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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Images de l’Afrique : The Constant Gardener

Images de l’Afrique : The Constant Gardener

J’ai assisté il y a quelques semaines au film The Constant Gardener dirigé par le réalisateur brésilien Fernando Meirelles, celui de la Cité de Dieu. Cela n’est pas donc un hasard, car selon une perspective "hollywoodcentriste", Rio de Janeiro (Brésil) et Nairobi (Kenya), c’est un peu la même chose. Il s’agit sans doute d’un bon film, et cela vaut la peine de le louer : la caméra est excellente, les acteurs sont de bon niveau, et la photographie est vraiment belle, avec des prises aériennes à faire perdre le souffle.

Malgré le fait que le film traite d’une problématique jusqu’à un certain point réaliste, le scénario laisse beaucoup à désirer. Pour commencer, la rencontre entre les deux protagonistes est une aberration : un diplomate haut placé couche avec la militante rebelle d’Amnesty international juste après avoir donné une conférence, durant laquelle elle a tenu des propos très agressifs. Mais le personnage de Justin Quayle (Ralf Fiennes) ne s’arrête pas là, non seulement il couche avec Tess (Rachel Weisz) le jour-même de leur première rencontre, mais quelques jours après, il l’amène avec lui au Kenya comme épouse. Le reste du film a un rythme intéressant, avec des allers-retours qui nous rappellent un film de suspense. La caméra tenue, dans la main, donne au film l’allure d’un documentaire. Comment montrer l’Afrique d’une autre façon que telle qu’elle nous est présentée chaque jour à la télévision ? La caméra-documentaire joue le jeu de tromper le spectateur, pour qu’il ait l’impression que Tess est vraiment une militante des causes humanitaires et que tout ce qu’elle vit dans le film est réel. Le regard de la caméra est un regard hollywoodien : il valorise la protagoniste blanche et britannique qui se rend au Kenya pour aider les « pauvres misérables » qui ne peuvent rien faire par eux-mêmes pour changer leur destin. A l’exception du médecin, dont le rôle n’a pas beaucoup d’importance, les Kenyans sont présentés d’un côté comme des misérables, et de l’autre côté, comme des corrompus. Le personnage de Justin Quayle est un diplomate-jardinier cocasse, qui se réveille juste après que sa femme a été cruellement assassinée, pour devenir alors un héros hollywoodien.


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27 réactions à cet article    


  • Antoine (---.---.250.199) 17 mai 2006 10:44

    Bref un mauvais scénario hollywoodien bien servi par de belles images et emballé aussi sec. C’est bien évidemment les raccourcis dont les réalisateurs nord-américains ont le secret ?


    • Antoine (---.---.250.199) 17 mai 2006 10:47

      Quand le cinéma sert les idéologies triviales.


    • (---.---.68.100) 17 mai 2006 11:56

      « C’est bien évidemment les raccourcis dont les réalisateurs nord-américains ont le secret ? »

      Sauf que, comme précisé en début d’article, Meirelles est Brésilien...


    • Antoine (---.---.250.199) 17 mai 2006 11:59

      voir ma réponse plus bas


    • who_cares (---.---.159.75) 17 mai 2006 11:35

      Personnellement j’ai passé un très bon moment en regardant ce film. Je ne me suis pas arrêté à la rencontre improbable des 2 personnages pricipaux ni au cliché de la « gentille blanche qui vient au secours des pauvres africains », ce qui m’a intéressé dans ce film, c’est l’engagement et la dénonciation des pratiques des grands industries (ici, Labos pharmaceutiques) ainsi que de la complaisance implicite d’appuis politiques haut placés.

      Cela m’a fait pensé à l’affaire de Nestlé qui écoulait du lait en poudre périmé en Colombie après l’avoir réétiqueté.

      Voir :
      http://www.kolonialismus.ch/Documents/CommuniqueNestle3AprilFr.html
      http://www.france.attac.org/article.php3?id_article=1580


      • veuch (---.---.207.10) 17 mai 2006 11:58

        Cela fait aussi reference au differents tests clandestins fait sur la population africaine comme celle qui a été récemment decouverte au Nigeria.


