« Irma La Douce » avec Lorànt Deutsch & sa « Dulcinea »
Du Paris interlope au Bagne exotique aller-retour, Nestor court après l’Amour, sans cesse poursuivi par la jalousie l’ayant égaré au point d’avoir dû mettre fin symbolique aux jours d'Oscar, son double virtuel dont il était devenu peu à peu pathologiquement ombrageux !
- IRMA LA DOUCE
- photo © Pascal Victor
En effet, quel pourrait être le comble d’un souteneur, passionnément amoureux d’une prostituée, si ce n’est de devenir son unique client exclusif jusqu’à finir par ne même plus pouvoir supporter cette relation tripartite ?
Inspiré par un tel thème néo-romantique à souhait, il était cohérent pour Nicolas Briançon, toujours sur les routes du succès avec sa « Vénus à la fourrure », Molières 2015 du Théâtre privé et de la mise en scène, de faire ainsi lien entre « la subjugation amoureuse transie » et « l’impossible partage amoureux ».
Adossée à cette relation de complémentarité, voici donc « Irma la douce » dont la légende veut qu’elle ait été la première des comédies musicales à traverser la Manche et l’Atlantique depuis la France des années cinquante !
Celle-ci a, en effet, tout d’une « grande », tant par l’avènement mythique du livret d’Alexandre Breffort que grâce aux mélodies composées par Marguerite Monnot, créée à Paris en 56 au Théâtre Gramont par Colette Renard et Michel Roux.
Encore sous l’emprise des vertus de l’Opérette dont il conservait la fantasmagorie lyrique, joyeuse et burlesque, ce spectacle musical innovait avec des chorégraphies en intrication interactive avec le récit.
Aussi, loin de chercher l’actualisation formelle, Nicolas Briançon préfère en maintenir toutes les spécificités d’atmosphère intrinsèques au Paris de l’époque, à son langage argotique, à cette insouciance comportementale dont le charme rétro est garant d’un authentique revival.
Dans cette perspective, faire appel à l’expérience talentueuse de Nicole Croisille pour en assurer, à la fois, le rôle originel de la narratrice mais surtout pour en devenir la véritable meneuse de revue relevait en soi d’un choix artistique éclairé… incontestable !
Par ailleurs, demander à un couple réel dans la vie, de venir sublimer sur scène une relation de prostitution « à la bonne franquette » en histoire d’amour tragico-sentimentale au cœur d’un Paris nostalgico-onirique, comment imaginer que ce ne fussent pas Marie-Julie Baup & Lorànt Deutsch qui se dévouent pour se régaler d’un projet théâtral aussi excitant ?
Il suffirait désormais de réunir une dizaine de comédiens doués pour des compositions hautes en couleurs mêlées aux accents des faubourgs parisiens ainsi que de solliciter Gérard Daguerre pour adapter ses propres arrangements musicaux, ayant précédemment orchestré la mise en scène (2000-2002) de Jérôme Savary, à, ici, une formation de six musiciens, placée côté cour sur la scène de la Porte Saint-Martin afin que les joyeux fantômes de l’opérette surgissent dans un délire fantasmatique montant crescendo au gré des codes jazzy qui jalonnent cette fameuse comédie musicale patrimoniale.
photos © Pascal Victor
IRMA LA DOUCE - ***. Theothea.com - d'Alexandre Breffort - mise en scène Nicolas Briançon - avec Nicole Croisille, Marie-Julie Baup, Lorànt Deutsch ... - Théâtre de La Porte Saint-Martin
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