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Le pochoir humaniste selon C215

Christian Guémy, alias l'artiste français de Streetart C215, métamorphose les villes du monde entier avec ses pochoirs, parce qu'il espère avec d'autres générer ce qu'il nomme une nouvelle période de Renaissance pour réconcilier l'homme et son univers urbain. Selon lui, les pochoiristes ont pour vocation de faire de la cité "un lieu qui soit propice à la vie humaine et que l’homme puisse se réapproprier", nous dit-il. 

Nous avons rencontré C215 pour deux interviews vidéos où il nous raconte son parcours atypique et sa vision du pochoir humaniste :

http://www.savoirchanger.org/spip.php?page=video_hd&id_article=93

Tandis que le plasticien Jacques Villeglé (également présent dans nos vidéos, en cliquant ici), que C215 admire, prenait sur les murs les affiches lacérées par les gens pour les faire entrer dans les musées, Christian Guémy de son côté fait de nos murs fissurés, poubelles, portes ou revers de panneaux des oeuvres exposées, laissant toute liberté d'interprétation au passant.

Il provoque des visions nouvelles qui touchent directement à nos émotions les plus fortes. Ses portraits en noir et blanc, parfois bombés de couleurs vives, renvoient des regards qui frappent le passant, souvent droits, plantés dans nos yeux, avec des expressions tour à tour graves, tristes ou amusées, mais toujours intensément vivantes.

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Certains visages se trouvent traversés par des lignes graphiques qui semblent à la fois le souligner et morceler, et suscitent presque des déchirures en celui qui les contemplent, comme une réunion soudaine d'humanités. C215 n'hésite pas à parler d'une démarche d'initiation mystique : que l'invisible devienne visible, c'est-à-dire ceux qu'on ne voient pas, les sans-abris, les tous petits, les laissés-pour-compte.

C215 privilégie en effet des portraits aux implications sociales et politique : un ouvrier, une mendiante assise, un vieillard cachant son visage entre ses mains, des femmes voilées... Ou il fait revivre un passé disparu comme avec un joueur d'harmonium. Il aime aussi jouer avec l'oeil des passants, cacher des chats dans un pan de mur, ou encore il offre la joie d'enfants souriants, un de ses sujets clefs étant sa propre fille.

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Si C215 nous touche tant, c'est parce qu'à mon sens, il pose ses pochoirs pour "faire d’une situation psychologique et sociale d’un adolescent assez précaire", "une force, et c’est ça l’art : savoir transformer", comme il nous le confie, et changer aussi tout ce qui semblait sans valeur en un "sujet digne d'attention".

Une oeuvre de partage, capable de rendre nos villes plus habitables et de nous rendre peut-être plus... humains.

Laureline Amanieux.


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1 réactions à cet article    


  • kitamissa kitamissa 6 janvier 2011 10:04

    chez nous on a déjà les taggueurs qui s’en chargent ,voyez les trains de banlieue qui passent « richement décorés » les murs défigurés,les graffitis à la gloire d’alquaida et tout un tas d’autres oeuvres artistiques glorifiées par Jack Lang ......


    ma grand’mère disait « le mur,c’est le cahier des crétins ! » !

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