      • Ana Lucia 17 mai 2006 12:05

        Oui, la question abordée dans le film en relation avec les médicaments rappelle l’affaire Nestlé. Malgré que dans le film, tout acquiert une dimension exagérée et le style de la camera contribue à cela. Avez-vous vu Cité de Dieu ?


      • who_cares (---.---.159.75) 17 mai 2006 14:32

        Bonjour,

        Pour répondre à votre question : oui, j’ai vu le film « la Cité de Dieu »

        Le destin du petit photographe est tout aussi improbable, mais c’est aussi ça le cinéma sinon il n’y aurait plus d’histoire.

        Je crois que si l’on commence à décortiquer vraiment un film quel qu’il soit, on réussira toujours à trouver des choses peu réaliste.

        Les réalisateurs font un film d’une manière ou d’une autre car c’est leur façon de faire passer un message ou de raconter une histoire, ça fait partie du charme du cinéma.

        Evidemment, il ne faut pas non plus tombé dans l’excès inverse (comme disait Benjamin Franklin : rien dans l’excès, tout dans la mesure) : trop de choses trop irréalistes ou carrément absurdes peuvent évidemment désservir un film.

        Disons que dans « The Constant Gardener », cela ne m’a pas choqué (il est vrai que je me suis plus intéressé au côté engagé et politico-économique qu’au côté puremment « artistique-jury-festival-de-cannes » du film smiley


      • Ana Lucia Araujo 17 mai 2006 15:02

        Bien sûr que je ne serais pas la personne à dire que le cinéma doit imiter et réproduire la « réalité », mais le problème avec ce style « documentaire » est qu’à cause du « style » les gens finissent pour croire que le film réproduit une réalité. Je vois peu de films qui montrent l’Europe et l’Amérique du Nord de cette façon. Dans le cas de Cité de Dieu (si bien que la situation dans les favelas de Rio ressemble à la guerre civile) on montre que la drogue est un problème de la favela, mais personne montre l’autre côté de la médaille : les riches Brésiliens qui achètent la drogue et qui maintiennent le commerce...


      • who_cares (---.---.159.75) 17 mai 2006 16:02

        le problème avec ce style « documentaire » est qu’à cause du « style » les gens finissent pour croire que le film réproduit une réalité

        - Comment pouvez-vous affirmer savoir ce que les gens finissent par croire ?

        - Ne sous-estimeriez vous pas « les gens » ?

        - Ce film ne dénonce-t-il pas une forme de problèmes qui a effectivement existé et continuent d’ailleurs peut-être d’exister ?

        C’est comme si vous disiez après avoir vu « la Liste de Schindler » que le problème c’est que les gens finissent par croire que ça reproduit la réalité !

        Le fait de faire un film sur un sujet, même avec un style « documentaire », ne remet pas forcément en cause la réalité des faits sur lesquels il est basé.


      • Ana Lucia Araujo 17 mai 2006 16:17

        Lorsque je me faisais référence au fait que les « gens » croient je ne fais un jugement de valeur, c’était mon expérience avec Cité de Dieu. Quand le film a été exhibé ici je me faisais demander par les gens si c’était vrai... Différement de Liste de Schindler les faits montrés dans Cité de Dieu et The Constant Gardener sont actuels, tandis que Liste de Schindler traite un sujet du passé. La camera-documentaire contribue à cela...mais cela était bien le cas d’autres films comme Blair Witch Project (par exemple)...

        Pour bonne partie du public des cinémas, quand ils assistent ce type de film les seuls « contacts » qu’ils auront avec le Kenya et le Brésil c’est à travers le film... Bien sûr que c’est mieux que rien. Je serai contente le jour qu’il feront un film dans le « style » documentaire sur la manière dont l’élite de Rio de Janeiro vit ...


      • who_cares (---.---.159.75) 17 mai 2006 19:35

        Vous avez peur que des films qui sont de pure fictions mais filmé avec un style « documentaire » comme le cas du Blair Witch Project, soit interprété par le publique comme étant de la pure réalité ?

        Ou est-ce que vous déplorez le fait que le film ne donne qu’une vision partielle du pays ?

        Ce film, même s’il est tourné dans un style « documentaire », n’a pas la prétention de présenter le pays sous tous ses angles car ce n’est pas son but : il raconte juste une histoire et essaye de faire passer un message.

