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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Le charisme d’Alain Delon : The Girl on a Motorcycle

Le charisme d’Alain Delon : The Girl on a Motorcycle

« When you're Mick Jagger, but the other one is Alain Delon ! »

À l'annonce de la mort du grand acteur français et international Alain Delon (ce dimanche 18 août 2024), les réseaux sociaux ont rejoint les médias en général pour des hommages de toute sorte. Mais aussi pour un peu d'humour. Parmi les témoignages parfois insignifiants revient un élément majeur d'Alain Delon : certes, le jeune homme était beau, quoique, de la beauté masculine, je n'ai pas grand-chose à dire, mais sa beauté n'était pas tout. Après tout, il n'était pas le seul jeune homme beau de tout le village, et pourtant, il n'y a pas eu beaucoup d'Alain Delon en fin de compte. Cet élément reconnu par tous, qui a fait la différence, c'était le charisme. Le charisme d'Alain Delon !

Le charisme, c'est que qui permet à des responsables politiques pourtant, pour certains, peu recommandables d'être réélus ou d'être encore appréciés malgré, parfois, quelques casseroles. Par exemple, Alain Carignon, qu'il faut avoir approcher pour bien comprendre l'homme. Lorsqu'il était maire, il était du genre à traverser assez rapidement le très large boulevard Jean-Pain, celui devant la mairie, qui s'engage directement vers l'autoroute Grenoble-Chambéry très passant, le regard bloqué sur le Grenoblois qu'il allait croiser, et à le saluer en lui demandant des nouvelles du petit dernier. Bernard Tapie, Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, etc. (j'en oublie plein), quoi qu'on en pense, sont ou ont été des personnalités charismatiques qui leur ont permis de convaincre parce qu'elles fascinaient. Le charisme. Mélange de présence et de magnétisme. De sincérité plus ou moins feinte et d'authenticité plus ou moins réelle.

Évidemment, un bon acteur ne peut être que charismatique et on peut en citer beaucoup, Yves Montand, Jean Gabin, Lino Ventura, Fabrice Luchini, Gérard Depardieu, etc. (pareil, j'en oublie de nombreux). Alain Delon était sans doute l'un des plus charismatiques et c'est cela qui l'a distingué des autres, plus que sa dite beauté dont je ne connais pas la définition.
 

Les réseaux sociaux ont alors rappelé une photographie célèbre (plusieurs en fait) et un trait d'humour déjà ancien : "Quand tu es déjà une star et que tu sors avec ta (très belle) copine, méfie-toi d'Alain Delon !". C'est un peu cela l'idée.

Sur Wikipédia, Mick Jagger (81 ans), le célèbre chanteur des Rollings Stones, est considéré très charismatique : « Véritable star depuis le milieu des années 1960, il est, par son jeu de scène démonstratif, son attitude et son charisme, considéré comme l'archétype du chanteur de rock, souvent cité comme référence par de nombreux artistes. ». Entre 1966 et 1970, selon des potins très médiatisés, il vivait avec la très belle chanteuse (et actrice) britannique Marianne Faithfull (77 ans). Il l'a même aidée à démarrer sa carrière de chanteuse, a composé quelques-unes de ses chansons, etc.
 

La photographie en question daterait du 15 novembre 1967 (je peux me tromper). Mick Jagger n'avait que 24 ans (et déjà très connu), Marianne Faithfull pas encore 21 ans (et un petit peu connue). L'actrice a rencontré Alain Delon par l'entremise du réalisateur britannique Jack Cardiff (alors 53 ans) pour un projet de film franco-britannique. Elle fut tout de suite attirée par le charisme d'Alain Delon (qui venait d'atteindre ses 32 ans). À cet instant magique, il n'y avait pas photo... ah si, il y avait photos, justement !
 

Marianne Faithfull a raconté plus tard que cette rencontre a rendu très jaloux Mick Jagger alors que ce n'était pas son tempérament d'être jaloux. L'histoire retient toutefois que la chanteuse n'a pas vraiment accroché avec Alain Delon : il était fascinant, mais pas forcément de quoi en être amoureuse.

