise, la beauté de sa photo et l’étrangeté de son univers a alimenté les discussions partisanes et de ce fait entre dans la mémoire de ce festival. On y retrouve notamment un commissaire anglais, sorte de Derrick sous Tranxène...

Au final, où sont les perles de cette sélection ? Où sont les films inoubliables, cultes et formidables ? Ceux qui claquent les spectateurs, leur arrachent des larmes et alimenteront leurs conversation nocturnes jusqu’en 2030 ? Le palmarès est par conséquent très ouvert et les rumeurs sur les préférences du jury quasi inexistantes. La projection du film d’Emir Kusturica demain mettra peut-être tout le monde d’accord.

Dans les sélections parallèles, les sélectionneurs ont été très inspirés en dénichant des bijoux qu’ont pu visionner les festivaliers qui savent s’éloigner des marches rouges. XXY à la Semaine internationale de la critique a fait forte impression. Control à la Quinzaine des réalisateurs (biopic sur Ian Curtis ex chanteur de Joy Division) est un film doté d’une photo formidable qui intéressera un public bien plus large que les simples fans du groupe . Dans la qualité, la sélection Un certain regard n’est pas en reste et loin de là avec The band’s visit, film israélien tout en simplicité et sensibilité, émouvant et drôle, sur une fanfare militaire égyptienne égarée dans un village israélien ; Mang Chan de Li Yang, film saisissant qui conte la détresse d’une jeune fille vendue malgré elle à un paysan chinois ; Mon frère est un fils unique, film italien sur l’implication politique divergente de deux frères dans l’Italie des années 60 ; ces trois films ont marqué les festivaliers et alimenté le bouche-à-oreille de ceux qui sont prêts à sacrifier un peu de mise en scène contre beaucoup d’humanité. Garage, La France et Caramel ont également remporté des acclamations et se sont distingués. La Palme d’or du film le plus hilarant revenant haut la main à De Levante de Roy Andersson avec notamment une scène d’amour inoubliable...

Il y avait aussi Ocean Thirteen qui mérite le prix du fade. Un concert de trois chansons éxécuté sur les marches par U2. Un feu d’artifice pour célébrer le 60e anniversaire et réveiller les personnes âgées. Des paillettes, des robes de soirées et des voitures de luxe dans les rues, le tout faisant un film quotidien sur la parade et les apparences.

Remarque : faute d’avoir été vus, de nombreux films n’ont pas été évoqués dans cet article.


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4 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 28 mai 2007 10:25

    Le festival de Cannes à perdu depuis des années toutes crédibilités en donnant le 1er prix à des films nul à chier (passez moi l’expression) uniquement pour l’égocentrisme d’un milieu qui pense encore croire représenter une force intellectuelle qu’elle n’est plus !


    • pixel pixel 28 mai 2007 17:54

      Le festival de Canne n’est qu’une remise de prix aux meilleurs représentants de la pensée politiquement correcte.Le meilleur exemple c’est la palme donnée à l’américain il y a 2 ou 3 ans ( je ne me souviens plus de son nom).C’était durant la campagne électorale américaine et la palme lui est revenue parce que son film était anti-Bush .Le jury en élisant l’auteur de ce film montrait au monde entier qu’il votait contre Bush. Les critères de ce festival sont à l’image du cinéma Français qui depuis la nouvelle vague vit sous la férule de ses gardiens du temple.Les critère d’attribution de l’avance sur recette et le fait qu’un film n’a pas besoins de spectateurs pour être financé abouti à des films que seule Arté diffuse.


      • Mael Le Hir Mael Le Hir 28 mai 2007 22:38

        ? ?

        « Le jury en élisant l’auteur de ce film montrait au monde entier qu’il votait contre Bush » : je pense que le but était plutôt de permettre à ce film d’être plus largement diffusé qu’il ne l’aurait été sans Palme. Par ailleurs, il permettait (une fois n’est pas coutume) de saluer un film qui n’était pas une fiction (mais pas tout à fait un documentaire non plus). Mais bon, c’est peut-être le Président du Jury 2004, Quentin Tarentino, qui a fait penché la balance du côté de Moore.

        Pas ailleurs, 2 phrases me semblent contradictoire (placées dans le cadre de Cannes, mais je ne suis pas tout à fait sûr que la dernière le soit) :
        - « Le festival de Canne n’est qu’une remise de prix aux meilleurs représentants de la pensée politiquement correcte. »
        - « Les critère d’attribution de l’avance sur recette et le fait qu’un film n’a pas besoins de spectateurs pour être financé abouti à des films que seule Arté diffuse. »
        — > Si le film est politiquement correct (ex, sans être trop méchant, Le Pianiste, pour prendre une récente Palme d’Or), le film est loin de se retrouver cantonné à la chaîne franco-allemande !


      • pixel pixel 28 mai 2007 23:17

        Le dernier film primé ne passera pas sur une chaîne populaire et à été choisi pour booster le cinéma des nouveaux arrivants dans l’Europe et confirme mes propos sur l’opportunisme politique des critères de jugements. Le cinéma est un art populaire qu’une caste élitiste à confisqué en France.Le pusch à été fait par la nouvelle vague et bilan de l’opération toute la culture cinématographique des Melville, Verneuil et Co qui alliaient qualité et divertissement à disparue.Le moindre épisode de feuilleton américain est mieux fait que la plupart des films français.De là ma révolte.

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Olivier H


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