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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Guy de Malherbe, un peintre contemporain essentiel, déploie sa palette (...)

Guy de Malherbe, un peintre contemporain essentiel, déploie sa palette aventureuse à Vendôme !

      Pendant tout l’été, le Grand Manège de Vendôme (Loir-et-Cher), vaste bâtiment, classé monument historique, de 1400 m2 qui appartient à l’État français, consacre, jusqu’au 22 septembre prochain, à Guy de Malherbe (66 ans), peintre figuratif français qui vit entre Paris et la Sarthe, né en 1958 à Boulogne-Billancourt d’une mère argentine et d’un père franco-britannique, une exposition monographique d’envergure, « Rivages, fragments, figures », regroupant plus de 150 tableaux, des huiles sur toile, dont certaines de très grand format, et papiers marouflés sur bois que côtoient également des dessins et lithographies, cet ensemble exceptionnel, des plus impressionnants (quelle inspiration !), allant de portraits de proches (sa femme galeriste Marie-Hélène de La Forest Divonne, ancienne professeur d’histoire de l’art pour les handicapés mentaux, sa fille, journaliste politique, Apolline de Malherbe, etc.) ou de modèles féminins, réalisés dans les années 1990, jusqu’à des tableaux plus récents, dont de nombreux paysages, tout frais, peints avec appétence cette année ; on a assurément, sous les yeux, affaire à un peintre en pleine forme et dont la maturité artistique acquise au bout de bientôt une cinquantaine d’années de pratique assidue, fait vraiment plaisir à voir, s’épanouissant comme un bon vin qui prend de l’étoffe et du relief en vieillissant.

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Le peintre Guy de Malherbe, juillet 2024, posant devant sa grande peinture immersive « Falaises, Chaos de plage Triptyque I », huile sur toile, 2016, 195 x 130 cm, ©photo V. D.
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Guy de Malherbe, « Falaises », 2021, huile sur toile, 25 x 25 cm

Ainsi, comme pour un Vincent Bioulès, immense coloriste d’aujourd’hui, son aîné de Montpellier représenté par la même galerie parisienne se trouvant rue des Beaux-Arts dans le 6e arrondissement (La Forest Divonne, que dirige son épouse Marie-Hélène), sans oublier une antenne à Bruxelles puis la galerie Dittesheim – Maffei en Suisse, son bonheur à peindre est évident et contagieux, comme coulant de source, il nous le fait partager car, à n’en pas douter, Malherbe est entièrement peintre : il vit pour la peinture, c’est sa vie, son histoire et son continent, qu’il approche pas à pas ou en mettant, a contrario, à l’instar de l’Allemand Markus Lüpertz, le « prince des peintres », carrément les pieds dans le plat – il faut le voir en train d’orchestrer, pour ses paysages maritimes glissant vers le paysagisme abstrait, de grandes et larges bandes horizontales de peinture blanche épaisse venant comme balafrer par le haut, à grands coups de pinceau envoyés, les deux tiers de ses compositions, savantes et sauvages, affichant souvent des rivages, c’est comme peint à la truelle et on pense alors à un Gustave Courbet (1819-1877), peintre réaliste bâtisseur de falaises d’Étretat, en peinture, solidement charpentées dont Cézanne disait, non sans vista, qu’il était un « rude gâcheur de plâtre ».

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Guy de Malherbe, « Enfouie », 2012, huile sur toile, 195 x 130 cm

Au plus près de la peinture en train de se faire

La touche (onctueuse) Guy de Malherbe, c’est une peinture gourmande et foisonnante, tour à tour sombre et lumineuse, à la fois austère et sensuelle, à tendance érotique même par moments, agissant en deux temps, c’est-à-dire qu’elle se fait pleinairiste puis en atelier.

Mais, sous ses airs joyeux, tout emportée qu’elle est à célébrer la diversité du vivant, avec même par endroits des couleurs pétantes des plus explosives, je pense à ses grandes huîtres contrastées, que ne renieraient pas les Fauves, Baselitz (auquel on pense fortement, notamment devant sa sublime toile, hyper bien torchée, comme enfouissant un corps féminin sur une plage, Enfouie, huile sur toile de 2012, authentique chef-d’œuvre picturale) ou les pop artistes par exemple, elle abrite aussi, comme souterrainement, une sourde inquiétude énigmatique face au temps qui passe, à la fragilité de la vie, des sentiments et de la beauté du monde qui, pour cette dernière, est loin d’être intangible, surtout ces derniers temps, face à la menace écologique grandissante.

