« Kirikou et Karaba » de Michel Ocelot au Casino de Paris

Hymne à l’Afrique ancestrale, le dessin animé de Kirikou et la sorcière de Michel Ocelot en 1994 est devenu une comédie musicale créée à Lyon en septembre 2007, il s’apprête désormais sous le titre de Kirikou & Karaba à faire l’événement de cette fin d’année au Casino de Paris.
Présentée par certains comme le concurrent frontal du Roi lion au théâtre Mogador, c’est davantage l’émulation suscitée par ces deux spectacles innovants, chacun à leur souffle spécifique, qui retient l’admiration partagée au prorata des moyens mis en oeuvre et de l’inventivité spécifique requis par ces deux contes plongés au coeur du berceau culturel de l’humanité.
En ce qui concerne la mise en scène de Wayne McGregor, sa distribution est exclusivement noire afin d’incarner la population de ce village, du fin fond de la savane, épouvantée par les maléfices de Karaba la sorcière charismatique dont le tout jeune et impétueux Kirikou est décidé à mettre fin.
Ouverture et tolérance sont les principes directeurs, bel et bien à l’origine de cette démarche artistique dont les musiques de Youssou n’Dour contribuent largement à en authentifier le label fondateur.
Seule marionnette sur scène (atelier/ Simon Rann), Kirikou concentre tous les regards alors que trois manipulateurs à découvert (les jumeaux Taiwo Awaiye et Kehinde Awaiye, ainsi que Legrand Bemba-Debert) le suivent à la trace dans une chorégraphie époustouflante en se contorsionnant comme des fleurs de caoutchouc qui s’emmêleraient au mieux d’une sensualité pleine d’énergie farouche.
Aussi les yeux grand ouverts sur le monde, ce pantin judicieusement articulé canalise les ondes positives avec l’audacieuse candeur de nier la fatalité de l’ensorcellement des proches dont sa mère : Jessica "pookie" Tougloh, son oncle : Daniel Bilong, son grand-père : Umbam U Ksët ainsi que la femme forte : Sabine Pakora...
Devenu ce jeune homme (Legrand Bemba-Debert) ayant triomphé de l’adversité, sa réussite va éclairer d’un jour nouveau les relations humaines de fraternité et d’amour dont il deviendra un emblème universel en épousant Karaba (Fatoumata Diawara), l’ex-sorcière auparavant tant redoutée.
Lors du final empli de danses (troupe d’une vingtaine d’artistes), de couleurs (décor et costumes : Peter McKintosh) et de musique, la magie atteint son apothéose lorsque les enfants s’approchant du bord de scène tentent d’embrasser la marionnette porteuse d’un idéal aussi enthousiasmant.
Photo © Vincent Muteau
KIRIKOU ET KARABA - **** Theothea.com - de Michel Ocelot - mise en scène : Wayne McGregor - avec Fatoumata Diawara, Legrand Bemba-Debert... - Casino de Paris -
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