Cela ne l'a pas empêchée de l'embrasser. Pour des raisons strictement professionnelles bien sûr. Le projet du film de Jack Cardiff a abouti à "The Girl on the Motorcycle", en français, plus pudiquement, "La Motocyclette". Le résumé de Wikipédia explique doctement : « Rebecca s’ennuie auprès de Raymond, l’homme qu’elle vient tout juste d’épouser. Une nuit, elle s’échappe du lit conjugal et part, nue sous une combinaison de cuir, sur sa Harley-Davidson FL, pour rejoindre son amant en Allemagne. ». Le personnage de Rebecca était interprété bien sûr par Marianne Faithfull, celui de l'amant Daniel par Alain Delon. Non, Mick Jagger ne jouait pas le mari trompé (l'acteur était Roger Mutton). Avec la participation de Jacques Marin.
 

Ce film est un film érotique (aux États-Unis, le titre est plus explicite : "Naked Under Leather", nue sous le cuir !), et a été tourné en Alsace, à Heidelberg et à Genève. Il a fait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes de mai 1968 mais n'a reçu aucune récompense car le festival a été interrompu par la révolte étudiante. Le film est sorti le 23 juin 1968 en France et le 20 octobre 1968 au Royaume-Uni. (Ce qui est amusant avec une encyclopédie comme Wikipédia, c'est qu'il y a des trucs intéressants et des trucs surréalistes, comme le fait qu'un homme né en décembre 1968 puisse avoir été l'assistant réalisateur d'un film sorti en juin 1968 !).

Pour changer un peu des hommages habituels à Alain Delon, je propose d'écouter une très belle chanson de ...sa partenaire de cinéma Marianne Faithfull, qui a repris l'interprétation de "The Ballad of Lucy Jordan" (Lucie Castets ou Jordan Bardella ? humour de chaussettes dépareillées...) utilisée également au cinéma, notamment dans l'excellent film "Cours privé" de Pierre Granier-Deferre (sorti le 12 novembre 1986), avec Élizabeth Bourgine, Michel Aumont et Xavier Deluc.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (18 août 2024)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Le charisme d'Alain Delon : The Girl on a Motorcycle.
Le grand Alain Delon
Affaire Alain Delon : ce que cela nous dit de la fin de vie.
Comment va Alain Delon ?



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20 réactions à cet article    


  • ZenZoe ZenZoe 21 août 10:41

    Sur le fond je suis d’accord. Pas de grande carrière sans charisme, il ne suffit pas d’être beau ou talentueux, surtout si on veut faire du cinéma ou de la chanson. Delon était beau et charismatique (sur le talent, ça se discute), et il a magistralement su se servir de ses atouts, tant mieux pour lui, ça me fait une belle jambe. Jagger lui était moche mais charismatique et talentueux. Faithfull était délurée, belle comme un coeur mais s’est brûlé les ailes. Ça me fait deux belles jambes du coup.


    • Fergus Fergus 21 août 11:25

      Bonjour, ZenZoe

      Je partage votre opinion sur tous les points abordés dans ce commentaire.


    • ZenZoe ZenZoe 21 août 13:50

      @Bonjour Fergus
      Une autre paire de belle jambes alors ?
       smiley


    • Seth 21 août 14:00

      @ZenZoe

      On a compris ZenZoe, Delon vous faisait quelque chose. Alors soyons francs :

      Physiquement Jagger sortait totalement de l’ordinaire, avait un look de racaille, était sexy et provocateur.

      Delon en dépit de sa binette parfaite avait l’air d’un vendeur gaulliste de prêt à porter, était sans originalité, guère mystérieux et pas sexy du tout.

      Après reste la dimension du zgègue, ça a son importance, et là je pencherais nettement pour Jagger bien plus prometteur sur ce sujet et sans doute bien meilleur au déduit.


    • ZenZoe ZenZoe 21 août 15:53

      @Seth
      Non, Delon ne me faisait absolument rien, ni Jagger d’ailleurs, pas même quand j’étais jeune. Je préfèrais les hommes en chair et en os à des images, même des images de rêve !
       smiley
      Ceci dit, pour les avoir entendus de ci de là en interview, il m’a semblé que Jagger avait des choses intéressantes à dire sur différents sujets, alors que Delon ne savait parler que de lui, et bof bof... mais peut-être que dans l’intimité ils sont différents ?


    • Fergus Fergus 21 août 17:43

      @ ZenZoe

      Pareil pour moi en ce qui concerne les actrices, qu’elles se soient nommées Monroe, Bardot ou Schneider.