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Guy de Malherbe, « Sans titre », 2023, huile sur toile, 40 x 40 cm

Le visiteur avance ici par séries, évoluant dans deux genres principalement (portraits et paysages), au sein d’un espace immense et très haut de plafond (le Grand Manège de Vendôme dont l’entrée, et c’est à signaler, par les temps de merchandising tous azimuts d’un art contemporain corporate qui nous soûle grave, est gratuite), partant à la découverte de toutes petites peintures architectoniques, au format souvent carré, ou, à l’inverse, d’immenses peintures théâtrales, fonctionnant parfois en triptyque. Or, face à un tel espace architectural qui impressionne, offrant également beaucoup de recul (ce qui est d’ailleurs pleinement appréciable pour goûter à cent pour cent au travail de cette peinture vivante, en variant les angles de vue pour la voir sous toutes ses facettes), il y avait danger, à savoir que la peinture ne tienne pas, se faisant bientôt manger par un environnement imposant, voire envahissant (on peut, sur place, penser aux travées sans fin du Grand Palais à Paris sublimées par une immense verrière circulaire récemment restaurée, qui est en soi une œuvre d’art), pour autant il n’en est rien : c’est une peinture fluide et matiériste qui résiste bien, elle respire, aucunement éteinte ou diminuée ici, nourrissant au centuple les visiteurs curieux, que nous sommes, en nous invitant fortement à la méditation.

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Un tas d’huîtres, restes de repas, dans un coin de la salle des natures mortes, présentation personnelle Guy de Malherbe, « Rivages, fragments, figures », été 2024, au Manège Rochambeau de Vendôme (41, France)
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Guy de Malherbe, « Portrait (Marie-Hélène) », huile sur toile, 20 x 20 cm

Dans ce Manège dansant de signes et de couleurs variés, agrémenté de quelques obsessions cardinales (dont un fort tropisme chez Malherbe pour les mystères et le trouble de l’éternel féminin, en relation étroite, presque érotique, avec mère Gaïa), on s’y sent bien, quasiment comme à la maison (d’artiste, révélant ses secrets), d’autant plus que le peintre, extrêmement cultivé et ouvert à la pratique des autres, ne manque pas d’humour ! Est-ce que, par exemple, l’amoncellement atavique de coquilles vides d’huîtres exposé modestement dans un coin est une parodie d’un certain art actuel aimant montrer abruptement, dans un héritage post-duchampien qui radote, des tas de sacs de charbon ou de chewing-gums comme pour provoquer et « interpeller le regardeur » comme on dit ? 

Malherbe annonce aussi la couleur de son activité de peintre actif, sans hésiter et sans ronds de jambe inutiles, ainsi à l’entrée de l’expo, des films vidéo, réalisés au plus près de sa pratique, par le filmeur Illés Sarkantyu, également photographe, le montrent cash en train de peindre, debout, à la fois concentré et cool, à l’atelier (on y voit d’ailleurs sa grande dextérité à peindre des brindilles évanescentes libertines courir sur le support) et, à la fin du parcours, ou toujours au début car le circuit proposé forme une boucle, ce qui veut dire qu’on peut expérimenter cette expo-somme aventureuse en la prenant par le bout qu’on veut, on découvre, étonnés et séduits, une table appartenant à un artiste qui aurait peint in situ, et ce jusqu'à la dernière minute façon Bonnard, pour peaufiner son expo-événement !

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Guy de Malherbe, « Rouge flamboyant », 2024, huile sur toile, 190 x 250 cm
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Détail de « La peinture dans tous ses états, chaos d’atelier ». 2024, Manège Rochambeau, Vendôme

Et c’est assurément une très bonne idée d’accrochage, qui régale au passage petits et grands visiteurs visiblement réjouis (que de sourires aux lèvres et d’étoiles dans les yeux, sur place, chez les regardeurs), pour rappeler cette évidence qu’on oublie trop souvent, à savoir que l’activité de peindre c’est, afin de bâtir un monde (Malherbe est peintre mais également, avec sa peinture tellurique, rappelant les créations rupestres de la Préhistoire allant à l’essentiel, géologue, archéologue, metteur en scène en peinture et défricheur), mettre de la matière sur un support-plan ; il n’est ici d’ailleurs pas interdit de penser à la fameuse phrase du Nabi Maurice Denis : « Se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées.  » Dont acte.

Ici, s'offre à notre regard une table bariolée comme directement sortie d'un atelier de fortune, qui vient rappeler, à l’horizontale, le chaos de la fabrique picturale, glissant soudain du zen au tourmenté, sertie de papiers gras, de chiffons maculés, de tubes de peinture salis écrasés et de pots cumulant des pinceaux et brosses en tout genre, intitulée malicieusement, comme le précise son cartel, « La peinture dans tous ses états, chaos d’atelier », ainsi on peut considérer ce tableau-relief géant, aux allures de work in progress libertaire et participatif, comme une « installation » éphémère, faite de bric et de broc, pouvant être interprétée comme une œuvre baroque et lyrique à part entière, venant habilement se lover dans la démarche expérimentale d’un Lavoisier, scientifique d'importance historique puissamment animé par un esprit empirique des plus bricoleurs s'ouvrant au hasard et à l'inattendu, « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », disait-il, clairvoyant.

