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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Les Bronzés 3 : chronique d’un record désiré

Les Bronzés 3 : chronique d’un record désiré

35 M€ de budget, c’est sûr, il va falloir en faire, des entrées !
950 copies minimum dès demain mercredi (01/02/2006) dans les salles françaises, c’est évident, il va falloir les remplir.
Alors, quand en plus, le film est le 3e d’une lignée qui se veut "cultissime", c’est obligatoire, il doit être bon, pour ne pas se faire manger par le bouche à oreille.

Mais le battage est bon. Les images diffusées sont marrantes et les anecdotes rapportées par les comédiens eux-mêmes sont anonciatrices d’un film auquel les exploitants peuvent croire.
Il vaut mieux, car :

Christian Fechner, qui a conquis de haute lutte le droit de produire le film, a dit :
- "A 6 millions d’entrées, c’est un bide !"

L’homme fort de Warner, Francis Boespflug, qui distribue le film :
- "L’année s’est terminée sur le succès attendu d’Harry Potter [...,] plus 3,1 millions de spectateurs ont vu en première semaine ce film. C’est un record que nous allons, j’en suis sûr, battre [...] maintenant avec Les Bronzés 3".

Donc, en étant optimiste et en ouvrant les paris, on peut parier que :
- On ne devrait pas être loin des 3 685 097 tickets émis par Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, lors de la semaine de sa sortie, du 30/01 au 05/02 2002.
- Le film devrait approcher des 9 millions d’entrées, a minima (il pourrait tendre vers les 12/14 millions de tickets s’il est très bon), score assez proche du premier volet des aventures d’Astérix et Obélix sur le grand écran (Astérix et Obelix contre César - sorti le 03/02/1999 - 8 944 457 entrées), score attendu pour un film qui a coûté 41M€ à l’époque (Les Bronzés 3 jouit d’un budget de 35M€).


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12 réactions à cet article    


  • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 31 janvier 2006 14:07

    Waouh ! Le cinéma vu sous cet angle, ça fait rêver !

    Je ne vous en veut pas, mais le texte résume le cinéma récent et la sortie d’un Bronzés 3 à la simple volonté de faire un carton en salles (alors que les deux premiers opus, devenus cultes, n’avaient décroché qu’un succès relatif en salles). L’art qui ne se résume qu’à des questions de rentabilités, ça fait peur...


    • Xin (---.---.41.103) 31 janvier 2006 14:35

      Et la culture dans tout çà ? Il est regréttable de voir cet article et ce film rangés dans la rubrique culture.


      • Mathieu (---.---.212.160) 31 janvier 2006 14:43

        Il est intéresant de remarquer qu’on parle déjà du futur succès de ce film sans se poser la question de savoir si le film est bon ou pas. La qualité d’un film ne s’établi ni en fonction du nombre d’entrées ni de la qualité de la bande annonce ni des interviews. Enfin, c’est comme ça que je vois le cinéma, mais j’ai bien conscience que mon point de vue est quelque peu désuet


        • stef (---.---.141.23) 31 janvier 2006 15:58

          Bof...Du cinéma jetable. Comme la musique d’ailleurs, il faut que se soit rentable alors la culture vous pensez bien... Au prix où sont les places à l’heure actuelle, il y a tout intérêt à cibler ce que l’on veut aller voir.


          • didier1 (---.---.98.92) 31 janvier 2006 22:30

            Monsieur

            Lorsque vous écrivez « qu’il peut faire dans les 12 - 14 millions s’il est très bon », vous sous - entendez qu’il existe un lien entre l’approche qualitative et quantitative. « Les visiteurs » ont fait treize millions d’entrées, et c’est un film médiocre. Pour preuve, quel critique voudrait écrire un ouvrage sur ces images mouvantes ? Au mieux écrirait - il trois feuillets... Pensez - vous que dans les universités, les étudiants cinéphiles se battent pour rédiger des analyses du « Grand Bleu » de Besson ?

            A l’inverse, « Citizen Kane » ou « Lola Montès » ont été des échecs commerciaux retentissants, comme tant d’autres chefs - d’oeuvres cinématographiques ( une monographie d’Orson Wells de deux milles pages vient d’aileurs d’être éditée).

            Le public n’écrira jamais l’histoire du septième art, même s’il se déplace en masse. Fort heureusement.


            • Alain Robert (---.---.195.242) 1er février 2006 00:58

              Monsieur, l’auteur de l’article que je suis se permettra de vous répondre que le Grand Bleu a beaucoup plus « fait » l’histoire du cinéma que quantités d’autres films plus « qualitatifs » (pour reprendre votre terme) pour une quantité énorme de cinéphiles dont je suis. Votre point de vue semble affreusement élitiste et si effectivement « Citizen Kane » est le plus grand film de tous les temps, il n’a été vu par une certaine catégorie de spectateurs jouissant d’une culture supérieure à la moyenne. Lorsque j’écris : « qu’il peut faire dans les 12 - 14 millions s’il est très bon », je sous-entends qu’« Astérix et Obélix : Mission Cléopatre » était très bon et qu’il n’aurait point eu autant de spectateurs s’il avait été ne serait-ce qu’un chouïa moins bon. C’est donc la même chose pour « Les Bronzés 3 ».


              • obiwan (---.---.21.25) 1er février 2006 05:28

                Mouais, on ne va pas ressortir le vieux débat du grand bleu, au secours.

                Par contre ce que l’auteur explique très bien ici, c’est ce qui régit notre merveilleux monde : le retour sur investissement.

                Le reste, que le film soit bon ou mauvais, tout le monde s’en tape ! 950 copies France c’est digne d’une daube hollywoodienne, difficile de passer à côté ! Quant au bourrage de crâne médiatique et aux extraits diffusés, c’est bon, ils m’ont dégouté d’aller le voir. Trop c’est trop...

                Il s’agit tout simplement de vendre un produit de grande distribution, au même titre que peuvent l’être des paquets de lessive. Ni plus, ni moins.

                Le cinéma dans tout ça....


                • didier1 (---.---.98.92) 2 février 2006 00:06

                  Monsieur

                  L’ « affreusement élitiste » de votre commentaire est révélateur de votre conception du cinéma, qui est malheureusement extrêmement répandue. Il ne s’agit pas d’élitisme, mais de développer le « goût de la beauté », pour reprendre le titre d’un ouvrage de Rohmer. Pensez - vous qu’une éducation à l’art cinématographique soit élitiste ( elle se faisait à la télévision par des émissions destinées aux lycéens, avec François Truffaut...) ? Pensez - vous que l’on puisse se forger un jugement sans culture, sans avoir vu, lu, admiré, les plus grandes oeuvres ? Il en est de même pour tous les arts, et le cinéma ne doit pas faire exception à cette règle, à moins de le considérer uniquement comme un produit de consommation courante. Il ne s’agit pas de ne voir que ces grandes oeuvres, bien entendu, mais de savoir séparer le grain de l’ivraie. Ce que je déplore, c’est cette absence d’éducation artistique, couplée à cette médiatisation à outrance ( le budget communication a été multiplié par sept en dix ans ) qui tente d’écraser toutes voix discordantes ( je rappelle que Luc Besson réclame 50 000 euros de dommages et intérêts pour un critique indélicat ). Je conseille d’ailleurs à tous nos lecteurs le petit livre « L’économie du cinéma » des « cahiers du cinéma » pour parfaire leur connaissance du nerf de la guerre cinématographique, dominée fort logiquement par les distributeurs, et plus particulièrement les multiplex ( la moitié des entrées en France ). A moins que ce ne soit élitiste de s’informer ailleurs que dans les magazines « Première » ou « Studio » ?


                  • Niala01 (---.---.121.44) 2 février 2006 13:10

                    Réserver le cinéma à ceux qui ont une culture ? On peut se forger un jugement sans culture, grossière erreur de croire le contraire. J’en arrêterai là avec la polémique. Lire de grandes oeuvres n’impliquent pas que l’on va les aimer. Le cinéma est aussi et surtout un art « POPULAIRE » et comprenez que Mizogushi, Visconti ou Tarkovski ne peuvent pas être ni aimé ni compris par tous.


