La Poursuite infernale
Voyage dans le temps, ce soir, direction les années 40, à l’époque des « grands classiques » du cinéma. Merci à l’association « Plan Séquence », qui m’a permis cet été de découvrir des films légendaires sur grand écran. Aujourd’hui, je vous présente « La Poursuite Infernale » (« My Darling Clementine » en VO, titre beaucoup plus approprié en fin de compte que le titre français - même si le film ne tourne pas seulement autour de cette chère Clémentine, et que le film aurait pu s’appeler « Réglements de comptes à O.K. Corral »).

Un grand film de John Ford, retraçant l’histoire légendaire
du shérif de Tombstone, Wyatt Earp, et du célèbre et sanglant affrontement de
O.K. Corral : en 1882, les quatre frères Earp (Wyatt, Virgil, Morgan et James)
accompagnent leur bétail jusqu’en Californie. A la nuit tombée, ils décident
d’aller en ville et laissent le soin au plus jeune d’entre eux de garder le
troupeau. A leur retour, ils découvrent le jeune James assassiné et leurs bêtes
volées. Wyatt Earp n’a alors plus qu’une seule idée en tête : venger James. Il
devient shérif et engage ses frères auprès de lui. Mais sa quête de justice
s’avérera plus difficile que prévu. Ses difficultés prendront la forme de
plusieurs personnages : l’étrange Doc Holliday, les redoutables frères Clanton,
et... l’amour, en la personne de la fiancée même de Doc Holliday, Clémentine.
Le film est une prestation grandiose de
Henry Fonda, qui confirme dans ce film son statut de légende (après avoir vu ce
film, vous ne verrez plus jamais son rôle de méchant dans Il était une fois dans l’Ouest de la même façon). Les autres
acteurs sont également superbes, en particulier l’étoile Victor Mature qui
brille littéralement dans son rôle de Doc Holliday, ce tireur hors pair qui
cache un passé trouble et de nombreux secrets, et Linda Darnell, dans le rôle
de la maîtresse de "Doc", Chihuahua, dont la beauté, le charme et
l’élégance électrisent le coeur et éblouissent les yeux. A noter que La Poursuite infernale est en noir et
blanc, ce qui n’est pas pour nous déplaire, car la photographie du film est
sublime ainsi.
Un western intimiste, tourné vers la complexité des sentiments des héros, loin
de tout manichéisme, et loin de tout "bons sentiments" gratuits. John
Ford sait filmer mieux que quiconque la beauté de la nature, et cette Amérique
encore vierge et sauvage, sauvage comme Monument Valley, sauvage comme ces
hommes qui ne respectent aucune autorité, et surtout pas celle des quelques shérifs qui ont juré de faire respecter la loi dans ces contrées désolées de
l’Ouest.
De nombreuses péripéties, dans ce film. De nombreuses fusillades aussi. Et des
dialogues tous aussi percutants les uns que les autres. En voyant ce film, j’ai
ressenti une impression que je n’avais pas ressentie depuis longtemps en allant
au cinéma : l’impression de voir un très bon film, plus communément appelé
"classique intemporel" ou "chef-d’oeuvre du cinéma". Je
présume que beaucoup n’ont jamais entendu parler de ce film ou ne l’ont pas vu,
et quel dommage ! Un film à recommander, car c’est un pan de l’histoire de l’Amérique
(sa création, en fait) qui est raconté de façon magistrale par John Ford.
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