« La peinture dans tous ses états, chaos d’atelier » : titre ô combien éclairant pour savourer, comme il se doit, la peinture éminemment goûtue confectionnée, avec amour (comme par hasard, un cœur est vélocement tracé sur un quelconque papier jonchant, parmi d’autres, cette table fourmillante, un brin brindezingue, de couleurs et de matériaux s’apparentant, tout compte fait, à une immense palette festive pour un Gulliver voulant embrasser le monde), par ce grand épicurien qu’est, sans oublier une certaine inquiétude romantique l’habitant intimement et secrètement, Guy de Malherbe. 

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Guy de Malherbe, « Enfouie », 2015, huile sur toile, 80 x 100 cm

Se poser en pleine nature pour peindre et rendre le visible

Aimant citer Delacroix, qu’il admire profondément, « la peinture se fait en se faisant », Malherbe, sur une idée de Philippe R. Berthommier, artiste peintre et conseiller culturel de l’attraction culturelle des Territoires Vendômois, qui participe de l’événement, venu avec enthousiasme le solliciter pour qu’il expose au Manège, quitte à nous faire tourner la tête, comme pourraient le chanter en chœur Piaf et Daho (« Notre manège à nous, c’est toi, Guy… »), dévoile sa pratique artistique gargantuesque, en se concentrant, sans oublier de révéler le langage propre au médium peinture – son mouvement, sa couleur, sa matière -, sur les thèmes qui l’occupent principalement depuis quelques années.

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Guy de Malherbe, « Artichauts », 2022, huile sur toile, 40 x 40 cm

Alors que l’on y retrouve ses grands sujets de création, allant de ses plages à marée basse aux « Endormies », mi-romantiques mi-surréalistes, en passant par ses vestiges de repas, comme des coquilles d’huîtres, des feuilles d’artichaut et des restes de côtelettes d’agneau grignotées, se donnent à voir ici, sur des formats souvent impressionnants par leur taille, ses fameux « Rivages », alternant lumière éclatante et masses sombres, que l’on peut assurément considérer comme le fil rouge, autrement dit l’inspiration récurrente à partir de laquelle Guy de Malherbe offre une peinture « impressionniste » généreuse, tant par la couleur que par le geste, ainsi que par son amplitude narrative déployée, pouvant aussi se faire, par ailleurs, « lanceuse d’alerte ».

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Guy de Malherbe, « Corniche », 2024, huile sur toile, 65 x 81 cm, montrée l’hiver dernier dans l’expo personnelle « Rivages » du peintre, galerie La Forest Divonne, Paname, collection particulière, France
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Deux peintres dialoguant, Guy de Malherbe et Alexandre Hollan, galerie La Forest Divonne, Paris, le 1er février 2024, au sein de l’expo solo de Guy, « Rivages », 1er février – 23 mars 2024, ©photo V. D.

Dans le petit catalogue, au prix public raisonnable de 10 euros, accompagnant cette expo d’arts plastiques fortement attractive, son commissaire d’exposition Philippe R. Berthommier – même s’il n’aime pas ce terme pompeux, trop officiel, de… commissaire - ne manque pas de rappeler, en page 2, en guise d’avant-propos aux allures de manifeste pour défendre la vraie peinture (Bonjour Monsieur de Malherbe, écrit-il, tel un clin d'œil à Monsieur Courbet), combien, sous ses airs en apparence classiques parce que postimpressionnistes, la peinture malherbienne est habitée par la profonde singularité de son auteur, hors normes et grand solitaire, malgré son look des plus affables et distingués quand on le rencontre (il porte beau, sa veste Hollington de peintre se complétant par un chèche autour du cou du plus bel effet !), ce dernier goûtant fort à la vie silencieuse de l’atelier de l’artisan-peintre sincère fuyant à toute berzingue les vents coulis du modeux tendance en n'ayant fait dans sa jeunesse, soit dit en passant, lui qui se trouvait alors marqué, à l’instar de l’extravagant Salvador Dalí (1904-1989), par les rochers anthropomorphes de Cadaqués qu’il fréquentait alors régulièrement, mythique village d’Espagne alimentant grandement son imaginaire, qu’un passage éclair, suite à quelques sessions, histoire de, à l’Ensaama-Olivier De Serres, à l’école des Beaux-Arts de Paris (seulement quinze jours !) : « J’étais très indépendant et j’avais du mal à me fondre dans un cadre, un groupe. J’ai toujours eu besoin d’une certaine solitude », reconnaît-il aisément.

