« Le roi nu » de Evguéni Schwartz

Cochon de roi qui voulait donner sa fille en mariage au souverain du comté voisin, alors que celle-ci avait les yeux de Chimène pour un porcher dont l’âme valait bien celle d’un prince charmant !
Découverte passionnante d’un auteur russe, Evguéni Schwartz qui, ayant louvoyé entre le fascisme d’Hitler et le despotisme de Staline, a su adapter sa créativité en opposition à toute dictature en travestissant son talent selon les codes imaginaires d’un fabuliste !
S’inspirant de trois contes d’Andersen, "Le Porcher", "La princesse sur un pois" et "Les habits neufs de l’empereur", le dramaturge développa un surréalisme décalé, obligeant le spectateur adulte à renouer avec la jubilation enfantine afin de savourer l’irréelle vraisemblance.
Laurent Pelly, souhaitant mettre en scène un spectacle gai et enlevé s’appuyant sur les vertus humaines tout autant que sur leur dérives, a senti la nécessité d’une nouvelle traduction de "La princesse et le porcher" confiée ainsi à André Markowicz qui signe cet iconoclaste Roi nu dans la démesure hilarante du verbe fallacieux.
Entourés d’une troupe entraînée à l’interprétation fougueuse tournant comme une mécanique de pur-sang, la princesse (Audrey Fleurot) et le roi honni (Eddy Letexier) vont s’adonner à une partie de cache-mensonge dont l’ultime et suprême ruse sera de faire apparaître le monarque nu tel un ver peu reluisant, paradant néanmoins dans un tissu invisible aux yeux de tous, y compris de lui-même.
Comme dans un hommage à Charlie Chaplin, la satire sociale et politique aura pris des airs de conte pour enfants, où Henri et Henriette pourront savourer leur bonheur nuptial en un happy-end fort réjouissant.
Photo : Guy Delahaye
LE ROI NU *** de Evguéni Schwartz - mise en scène : Laurent Pelly - Théâtre de l’Athénée -
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON