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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > La dépression du senior

La dépression du senior

Récemment, une femme senior au chômage a eu le courage d'interpeller dans la rue le Président de la République, pour lui faire part de sa situation. Nous pouvons imaginer sa détresse et son état dépressif provoqué par l'exclusion du monde du travail dont elle est victime. Mais la dépression du senior a aussi une dimension culturelle et existentielle. C'est le sujet de l'article qui suit.

La dépression du « senior »*

 Depuis l’Antiquité, la dépression est l’une des maladies de la psyché à la fois la plus connue et la plus redoutée pour l’être humain. Très étudiée par les médecins, les psychologues, les philosophes et même les écrivains (le « spleen » poétisé par Baudelaire est devenu célèbre), nous pouvons aborder la dépression sous de nombreux angles d’observation différents, notamment par le biais de la neurobiochimie et de la neurophysiologie. L’activité des neurotransmetteurs dans les synapses neuronales est aujourd’hui clairement identifiée et nous permet de mieux comprendre l’action, par exemple, des médicaments antidépresseurs. Or, ce n’est pas à partir de cet angle, purement chimique, ni sous l'aspect strictement clinicien que nous analyserons la dépression (la psychiatrie reconnaît une bonne dizaine de tableaux cliniques), mais nous aborderons spécifiquement la « dépression du senior » d’un point de vue plutôt « existentiel ». Comment cette maladie naît-elle et s’enracine-t-elle dans l’existence humaine ?

 Prenons comme point de départ un cas légendaire, dont chacun a entendu parler à un moment ou un autre : la dépression du Docteur Faust, personnage historique qui vécut au XVIe siècle et dont la légende a nourri de nombreuses pièces de théâtre, des poèmes, des romans, des films, etc. Voici ce que Nicolas Lenau, le grand poète autrichien contemporain de Goethe, fait dire à Wagner, le disciple du Docteur Faust, effrayé et apitoyé par la dépression de son maître.

« Mon Dieu, Docteur Faust ! Tout votre être s’est transformé ! On peut lire sur chacun de vos traits ce que je n’ose dire à haute voix. Toute joie vous a quitté, comme si vous étiez brisé intérieurement. D’humeur sombre, vous ne m’adressez, depuis de longues semaines, pas une seule parole, à moi, votre fidèle ami ! » (Lenau)

 En effet, en arrivant à l’âge du « senior », Faust est tombé en dépression. Pour lui la vie a perdu sa saveur, elle n’a plus d’intérêt ni de sens. Et pourtant Faust, comme à son tour nous le décrit Goethe, est un homme mûr, un « senior » qui a plutôt réussi. C’est un médecin respecté et admiré par les gens du peuple et par ses pairs, ainsi que par des étudiants comme Wagner, qui est venu à son manoir pour demander gîte et instruction. Or, le Docteur Faust, grand chercheur de connaissance, mû pendant longtemps par un désir de Savoir Absolu, a le sentiment d’avoir raté sa vie. Absorbé par ses recherches, égaré dans ses livres, captif de sa profession, il a laissé passer l’époque des amours, des plaisirs, des exploits du corps, en un mot, il a laissé passer sa jeunesse sans avoir connu vraiment la joie de vivre. Et cela pour rien. Car, ayant tout sacrifié à la quête de la connaissance absolue, il ne l’a jamais trouvée :

 Droit, Médecine,

 Théologie aussi, hélas !

 J'ai tout étudié à fond 

 Avec un ardent effort,

 Et me voici, pauvre fou,

 Pas plus avancé que naguère…. (Goethe)

  C’est alors qu’il fait appel aux Esprits, qu’il convoque Méphistophélès pour qu’il lui vienne en aide, quitte à lui vendre son âme pour récupérer, non pas le temps perdu, mais la force de la jeunesse, la connaissance de la Vérité et la domination du Monde. Quel senior d’aujourd’hui, plongé dans la dépression, ne se laisserait pas tenter par un Méphistophélès qui pourrait lui apporter -ne serait-ce que pendant 24 ans, durée du pacte faustien- la jeunesse, les plaisirs de la chair, le savoir et le pouvoir ? Hélas, à notre époque (où pourtant le Mal semble dominer largement le Bien) il n’est pas du tout aisé de se procurer un bon Méphistophélès !