Pour en revenir à Berthommier, au sujet de Guy : « Cette œuvre singulière m’a questionné longtemps, ses rouages poétiques, sa position dans l’art actuel, ses origines avec ses nombreux et brillants prédécesseurs. Guy est un amoureux de l’histoire de l’art, il mène une quête courageuse, il questionne la peinture dans ce qu’elle a de plus profond, d’ancestral… Des portraits (sur de vieux supports de bois glanés), aux fleurs éprouvées (fleurs sèches oubliées), aux reliefs (restes de repas, assiettes…), aux grands paysages minéraux, aux huîtres, Guy dans le silence de ses ateliers de Poncé [il y possède, avec sa femme, un château en magnifiques, mais friables, pierres de tuffeau rappelant ses falaises en calcaire peintes, acquis en 2010 et ouvert au public, avec dans l’idée, humaniste, de faire dialoguer patrimoine et création contemporaine] et Malakoff a maturé sa position de peintre. Tel un Bram van Velde, un Giorgio Morandi, un Alexandre Hollan [artiste que représente aussi la galerie La Forest Divonne]. Il peint loin des modes, s’en moquant, il inscrit son geste dans une temporalité savourée, choisie et mesurée, il ralentit. Dans cette époque d’immédiatetés, d’instantanéités fugaces, de boulimie d’images creuses, Guy s’installe dans ce ralentissement, et nous offre l’expérience de la peinture qui relie.  »

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Guy de Malherbe, juillet 2024, devant « Corniche, Triptyque », 2015, huile sur toile, ©photo V. D.

De son côté, le peintre Guy de Malherbe nous précisait ceci sur place, le soir du vernissage public (notes prises par votre serviteur à la volée, complétées par des propos de Guy de Malherbe, très pédagogue quand il s’exprime, recueillis par la journaliste Alyette Debray-Mauduy pour son papier éclairant « D’un rivage l’autre » du Figaro, datant du jeudi 4 avril 2024 (n°24 763), consacré à l’artiste) : « Ce n’est pas une rétrospective, car je trouve cet exercice trop figé, cette exposition s’inscrit plutôt dans une dynamique relevant de ce que je suis en train de faire. Bon, les organisateurs ont quand même réussi à me convaincre de montrer quelques tableaux plus anciens, regard récapitulatif oblige ! (Rires) En ce moment, mon travail part dans plusieurs directions. Le motif du rivage, c’en est le cœur, son centre névralgique, via, comme s’y trouvant avec, l’affirmation du chaos de la roche, celle-ci étant comme le lieu de contact entre l’eau et la terre. Puis il y a dans ces endroits de bords de mer, que ce soit à Cadaqués en Catalogne, Varengeville-sur-Mer et Étretat, en Normandie, en encore à Minorque où j’ai été plus récemment, qui sont des espèces d’espaces où la nature, le volume de l’eau et de la matière se transforment, une possibilité de mesurer l’échelle des êtres humains par rapport aux tourments de l’environnement. Je peins souvent sur le motif, au sein du minéral, cela entraîne une expérience pragmatique sur le terrain, avec une prise de conscience, tant individuelle que collective, de la merde environnementale actuelle dans laquelle on est ! »

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Guy de Malherbe, « En écoutant Norma – Autoportrait 17.02.2023 », 2023, huile sur toile, 30 x 30 cm

Guy de Malherbe, un artiste écolo adepte d'une pratique verte respectueuse du cadre naturel dans lequel nous ne sommes que de passage ? Sans aucun doute ! Fort animé, il poursuit, s'avérant passionnant à suivre : « On parle beaucoup de nature aujourd’hui, mais moins de l’univers minéral, parce que son temps, sur des millions d’années [plus de 150], nous échappe. Mais je suis sensible à celui-ci, qui s’accroît, qui s’écroule et qui nous donne une sorte de vertige du monde, notamment sur les rivages où celui-ci rejoint la mer. C’est d’autant plus vrai en ce moment, car c’est l’endroit où l’on sent que la terre se réchauffe, que le niveau de la mer monte et que nos peurs se cristallisent. Moi-même, j’ai l’impression d’être constitué de strates, à certains étages cela va bien, à d’autres un peu moins et j’essaye de faire tenir le tout. En même temps que je peins le monde et son état, nul doute que je fais aussi, en même temps, mon autoportrait, en parlant également de moi d’une certaine façon, au-delà du paysage tellurique et du millefeuille représentés, entre joies et colères, ravissement devant la diversité du réel et désolation face au risque de dégradation, voire de disparition, qu’il encourt. La peinture, ce n’est pas une activité innocente, c’est mon mode d’expression, une confrontation au monde et à moi-même. Je n’arrive jamais au bout de la peinture, j’ai toujours envie d’aller plus loin, d’approfondir, de creuser, d’exprimer, de chercher, de révéler. Pour autant, il me semble bon de préciser que ma peinture n’est pas une œuvre à message. Je ne suis pas un sociologue, ni un homme politique. Mon travail donne un point de départ qui peut renvoyer à une réflexion sur notre rapport au monde et à la nature. »

