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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « La Nuit au musée », parfait pour les enfants cet été !

« La Nuit au musée », parfait pour les enfants cet été !

Récemment, vacances obligent, on me demandait quel film pouvait plaire à des enfants (petits ou grands !) sans être trop crétinisant, et aussitôt j’ai pensé à un film, certes sorti en février dernier mais qui est toujours à l’affiche (par exemple, sur Paris, au Saint-Lambert, 15e arr.), et qui s’appelle La Nuit au musée (Etats-Unis, 2006), je vais ici vous dire pourquoi. Soyons clairs, ça reste une comédie américaine estampillée "grand public", mais, derrière son côté bien-pensant parfois pesant, on a affaire à une comédie rigolote plutôt bien enlevée et qui permet de s’amuser tout en s’évadant quelque peu.

Oui, joli petit film que cette Nuit au musée signée Shawn Levy, avec l’inénarrable Ben Stiller, et qui nous permet de vivre un moment régressif assez jouissif, en supposant que nous aimions - ce qui est notre cas, je l’espère ! - nous replonger dans nos jouets d’enfance pour les sublimer ou au contraire pour mieux les dynamiter. Et les enfants adorent ça aussi, non ?!
Au Museum d’histoire... (sur)naturelle de New York, Larry Daley (Ben Stiller) prend ses fonctions de gardien de nuit. Mais très vite, les collections prennent vie et notre gardien, au départ inexpérimenté, doit gérer un capharnaüm pas possible. Le voilà, le bougre, dépassé par les événements ! Et on assiste alors à des courses-poursuites fantaisistes à souhait dans l’espace du musée où pas mal de zinzins sont en complète roue libre. Sous l’oeil avisé d’une statue de l’île de Pâques, maîtresse des lieux hantés, un squelette de T-Rex sorti tout droit de Jurassic Park est soudain en furie avant de devenir bientôt un toutou docile, des cow-boys miniatures affrontent des rangées de soldats romains disciplinés, des Mayas d’Apocalypto sont aussi de la partie (disco !), des hommes préhistoriques rejouent ad vitam aeternam la guerre du feu ou encore un Attila sanguinaire, qui emmène une horde de Huns avec lui, ne pense qu’à arracher des membres non stop. On croise aussi - séquence émotion ! - un Theodore Roosevelt à cheval (joué par le cabotin Robin Williams) qui tombe amoureux d’une Pocahontas, sous vitre, et qui ne demande qu’à établir le contact en passant de l’autre côté du miroir. "Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" (Lamartine ) : voilà c’est quartier libre pour les utopies enfantines...

Alors, c’est plutôt amusant. Bien sûr ça reste "amerloque", donc, à l’arrivée, il y a un éloge attendu de la transmission (père-fils) et de la famille (le rejeton est très fier de son papa qui a pu se trouver un boulot respectable et qui, en plus de cela, a su rester un grand enfant complice itou itou - le côté grand frère - et est en passe de devenir une star). Bref, c’est mignon tout plein, ça ne mange pas de pain et ça divertit, c’est déjà ça !
On retiendra cette idée plutôt malicieuse de statues de cire, d’objets empaillés genre bonbonnière qui soudain s’animent et cela crée des stases spatio-temporelles différentes qui viennent s’entremêler, avant de finir par une post-modernité joyeuse et carnavalesque - portrait à peine masqué de l’Amérique qui ratisse large et qui avale, telle une voiture-balais gargantuesque ou un gros tube digestif glouton, tout ce qu’elle trouve sur son passage, dont l’histoire des autres cultures. Ce qui est pas mal, c’est qu’on voit sur l’écran moult créatures déchaînées (dont un singe retors et pisseur !) pendant que d’autres traversent le cadre, en bavassant, en glandouillant, et ne participent pas vraiment à l’histoire. Ils sont bord-cadre, ils sont simplement présents mais ça permet, pour les spectateurs que nous sommes, d’imaginer des sentiers d’infinies libertés pour la fiction. Seulement, au bout d’un moment, cette Nuit au musée patine et finit par faire du surplace, par sentir la boutique d’antiquaire balisée. Bref, on aurait aimer plus de folie dans ce blockbuster, un chaos qui soit encore plus total mais, comme on le sait, on ne sort pas des standards de la "hollywoodisation" des images et du récit comme ça.

Le truc assez drôle, par ailleurs, c’est la séance de "psychanalyse sauvage" avec Attila, parmi sa horde de Huns à sa botte. Le gardien, désormais expérimenté (il a travaillé au cours du récit son côté Mc Gyver), plonge dans l’inconscient d’Attila visiblement très ému par la chose pour lui rappeler les violences qu’il a subies étant enfant afin de désamorcer sa violence actuelle. Attila chiale. Bingo ! Ben Stiller, malin comme un singe, a réussi son coup et, là, on se marre vraiment car il y a un grain de folie évident dans cette scène - qu’on aurait aimé retrouver ailleurs, en vain. Eh oui, c’est un film américain standard alors on peut toujours rêver... Au final, ce film est plus fort par les images qu’il suscite en nous - le paradis vert de l’enfance perdue puis retrouvée - que par ce qu’il nous montre vraiment à l’écran. A ce film, on préférera nettement l’écran de nos rêves... ( Et pour les enfants, je crois que ce film, aussitôt vu, leur donnera certainement très envie de rentrer fissa chez eux pour jouer rapido avec leurs petits soldats, Playmobil, Big Jim et autres figurines Action Joe pétaradantes, bingo ! ).


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4 réactions à cet article    


  • Lilian Lilian 18 juillet 2007 15:09

    Moi, j’adore Ben Stiller (halàlà l’innenarrable « zoolander », suivit de « dodgeball »...) et quand, j’ai vu « la nuit au musée », j’etais ravie de constater qu’il avait su s’adapter à un public plus jeune (parce que, ces autres films, même si ils sont hilarants, je ne conseille pas d’y emmener les petits...). C’est vrai que c’est un bon divertissement familial et que chacun pourra en ressortir avec le sourire.


    • Vilain petit canard Vilain petit canard 19 juillet 2007 10:01

      Moi aussi je me suis bien amusé à ce film, malgré les bennes entières de bons gros sentiments bien sucrés et très américains qui y sont déversées. Mais pour les gosses, c’est très bien. Mais les miens n’ont pas accroché, car trop d’anecdotes typiques de l’histoire américaine leur sont inconnues : pour une enfant française, qui est Teddy Roosevelt, par exemple ?

      Quant à la jeune indienne, ce n’est justement pas Pocahontas (moi aussi je suis tombé dans le piège avec mes petitounes !), mais la jeune fille qui aida et guida les géomètres Mason et Dixon en 1763 dans l’établissement de la ligne de partage entre la Pensylvanie et le Maryland, préfiguration de la séparation entre le Nord et le Sud de la Guerre Civile, et dont je ne me rappelle malheureusement plus le nom. Les Américains, eux, comprennent, on leur apprend à l’école le nom de cette jeune fille, et nous, on tombe à plat, on cherche John Smith.

      A noter qu’une critique du même film, nettement moins élogieuse, est parue cet hiver sur Agoravox, à sa sortie.

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