« Le Scaphandre et le Papillon » : un film-papillon ou un film-sarcophage ?
Comme on le sait, Julian Schnabel, plasticien baroque de dimension internationale mixant Dali + Orson Welles, a reçu le prix de la mise en scène à Cannes pour son film Le Scaphandre et le Papillon, nous racontant l’histoire vraie, celle d’un journaliste (Jean-Do Bauby, rédac’chef du magazine Elle), victime du locked-in-syndrome le laissant incapable de bouger, et qui s’attelle alors à l’écriture d’un roman dicté uniquement par clignement de paupières, seules choses à obéir chez lui avec sa mémoire et son imagination. De Schnabel, auparavant, j’avais beaucoup aimé ses deux biopics précédents s’intéressant aux destins (également) brisés du peintre-météore Basquiat et du poète homosexuel maudit Reinaldo Arenas (Avant la nuit). Ici, avec son dernier, se la jouant séquence émotion... quand tu nous tiens, franchement j’ai du mal. Pourtant, il y a de bonnes idées (certes hyper attendues) telles une caméra subjective pour dérouler, en voix off, un récit introspectif fort et des cadrages figés, rigides, pour nous faire ressentir, de l’intérieur, sa paralysie-prison. Mais le cinéaste ne tient pas longtemps ce pari osé de filmage insolite qui, maintenu tout au long de son long métrage, aurait pu donner à son film-témoignage le charme " inédit " de la caméra-vérité et la légèreté du cinéma expérimental - à sensations, tel une esquisse. Trop vite, hélas, son film(é)-tous azimuts se veut tableau bien fait, bien pensé (moralisant), et s’embourbe in fine à trop vouloir en dire.
Bon sang, profitant de
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