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Guy de Malherbe, « Falaise », 2014, huile sur toile, 65 x 54 cm

Devant un Malherbe, certes on se réjouit de regarder, mais on ne cesse de s’interroger par la même occasion : ce rivage, qui nous fait impérieusement face, opérant comme frontière entre l’océan et la terre, et duquel émane un sentiment ambigu (terre d’accueil ou d’exclusion), n’est-il point une sorte de lieu catalyseur se faisant le témoin inquiet d’une prise de conscience, au cœur du sensible, pour rappeler les menaces qui pèsent sur le vivant ? En outre, ce rivage, affiché ici régulièrement, est également le territoire (anthropomorphique) des rêves, un rocher devient un corps de femme et vice-versa, lieu de transit, de labilité et de l’entre-deux qui facilite la rencontre entre le monde solide et le monde liquide, le connu et l’inconnu, le naissant et le déclinant, ouvrant in fine grand le champ des possibles, en étant porteur, de l’intérieur (on peut penser à l'incontournable caverne de Platon), d’imaginaire et de faux-semblants, de mystère et d’histoires, tant en peinture qu’en littérature, ou que sais-je encore.

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Une « Ophélie », détail d’une peinture, par Guy de Malherbe, sous possible influence shakespearienne

L’artiste, à l’aise avec les mots (ce qui n’est pas toujours le cas des peintres !), me précisait encore ceci, en fin de vernissage à Vendôme : « En fait, je fonctionne beaucoup à l’intuition. Ces derniers temps, je creuse, par exemple, un même sillon, avec une série intitulée Pour une Ophélie, faisant bien entendu écho à Shakespeare [personnage de fiction de la tragédie Hamlet, circa 1603, du dramaturge anglais, jeune noble du Danemark, fille de Polonius et future épouse du prince Hamlet mais celui-ci, n’ayant plus de désir pour elle, la repousse, Ophélie, comme perdue, suite à la perte de cet amour, meurt noyée], j’aime ce thème légendaire, brassant lucidité, folie et mort. Ophélie, perçue bientôt comme la mère de tous les péchés par son promis, devient en quelque sorte la noyée de l’humanité, disparaissant dans les éléments naturels, entre rochers, eau et fleurs. C’est beau et éclairant, s’y joue la dialectique Eros/Thanatos, avec une forte charge érotique. La peinture, dans son faire notamment, est liée à une forme d’érotisme, avec un désir qui monte, son accomplissement pouvant se rapprocher du désir sexuel et, dans ma production, il y a la confrontation du corps, en général féminin (ou de la puissance du corps nu, en entier ou fragmenté, de la femme, visible ou caché), avec le rocher.  »

Eh oui, au premier abord, avec son charpentage solidement cézannien, cette peinture, fomentée avec flair et précision par ce peintre des origines du monde, paraît assez « rigide », voire sévère, mais il ne faut pas passer à côté de toute la dimension érotique qui sous-tend une œuvre grandement ouverte au glissement progressif du plaisir ineffable vers les formes serpentines séductrices et les courbes féminines pénétrantes.

Une peinture expressive gourmande d’huîtres sans être aucunement cuistre !

De toute évidence, par-delà sa grande sensualité, l'art signé Malherbe est une peinture intellectuelle, riche de sens, à la vitalité intrinsèque des plus communicatives (les rouges, parfois sanglants, y sont flamboyants !) tout en étant nourrie de subconscient et remplie de références à l’histoire de la peinture.

S’affirme ainsi au Manège de Vendôme un tellurisme pictural, au penchant spirituel fort prononcé (les falaises peintes par Guy peuvent être perçues comme des pierres philosophales pour approcher et dire le réel, autrement que par les mots), qui fait plaisir à voir, entre collecte sur le terrain, peinture à vif, construite sommairement en « coup de vent » sur le motif, et aboutissement robustement élaboré, tel un festival de touches maîtrisées et un feu d’artifice de couleurs, ensuite à l’atelier ; il faut savoir, qu’au fil du temps, ce peintre-glaneur qu’est Malherbe, grand amoureux de la vie, de ses hasards, analogies formelles et coïncidences, ne cesse de collecter dans ses divers ateliers des éléments naturels ou objets de récupération, tels que fleurs flétries, cailloux, petit pot abandonné « chargé » et bois flottés, qui vont venir nourrir sa palette de peintre, au plus près du sensible.

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« Huîtres sur fond rouge », Guy de Malherbe, huile sur toile, , 89 x 116 cm

Malherbe, ce plasticien « paysagiste » et grand promeneur, qui n’est pas sans rappeler Ricardo Cavallo (peintre franco-argentin habité lui aussi par le motif maritime semblant toujours peindre comme au premier jour du reste de sa vie), peint sur le motif, ses territoires d’élection étant les plages normandes : Varengeville près de Dieppe (que Delacroix aimait tant), les Vaches Noires à Houlgate et les falaises d’Étretat, puis plus récemment, pour alimenter et varier, encore et toujours, ses peintures s’inspirant inlassablement de l’univers minéral des rivages, il s’est mis à peindre les bleus intenses, du bleu de cobalt au bleu verre d’eau translucide, des icebergs lointains qui dérivent du glacier Perito Moreno, celui-ci se jetant avec majesté dans les eaux bleues du lac Argentino (1600 km2), suite à un voyage en Argentine qu'il a fait, du côté de la fascinante Patagonie, pays natal de sa grand-mère et de sa mère.

« Revisiter la méthode des peintres de paysage, précise l’artiste, c’est aussi en découvrir l’aspect conceptuel. Recadrer pour tenter cette traduction d’un monde en trois dimensions vers un objet en deux dimensions  », ajoutant ceci : « Je procède toujours de la même manière. Je me pose quelques heures, généralement entre les mois de juin et d’octobre pour profiter d’une belle lumière, et je peins les paysages sur de petits formats. De retour dans mon atelier, je transpose ces lieux d’inspiration sur de grandes toiles. Je peins d’abord et je réfléchis ensuite. Je pourrais aussi dire que je ressens d’abord et que je peins ensuite. » Réalisée en deux temps, sa peinture est mouvement : l’artiste se rend tout d’abord in situ pour élaborer de petits paysages peints, toujours carrés, qu’il appelle ses « matrices » (Seurat les appelait ses croquetons), puis il retourne dans son atelier pour partir de ces « indices géologiques », ou « prélèvements de paysages », afin de construire de grandes plages picturales traversées par un rideau d’horizontales noires, faisant comme écho aux rayures labellisées Buren.

Se jouant sans fin des interpénétrations entre pierres archaïques dressées et reliefs culinaires (« L’huître offre un contraste séduisant, note cet artiste voyant, nourri à vie par la « tranquillité géologique » (dixit le fameux Catalan de la baie de Cadaqués en Catalogne, un certain Mister, et mystère, Dalí, encore lui !), avec son intérieur nacré, extraordinaire de préciosité, et son extérieur brut. Dans un laps de temps assez court, de vivante, elle devient sous nos yeux, minérale  »), puis des clivages classiques entre figuration et abstraction, figure et paysage, fond et forme, l’art « masqué » de Guy de Malherbe, avançant strate par strate, et couche par couche, est non seulement un regard porté sur l’épaisseur du monde mais également une célébration de la sensualité du vivant, ce plasticien jouisseur ne freinant nullement sa jubilation sans cesse rejouée, à voir l’apparition, en vrai ou par le filtre de l'image, fixe ou animée, des formes diverses du réel se multiplier devant lui, ainsi qu’une réflexion sophistiquée, sans pour autant se faire cuistre, sur dame Peinture.

Paysages maritimes, mousses, roches mais aussi coquillages ou huîtres : tout devient un sujet de peinture pour lui. Car Malherbe, infiniment peintre, peint certes la mer et son environnement proche, cumulant, cumulant moult falaises et herbes folles couchées sur les cailloux, mais aussi... LA Peinture (en train de se faire).

Chez lui, la mer, allée avec le soleil (Rimbaud !), est morceau de peinture, cela marche également avec ses paysages verticaux de falaises, faisant comme écran, pour rappeler la paroi picturale, projection à fantasmes, de la grotte pariétale. La mer est toujours placée très haute dans la toile, on quitte le schéma traditionnel du format Cinémascope à la John Ford proposant la formule classique un tiers de terre, deux tiers de ciel pour s’aventurer du côté d'une approche panthéiste malickiennne du réel, le cinéaste de La Balade sauvage (1973) et du Nouveau monde (2005), celle-ci nous offrant à foison une lecture du monde où l’homme, non cartésien, ne le domine pas, il est un élément, parmi d'autres, dans le Tout-Monde, aucun surplomb de façade de sa part pour le maîtriser, chez Malherbe l’on ne distingue qu’un bout de ciel, pouvant alors fusionner avec le bleu de la mer, justement : on plonge ainsi, avec délectation, dans l’infini marin et dans le sublime de la nature, se sentant alors tout petit, comme dans un tableau romantique de l'Allemand Friedrich.

Face à l’immensité du monde et à l’océan Peinture, pouvant eux aussi, comme par magie, se confondre, la peinture - « Je suis la nature » disait le chaman, action painter et expressionniste abstrait Pollock - se fait, alors modestement caisse de résonance à sensations, légères ou fortes, et appréhension, en matière, du cosmos.

