La fille et le film coupés en deux...
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Je sais que des choses (fort intéressantes, d’ailleurs) ont déjà été écrites sur Agoravox concernant le dernier Chabrol mais, sachant qu’il est encore en salles de cinéma ces derniers temps, j’en profite (donc) pour donner mon avis, ici, sur ce dernier cru chabrolien... en diable. A déguster sans modération !
Ce que j’ai aimé dans le dernier Chabrol,
Ce vieux cinéaste, selon moi, tel un entomologiste hors pair, capte bien notre époque clivée, notamment en ce qui concerne tous les faux-semblants et les hypocrisies autour de la sexualité. Un personnage (style vieux riche) le dit dans le club libertin - on n’a jamais vu autant de fesses, de nichons exposés sur les affiches et dans les médias et d’un autre côté, c’est « attention, pas touche ! ». Il s’agit bien d’un film contemporain qui brosse le portrait d’une société française contemporaine écartelée, telle
En outre, soulignons le plaisir que l’on a à retrouver le grand Etienne Chicot. Etienne, Etienne, Etienne (Chicot), oh ! Tiens-le bien ! Oui, j’ai envie ici de vous parler du trop rare Chicot, croisé tout dernièrement dans ce très malicieux Chabrol,
Pour en revenir à Chicot, ce mec-là, dans le plan, c’est une tête cabossée, dépolie et taillée comme du vieux cuir, puis un corps charpenté, las, mais sans chiqué, des yeux fatigués, comme « pochés », et surtout une belle voix chaude, reconnaissable entre toutes, grave et sensuelle, qui rend cet acteur puissamment dense, habité, crépusculaire, unique. Et pour enfoncer davantage le clou (qui sait, il y a peut-être des directeurs de casting qui lisent les pages Culture et Loisirs d’Agoravox !), parmi plein de bons films dans sa filmo (Monsieur Klein, Un mauvais fils, Le Choix des armes, Hôtel des Amériques, Mortelle randonnée, Désordre, Imposture... ), évoquons aussi, selon moi, son plus grand rôle dans le dérangeant 36 fillette (1988) de Catherine Breillat, avec d’ailleurs un autre acteur bord-cadre, à savoir Jean-Pierre Léaud. Dans ce « 36, Quai de la libido en berne », Chicot, pas sur un mode chic, joue Maurice, un quadra allumé par une jeune fille toute boulotte désirant une première expérience sexuelle pour se sentir femme et non plus simple "ado boutonneuse". Bref c’est une adolescente en vacances, comme tant d’autres, ne sachant comment concrétiser ses premiers émois sexuels, mais du fantasme (des deux) à la réalité, il y a une marge et Breillat travaillait justement et avec quelle subtilité dans cette béance, dans ce grand écart, entre joie (de l’attente) et frustration (du résultat - choc entre l’image mentale et le réel, sa crudité), et Etienne Chicot, acteur tout simplement génial, jouait cet homme un peu perdu, dans l’attente d’un je-ne-sais-quoi à
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