Il était une fois « Le Premier Cri »
Aucun d’entre nous ne se rappelle le premier son qu’il a émis et pourtant quelles émotions celui-ci a suscité chez nos parents !
Gilles de Maistre, dans son film documentaire, s’est attardé sur le début de la vie, nous assistons donc aux derniers jours, aux dernières minutes, aux dernières secondes qui séparent le bébé de la vie extérieure jusqu’à son fameux premier cri.
Dix femmes vivant aux quatre coins du globe, de l’Amérique du Nord à l’Amazonie en passant par le Mexique, la France, le désert sibérien, le continent africain et l’Asie, autant de techniques d’accouchement de la plus moderne à la plus ancestrale. En ce jour d’éclipse totale sur la planète, le réalisateur nous invite dans l’intimité qui précède ces derniers instants.
Ce film nous donne également à réfléchir sur la conception de la naissance que se font les pays du monde. Elles sont aussi différentes et variées que nous le sommes nous-mêmes. Accouchements "à la chaîne" à l’hôpital de Hô Chi Minh-ville en Chine avec plusieurs femmes par salle de travail. Le moment magique de l’accouchement est déshumanisé. Ou parmi les dauphins sur une plage paradisiaque au Mexique. Avec ou sans surveillance médicale. Le film nous enseigne également les rituels qui entourent cet acte dans les différents pays : sacrifices, prières, offrandes aux dieux...
Il s’en dégage une extrême poésie. Celle-ci est renforcée par une très jolie fable étiologique qui nous explique l’origine de la fossette située sur notre lèvre supérieure.
Un film pudique et émouvant
Gilles de Maistre nous fait entrer dans l’intimité de ces femmes avec pudeur et discrétion. Pas de commentaires inutiles qui gâcheraient l’émotion des images. Le Premier Cri est un film pudique et émouvant, deux sentiments qui sont traités avec une extrême justesse. Le spectateur que nous sommes partage les joies et les peines des familles. Le dépit de cette femme indienne qui vit dans la pauvreté, qui accouche de son quatrième enfant qui s’avère être une fille, la troisième. Lorsque que l’on sait que l’Inde est un pays où les parents doivent payer pour marier leurs filles, on comprend la détresse qui se lit dans son regard. On retrouve néanmoins la même joie des parents que ce soit leur premier enfant ou leur cinquième.
Cri de souffrance, cri de délivrance, les thèmes de la maternité et de la naissance sont traités tout en finesse et en douceur.
Le Premier Cri, film documentaire de Gilles de Maistre.
Leslie Girard
9 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON