L’homme nu

« l’homme nu »
La dictature invisible du numérique
De Marc Dugain et de Christophe Labbé
Editions Robert Laffont Plon
197 pages
Avril 2016
Les Big Data, avaleurs de toutes les données disponibles sont tout puissants.
Ces géants du numérique qui envahissent jusqu’à notre intimité s’appellent Google, Apple, Amazon ou Facebook.
Ce sont des services du renseignement à qui rien n’échappe : ni nos relations, nos goûts, nos idées, nos choix.
C’est tout d’abord, l’apparition d’une pathologie sociale, reconnue au Japon mais présente dans de nombreux pays.
« Des adolescents ou de jeunes adultes qui restent cloitrés chez eux, connectés en permanence à leur ordinateur, et que l’on nomme les kikikomori, les « retranchés » »
Chacun dans sa bulle, chacun pour soi mais surveillé de très près par des annonceurs prêts à offrir ce qu’on attend.
On commence à nous épier, à anticiper nos demandes pour demain faire disparaître notre libre arbitre.
Les deux auteurs de ce livre nous font redécouvrir la naissance de l’informatique et remettent les pendules à l’heure :
Si des start-up sont nés dans des garages, il ne faut pas oublier que « le garage se trouve en fait sur un porte-avion ».
La collaboration entre l’appareil sécuritaire américain et les big data est total pour la défense d’intérêts réciproques.
Ces géants du numérique et du renseignement nous installent une société bien pire que celle du Big Brother.
Il existe une prise de contrôle de notre existence qui risque de nous transformer en hommes nus, sans choix réels, quasi programmés et sous une surveillance que passivement nous aurions acceptée, ignorant le mécanisme infernal qui nous enferme.
Le pire, tel qu’il est présenté dans certains films d’anticipation est certain, à moins que les hackers arrivent à semer de nombreux grains de sable et à réussir à grande échelle à trouver les bonnes techniques de l’autodéfense.
La bataille fait rage mais il y en a de plus puissants que d’autres.
« Les avantages proposés par les nouveaux maîtres du monde sont trop attrayants et la perte de liberté trop diffuse pour que l’individu souhaite s’y opposer, pour autant qu’il en ait les moyens. »
Rien n’est joué encore, même si nous sommes très mal partis avec cette mondialisation numérique, marchande du formatage.
Jean-François Chalot
5 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON