La Brasserie de Saint-Nicolas
Miracle de conservation
Je baguenaudais dans les rues de Saint-Nicolas à la recherche de son passé marinier. J’étais surpris par l’abandon des grands sites industriels, comme des plaies béantes dans la ville, en bord d’une Meurthe, bien nommée. Il y eut sans doute un crime social et économique au tournant des années 70 dans cette région industrieuse. Quel dommage !
C’est alors que m’est apparu un grand bâtiment de verre et de béton, dans le parfait style néo-classique flamboyant. C’est l’arrivée du béton armée en France, un tournant dans la construction qui a permis cette réalisation parfaitement conservée. C’est bien là le miracle de ce lieu, son état de conservation avec l’ensemble de ses installations mécaniques et de brassages.
La visite commence par le tour de quelques salles regroupant des documents assez divers. C’est somme toute, le joyeux fouillis de bien des musées. Des tableaux, des gravures, des plaques, des publicités, de beaux vitraux, des archives, des photographies. Rien de bien surprenant pour un ensemble qui se veut le plus complet possible.
C’est ainsi que j’apprends qu’il y eut une école nationale de la Bière. Le buveur de vin que je suis en reste bouche bée. Les promotions se sont suivies et la galerie des portraits a ce charme désuet des vieilles institutions. Un régal. En suivant les explications de l’audio-guide, le visiteur apprend énormément de choses sur la fabrication de la bière. Il découvre aussi qu’il y a moyen d’assister à un atelier une fois tous les quinze jours pour suivre pas à pas toutes les étapes de cette merveilleuse alchimie.
C’est en pénétrant dans la Brasserie proprement dite que le choc est total. Tout est ici en l’état, comme si les ouvriers venaient d’en partir. Le bruit et les odeurs en moins même si de ci de là, quelques effluves de houblon agrémentent votre visite. C’est beau, incroyablement complexe, tout en cuivre pour l’essentiel des immenses cuves, des alambics, des tuyauteries complexes.
Rapidement le visiteur s’imagine l’activité débordante en ce lieu, le brouhaha qu’il devait y avoir, l’agitation des hommes, sans doute fiers de leur métier. Il y a comme une blessure à découvrir que tout fut un jour fermé, arrêté pour aller ailleurs, pour rationaliser la production, pour être plus rentable. Mais il y a dans le même temps l’incroyable plaisir de voir tout cette machinerie complexe intacte, conservée pour notre plus grande curiosité.
Je ne veux pas dévoiler ce mystère. Il vous convient de faire un crochet par Saint Nicolas de Port pour vous rendre dans ce musée de la bière. Au terme de la visite, vous aurez droit à un verre d’une excellente bière, ce qui ne gâche en rien le reste de la découverte. Vous aurez ainsi passé près de 90 minutes d’émerveillement et de connaissance. C’est assez rare pour le signaler d’autant que le billet d’entrée est à seulement cinq euros.
Pensez simplement à bien vous couvrir. Il ne fait pas très chaud dans cet immense bâtiment de 4 étages, hôtel des courants d’air à la réfrigération naturelle parfaitement maîtrisée par ses concepteurs de l’époque. La bière se fabrique comme elle se consomme, bien fraîche. Bonne visite à tous, j’ai beaucoup appris et je me devais de partager ce moment pour vous inciter à votre tour à y aller lever la chope.
Pour plus de renseignements et pour avoir l’envie de vous y rendre, n'hésitez pas à consulter le site maison : http://www.passionbrasserie.com/
Il est parfaitement conçu ; c’est d’ailleurs là que j’ai dérobé quelques clichés. Vous en apprendrez bien plus que je n’aurais pu le faire. Venez donc de ma part et pensez à saluer Séculos, notre dieu Gaulois des alcools.
Houblonnement vôtre.
47 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON