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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Le problème de l’édition en Algérie

Le problème de l’édition en Algérie

L’édition est de nos jours facilitée par les moyens les plus sophistiqués dans le monde, mais, en Algérie, c’est un tout autre problème. L’édition se fait d’une façon plus ou moins archaïque et les auteurs éprouvent des difficultés innombrables pour se faire éditer à compte d’auteur, comme c’est le cas dans les autres pays, mais d’une acuité telle que l’on porte atteinte à l’esprit de la création littéraire.

Avec toute l’avancée technologique en matière d’impression et de diffusion, l’Algérie reste en deçà de la côte qu’on pourrait considérer comme normale pour l’édition de romans. En effet, plusieurs écrivains se voient confrontés à des difficultés monstres pour faire accepter leur livre ou roman à l’édition à compte d’éditeur. Ce système n’existe plus en Algérie. C’est celui à compte d’auteur qui prime chez le peu de maisons d’édition qui existent. Pour l’impression du plus petit roman ou livre, on vous réclame une participation de plus 80 000 dinars algériens et peut-être le double parfois.

Une politique du livre devrait être instaurée avant qu’il n’y ait une déperdition totale d’une somme colossale d’œuvres qui pourraient enrichir le patrimoine culturel algérien et universel et de découvrir des auteurs de talent parmi ces nouveaux écrivains. L’Etat devrait prendre en charge les nouveaux auteurs et leur permettre de pouvoir éditer leurs œuvres et ainsi contribuer à la renaissance de la culture multilingue dans notre pays. Pourquoi privons-nous un auteur de l’édition ? Pourquoi lui faire subir cette torture ? Ne savons-nous pas que la pire des tortures pour un écrivain, c’est d’écrire et de laisser son œuvre au fond d’un tiroir ? Le plus grand plaisir d’un auteur n’est-il pas d’écrire et son plus grand désir n’est-il pas d’être lu ? Alors, éditons tous les nouveaux auteurs et jetons-les en pâture aux lecteurs et c’est eux qui décideront que tel ou tel auteur est bon ou mauvais, bien que l’on sache qu’il n’y a pas de mauvais auteur, mais qu’il y a une mauvaise utilisation de la langue et de sa syntaxe.

Nous avons des exemples à l’étranger où des auteurs ont été refusés d’édition par des maisons dites traditionnelles qui font l’édition à compte d’éditeur, et quelques années après, le même auteur refusé par ces dernières, devenir prix Nobel de littérature. Nous devons suivre le pas des maisons d’édition on line à l’étranger qui font l’impression numérique de livres à la demande, ce qui annihilerait complètement les stocks ainsi que les pertes générées par les invendus. Cela donnerait peut-être et j’en suis sûr, un essor considérable à l’édition et permettrait au livre d’avoir sa place à moindre prix sur les étalages de nos librairies et donnerait un plus à nos jeunes pour l’amour de la lecture et leur permettre aussi de participer à l’éclosion d’une nouvelle littérature multilingue dans tous les domaines qu’ils soient scientifiques ou culturels ou de loisirs. Nous gaspillons des milliards pour ramener des chanteurs étrangers. Pourquoi ne pas utiliser nos chanteurs locaux et dépenser le surplus dans l’édition de livres et romans et faire en sorte que renaisse une certaine vie culturelle au sens propre et étymologique du terme. Nous avons une pépinière de jeunes écrivains qui ne demandent qu’à être lus. Nous avons des poètes qui ne désirent qu’à être entendus. Le jeune Algérien ne demande qu’une chose c’est qu’on lui lâche un peu les rennes dans ce domaine et qu’on le laisse créer, c’est son désir le plus cher.

Nous savons pertinemment que l’édition est un domaine qui est monopolisé par certains et qu’y entrer devient, par la force de l’actualité en présence, un parcours du combattant pour tout nouvel écrivain. Je parlerais seulement de la ville de Chlef où j’ai constaté moi-même une multitude de jeunes et moins jeunes, tous de nouveaux auteurs, faire des emprunts pour pouvoir éditer leurs œuvres à compte d’auteur car ils n’ont pas pu sortir des méandres du labyrinthe de l’édition. Je citerais parmi eux le Dr Medjdoub Ali, M. Boudia Mohamed (qui a pu éditer ses romans par internet à l’étranger), M. Ghriss Mohamed, Mlle Bouchakor Izdihar, M. Boudjelthia Abdelkader (poète), M. Boudali (poète), M. Kadourli Ahmed, M. Ait Ouyahia, le Dr Benkhaled Ahmed et bien d’autres encore qui m’excuseront si je n’ai pas cité leurs noms.

