Ils ont fait parler les pierres
Comme chacun sait, il n’est pas possible de dater les pierres, même au carbone 14.
Pourtant le mystère de Stonehenge est en train d’être résolu.
Depuis près d’un demi-siècle, aucune autorisation de fouille n’avait été donnée sur ce site, l’une des merveilles du monde.
L’autorisation récente et les nouvelles techniques d’investigation ont permis de lever un coin du voile sur les mégalithes de Stonehenge.
On doit cette dernière découverte à deux experts en la matière, Timothy Darvill archéologue de l’université de Bournemouth, et Geoff Wainwright, président de la société des archéologues de Londres.
Le résultat de leur travail a été proposé aux téléspectateurs d’Arte le 9 mai dernier.
Ces fouilles ont été menées entre le 31 mars et le 11 avril 2008.
La plus importante découverte concerne les pierres les plus petites, appelées « les pierres bleues ».
Une fosse de 3 mètres de longueur et d’un mètre de profondeur avait été creusée.
Une datation précise a pu être faite, par rapport aux matériaux trouvés (dont un grain de blé !) prouvant que l’érection des pierres bleues a été faite entre –2400 et –2200 avant JC.
Ces pierres ont été acheminées d’une carrière située à 250 km de là.
Les experts ont émis la théorie que les populations pensaient que ces pierres bleues avaient des vertus curatives, s’appuyant sur la thèse d’un squelette découvert dans le secteur.
Cet homme, appelé l’archer d’Amesbury, surnommé le roi de Stonhenge a donné son nom à un établissement scolaire du village.
Il souffrait d’un traumatisme grave au genou, et les investigations menées sur lui ont prouvé qu’il venait des Alpes.
Il avait donc parcouru une grande distance pour se rendre sur le site, en espérant une guérison.
La découverte d’autres corps morts de maladie, et en particulier celle d’un jeune homme enfoui avec des fragments de pierre bleue, assassiné par flèches a confirmé leur théorie.
Celui ci aurait tenté de dérober des fragments de pierre bleue.
Il devait y avoir sur le site des gardiens qui avaient pour mission d’empêcher ce genre de vols, et le jeune homme aurait payé de sa vie sa tentative.
Les pierres peuvent-elles guérir ? c’est un autre débat, mais ils sont nombreux ceux qui aujourd’hui pratiquent la lithothérapie, affirmant que l’agate combat l’abus de tabac ou d’alcool, l’améthyste serait efficace contre les névroses, le cristal pour soigner les problèmes de digestion…etc..le fait que la lithothérapie soit utilisée depuis les temps anciens ne prouve rien, bien entendu.
Nous voilà bien loin des théories développées jusqu’à présent : Se basant sur la position des pierres, un astronome britannique, Gerald Hawkins était convaincu que Stonhenge était une sorte d’observatoire astronomique.
En 1963, il avait relevé les coordonnées de plus de 200 repères : pierres, trous, fentes, et fit calculer à un ordinateur (un antique IBM 704) les directions déterminées par ces repères.
10 de ces directions correspondaient à des azimuts solaires, 14 à des azimuts lunaires, et 24 à des alignements précis indiquant que le soleil se levait exactement au-dessus de la pierre-guidon, le 21 juin.
Il tint alors le raisonnement que si des marqueurs en pierre ou en bois étaient placés dans certains trous, et déplacés d’un trou par an, cela permettait de déterminer le moment d’une éclipse solaire ou lunaire.
Sa théorie lança une polémique, même s’il était soutenu par de nombreux scientifiques, dont Fred Hoyle, l’un des détracteurs les plus célèbres de la théorie du Big Bang, ainsi que par Alexander Thom, un ingénieur écossais, professeur à Oxford.
Ce dernier a travaillé pendant 30 ans sur les alignements de pierre, et était lui aussi convaincu que ces sites étaient des « calendriers mégalithiques ».
20 000 personnes se rendent tous les ans à Stonehenge, au moment du solstice d’été, alors que tout prouve que nos ancêtres s’y rendaient plutôt au solstice d’hiver.
Gérald Hawkins ne pourra plus aujourd’hui défendre sa théorie : il est mort d’une crise cardiaque à l’âge de 75 ans.
Avant eux, d’autres théories virent le jour comme celle de Merlin ayant utilisé une formule magique pour rendre les pierres légères…
On le voit, les certitudes d’hier ont du plomb dans l’aile, car comme disait un vieil ami africain :
« Un zèbre sans rayures, c’est comme un homme sans culture ».
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