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Un gros plan sur une peinture « gourmande » de Guy de Malherbe

Pierre Wat, dans son texte Fragments, au sein de la belle monographie de Guy de Malherbe parue aux éditions Corlevour, précisait finement ceci, en page 89, semblant ainsi comme prolonger un cheminement proustien permettantt de mettre à jour un type de relation entre le paysage peint et son auteur, puis nous également, les regardeurs, par la même occasion : « Pour peindre, je veux dire pour peindre en atelier, là où se joue la vraie partie, il faut avoir perdu, et être mû par le désir de retrouver : l’art est affaire de levée de sensations éprouvées. »

Guy de Malherbe, qui est un sacré peintre ayant clairement du répondant (son expo perso magistrale à Vendôme, ouverte à mille interprétations possibles, je n’en propose ici qu’une poignée parmi tant d’autres), pourrait alors ajouter, en « fin limier » cherchant à capter avec ténacité le déséquilibre du monde, voire son chaos régénérant, en acceptant de se laisser surprendre car on a quitté le lit douillet des certitudes rassurantes toutes faites : « L’art te décale sans arrêt par rapport à ce que tu pensais, à ce que tu croyais penser. On arrive à réfléchir de façon différente à notre relation au monde.  »

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Dessin de Guy de Malherbe, feuille montrée dans l’expo « Rivages, fragements, figures » de Vendôme, Manège Rochambeau, juillet-septembre 2024

Enfin, pour finir, en guise de conclusion ouverte, je ne résiste pas à l’envie de vous citer Olivier Delavallade, commissaire d’exposition ayant dirigé le Domaine départemental de Kerguéhennec en Morbihan, écrivant ces lignes tout à fait compréhensibles, pour ressentir la peinture allusive, philosophique et poétique de Guy de Malherbe, dans son texte Chaos, pp. 59-60 du même bouquin, juste évoqué précédemment : « Et c’est bien là toute l’histoire – ou du moins une bonne partie – de la peinture de Guy de Malherbe. Cette relation entre les corps – ou les figures – et le paysage. Et cette histoire est précisément une histoire de peinture. Et c’est aussi l’histoire de la peinture. En effet, Guy de Malherbe est de ces peintres qui fréquentent aussi assidument, voire davantage, les maîtres du passé que ses contemporains. Sa peinture, forte de cette connaissance intime, s’attache tant à la composition qu’à la couleur ou à la texture de la peinture. Comme certains de ses grands aînés, il entretient une relation étroite avec le sujet – figures, portraits ou paysages – qu’il entreprend de peindre souvent d’après nature, ou juste après, de retour à l’atelier, et dans la fraîcheur de la sensation de la chose vue, qu’il peut retrouver si besoin dans la peinture saisie sur le vif – déjà fortement peinte et aboutie. Il reprend ainsi des thèmes que l’on pourrait qualifier de classiques. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, son art emprunte également à l’abstraction, dans la singularité de ses compositions comme dans l’utilisation de la couleur – notamment de grandes plages d’une même couleur, que l’on ne peut nommer aplats tant la qualité de la texture de la peinture rend vivante la surface, ni qualifier de monochromes. Guy de Malherbe est de ces peintres qui ont l’ambition de rendre visible le réel autant que de rendre vivante la peinture.  » Pas mieux.

Allez, n’hésitez pas à aller voir cette « expo-tour de manège » revigorante, signée Guy de Malherbe, à Vendôme, elle est aussi bien apaisante qu’exaltante, alors chouette voyage à vous, haut en couleur !

Exposition Guy de Malherbe, « Rivages, fragments, figures », jusqu’au 22 septembre 2024, Manège Rochambeau (entrée gratuite), Quartier Rochambeau (41 100 Vendôme), en collaboration avec Territoires Vendômois et la galerie La Forest Divonne (Paris/Bruxelles). Horaires : du jeudi au dimanche de 15h à 19h et sur rendez-vous en écrivant à [email protected]. Accès, en train : TGV Paris Montparnasse / Vendôme-Villiers 42 min (navettes A/R pour le centre-ville, 10 min du Manège Rochambeau, en voiture : Paris-Vendôme 175 km, 2h20. Événement : samedi 7 septembre prochain, à 15h : visite commentée avec Olivier Kaeppelin, commissaire d’exposition français, et projection des films réalisés dans l’atelier de l’artiste par Illés Sarkantyu. ©Photos in situ V. D.

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13 réactions à cet article    



    • Gégène Gégène 9 août 11:27

      Lepage sur l’art contemporain

      Dommage, le preneur de son était un artiste contemporain smiley



      • pallas 9 août 12:38

        Bonjour,

        Faire dans le pipi caca, c’est bien art français.

        Salut


        • La Bête du Gévaudan 9 août 13:04

          Très beau ! Je m’attendais à un horrible épigone « moderniste » attardé dans le XXème siècle, et je découvre un peintre néo-figuratif en prise avec la tendance contemporaine.

