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Grève à l’OSM : le syndicat des musiciens est déconnecté de la réalité

Comme je suis un « ami » de l’Orchestre symphonique de Montréal, je reçois fréquemment du courrier de la direction qui me tient au courant de ce qui se passe à l’OSM ou, depuis quelques mois, de la stagnation des négociations avec le syndicat des musiciens qui sont en grève depuis le 9 mai dernier. Le contenu de la lettre de ce matin m’a fait sursauter. On y traite des revendications du syndicat. Quand on dit que les syndicats sont déconnectés de la réalité, on ne rit pas !

Ainsi, on apprend que « l’acceptation des demandes syndicales entraînerait [?] d’ici à 2008 une augmentation de 85 % de la masse salariale des musiciens, dont 48 % pour les seuls cachets de base » ? alors que la direction n’a offert qu’« une hausse de 8 % sur cinq ans, ainsi que des montants forfaitaires pour les années 2003-2004 et 2004-2005. » Quand on sait que la rémunération annuelle moyenne des musiciens de l’OSM est actuellement de 75 000 $ pour 46 semaines de travail de 20 heures, incluant six semaines de vacances, c’est-à-dire 40 semaines effectivement travaillées, on se dit : mais qu’est-ce qu’ils veulent de plus ?

Sur le plan normatif, l’OSM demande des assouplissements comme « la capacité de réaliser dorénavant les enregistrements de l’Orchestre au cours des 20 heures de travail par semaine prévues dans la convention collective. » Il me semble que c’est normal de travailler pendant ses heures de travail. Le syndicat s’y oppose, exigeant plutôt « que les musiciens continuent d’être payés en sus de leur rémunération habituelle ». Cela alors que « les maisons de disques ont cessé de verser quelque rémunération que ce soit aux musiciens d’orchestres pour les séances d’enregistrement auxquelles ils participent. » Mais au Québec, société distincte oblige, il semble qu’on n’ait pas à tenir compte de la réalité économique. On fait ses demandes et si elles ne sont pas comblées, on débraye.

« Le syndicat cherche également à maintenir la clause obligeant l’Orchestre à rémunérer les musiciens en heures supplémentaires pour la période d’applaudissement à la fin des concerts, lorsque les manifestations d’appréciation des mélomanes s’étalent au-delà de la durée des services. » Vous avez bien lu, ils veulent se faire payer en temps sup. pour les applaudissements ! Non mais, il ne faut vraiment pas être de ce monde ! À ce compte, on pourra bientôt lire dans les programmes de soirée la mention : « Aidez l’Orchestre à boucler son budget ! Abstenez-vous d’applaudir à la fin du concert. »

Parallèlement, le syndicat refuse « de déplacer les périodes de pause lors des répétitions des oeuvres symphoniques dont la durée dépasse 90 minutes, empêchant que ces dernières puissent être répétées dans leur totalité de façon continue. » Il ne faut pas oublier que ces gens sont des passionnés de musique ! Qu’ils ont étudié durant des années parce qu’ils voulaient faire de la musique toute leur vie. On se demande comment une telle mesure serait appliquée dans le concret ? Un représentant syndical, chrono en main, viendrait taper sur l’épaule du chef en lui disant (d’une grosse voix) : « On arrête chef, c’est l’heure du break » ?

Les musiciens de l’OSM (ou leurs représentants en tout cas) pètent plus haut que le trou. Ils veulent être payés aussi cher que les musiciens des plus grands orchestres du monde alors que le marché dans lequel ils évoluent ne le permet tout simplement pas. Montréal n’est pas New York. Montréal n’est même pas Toronto. Et les francophones ne sont pas reconnus pour être philanthropes comme le sont les anglophones. Moi, si j’étais à la place des grévistes, je ferais gaffe. On apprend ce matin dans La Presse que des rumeurs de dissolution circulent... Et ce n’est pas l’intérêt qui manque pour l’OSM. À preuve, près d’une centaine de musiciens d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie, ont manifesté leur intérêt de se présenter à des auditions prochaines pour un poste vacant de contrebasse solo.

par G2


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