        Pour vraiment appréhender un pays, il faut en parler la langue et y vivre.

        Vous auriez aimez que le film présente par exemple la classe autochtone aisée et non uniquement la classe autochtone pauvre sur laquelle les labos pharmaceutiques font leurs tests ?

        Je pense que ça n’était tout simplement pas le sujet du film et j’espère que les gens n’en ont pas pour autant déduit qu’il n’existait pas d’autochtone riche.


      • Ana Lucia Araujo 17 mai 2006 19:45

        Bonjour, en réalité je n’ai « peur » des films ni des possibles interprétations. Je tiens juste à signaler que le style « documentaire » est utilisé dans des cas précis comme l’africain et le sud-américain par exemple. Les films en question ont bien d’autres aspects qui ne se limitent pas aux éléments discutés ici dans ce petit texte de 15 lignes et mon objectif n’est pas d’en faire une analyse profonde et exhaustive, car enfin...who cares ne c’est pas ?


      • Guillaume (---.---.66.24) 17 mai 2006 11:36

        Comme dit dans l’article le realisateur est Bresilien et non pas Nord-americains.

        J’ai aussi vu ce film, et je ne suis pas trop d’accord avec cet article. Au niveau du personnage, rien n’empeche d’etre diplomate est d’etre en accord avec les idee d’aministie. De plus le film est extremement flou sur l’ecoulement du temps. Rien ne prouve que le couple se soit marier a leur arrive en afrique ou plus tard. Enfin on peut effectivement reprocher au film que les Kenyan fasseent partie du decor (les plus corrompus sont blanc), par contre une des premieres scene est la piece de spectacle Kenyan sur le sida, et montre une afrique noire dynamique et militante.


        • Antoine (---.---.250.199) 17 mai 2006 11:44

          c’est juste, je m’en suis rendu compte à la seconde lecture de cet article.


        • (---.---.207.10) 17 mai 2006 11:52

          On peut aussi imaginer que cette utilisation des kenyan comme decor peut etre volontaire. Dans le rapport Occidentaux(industrie pharmaceutique, politiques)-Africains, les Africains sont utilisés comme des rats de laboratoire.


        • Ana Lucia 17 mai 2006 12:08

          Rien ne l’empêche, c’est de la fiction...


        • marcel thiriet (---.---.234.182) 17 mai 2006 12:01

          D’accord avec who_cares : l’auteur de l’article n’a pas vu l’essentiel par delà les imperfections du film...


          • Ana Lucia 17 mai 2006 12:05

            Lisez le premier paragraphe.


          • El_Che (---.---.100.34) 17 mai 2006 13:46

            A tous : n’y a-t-il personne qui ait lu l’histoire originale, le roman de John Le Carré ? Je l’ai lue, mais je n’ai pas vu le film (et je ne pourrai le voir avant sa diffusion TV). Alors, si quelqu’un peut comparer les deux versions pour moi..

            J’aimerais entre autres savoir si on ressent aussi fortement que dans le livre l’ambiance des milieux diplomatiques, et les préoccupations des différents protagonistes de l’histoire : Les romans de John Le Carré sont, de manière générale, beaucoup plus fins que ce que m’en montre l’analyse de ce film dans vos commentaires.


            • Ana Lucia 17 mai 2006 14:00

              El Che je n’ai pas lu malheureusement le livre pour pouvoir les comparer. On met l’accent sur l’ambiance diplomatique, mais je ne sais pas si autant que dans le livre. Je me rappelle d’une scène où il y a une réception et une scène d’un diner (vers la fin) interrompu par le diplomate Quayle. On met beaucoup en évidence la protagoniste Tess, on a l’impression qu’elle fait tout un peu toute seule. La scène de la fin du film (dans une église à Londres) aussi ne pourrait pas être plus hollywoodienne... Enfin, je ne sais pas ce que les autres commentateurs pensent sur ta question.


            • El_Che (---.---.33.228) 17 mai 2006 14:39

              Tout d’abord, merci pour la réponse.

              « dans une église à Londres » ? Le livre ne se termine pas du tout comme ça. Ne voulant pas gâcher le plaisir de tout un chacun de le lire, je ne révèlerai rien ici (à moins que vous vouliez qu’on en discute par mail).

