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Intouchables nous touche

5/5
 
Il y a des films qui passent sous vos yeux et s’évanouissent quelques minutes après. Il y en a d’autres qui vous bouleversent et qui laissent, quoi qu’il arrive, une petite trace au fond de vous. Intouchables fait partie de cette seconde catégorie.
 
Il est bien difficile de mettre des mots sur un tel chef d’œuvre cinématographique, et nombreuses ont été les minutes à farfouiller dans mon esprit avant qu’enfin quelques lignes atterrissent sur cette page. Il faut dire que plusieurs dizaines de minutes se sont écoulées depuis la sortie de la salle de cinéma, mais que je ne suis pas encore totalement détaché de l'émotion que j'y ai vécu.
 
Essayer de faire une critique d’Intouchables, c’est un peu comme essayer d’expliquer avec des mots le génie de Beethoven, le coup de pinceau de Picasso ou le style de la plume de Baudelaire.



Sans aucune prétention, ce petit bijou s’est glissé dans nos salles de cinéma depuis le 2 Novembre pour y raconter le rapprochement improbable d’un homme tétraplégique (Phillipe, joué par François Cluzet) et d’un jeune black de banlieue (Driss, joué par Omar Sy).
 
Suite à un entretien d’embauche qu’il pensait perdu d’avance, Driss se retrouve avec pour mission d’aider au quotidien le richissime handicapé. Un poste ô combien difficile à tenir et que beaucoup d'autres ont rapidement abandonné.
 
S’improvise alors une relation drôle et humaine, dénudée de tout cliché qui pourrait faire vaciller l’histoire dans le mélodramatique trop souvent vu et connu du clivage "riche-banlieue".
 
Mais puisqu’elle est inspirée de faits réels, cette relation s’impose. Elle est naturelle, simple et en même temps profonde. Elle embarque chaque spectateur avec elle dans sa recherche constante de ce qui nous rassemble tous, peu importe notre couleur de peau, notre race ou notre religion : l’humanité.
 
Très souvent ponctué d’humour, avec un excellent Omar Sy dont le rire communicatif entrevu dans son S.A.V. des émissions ne laissent personne indifférent, ce film est un concentré d’émotions et de saveurs, où tout s’enchaîne si naturellement que l’heure trois-quarts que vous passer au fond du fauteuil passe en un éclair. Même la bande originale s'accord parfaitement avec l'image, même si on aurait apprécier un peu plus de diversité.
 
Goûter à Intouchables, c’est goûter au naturel, à la légèreté. C’est aussi retrouver le charme du cinéma français, quitte à faire de l’ombre au box-office à son compatriote The Artist . C’est aussi se réconcilier avec un humour français trop souvent potache qu’offre des navets tel que « Camping ».

Réalisé par Eric Toledano & Olivier Nakache, Intouchables nous redonne le sourire et termine avec un finish dramatique, certes attendu, mais dont personne ne se plaindra.
Finalement, le générique se pose comme un rideau final sur une pièce de théâtre magnifiquement jouée, et dont la morale aura même de l’écho jusqu’aux bénéfices du film, puisqu’on apprend qu’une partie de ces bénéfices seront reversés à une association pour les personnes handicapées.
 
Chacun en tire la leçon qu’il veut. Des leçons toutes simples mais qui sont si dures à retenir : celle qu’il faut profiter de la vie à chaque instant, celle qu’il existe en chacun des points communs avec tous les autres, celle qu’en tendant la main, on pourrait tout changer.
 
Celle qu’il faut ne pas passer à côté d’Intouchables, tant on en ressort transcendé.

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2 réactions à cet article    


  • easy easy 18 novembre 2011 17:36

    Je n’ai pas vu le film.

    Il semble articulé sur l’alliance improbable.
    Elle a déjà été traitée par exemple en enchaînant deux prisonniers évadés, l’un Blanc, l’autre Noir.

    C’est lorsque l’alliance improbable se réalise parce que les deux protagonistes ont envie de la tester, non parce qu’ils sont enchaînés, que l’histoire devient touchante

    Dans Tatie Danielle, pareil que dans Intouchable, chacune des protagonistes pourrait rompre cette alliance impossible mais elles sont toutes deux curieuses alors elles persistent.

    E.T.
    Lawrence d’Arabie et Kharish (Omar Sharif)
    Le pianiste
    Danse avec les loups
    Bagdad café
    La belle et la bête
    l’Amant
    Rox et Rouky
    Tarzan
    Le livre de la Jungle
    La liste de Schindler
    King Kong
    L’auberge du sixième bonheur
    Soleil rouge

    Voilà quelques films explorant le mutualisme tiré de l’alliance improbable

    Cette curiosité de la part de chaque protagoniste, qui prouve leur acceptation de laisser de côté les a priori, est effectivement touchante

    Je ne sais si Intouchables aborde la question subsidiaire à ce mutualisme improbable qui est la réaction des tiers, souvent très agressive contre cette alliance. Car c’est une chose que Robinson et Vendredi d’entendent sur une île déserte, c’est tout autre chose lorsque Robinson veut poursuivre cette relation face aux « siens »

    Tenter une expérience d’alliance improbable quand il n’y a pas de tiers, c’est plutôt facile. Alors que c’est très compliqué et dangereux lorsque des tiers voient la chose car ils en sont jaloux et se voient de bons prétextes pour la dénoncer.

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