La chanson d’expression et de conviction muselée !
La censure actuelle ne dit pas son nom

Pour plus de précisions, le mot "Rebelle", étymologiquement, se dit des choses qui n’obéissent pas, ne se laissent pas manier.
Une citation de Jean Louis Foulquier qui illustre bien mon propos :
"Le Festival d’été de Québec m’a donné l’idée, j’ai compris que la chanson francophone était un acte militant : si on ne relève pas la tête, quitte à passer pour un ringard, on meurt", Jean Louis Foulquier, Francofolies de la Rochelle 2009
Alors je présente sur ce site des chanteurs d’expression et de conviction que les médias boudent car ils ne sont pas rentables financièrement et j’affirme que la chanson n’est pas un art mineur.
Voilà déjà plus de quarante ans que je promène ma guitare et ma voix pour chanter Brel, Ferré, Brassens, Ferrat, Caussimon, Béranger, Allwright, Bruant, Leclerc, Moustaki, Perret, Vian et tant d’autres, sur des scènes ou dans la rue, avec bien sûr mes propres chansons. Cela m’a valu ce surnom de "Colporteur de chansons françaises".
En amateur passionné, je continue pour que la chanson, la vraie, pas celle que l’on fabrique et que l’on vend comme n’importe quel produit de consommation, non l’autre coup de cœur ou coup de gueule, avec son texte teinté de poésie et sa musique, tous deux faisant l’amour, pour mieux vous saisir au cœur ou aux tripes. C’est plus de 170 chanteurs qui sont présents sur le site, arrivés là par cet aspect libertaire qui m’anime.
La chanson est un moyen d’expression, qu’on se le dise !!! et non un produit de consommation, n’en déplaise à ceux qui la vendent. La chanson est un art à part entière vous entendez !!! Vous qui la sous-traitez comme une chose mineure toute juste bonne à galvaniser les foules manipulées par les médias.
Raymond Devos disait que "Les rengaines commencent par vous entrer par les oreilles et finissent par vous sortir par les yeux", c’est mon cas. Julos Beaucarne a écrit "Pourquoi appelle-t-on les chansons à succès des tubes ? Parce qu’ils sont creux". J’ai donc décidé de passer de la clandestinité à la résistance, du silence à la rébellion, pour faire partager ma passion pour cette chanson française que beaucoup considèrent comme ringarde parce qu’elle a des choses à dire et qu’elle se vend mal. Mais y a t’il encore de la place pour les créateurs dans notre société ?
La libération des radios nous avait fait espérer que les chansons de l’ombre prendraient un peu le pas sur les chansons "tirelire". Ce n’était qu’un rêve, la majorité n’ont été qu’une pâle copie de leurs grandes sœurs commerciales. A noter dans les exceptions une radio locale "Radio Canut" qui émet sur 102.2 Mhz dans la région de Lyon et l’émission "Bistanclaque" animée par Jean Pierre Guinard où la chanson française y est défendue. Il faut donc que nous redoublions de courage pour porter la chanson dans la rue ou bien ailleurs comme disait Léo Ferré, dans tous les lieux, par tous les temps. Jean Baptiste Poquelin dit Molière avait déjà eu cette idée avec sa troupe itinérante.
Alors que nous reste-t-il ? Brassens censuré dans son temps, Vian de même, Ferré aussi, Le Forestier dérangeant, Béranger écarté, Aragon catalogué, Brel oublié. Pourtant leurs textes mériteraient de figurer dans les manuels scolaires pour la qualité de leur écriture et comme témoignages de leur temps. Mais les médias ont mieux à faire : faire fructifier leur usine à gaz qui font de l’audimat. Je fais donc de la résistance, heureux et debout dans mes bottes.
Mais voilà, ces textes dérangent, comme "L’affiche rouge" d’Aragon ou "Le déserteur" de Vian, "Lily" ou "La bête immonde" de Perret. D’ailleurs les médias ne diffusent plus ou presque plus ces auteurs, c’est pour cela que je prends mon bâton de pèlerin pour colporter, en courageux et modeste saltimbanque, tous ces petits trésors tombés trop facilement dans les oubliettes pour des questions de gros sous.
Verrons-nous un jour des chanteurs cotés en bourse ? Nous n’en sommes pas loin.
Michel Valette* m’a confié que ce n’était pas la chanson française qui était malade, mais bien le système de distribution. J’en prends pour preuve la pépinière de jeunes chanteurs présents sur le site.
Enfin j’exprime ma colère face à certaines revues spécialisées, à certains journalistes et à certains festivals qui donnent de plus en plus dans le consensuel, il faut remplir les salles, rentabiliser, participant ainsi au grand autodafé des créations d’auteurs-compositeurs qui ne sont pas rentables médiatiquement, mais qui sont pourtant dignes d’intérêt de par la qualité de leurs chansons.
Gérard Gorsse
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