« La Bohème » par Jacques Attali & Opéra en plein Air
C’est sous le signe du « sablier » dont il est collectionneur dans sa vie privée que la mise en scène de Jacques Attali fait de « La Bohème » de Puccini, un hymne au temps qui passe… cheminant vers sa résolution inexorable.
- MARCEL Jean-Kristof Bouton & MUSETTE Olivia Doray
- © Theothea.com
En effet, sous la conception du dessinateur Enki Bilal en charge du décor et des costumes, le rôle de Parpignol, marchand ambulant et néanmoins « ténor », a été envisagé comme un personnage de clown toujours prêt à brandir un sablier pour rappeler à chacun des protagonistes la durée par essence éphémère de l’instant présent, qu’il soit vécu de façon satisfaisante ou problématique.
Dans cette perspective, au quatrième acte, l’objet jusque-là portatif changera de dimensions au point de devenir la référence symbolique témoignant de la santé de Mimi qui ne cessera de se dégrader au regard de la bande des quatre amis, Rodolphe, Marcel, Schaunard & Colline ainsi que de Musette devenue sa confidente.
- RODOLPHE Amadi Lagha & MIMI Ainhoa Zuazua Rubira
- © Theothea.com
C’est en raison de cet impact psychosocial que Jacques Attali a choisi « La Bohème » en la situant, avec l’assentiment du célèbre auteur de BD devenu son alter ego artistique, dans un « avenir proche » et par conséquent délibérément prospectif.
Pour sa première mise en scène lyrique, l’intellectuel défricheur du monde contemporain, entend être présent à chacune des représentations, de juin à septembre 2016, sur l’ensemble des sites prestigieux parcourus par la tournée estivale de « Opéra en plein air » de manière à rester vigilant en permanence sur les modifications ou corrections à apporter à sa collaboration créatrice nécessairement non figée dans cet espace temps inéluctablement évolutif.
- © Theothea.com
C’est ainsi que « Mimi », la grande Histoire d’Amour de Rodolphe partagée initialement dans les émois de la passion, ayant peu à peu subie les assauts de la jalousie pathologique en surcroît de ceux de la maladie rongeante, va devenir parallèlement l’histoire de l’ensemble de leurs amis, tous concentrés sur l’objectif d’enrayer la destinée en marche vers l’agonie programmée.
Forcément poignants, tous leurs efforts seront à l’image d’une humanité en lutte viscérale avec les forces hostiles tentant de la détruire à la fois de l’intérieur et de l’extérieur.
- © Theothea.com
Dans la spectaculaire cour du Château de Vincennes, Le Music Booking Orchestra, sous l’impulsion de son premier violon, Anne Gravoin, ainsi que sous la direction musicale de Patrick Souillot, va développer, à l’instar d’une chaîne productrice d’humanité solidaire tels les sopranos, ténors, barytons, basses et le chœur, tous ensemble réunis en symbiose sur cette scène structurée à plusieurs niveaux de nuances symphoniques bien éclairées par Jacques de Rouveyrollis, un message ô combien lyrique symbolisant le salvateur « Carpe diem » lancé telle la bouteille à la mer… où pourrait fort bien se trouver dans les hauts-fonds le fameux sable grâce auquel serait conceptualisé le secret alternatif du « sablier » selon son verre protecteur validant l’écoulement à jamais…
photos © Theothea.com
LA BOHEME - ***. Theothea.com - de Giaccomo Puccini - mise en scène Jacques Attali - Direction musicale Patrick Souillot - avec Ainhoa Zuazua Rubira, Olivia Doray, Amadi Lagha, Jean-Kristof Bouton (distrib. 24/06/16) ... - Opéra en plein Air / Château de Vincennes
- Le metteur en scène & La Première Violon
- © Theothea.com
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