L’influence des idiots du rap français
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Il a été dit du rap français qu’il était une « sous-culture d’analphabètes », et je laisserai ces propos haineux, ridicules et démagogiques à son auteur. Car le rap français a toujours été une cible facile pour les provocateurs de pacotille, un bouc émissaire, du fait de sa naissance dans la rue, de son aura populaire.
Je ne referais pas ici l’histoire de ce mouvement en France, mais déjà à l’époque d’Iam, les rappeurs marseillais, ou de NTM, le crew parisien, les attaques étaient nombreuses, face à la virulence de certains textes. Mais ce serait tellement réducteur que de réduire cet art, car s’en est un, à seulement un moyen de dénonciation des problèmes du pays. Bien entendu, c’est un moyen d’expression puissant qui permet à ces artistes d’exprimer leur vision du pays. Et à bien y réfléchir, à part la littérature, peu nombreux sont encore ces moyens d’actions. La musique a toujours été un art contestataire, et du rock/rebelle nous sommes arrivés au rap français. Mais le rap sait être poétique, les figures de styles utilisées par certains n’ont pas à rougir de la comparaison avec la poésie de jadis. Le rap raconte des histoires, comme le ferait un livre ancré dans notre temps. Le rap est un bon élément de mesure de la situation sociale d’un pays, puisque ce qui est dit est en phase avec l’époque.
Mais bien sûr, tout n’est pas aussi rose… Comme souvent, quand le potentiel commercial d’un art est découvert, les chacals se ruent sur lui pour se partager les deniers, quitte à corrompre totalement l’image initiale de cet art. Et le rap a subi de plein fouet cela. On a érigé au rang d’artistes une poignée d’imbéciles, à coup de publicité via des radios qui n’ont aucun scrupules à diffuser un tel ramassis de médiocrité, on a fait de ces pseudos rappeurs des idoles pour des gamins influençables, qui se reconnaissent dans ces propos qui se veulent rebelles mais qui ne sont que pitoyables, et personnes ne s’inquiète de l’influence que prennent ces crétins, diffusant leurs paroles haineuses, intolérantes, anti-éducation, sur les ondes, à la télé et dans les magazines, et cela en toute impunité. Quand un rappeur se revendique homophobe puis se rétracte en disant qu’il ne connaissait pas le sens de ce mot, hormis la déduction évidente qui devrait être faite sur son niveau intellectuel, cela prêterait presque à sourire (presque…), mais ces derniers jours, trois des « stars commerciales » de ce mouvement se livrent une guerre de mots, assez classique dans le rap, qui s’engraine peu a peu puisque l’on parle de coup de feu tiré sur la voiture de l’un d’entre eux. Les textes de ces « clashs » sont aberrants, l’un parlant du sexe de son adversaire, l’autre ressortant le casier judiciaire de son ennemi, puis enchainant sur un refrain assez explicite : « tuez les tous ».
Alors puisque tout cela se fait avec le consentement des maisons de disques, des radios, des producteurs, et que les petits auditeurs de ces absurdités sont tout excités, laissons les faire, laissons les s’entretuer. Le paysage musicale ne s’en trouvera qu’éclaircit, les rappeurs talentueux (et ils sont nombreux, mais hélas pas médiatisés) pourront émerger et redorer le blason de cet art jeté en pâture à tout ces idiots.
Le rap n’est pas mort, c’est seulement le bon gout musical de la masse qui est enterré sous des tonnes de déchets sonores.
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