Le crépuscule des pharaons
L’exposition qui se tient actuellement au Musée Jacquemart-André nous fait découvrir l’art égyptien à l’époque des dernières dynasties des pharaons.
Autrefois considérée d’un intérêt mineur au niveau artistique, cette période est maintenant réhabilitée. Les différentes influences dues aux invasions n’ont en rien altéré le génie des artistes égyptiens.
A partir de -1069 et jusqu’à -30 avant J-C, vont se succéder de nombreuses dynasties, avec diverses capitales. L’Egypte va connaître plusieurs invasions : Libyenne, Nubienne, Assyrienne, Perse, Grecque puis Romaine.
L’exposition nous permet de voir l’évolution de l’art égyptien suite à ces invasions. Par exemple, nous voyons une superbe statue de Bastet, la déesse-chatte, dont le culte se répand au cours de la XXIIe dynastie, dans la cité de Bubastis, d’où sont issus les pharaons de cette dynastie (-943 à -735 avant J-C). Le fondateur de cette dynastie, Chéchonq Ier, a conquis la Palestine à la mort de Salomon. D’autres statues sont typiques de l’art libyen : la personne est représentée assise à terre, les genoux relevés contre elle. Beaucoup de membres de l’élite égyptienne se faisaient faire des statues à leur effigie, destinées aux temples ; ils avaient pour cela l’autorisation du pharaon).
Nous pouvons remarquer les canons de la beauté selon les Kouchites (XXVe dynastie, -760 à -655 avant J-C) : les Nubiens conçoivent la beauté féminine avec un haut de torse étroit, des seins proéminents et des hanches saillantes, ce qui tranche avec le style « classique » égyptien.
L’occupation perse, qui dure de -525 à -404 avant J-C, puis de -342 à -735 avant J-C, est évoquée par la statue d’un pharaon perse, mais représenté comme un perse et non comme un égyptien. Le pharaon perse Cambyse est réputé pour avoir gouverné avec clémence et générosité.
Lors de la période saïte (plusieurs dynasties, dont la plus importante est celle qui va de -685 à -525 avant J-C), les artistes égyptiens vont beaucoup priser le bois. Une autre caractéristique est de faire des poses asymétriques aux statues d’humains. De cette époque, nous pouvons voir une superbe statue de Thot, le dieu-ibis protecteur des lettres, sous forme d’un ibis très réaliste. L’un des pharaons de la dynastie saïte, Psammétique Ier a repoussé l’invasion assyrienne et a favorisé l’implantation des Grecs dans le delta du Nil.
La dernière influence est celle des Grecs : on va vers plus de réalisme. On peut mentionner à ce propos la tête d’un homme âgé dite « tête verte », un des clous de l’exposition. Il faut savoir que le premier des lagides, Ptolémée Ier (-306 à -282 avant J-C), a restitué au clergé égyptien les statues et les biens des temples volés par les perses, et qu’il a commandé la rédaction d’une histoire des pharaons depuis le premier, Narmer.
La grande histoire des pharaons se termine avec Cléopâtre VII, dernière de la lignée ptolémaïque. Après elle, l’Egypte n’est plus qu’une province romaine.
Musée Jacquemart-André
158 bd Haussmann, Paris 8e
M° Miromesnil
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