Les Chtis... l’enfer du Nord
Bon, je sais, j’arrive après la bataille...
Tous les records sont battus depuis longtemps. La semaine dernière, il n’y avait plus que 60 000 pelés dans les salles pour voir ce film. Tout ce que je peux dire maintenant n’aura plus aucune importance pour personne. De toute façon, ça n’en aurait pas eu plus il y a trois mois... m’enfin ! Mais bon, j’ai envie de le dire. Et ici au moins je suis sûr de trouver des contradicteurs avec qui discuter le bout de gras...
Alors je me lance... Voilà... Je ne suis pas allé voir Bienvenue chez les Ch’tis en salle. Non... Je pourrais dire que je l’ai vu dans l’avion, j’ai des copains qui sont arrivés la semaine dernière et qui l’ont vu là... Mais ça en serait pas vrai... Je ne veux pas dire de mensonges sur Agoravox, ça ne se fait pas... Non en fait c’est un ami qui m’a prêté son DD externe sur lequel il l’avait piraté... J’avais pas trop envie d’aller au ciné ces derniers temps et je me dis que mes 13 euros ne manqueront pas trop à Dany Boon...
Donc je me mets devant mon écran pour voir le phénomène qui a détrôné Titanic. J’avais au fond de moi le souvenir de la première fois que j’avais vu Les Visiteurs : film presque confidentiel avant son lancement, dont personne ne parlait encore, et qui m’avait fait hurler de rire la première fois que je l’avais vu... Et les fois suivantes aussi d’ailleurs... Alors me voici prêt à revivre ces moments délicieux.
Un quart d’heure se passe... Rien... Peut-être que ça va démarrer doucement, faut se chauffer...
Une demi-heure... Toujours pas le moindre sourire... Ce n’est pas normal... Peut-être que j’ai mal digéré quelque chose. Ma femme me jette un regard en coin... Elle a souri... Mais ça l’inquiète de ne pas m’entendre...
Je commence à me poser des questions... Pourquoi ça ne marche pas. ? Voyons...
Le scénario ? Indigent ? Oui c’est sans doute le mot. Il ne se passe rien... Ou du moins rien d’inattendu... Rien ne surprend... Tout est téléphoné, on sait à l’avance ce qui va se passer dans les 5 minutes qui suivent...
Les dialogues ? Quels dialogues ? Il n’y a pas vraiment de dialogues... Le texte n’est ni du ch’ti ni du français... C’est un mélange des deux... De toute façon, il n’y a pas de texte... Quelques phrases courtes, des onomatopées...
Les ressorts comiques... Mon Dieu, où sont Astérix et Cléopâtre ou Les Bronzés font du ski (pourtant ce sont bien aussi des films populaires franchouillards et sans prétention comme les critiques baptisent ce genre cinématographique...) Que des gags éculés, prévisibles, grossiers.
Les acteurs... Peuchère !!! Mais qu’est allé faire ce pauvre Galabru dans cette galère ? Pathétique dans sa mauvaise imitation du Papé de Manon des sources. N’est pas Montand qui veut... Line Renaud ? Le ch’ti, c’est déjà pas bien harmonieux, mais alors avec l’accent parisien derrière... Waow... ça décoiffe... Dany Boon... On le savait en compétition avec Dubosc et Bigard... Là, il a battu tout le monde à plates coutures... Même Bigard, c’est pas peu dire... Dubosc au moins il a eu Camping dans sa carrière... Les "braves ch’ti gars du Nord" ? Be, ils ont fait ce qu’ils ont pu... Apparemment il aurait pas fallu en demander plus...
Les bons sentiments ? ça vous fait rire vous les bons sentiments ? Pas moi... Ou alors on fait Titanic et le héros meurt à la fin pour laisser à sa dulcinée l’usage de l’épave sur laquelle elle arrive à survivre... ça c’est du bon sentiment !!! Mais ce pauvre couillon de Boon tapant sur son carillon en pleurnichant et en balançant une banderole débile... ça doit être le seul truc qui m’ait fait rire dans ce film... Quand je dis rire, c’était "rire de" pas "rire avec".
La "lutte contre les clichés éculés sur les gens du Nord"... Wouarf... Jamais je n’ai vu rassemblé en aussi peu de temps autant de clichés "Les gens du Nord sont naturellement gentils", "ils s’entraident et ne laissent pas tomber quelqu’un dans le besoin", "Ils sont accueillants et le temps à Lille est aussi beau qu’ailleurs"... Putain c’est quoi ces conneries ? Il y a autant de cons dans le Nord que dans n’importe quelle région de France, autant d’exploiteurs et de filous, autant d’imbéciles naïfs et de brutes. L’architecture des villes n’est ni plus ni moins belle que celle de Brest ou de Lyon... Quant au soleil... C’est pas parce qu’il fait autant de soleil qu’à Paris qu’on a envie d’aller s’y faire bronzer bon Dieu...
Bon, tout ça, ce sont des petites piques pour rire. Le film est nul c’est vrai, mais je ne me serais certainement pas fendu de cette petite chronique s’il n’avait pas fait une carrière aussi incompréhensiblement foudroyante...
Ce qui m’a vraiment gêné en fait, c’est l’apologie de l’alcoolisme ordinaire... Que ça soit habillé d’un vague vernis humoristique ne change rien au fait que le moment où Boon et Merad sont le plus valorisés est celui où ils sont tellement ivres qu’ils en arrivent à provoquer un accident... Dans un film politiquement correct où on n’aperçoit pas la queue d’une cigarette, c’est vraiment à gerber... et rien que pour ça ça mérite un zéro pointé et le conseil, sans doute inutile j’en conviens car un peu tardif, d’aller ramasser des champignons plutôt que de dilapider vos euros là-dedans...
adioucha à tots...
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