          Il existe une divergence croissante entre les artistes et les institutions, entre le retour à la figuration libérale des artistes indépendants et le « modernisme réactionnaire » des institutions bureaucratiques. L’art quitte les institutions, les artistes semblent las de la tutelle de commissaires et des recteurs de conscience.

          Je constate partout et de plus en plus cette tendance de « la clef des champs ». Une révolution douce et silencieuse, individualiste, d’artistes et d’amateurs d’art qui fuient le goulag concentrationnaire de l’art officiel de la mortification keynésienne.

          Le ministère de la vérité a bien perçu le danger de cette hémorragie silencieuse des consciences, des talents et des hommes, et multiplie en conséquence les campagnes d’opinion et d’inquisition ; il tente de prendre en faute ces refuzniks pour les convaincre de « déviationnisme bourgeois ». Mais c’est peine perdue, le goût de la vie et de la liberté semble le plus fort.

          Tout n’est donc pas perdu dans ce monde.


          • Vincent Delaury Vincent Delaury 9 août 13:21

            @La Bête du Gévaudan Bonjour, et merci pour ce retour, à savoir d’avoir pris le temps de… REGARDER. Je suis globalement raccord avec vos propos. Et je retiens tout particulièrement votre ressenti autour de la « clef des champs », belle proposition ou invitation, puis ceci : « (…) Mais c’est peine perdue, le goût de la vie et de la liberté semble le plus fort. Tout n’est donc pas perdu dans ce monde. » Oui ! smiley


          • mmbbb 9 août 15:19

            @Vincent Delaury le tas huitres, ce peintre aurait pu nous l épargner.

            A moins que le service de propréte etait en greve

            Bien que sa peinture ait quelque attrait , il est dommage qu il a cédé à cet art contemporain , l expression de la fumisterie en art .

            Et qui sert à défiscaliser les riches .

            L art contemporain « une fran mac  » de réseau !

            Je visite les galeries , je vois ceci je me tire illico !

            PS a Lyon , musée St Pierre , dans la partie contemporaine une caisse en bois dans laquelle renfermait , une « oeuvre d art contemporaine à la Kon comme on en voit tant » .

            En réalité le bois etait recouvert de feutrine et a peine eclaire .

            A la sortie , une femme de l exposition m a interpellé « cela vous à plu »

            Je lui répondu , la caisse en bois est bien faite et j ai toujours aimé le bois

            Elle n a pas insisté .

            L art contemporain , Lenine n avait pas tort ! Un art de la bourgeoisie décadente .


          • Vincent Delaury Vincent Delaury 9 août 16:03

            @mmbbb « le tas huitres, ce peintre aurait pu nous l épargner. A moins que le service de propréte etait en greve. Bien que sa peinture ait quelque attrait , il est dommage qu il a cédé à cet art contemporain , l expression de la fumisterie en art. » Mais c’est de l’humour justement, comme un pied de nez - faut lire le texte (OK il est long) ! smiley Puis c’est relié à sa pratique, faire peinture avec des restes (coquilles d’huîtres « minérales », etc.), façon économie de pain perdu, d’autres artistes allant aussi dans cette direction-là (Ronan Barrot, Buraglio…). Aucune fumisterie ici, je vous assure, cet artiste est un bosseur doublé d’un grand contemplatif ! Ce qu’on appelle un peintre, quoi, avec son propre regard (sur le monde).


          • Joseffa Joseffa 9 août 16:08

            Tutti frutti en posant avec l’écharpe au cou sur ses falaises !


            • xana 10 août 12:57

              Moi ce genre de peinture ne m’inspitre pas. Mais bon, le peintre fait ce qu’il veut et (peut-être) ressent. Du moment qu’on n’est pas obligé d’admirer...

              De toutes façons il y aura des gens pour s’exclamer ; « C’est magnifique ! » et d’autres pour dire « ca ne vaut rien ». Les uns et les autres veulent surtout se positionner et se faire valoir, peu importe si c’est en pour ou en contre.

              Moi cela ne m’inspire pas, et ce genre de dispute je vous le laisse.


              • pasglop 10 août 13:32

                Dans quelque forme d’art contemporain que ce soit, je fais partie des gens qui se limitent à considérer l’expression et jamais l’intention tant je m’estime incapable de la percevoir, si ce n’est dans une symbolique purement figurative.

                Les gens qui discourent ad nauseam sur autre chose que ce qu’ils ont devant les yeux, souvent à grands renforts de pédanterie auto-satisfaite me font doucement rigoler...

                Cette remarque ne s’adresse pas à l’auteur du billet, qui reste factuel et fait parler l’artiste.


                • Vincent Delaury Vincent Delaury 10 août 13:46

                  @pasglop « Cette remarque ne s’adresse pas à l’auteur du billet, qui reste factuel et fait parler l’artiste. » Merci pour la nuance. smiley


                • TSS (...tologue) 10 août 21:34

                  Son chateau est à Poncé-sur-le- loir... !!

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