 Revenons à la dépression en tant que telle. Pourquoi un homme mûr, un senior même « réussi » (c’est-à-dire, celui qui n’a pas été exclu du monde du travail, trahi en amour ou en amitié, ou subi un accident corporel, ou une tragédie familiale) tombe-t-il dans la dépression ? Est-elle inéluctable ? Peut-on s’en sortir ? A-t-elle une issue ? Et puis, c’est quoi un « senior » ? A quel âge peut-on considérer qu’une femme ou un homme soit devenu « senior » ? Au XIIIe siècle, Dante Alighieri, exilé de Florence et profondément déprimé, se posait déjà la question des étapes différentes de notre vie. Dans l’un de ses ouvrages -Il Convivio- il en reconnaît quatre : l’ « Adolescenzia » (acrescimento di vita), qui va de la naissance jusqu’à 25 ans ; la « Gioventute » (étà di giovare), entre 25 et 45 ans ; la « Senettute », entre 45 et 70, âge qui correspond à peu près à la maturité du senior et, finalement, la « Senio », la vieillesse, à partir de 70 ans. Mais cela se passait entre le XIIIe et le XIVe siècle, lorsque l’espérance de vie était beaucoup plus réduite qu’aujourd’hui, à un moment où le poète, amoureux d’une nymphette d’à peine 12 ans, s’était ingénié pour placer sa maturité pas trop loin des frontières de l’adolescence !

 Supposons donc qu’aujourd’hui, au début du troisième millénaire, un senior soit une femme ou un homme qui, pour des raisons sociales ou pour des raisons individuelles, perçoive que son déclin physique et psychique a commencé, déclin visible par lui-même et par son entourage. Pour la femme, les signes sont assez clairs, puisqu’elle constate après la quarantaine que sa période de fertilité est close. C’est la ménopause, avec son substratum hormonal, surtout ovarien. Chez l’homme, tout est plus flou, l’andropause étant plus insidieuse, moins évidente, au moins au début. En tout cas, il y a, tant pour l’homme que pour la femme senior, un substratum physique bien réel qui a un rapport direct avec la production hormonale en baisse. Nous n’analyserons pas ici les détails du tableau endocrine qui est à la base de la décadence organique et psychique du senior. Mais il est important de souligner que le point de départ est la diminution progressive de la production hormonale, diminution qui entraînera un premier déséquilibre global du système endocrinien. Le senior commence à avoir les premiers malaises dus à son âge : sensation de fatigue, bouffées de chaleur, troubles du sommeil, de l’appétit, de sa sexualité. Et, bien entendu, apparition de crises d’angoisse et tendance à la dépression. La nature faisant, par essence, bien les choses, il y aura un premier réajustement organique, une sorte de rééquilibrage des fonctions corporelles et psychiques… avant une nouvelle phase de déclin et ainsi de suite. La descente vers la vieillesse et la mort se fait par paliers.

 Laissons de côté les maladies les plus graves -cancers du sein, de la prostate, de l’utérus, hypertension artérielle, diabète, infarctus, etc.- qui peuvent apparaître chez le senior comme conséquence du déséquilibre hormonal provoqué par l’âge. Chacune de ces maladies mérite une étude particulière. Regardons par contre ce qui se passe sur un plan plus physiologique. Le senior, homme ou femme, commence à prendre conscience, peu à peu, que son corps change, ainsi que son apparence physique : apparition de rides, perte de cheveux, de dents, diminution de l’acuité visuelle et acoustique, sécheresse et flaccidité de la peau et des muqueuses, etc. Le senior a vraiment de quoi se sentir inquiet. Sa masse musculaire et ses forces diminuent, ses articulations deviennent douloureuses, le moindre coup peut lui provoquer une tendinite, son agilité et son souffle vont en diminuant. Bref, son corps commence à le lâcher et, parallèlement, l’angoisse de se voir vieillir et d’approcher de la mort commence à s’installer dans son psychisme. C’est alors que la dépression peut faire son apparition.