                    • didier1 (---.---.98.92) 2 février 2006 21:11

                      Monsieur

                      Pour clore ce débat, il ne s’agit aucunement de réserver le cinéma à ceux qui aurait une culture. Le cinéma est le plus grand art populaire, c’est donc le meilleur vecteur pour l’éducation artistique. Vous pouvez ne pas apprécier « La règle du jeu », mais vous devez l’avoir vu. Le parallèle peut - être fait avec la littérature. Peut - on avoir un jugement étayé et éclairé sur des écrivains sans avoir développé ses sens aux contacts des plus grands ? Ou alors pensez - vous qu’il s’agisse d’un caractère inné, et dans ce cas, réserver à quelques élus.


                      • Alain ROBERT - Niala01 (---.---.217.216) 2 février 2006 23:12

                        Pourquoi clore ce débat interessant ? Même si je ne pense pas que cela soit un caractère inné, je ne pense pas non plus qu’il soit nécessaire d’avoir été mis en « contact » avec les plus grands pour avoir un jugement éclairé sur certains écrivains ou certains films.

                        C’est un peu comme dire que les seuls bons jeux sont les jeux éducatifs, car formateurs. Et peut-on penser au plaisir ? Ne peut-on pas dire qu’un film est bon juste parce qu’il a fait rire ? Est-ce que le fait d’avoir vu ce film ne permettrait pas d’avoir un jugement un peu plus éclairé sur un autre film ? Ne peut-on pas simplement dire que l’on a aimé ou pas aimé un film sans avoir à justifier le comment du pourquoi ? Doit-on toujours réfléchir à tout et ne prendre du plaisir qu’en analysant les choses ? c’est peut-être un peu le contraire qui devrait se passer, le cinéma s’adressant à tout un chacun. Education, éduquer, apprendre, ce n’est pas parce que le cinéma est un « vecteur » populaire qu’il doit ne servir qu’ à l’éducation artistique ou à une autre éducation d’ailleurs. Mais je crois finalement que nous ne pouvons pas être sur la même longueur d’onde, car si je comprends parfaitement ce que vous voulez dire, je ne peux me résoudre à restreindre à ce point le rôle du cinéma.


                      • didier (---.---.98.92) 15 février 2006 12:01

                        Monsieur

                        Je ne restreins pas le cinéma à ce rôle - un de mes derniers DVD acheté fut d’ailleurs « Les clés de bagnole », avec « Sonatine »- . C’est avant tout un spectacle, qui n’est pas forcément spectaculaire. Mais les forces en présence sont disproportionnées. Connaissez - vous une chaîne de télévision diffusant une émission sur le cinéma autre que promotionnelle - voir à ce titre les émissions ou papiers sur les bronzés 3 - ? Vous savez très bien qu’elles coproduisent à hauteur d’un tiers le cinéma français, ce qui n’est pas pour hausser le niveau de la création artistique. Non, la critique télévisuelle n’existe plus.

                        Savez - vous que les producteurs aimeraient que les critiques ne puissent se faire qu’une semaine après la sortie du film, afin de remplir tranquillement le tiroir - caisse ? Quels contre - pouvoirs au matraquage publicitaire qui n’est en rien proportionnel à la qualité du film - budget multiplié par 7 en dix ans - ? « Tuer le public », c’est à dire faire en sorte qu’il n’ait aucun goût pour la beauté, pour paraphraser Rohmer, ne sert - il pas l’industrie du cinéma, qui peut alors déverser « sa soupe » ?

                        Lorsque deux films sortent simultanément sur presque un millier d’écran, alors qu’il n’y en a que 5000 en France, est - ce normal, considérant que tant d’autres ont un mal fou à être distribués ? Lorsque les références cinématographiques d’un adolescent se limitent au « Boulet », « Américan pie » et j’en passe - je dis bien se limitent -, c’est un jeune « prêt » à tout ingurgiter en masse, sans dinstinction, qui sert à merveille l’industrie cinématographique, et les usines Multiplexiques.

                        Lorsque les critiques eux - mêmes déversent des quatre étoiles à la pelle, mettant ainsi au même niveau « Saraband » ou « Le nouveau monde » et une quantité d’autres films, et que d’autres films lamentables sont considérés avec indulgence - surtout ne blessons personne -, je me dis que cette lutte pour un « art populaire » de qualité est plus que jamais nécessaire, si l’on ne veut pas, qu’à son tour, le cinéma fabrique uniquement de l’oubli.

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