Pour donner un nouvel élan à la culture en Algérie et en particulier dans notre ville, les autorités devraient créer un Café Littéraire où pourraient se rencontrer et échanger leurs idées tous les auteurs et intellectuels de la région afin que prenne place la culture dans l’espace social de la ville de Chlef. Ces nouveaux auteurs se sentent marginalisés et laissés pour compte et cela détruit leur potentiel de création et de recherche dans le domaine culturel. Aucune aide n’est apportée par les services de la culture dans ce domaine. Les différentes dépenses se cantonnent surtout dans la couverture de soirées musicales ou autres, un point c’est tout. La culture ne peut être cloisonnée à la chanson du Raï, mais bien au contraire peut englober les différentes facettes d’une culture saine et bénéfique pour nos élèves et étudiants et qui pourrait leur donner le goût de la lecture et l’appréciation de la bonne culture, ainsi que le goût de la création littéraire.


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4 réactions à cet article    


  • HELIOS HELIOS 6 mars 2008 14:31

    Donner des sous a qui ?

    réponses ministerielles :

    Bouteflika (pdt)... pour quoi faire...
    Belaiz (justice)... pour me donner un peu plus de travail, avec tous ces délinquant qui vont ecrire n’importe quoi...
    Zerhouni (interieur)... à des reac, en plus...
    Khelil (mines)... moi j’ai des sous, mais je les garde pour moi...
    Toumi (culture)... en tant que femme, je ne peux pas financer des hommes...euh ; pardon,... j’ai pas de sous !
    BenBouzid (educ nationale)... Rien a foutre, ils ne vont plus a l’école...
    Moussauoi (enseig, sup)... piusqu’on vous dit qu’ils ne vont plus a l"école...
     

    Djoudi... (finance) J’ai déjà pas assez de sous pour remplir les poches de ceux que j’aide, alors les autres.... tiens, un conseil, demandez a l’Union Européenne, ils ont plein de sous, et puis... il y a MEDA...

     

    ... et je peux vous en citer plein d’autres, si vous le désirez !

     

     

     


    • Le Petit Fennec 6 mars 2008 17:40

       réponse à hélios :

       Je ne sais pas si c’est du rap ou autre mode de chanson mais certainement qu’il véhicule des vérités concernant les agissements de certains dirigeants vis-à-vis de toute chose ou de toute création n’étant pas la leur. Vous décrivez par bribes ce que tout le monde ressent et ne peut extérioriser en Algérie. Il existe un malaise comme au temps de la guerre froide ou des années de plomb. Merci quand même pour votre commentaire.


    • HELIOS HELIOS 6 mars 2008 19:15

      merci, merci, hélas, on ne peut pas mettre de musique sur le forum !

      Pour le reste du commentaire, je pense que, vu d’ici, il n’y a que l’humour pour répondre a votre appel... et la mobilisation de l’ensemble des ecrivains et assimilés.

      L’Algerie se trouve sur une frontière avec les envies d’un des cotés et les obligations de l’autre. pour l’instant, la culture ne fait pas partie des priorités et la classe politique a d’autres chats à fouetter, dont l’approvisionnement des comptes au... Lichenstein !


    • Le Petit Fennec 6 mars 2008 21:54

       Effectiviement nos dirigeants ont d’autres chats à fouetter et qu’introduire une démarche auprès d’eux pour rehausser la culture dans le pays n’est presque pas de leur ressort. On ne peut ni éditer en Algerie (si l’on n’est pas introduit) à compte d’éditeur, ni à l’étranger car on ne peut faire de transfert d’argent du moment que le dinar n’est convertible et qu’il nous est impossible de nous aligner sur l’euro qui coûte dix fois plus que le dinar. Les écrivains sont dans l’expectative et ne peuvent en aucune manière faire quoi que ce soit pour améliorer leur situation de laissés pour compte. Surtout pour ce qui est des écrivains francophones, c’est une toute une autre histoire. S’ils élèvent un peu plus la voix, on les traiterait de je ne sais de quel qualificatif qui les diaboliserait aux yeux de la société algérienne à laquelle on a appris à bien taper des mains même dans le cas de sa propre condamnation.

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