 Mais, qu’est-ce que la dépression ? Comment la différencier d’une crise d’angoisse ? En quoi la dépression du senior est-elle différente d’autres types de dépression, par exemple, celle qui peut accompagner l’adolescence ? Car s’il y a deux périodes de la vie qui se ressemblent, mais à l’opposé, ce sont l’adolescence et le début de l’âge du senior, l’adolescent étant lui aussi obligé de faire face à un changement de son image corporelle. Nous pouvons comprendre toute cette problématique en termes purement énergétiques, en termes de production et de perte d’énergie psychique, de distribution et d’équilibre de celle-ci. Dans le cas de l’angoisse, surtout celle qui touche l’adolescent, il s’agit souvent d’une mauvaise distribution de l’énergie psychique. Dans le cas de la dépression, c’est plutôt la perte d’énergie, sa diminution et même, dans certains cas très graves, sa presque disparition. Pierre Janet (dont l’œuvre pourrait être comparée, au moins par son volume, à celle de Freud) parlait de « tension psychique ». Et Freud voyait dans ce qu’il appelait « la libido », la force qui meut toute la vie de la psyché. Mais les deux savants reconnaissaient dans le flux et le reflux de l’énergie psychique, le secret de l’activité mentale.

 Dans la dépression donc, il est possible de constater une forte diminution de l’énergie psychique. Cependant, la nature ayant donné à l’être humain un surcroît remarquable de puissance organique et psychique, largement supérieur aux besoins de la vie ordinaire, ce n’est pas le processus naturel du vieillissement qui pourrait, à lui seul, expliquer la chute de l’énergie mentale qui caractérise la dépression du senior. Effectivement, il y a plusieurs autres causes, aussi bien psychiques qu’existentielles.

 Comme l’adolescent, le senior a lui aussi un problème de réajustement de son image corporelle, constamment changeante. Mais à l’inverse du jeune homme qui doit, par exemple, s’adapter à une subite poussée de croissance ou à l’apparition d’une pilosité dense là où il n’y avait qu’une peau lisse, le senior doit s’adapter à la dégradation progressive de son corps, qui commence à le lâcher de tous les côtés, comme une vieille voiture. Donc, pour lui il y a déjà souffrance non seulement parce que le corps répond de moins en moins à ce qu’on lui demande, mais aussi parce que l’image de soi est atteinte et que la psyché doit réajuster la représentation qu’elle se fait du corps, opération qui demande un investissement énergétique supplémentaire quand, précisément, la production d’énergie commence à diminuer du fait du vieillissement. Cela sans compter que la psyché et son support organique -principalement le cerveau et le système nerveux central- vieillissent eux aussi. La mémoire, tout comme la vue ou l’ouïe, commence à faiblir, donnant lieu à des amnésies dites « récentes » et, simultanément, à des hypermnésies rétrogrades. Le senior, en même temps qu’il oublie facilement ses clefs, ses lunettes, ses papiers, etc., est assailli par les souvenirs des époques les plus reculées de son existence, souvenirs aussi intenses qu'anxiogènes. D’autre part, le senior, effrayé consciemment ou inconsciemment par l’éventualité de vieillir et de mourir, veut parfois revenir en arrière, à l’époque de la jeunesse. C’est ce que Faust demande à Méphistophélès ! Seulement, on ne change pas de corps comme on change de voiture. Tout au plus, on peut l’entretenir et le réparer temporairement.

Cette tentative du senior de revenir à sa jeunesse peut lui coûter très cher. Il s’impose parfois des exploits sportifs, sexuels, professionnels qui peuvent endommager grièvement son corps déjà affaibli ou désorganiser sa vie de famille, sa vie de travail, sa vie intellectuelle. Fractures, infarctus, accidents vasculaires cérébraux, maladies sexuelles, addiction aux psychotropes, à l’alcool, divorces, nouveaux mariages avec des jeunes partenaires, nouveaux divorces, instabilité professionnelle, interventions de chirurgie esthétique, etc.. La liste est longue des méfaits entraînés par une attitude erronée face au réajustement de l’image corporelle, de l’évolution de l’image de soi dans la conscience. Et ces méfaits, outre les graves maladies organiques qu’ils peuvent déclencher, sont à l’origine de profonds états dépressifs lorsque le senior comprend qu’il ne peut pas revenir en arrière, qu’il n’y a pas de Méphistophélès valable, même pour un petit pacte de quelques années de jouissance. Entre-temps, il aura dépensé peut-être des fortunes, et, en tout cas, il aura gaspillé d’immenses quantités d’énergie.

