La disparition d’une chanteuse de flamenco bouleverse l’Espagne
Rocio Jurado, considérée comme la chanteuse la plus représentative du flamenco y du cante hondo espagnol, est décédée vendredi, à l’aube, à 5h15, à Madrid, ainsi que l’a annoncé son frère, Amador Mohedano.

Cette disparition, bien qu’annoncée par un long coma, a bouleversé non seulement l’Andalousie mais également l’Espagne toute entière. Tous les médias se sont précipités sur cet événement, en lui donnant une telle importance qu’ils ont fait passer au second plan l’annonce, par le premier ministre Zapatero, de l’ouverture de pourparlers politiques avec le mouvement nationaliste basque armé ETA.
Née en 1945, d’un père cordonnier, dans un petit village voisin de Cádiz, la chanteuse a fait à quinze ans ses débuts comme choriste, au sein d’un ensemble populaire de la radio andalouse.
A vingt ans, déjà vedette à Madrid de la Radio nationale, elle était devenue la coqueluche des auditeurs, sans cesser de l’être de 1960 au jour de sa mort. Elle a rassemblé autour d’elle des statuts sociaux qui font les idoles. En premières noces, elle a épousé un champion de boxe, Pedro Carrasco, puis dans une seconde union, précédée de l’annulation de la première par l’Eglise catholique, elle est devenue la femme, en 1995, d’un torero à la mode, avec lequel elle a vécu à la Moraleja, le country-club chic de la capitale.
Son corps, escorté par six motards de la Police municipale de Madrid, a été transféré en début de matinée à Chipiona, son village natal, où il sera exposé, à proximité du sanctuaire de la Vierge de la Regla, où la chanteuse avait manifesté récemment son intention de se rendre en pélerinage.
© Bertrand C. Bellaigue
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