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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Le Banquet » Mathilda May régale Le Rond-Point

« Le Banquet » Mathilda May régale Le Rond-Point

Cinq années après son « Open Space », Mathilda May revient sur les planches avec son « Banquet », en tant qu’auteure et metteuse en scène à la tête d’une troupe de dix comédiens, chanteurs, danseurs et mimes focalisant de nouveau sur le « vivre ensemble » dans une durée et un lieu donnés pour en observer la variété des comportements issus d’une situation intriquant individualisme et collectif.

 

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LE BANQUET
© Giovanni Cittadini Cesi

   

Précédemment, dans le bureau sans cloison où le relationnel obéissait à la fois à des règles de savoir-vivre en même temps qu’à des codes propres à l’entreprise, chacun tentait d’exister à part entière tout en devant composer avec des servitudes plus ou moins explicites… sous la menace tacite du chômage sans cesse en arrière-plan.

A contrario, en 2018, les apparences semblent a priori plus légères, car le contexte festif du mariage n’engage que, pour l’espace d’une journée et d’une soirée sous un chapiteau, la présence de deux familles sans doute partiellement recomposées avec le cortège d’amis plus ou moins proches des deux époux.

  

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LE BANQUET
© Giovanni Cittadini Cesi

  

Toutes les modalités des réjouissances vont être, comme il se doit, distillées au fur et à mesure du banquet, discours, jeux, vidéos, danses etc… mais vont prendre nécessairement, avec l’aide notamment de l’alcool, des tournures inattendues et entraîner des réussites décalées et surtout des échecs à taille humaine déréglée.

En effet, la maladresse aidant, la réalisation souvent approximative de ces animations pleines de bonne volonté pourraient éventuellement tourner au cauchemar si une certaine tension psychologique devait commencer à poindre au sein des nouveaux mariés et de leurs entourages.

   

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LE BANQUET
© Giovanni Cittadini Cesi

  

Bref, Mathilda May, forte du succès critique d’« Open Space » réédite en un format similaire les enjeux en cours dès son premier opus.

Toute l’expressivité de ses interprètes ne passe que par la chorégraphie, la musique, les déplacements, les gestes.

 

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LE BANQUET
© Giovanni Cittadini Cesi

  

Ce comportementalisme est délibérément dénué de toute phrase verbale et se traduit au mieux par une suite de borborygmes suscitant la rumeur générale qui enveloppe la perception du spectateur décodant, à l’instar d’un film muet, l’ensemble du tableau vivant dans un registre forcément comique, voire hilarant… au gré, bien entendu, des sensibilités réceptrices.

On pourrait aisément dire que Mathilda May se pose en digne héritière du travail créatif de Jacques Tati… avec, de toute évidence, sa propre petite musique et surtout une connaissance très approfondie des arts de la scène, notamment celui de la danse.

 

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LE BANQUET
© Giovanni Cittadini Cesi

  

Si on ajoute à ces qualités acquises, celle de manier sans vergogne la dérision et son pendant, l’auto-dérisison, on comprendra que la comédienne emblématique, étiquetée d’origine « super-sexy », ait désormais envie de creuser ce sillon de la réalisation qui, non seulement lui réussit mais surtout lui permet de goûter à une pleine liberté de création… quasi universelle puisque l’absence de texte rationnel laisse ici place à une intuition généralisée d’emblée compréhensible par tous.

Alors, Vive Mathilda & ses agapes fort opportunes !…

   
photos 1 à 5 © Giovanni Cittadini Cesi 
photo 6 © Theothea.com
  
LE BANQUET - ***. Theothea.com - de & mise en scène Mathida May - avec Sébastien Almar, Roxane Bret, Bernie Collins, Jérémie Covillault, Lee Delong, Stéphanie Djoudi-Guiraudon, Arnaud Maillard, Françoise Miquelis, Ariane Mourier & Tristan Robin - Théâtre du Rond Point
  

  

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LE BANQUET
© Theothea.com

  

 


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1 réactions à cet article    


  • Bernard Pinon Bernard Pinon 27 octobre 2018 10:58

    Vu jeudi dernier.

    Un régal et une performance théâtrale, tant dans le jeu très physique des acteurs que dans l’ingéniosité de la mise en scène. Il y a du Tati, des Deschiens aussi mais, l’alcool aidant, ça se termine en Rocky Horror Picture Show. On ne sait plus où donner du regard tant il se passe de choses sur scène. A recommander chaudement !

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