Vient alors le moment du bilan, non exempt de regrets et de remords, même si vu de l’extérieur (comme dans le cas du Docteur Faust) ce bilan semble positif. Fréquemment, quand le senior scrute son passé, il constate la distance considérable qui s’est creusée entre ses rêves de jeunesse et ses accomplissements d’homme mûr. Certes, il y aura toujours le senior satisfait de lui-même et de sa vie, le senior convaincu que les années qui lui restent à vivre non seulement sont innombrables, mais aussi les meilleures. Si c’était vrai, et non pure vanité, ce serait l’exception. La chose la plus fréquente, c’est que le bilan du « midlife » est souvent entaché de regrets, ces regrets qui ne sont pas le résultat d’une dépression mais à son origine.

Bouddha et ses disciples voyaient le cycle de l’existence comme une chaîne perpétuellement renouvelée : naissance, souffrance, vieillesse, mort, naissance, souffrance, et ainsi de suite. Le senior arrive à une étape de son existence où il prend conscience que la mort -cette éventualité qui pendant son enfance et sa jeunesse avait surtout une réalité statistique- est désormais proche. Et, agnostique ou croyant, convaincu ou non de l’existence d’un Au-delà, il a peur. « Tous ont horreur de la mort ! » écrit Fernando Pessoa, l’immense poète portugais, auteur, lui aussi comme Lenau, Goethe, Valéry, Mann, Butor et beaucoup d'autres écrivains, d’un Faust. Georges Gurdjieff, maître spirituel qui fut à peu près son contemporain, ne dit pas autre choses dans ses Récits de Belzébuth : « A part ce fait terrible de notre propre mort…. » Oui, terrible. Et le senior ne peut que constater que la déchéance amorcée de son corps n’aura pas d’autre corollaire que son anéantissement. Il a donc, en vérité, de quoi déprimer ! Or, comment s’en sortir ? Y-a-t-il une issue, un traitement, une guérison à une maladie qui, en fin de comptes, pourrait être identifiée à la vie elle-même ? Quels sont les moyens, les remèdes, les thérapies que la science moderne est en mesure de proposer au senior pour peu que sa dépression soit reconnue comme une maladie « officielle » ?

 D’abord, le médecin qui reçoit dans sa consultation un senior déprimé a le devoir d’écarter chez son patient toute pathologie organique qui puisse être soit l’origine, soit le résultat de l’état dépressif. C’est seulement après avoir décelé et traité ces pathologies organiques, que le psychothérapeute sera en mesure d’aider le senior déprimé. Et il va confirmer que la dépression du senior ne correspond à aucune autre entité ontologique sinon à l’évolution naturelle de la vie humaine. D’ailleurs, si nous nous permettons de considérer la maladie non comme une catastrophe, mais comme le dernier recours de la nature pour sauver la vie -car toute maladie contient la clef de sa guérison et toute guérison implique une réincorporation de l’être dans l’ordonnance des lois naturelles et ceci sur un plan supérieur à celui qui avait précédé la maladie- alors nous pouvons dire que la dépression du senior est une bonne chose. En réalité, plus que le soulagement que peuvent lui apporter ponctuellement quelques médicaments (parmi eux les molécules antidépressives), la véritable thérapie c’est le développement de sa conscience et l’acceptation de sa condition humaine. Le senior déprimé n’a donc d’autre issue à son malheur, à sa peur, que d’atteindre un niveau supérieur de conscience. C’est grâce à un travail méthodique sur soi (et les méthodes sont nombreuses et variées), que le senior peut devenir celui ou celle qui dans les civilisations anciennes (mais aussi dans certaines sociétés dites « primitives ») était non pas un individu dédaigné, négligé, exclu comme il arrive souvent aujourd’hui, mais au contraire, une personne respectée, écoutée et suivie comme un être humain bienfaisant, capable d’aider ses congénères à trouver eux-aussi la voie d’une vie harmonieuse.

 Roberto Gac

* "La dépression du senior". Conférence prononcée au Forum Midlife (Lyon, février 2007) organisée avec la participation de Gérard Wormser, fondateur de Sens Public, et de Stephan Hessel.

"La Société des Hommes Célestes. Un Faust latino-américain", Amazon.fr 


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4 réactions à cet article    


  • Roberto Gac Roberto Gac 26 août 2013 18:49

    Bien sûr, Monsieur.
    On peut se servir des antidépresseurs. Tout dépend des molécules choisies et de leur adéquation à l’organisme du senior déprimé. Les réactions sont très variables. Parfois, cela marche, parfois la dépression peut empirer. Bref...


