L’art du fleuve Congo au quai Branly
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH450/fleuve-congo-2-b9edb.jpg)
Visiblement, ce sont les ressemblances de ces objets d’art, témoignages d’une culture commune au bassin du Congo, que le commissaire de l’exposition, François Neyt, a cherché à mettre en évidence. L’exposition commence par une explication de ces points communs, au moyen de cartes :
-la première montre le développement des langues bantoues. Depuis leur berceau au Nigeria, vers 3000 av. J.-C., elles ont évolué suivant deux branches : l’une, occidentale, longe la côte atlantique, l’autre, orientale, se développe sur les terres de la région des grands lacs.
Supports de la transmission des connaissances, ce sont ces langues, de la même famille, qui ont permis aux artistes de développer une sorte d’« Ecole » commune, pour reprendre un terme cher à nos maîtres occidentaux.
-la seconde carte présente l’importance de la forêt équatoriale dans le bassin du Congo, qui a fourni aux artistes les mêmes conditions climatiques pour leur travail et les mêmes types de matériaux.
Le contexte de création est posé. Venons-en aux œuvres !
Ce voyage le long du fleuve Congo se fait en trois étapes :
-Tout d’abord, les masques en forme de cœur des ethnies Kwele, Vuvi et Lega. La stylisation y est parfois extrême, comme sur ce masque recouvert d’yeux, à la forte charge symbolique.
-Puis ce sont les reliquaires d’ancêtres vénérables qui occupent la deuxième partie de l’exposition. Leur dignité se fait clairement sentir sous la patine noire du bois, ou les lamelles de laiton qui mettent en valeur leurs visages.
-Enfin, le dernier volet s’attache à la représentation de la femme. Son aptitude à donner la vie lui vaut un grand pouvoir. Il en va ainsi chez les Punu, au Gabon, qui appartiennent au nombre des sociétés matrilinéaires. Dans ce système, les liens de parenté n’étant garantis qu’avec la famille de la mère, c’est l’oncle de l’enfant qui veille sur ce dernier, et non son père.
Outre la qualité des oeuvres présentées, l’exposition a ainsi le mérite de nous parler des hommes qui ont produit ces objets, de leur culture, de leurs langues et de leur environnement. Le musée du Quai Branly tient avec brio le rôle qu’il s’est vu attribuer : permettre la rencontre des cultures, dans un espace sans cloisons, propice au voyage.
Exposition « Fleuve Congo, Arts d’Afrique centrale », du 22 juin au 3 octobre 2010
Musée du quai Branly, 37 quai Branly, Paris 7e arr., Tel. : 01 56 61 70 00
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