Le Serment de BHL

Il ne nous laissera donc jamais tranquille. L’insupportable « philosophe », plus proche de JM Messier que de Diogène, revient à la charge ; la chemise blanche toujours ouverte et l’ego toujours aussi gonflé. Cette fois c’est un long métrage qu’il nous jette au visage, à grand renfort d’un tintamarre médiatique auquel nous sommes désormais habitué. En dépit de sa profonde impopularité auprès du public un tant soit peu éclairé et de l’exposition de ses nombreux mensonges et manipulations par, entre autres, le monde diplomatique, M. Café de Flore est omniprésent dans les médias. Depuis son bloc-notes du point –qu’il doit surement a la vente de l’entreprise familiale au patron du journal, et dans lequel il se livre a son sport favori , la course au point Godwin- jusqu’aux émissions de télévision, dans lesquels seuls Zemmour et Taddéi se risquent a le bousculer. Ce n’est pas la première fois qu’il s’essaye a la réalisation : on lui doit l’inénarrable Le Jour et La nuit, unanimement sacré pire navet jamais sorti en France. Que nous dit bhl dans sa nouvelle déjection audiovisuelle ? Que lui, bhl, a orchestré une noble et belle révolution contre un abominable dictateur. Bien sûr, les troupes de Khadafi mangeaient des bébés rotis au petit déjeuners, pendant que les rebelles, par humanisme, envisageaient d’abord de se battre au pistolet a eau. Affirmer autre chose, comme mentionner que les bombes de l’OTAN ont tué des civils, relève de la théorie du complot. D’après Taddei, qui a, eu le courage -il faut le saluer- de visionner ce « film » en entier, bhl y est présent sur 75% des plans. Il s’agit donc d’une énième manifestation d’un ego hors de proportion ; il s’y présente en penseur, homme de terrain, stratège, chef de guerre, et accessoirement ministre des affaires étrangères … Alain qui ? Soyons juste, au moins bhl a-t-il affirmé que « l’objectivité n’était pas l’objet du documentaire ».

Le grotesque qui émane du personnage nous ferait volontiers rire, si les conséquences de ses actions n’étaient pas aussi graves. BHL est-il allé en Lybie récemment ? A-t-il vu le chaos que son intervention militaire y a semé, et qui se propage maintenant au Mali. Lui, si prompt à fustiger l’Islam n’est pas dérangé outre mesure d’appuyer des éléments d’Al Qaida, en Lybie comme en Syrie. Car oui, notre intellectuel national a aussi hâte de bombarder Damas, comme un gosse trop gâté réclamerait un nouveau jouet. Bhl devrait y aller, en Syrie. Il verrait que loin de la révolte populaire qu’il s’égosille à porter aux nues, il s’agit majoritairement d’affrontements entre bandes armées et l’armée du régime. Bien sûr, de nombreux syriens aspirent à la démocratie. Mais certaines minorités – chrétiennes et alaouites – soutiennent le régime car ils ont peur pour leur survie en cas de chute d’Assad, étant donné qu’une composante de la rébellion est constituée de sunnites Islamistes (salafistes) armés et épaulés par ces belles démocraties que sont l’Arabie Saoudite et le Qatar.

Une plume de plomb

BHL se caractérise par son style, ampoulé, grandiloquent et indigeste. Le style bhl aime se parer de points d’exclamations, sauter des lignes tous les deux mots, et utiliser des termes neutres tels que « nauséabond » ou « salopards ». On notera aussi un usage compulsif du « moi » et du « je ». Entre autres faits d’armes, Il confond taddei avec un joueur de foot et cite un philosophe qui n’a jamais existé. A l’oral, ajoutez à cela des grands gestes, comme si il chassait les mouches attirés par son fumet. Bref, le lyrisme qui sonne faux est la marque de fabrique de celui qui s’imaginerait bien en nouveau Malraux. Mais Malraux dans sa poche avait un bouquin et un opinel, lui n’a qu’un peigne et sa carte de crédit.

Chut !

Si vous n’êtes pas d’accord avec le prince de St germain des prés, c’est que vous êtes un « nazillon »( En 1990, il accusait Kusturica d’etre un fasciste, ce a quoi le génial réalisateur a répondu avec humour), « un salopard », et si vous osez vous en défendre, alors c’est que vous êtes un enragé antisémite. Car on en est la, chez les défenseurs acharnés de l’Etat d’Israël, les premier a fustiger le terrorisme palestinien sont des adeptes du terrorisme intellectuel. Quand Hessel apporta son soutien au boycott d’Israël, le bureau de vigilance contre l’antisémitisme porta plainte pour « incitation a la haine et à la violence » ; désormais, si vous vous élevez contre la colonisation de la cisjordanie, c’est l’accusation d’ »apologie de crimes contre l’humanité » qui vous pend au nez. Oui, les ardents sionistes sont allé trop loin dans la défense systématique et aveugle de leur état chéri, crachant au passage au visage des nombreux juifs français qui aspirent à la paix, ou s’en fichent simplement, et qui ne se reconnaissent pas dans les harangues des Taguieff, Finkielkraut et autre Cuckierman qui ne produisent d’autre effet que de mettre de l’huile sur le feu. Car quand cukierman, ex-président du crif, affirmait sans sourciller que 95% des juifs français soutenait « plomb durci », il perpétuait le mythe antisémite d’unicité du peuple juif. BHL, ou le droit-de-l’hommiste à géométrie variable, dépeint les serbes en bouchers devant l’éternel mais a soutenu plomb durci, ne s’offusque pas de apartheid de l’eau, du mur de séparation, de humiliation quotidienne des checkpoints. Il vole au secours du Darfour mais jamais ne condamne les violences dont sont victimes les palestiniens d’Hebron et d’ailleurs, caillassés, insulté et parfois tués par les colons. Hypocrisie ? Mais non enfin ! BHL, BHL (au dessus c’est l’soleil) ! Mais quand pourrons nous tirer la chasse ?