  • lodja 26 août 2013 17:31

    Le problème essentiel dans le traitement de la dépression, c’est celui des rechutes. Effectivement, si les antidépresseurs donnent de bons résultats (et ce, en comptant avec des effets secondaires importants), leur arrêt est souvent synonyme de rechute.

    De même pour ce qui concerne les psychothérapies cognitives qui insistent sur la « rumination mentale » qui maintient un flot d’émotions négatives relié aux pensées négatives : spirale sans fond... Mais, si les thérapies cognitives donnent de bons résultats dans l’immédiat et apportent un réel soulagement au dépressif, elles non plus ne peuvent empêcher les épisodes de rechutes.

     De nombreuses études et expériences ont démontré le pouvoir de la méditation sur les rechutes du dépressif (la MBCT (Mindfulness-based Cognitive Therapy), allie la thérapie cognitive comportementaliste à la méditation).

    La référence à Faust est très intéressante : c’est un docteur qui depuis son plus jeune âge, rêve de posséder la connaissance universelle. Il n’y parviendra pas. Il est au bord du suicide, car il pense avoir perdu son temps et sa vie, comme bon nombre de « seniors ».

    Est-ce que l’appel à Méphistophélès ne ressemblerait pas un travail sur soi pour rediriger ses énergies et les redistribuer différemment ?

    Méphistophélès lui propose de soulever le voile : rappelons-nous que Dieu a créé Méphistophélès pour que l’humanité ne s’endorme pas dans une paix trompeuse. Dans le "Prologue au ciel", Dieu évoque la paresse de l’être humain à laquelle il n’est d’autre remède que justement Méphistophélès : « L’être humain, dit Dieu, se complaît très vite dans l’absolu repos ; C’est pourquoi il me plaît de lui donner ce compagnon Qui le stimule, agit et doit se rendre utile comme diable."

    Et, grâce à cette confrontation avec une autre réalité, après un long cheminement, la conscience du « senior » Faust a pu s’éveiller et se délivrer du joug du faux-maître pour se constituer elle-même… sans risque de rechute car il a atteint le Paradis et Marguerite…


    • Loatse Loatse 26 août 2013 23:42

      Quel sombre tableau ! A croire que c’est l’auteur qui déprime et nous fait une projection...

      La vie est certes parsemée non pas de deuils dirais je, mais d’abandons...celui de son doudou, de sa tétine, de son corps d’enfant, de sa jeunesse, de ses idéaux...

      mais mais mais.. lol, on peut aussi voir cela comme une mue.. comme l’occasion de vivre avec plus d’intensité au fur et à mesure que l’on prend de l’âge..

      Evidemment on ne pourra échapper à certains écueils sous forme de problèmes de santé, de perte d’emploi et d’énergie...de baisse de moral parfois.. Toutefois j’ai pu remarquer que la dépression s’invite surtout lorsqu’il y a baisse de l’estime de soi.. et là encore je suis en désaccord avec l’auteur.. ce n’est pas parce que le corps change que l’on déprime mais bien parce que la société de consommation fait en sorte que nous n’acceptions pas ce changement... et distille ce rejet par le biais des médias formatant ainsi notre société..

      M’enfin si l’énergie est moindre, le caractère peut s’affirmer.. la mémoire s’entretenir (sauf pathologie) et il y a encore tant à transmettre, à donner et à recevoir, à voir, à sentir, à expérimenter que peu finalement sauf en très grande souffrance (physique ou morale) sont près à renoncer à la vie..








      • Tonnencourt 29 août 2013 23:58

        Merci Roberto Gac pour ce nouvel article passionnant, enrichissant et clair, qui contraste avec les théories de certains psychiatres dont le discours énigmatique et pompeux laisse souvent les dépressifs quelque peu perplexes et loin d’être rassurés.
        Effectivement, pourquoi faire appel à un Méphistophélès alors que la guérison est en nous ? Hyppocrate ne disait-il pas que "la force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin ?
        Ecoutons donc les sages, faisons appel à la formidable capacité de guérison que nous possédons tous et vivons pleinement et consciemment le moment présent. Carpediem !

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