              Rien, en dehors du fait que chez cet auteur rien n’est jamais acquis, et ses héros ne gagnent pas toujours à la fin (quand à l’héroïne, ici elle est déjà morte !).


            • who_cares (---.---.159.75) 17 mai 2006 16:10

              @ El Che,

              Désolé, je n’ai pas lu le livre, je ne peux donc pas dire si le film est -ou non- fidèle au livre.

              Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai beaucoup aimé le film.


            • Antoine (---.---.250.199) 17 mai 2006 14:29

              Le cinéma comme toute expression et message n’est jamais anodin.

              Cela me fait penser aux expériences des sciences cognitives pendant lesquelles on passe des images ds une salle obscure, ensuite on demande aux participants de remplir un questionnaire pour analyser ce qu’ils ont vu.

              Les résultats sont pfs étonnants.

              Tout message contient une vision de l’homme et une idéologie que je trouve intéressants à analyser.

              A quant une analyse formelle des images mouvantes ?


              • Zamenhof (---.---.52.196) 18 mai 2006 23:59

                J’ai lu le roman. Apparemment le film est nettement différent du roman ! les « dogmes » de l’académisme Holliwoodien et le désir d’appâter commercialement ont fait des ravages !


                • Guillaume (---.---.112.116) 8 octobre 2006 20:47

                  Je viens de voir ce film à l’heure où j’écris. Je ne suis pas très critique, ou du moins m’a critique n’est jamais trop sévère. Car je me plait parfois à me laisser allez à ses « académisme holliwoodien ». Pour moi ce n’est pas un problème. Quand je me lève, après avoir éteind l’ordinateur qui m’a permis de regarder ce film, je me sens touché, atteinds. Je ne sais pas si cette affaire d’expérimentation était vrai, si ce genre de comportements sont possible à vrai dire je m’en bat les ..... ! smiley Je suis sortie de là en me questionant sur la nature de l’homme, sur sa relation avec l’argent ( n’oubliont pas que c’est l’argent qui guide toutes ces saloperis d’opération, ou du moins c’est certaines personnes esclaves de l’argent). Le publique est touché par cette cause, alors c’est une bonne idée. Moi j’ai été touché, j’ai maintenant l’ambition de faire la même chose que ces fameux journalistes, d’une manière bien différentes. Ou si je n’en ait pas les moyen comprendre toutes ces frodes... A c’est un ado de 16 ans qui vous parle ! J’ai aussi pour but, d’écrire un mail à L’ump, ( je partage le même genre d’idées mais là n’est pas question). Un mail qui me prendra énormément de temps. J’éspère à travèrs cela touché Mr Sarkozy, ou essayer peut être de l’éloigné de la perversion, de l’avertire, ou bien encore de le senssibliser. Bon sang, certains doivent me trouver ridicule, ce n’est pas grave. Je rentre dans cette vie avec de l’ambition, ce film à la sortie m’en a donné de nouvelles, et j’ai été heureux de le voir. Mesdames et Messieurs si mon projet de mail se concrétise je vous tient au courant, peut importe les réactions !

                  (Pardonnez mon orthographe ...)


                  • Alexandre (---.---.141.37) 12 mars 2007 13:03

                    Je ne suis abslument pas d’accord avec cet article. Certes, cela reste hollywoodien mais l’auteur a-t-il lu le livre ? Je le trouve relativement fidèle, bien plus qu’un film tel blood diamonds ou autres. Quant à la femme qui part au Kenya, cela se passe quelques temps après leur rencontre et elle n’est pas une simple militante d’amnesty internationale... Bref, une critique injustifiée face à un film qui ose dénoncer haut et fort l’action de quelques multinationales peu scrupuleuses (loin de moi l’envie de lancer des propos altermondialistes, bien au contraire). Oui, l’image renvoyée est celle d’une Afrique pauvre qui ne peut rien faire. Cela est-il surprenant ? As-tu déjà mis les pieds en Afrique ? Bien évidemment qu’ils ne peuvent rien faire, un petit séjour en ONG te refait du bien, t’ouvrirait les yeux sur le monde réel...

                    Un très bon film, à voir et surtout sur lequel s’interroger

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