Heureux comme un Corot !
Heureux comme un Corot qui fait des ronds dans l'eau. Le peintre aimait l'amitié, il aimait aussi voyager. De ses séjours à Rome, à Naples, à Venise, il fera de superbes tableaux. Mais il sillonnera aussi la France, aimant peindre en plein air. Ne cherchant ni la gloire ni à achever tous ses tableaux, il ne fut connu quà plus de cinquante ans. Mais nombre de ses toiles sont aujourd'ui inestimables comme ces "Bretonnes à la fontaine de Batz" et bien d'autres.
Heureux comme Corot qui fit de beaux voyages
En Italie et dans nos belles régions.
Et puis est retourné, pour peindre à Barbizon
Ou à Fontainebleau de si beaux paysages !
Non, Corot n'est pas le chef de file des impressionnistes !
Corot aimait à saisir la lumière à différents moments de la journée, préférant être au-dehors que dans son atelier. Si Corot fit l'admiration, après sa mort, de grands peintres comme Monet ("Il y a un seul maître, Corot. Nous ne sommes rien en comparaison, rien" Claude Monet, 1897) ou Degas ("Il est toujours le plus grand, il a tout anticipé..." Edgar Degas, 1883), il est considéré à tort comme le père de l'impressionnisme. En effet, la filiation n'est pas directe et, d'autre part, Corot était trop modeste dans sa démarche pour prétendre créer ou influencer quelque mouvement artistique que ce soit. En outre, ses tableaux ne sont pas délibérément peints à la manière des impressionnistes ; ils sont simplement - bien souvent - inachevés. Ce qui pour Baudelaire était une qualité. Le poète écrivit à propos d'un tableau de Corot " ... en général ce qui est bien fait n'est pas fini et ... une chose très finie peut ne pas être bien faite du tout".
Une notoriété très tardive
Non seulement, il commença son métier de peintre tardivement, en 1822, à l’âge de 26 ans, mais il ne connut la gloire que passé la cinquantaine. Corot sera l’un des premiers peintres à travailler dans le village de Barbizon. Il se rendait aussi dans la forêt toute proche de Fontainebleau. Il ira également peindre dans la vallée de la Seine, et sur les côtes de la Manche. Il fit trois voyages en Italie, huit séjours au moins en Bretagne. Au cours de ses pérégrinations, il ne cessa de peindre des paysages idylliques, généralement parsemés de petits personnages, selon les règles du paysage classique.
En mars 1826 à Rome, il prit plaisir à peindre à différentes heures du jour : "Rome vue des jardins Farnese le matin", "Vue de Rome, le Colisée, le midi", "Le Forum vu des jardins Farnèse, le Soir".
Peintre des impressions (mais pas impressonniste), peintre de l'inachevé, il réalisa le tableau "Le pont de Narni" en septembre 1826. Corot a délaissé le premier plan et s'est concentré sur les jeux de lumière avec le pont, l'eau et la végétation environnante. La cité de Narni l'avait attiré pour ses ruines romaines d'un pont construit sur la Nera par l'empereur Auguste. Pour Corot, son tableau n'étant pas fini, ne méritait pas d'exposition au public. Mais le regard de nos contemporains, habitué à l'esthétique impressionniste, croit y déceler la manifestation d'une démarche d'avant-garde de ce mouvement pictural.
Huit voyages en Bretagne
Bretonnes à la fontaine de Batz
Un homme d'une grande générosité
Sa générosité était très connue : en 1871, il donna 20 000 francs aux pauvres de Paris, qui subissaient le siège des Prussiens. En 1872, il acheta une maison à Auvers-sur-Oise, qu’il offrit à Honoré Daumier, devenu aveugle et sans ressource. En 1875, il donna 10 000 francs à la veuve de Jean-François Millet pour l’aider à élever ses enfants. Il aida également financièrement un centre pour jeunes déshérités, rue Vandrezanne, à Paris. Le fait qu'il était célibataire et sans enfants lui permettait de faire des dons.
Vidéo clip des oeuvres de Corot en 3 épisodes : Italie, Bretagne, France, portraits. Sur une musique de Schubert.
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