      « Delon ne savait parler que de lui, et bof bof »
      Sur ce point également, je partage votre avis.
      J’aurais donné 10 Delon pour un Noiret. smiley


    • Aristide Aristide 23 août 09:28

      @Fergus

      Quand ils parlent d’eux, cela nous évite d’avoir à subir tous ces discours entendus d’une gauchitude fréquente ou d’une droititude plutôt rare dans ce milieu...


    • mmbbb 25 août 08:53

      @ZenZoe « sur le talent ca se discute »

      C est vrai Delon etait tellement mediocre qu il fut choisi par Visconti


    • Gégène Gégène 21 août 11:05

      « Par exemple, Alain Carignon, qu’il faut avoir approcher »

      approché, putain, approché smiley


      • Gégène Gégène 21 août 11:13

        Sinon, pour les culturistes (avides de culture),
        « The Ballad of Lucy Jordan » est dans la BO de
        Thelma et Louise. rien que ça . . .


      • Fergus Fergus 21 août 11:29

        Bonjour, l’auteur

        Plutôt médiocre qu’« excellent », le film Cours privé ! 


        • Buzzcocks 21 août 11:30

          J’ai souvenir d’un concert qui se finit dans un bar... le groupe est à une table. Une nana arrive, elle a bien 30 ans de moins que le chanteur du groupe, Accessoirement, elle tient par la main ce qui semble son petit ami. Elle s’approche du chanteur, lache la main de son copain, et roule un gros palot au chanteur qui en profite pour lui glisser sa main dans la jupe.
          Et elle repart comme si de rien n’était avec son ami, main dans la main. L’artiste lui se remet à table boire sa bière comme si c’était normal.... 

          Je n’ai rien compris à la scène... et depuis je refuse de comprendre la pyschologie féminine.

          Lemmy de Motorhead se vantait aussi de limer une nana différente à chacun de ses concerts. Il avait le choix devant sa loge chaque soir. Et Lemmy, ce n’est pas physiquement Alain Delon.

          Bref, être une star, ça semble quand même donner le tournis à pas mal de gonzesses.


          • Jean 21 août 12:02

            lol et son film en pilote de Concorde .... ( je n’ai pas le titre mais cela doit être facile à trouver)


            • ETTORE ETTORE 21 août 12:32

              Mais il vas nous « l’exhumer » combien de fois encore, le rakoto fouisseur ?


              • Seth 21 août 13:32

                @ETTORE

                Seul chose positive dans ce machin : j’aime beaucoup la ballade de Lucy Jordan, la voix de Faithfull à la fois chaleureuse et froide, le texte concentré et clair et sa musique minimaliste limitée à la basse continue.

                C’est déjà pas mal parce que le blabla de rakoko, pfffft !

                Donc je m’abstiens de noter pas : je serais obligé de mettre 2 points ce qui est excessif en général.


              • ZenZoe ZenZoe 21 août 14:02

                @Seth
                Pareil.
                La voix de M Faithfull a beaucoup changé depuis ses débuts. Dans As tears go by, elle est bien plus claire. Il parait qu’une laryngite mal soignée l’a modifiée, la toxicomanie aussi j’imagine...


              • Seth 21 août 14:49

                @ZenZoe

                Elle a toujours eu une voix plutôt grave et voilée.

                Par la suite, la laryngite n’est sans doute pas une raison suffisante pour la voix cassée. La gnôle, la toxicomanie et la clope y sont peut être pour quelque chose. Mais n’empêche, le résultat est assez bluffant.

                Ceci dit Bonnie Tyler doit sa voix à de réels problèmes de nature médicale. Je connais quelqu’un dans ce cas dont la voix est carrément envoutante et suffit pour séduire.


              • Seth 21 août 14:13

                Dans quelques jours, il se pourrait que rakoko se sente obligé de nous sortir une nécrologie de David Lynch. smiley


                • Armelle Armelle 22 août 10:48

                  Finalement je trouve assez complaisantes les remarques faites aux articles de Rakoto (même si elles ne sont pas tjrs agréables à recevoir) à partir du moment où celui-ci n’intervient jamais dans les commentaires. ...Comme si ses propos, avis ou pensées seraient en aucun cas discutables...


                  • Aristide Aristide 23 août 09:34

                    J’ai revu avec plaisir « Le cercle rouge » de Melville avec Delon, Volonte, Montand, Perrier, Bourvil, ... 

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