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Les femmes, oubliées de la Révolution Française ?

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Les Tricoteuses

Lorsque la Révolution éclate en 1789, la France se retrouve socialement et politiquement bouleversée. Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, abolition des privilèges, et par conséquent chute de l’Ancien Régime, les choses ne seront désormais plus comme avant. En apparence, tous les êtres humains sont égaux et bénéficient des mêmes droits.

Or, les femmes vont se retrouver exclues de ce qui aurait pourtant pu les extirper de leur monde domestique, auquel elles sont confinées depuis des siècles. On ne leur octroie aucune possibilité d’exercer des fonctions officielles, elles n’obtiennent pas le droit de vote ni celui d’avoir un poids, par voix délibérative, dans les décisions des assemblées.

Pourtant, durant toute la période révolutionnaire et particulièrement à ses débuts, elles sont omniprésentes et participent à tous les grands événements, les initiant même parfois, comme cette fameuse journée du 5 octobre 1789, où elles se rendent à Versailles réclamer du pain à Louis XVI. Faisant pour la toute première fois l’expérience de la citoyenneté, elles sont politisées, pas forcément pour elles-mêmes mais pour le bien-être de toute la société, créant même des clubs où elles exposent des opinions cohérentes et font des propositions intelligentes. Certaines expriment même des idées féministes visant à améliorer leur statut, comme Olympe de Gouges et sa célèbre Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne.

Ce que l’on se demande alors, c’est pourquoi et comment elles prennent part avec autant de conviction à la Révolution ? Et comment réagissent-elles concrètement face à leur non reconnaissance civile et politique ?

Avant de répondre à cette question, il est essentiel tout d’abord d’éclaircir ce que l’on entend par le terme de « femmes ». En effet, cette notion renvoie à une multitude de définitions, tout simplement parce que la France, à cette époque, est composée de plusieurs catégories sociales et que mettre toutes les femmes dans une même mouvance, les considérer comme un seul groupe uni, est une erreur à ne pas commettre.

La diversité féminine à la veille de la Révolution Française

En 1789, juste avant la Révolution, la France de l’Ancien Régime est composée des trois fameux ordres : la noblesse, le clergé et le tiers-état. Autant dire une diversité de visions, de statuts, de modes de vie, par rapport auxquels les femmes, bien sûr, se situent et se définissent.

Commençons par la haute aristocratie, celle de la Cour. En son sein règne la dictature de l’apparence et une certaine frivolité. En effet, dès son plus jeune âge, la petite fille, dont la mère s’occupe peu, doit apprendre à se tenir en société, selon des règles très strictes et codifiées, répondant à ce que l’on appelle l’étiquette. L’enfant n’existe pas puisqu’elle doit se comporter comme une adulte, avoir la même façon de marcher, danser, saluer et sourire. Cela est même poussé jusqu’à l’apparence physique : maquillée et poudrée, sa tenue vestimentaire est aussi en tous points comparable à celle d’une femme.

Une fois la petite enfance passée, la fillette est envoyée dans un couvent où elle reçoit une instruction relativement basique, comme lire, écrire et la musique. Elle n’en sort qu’à l’âge de seize ans environ, pour se marier. Dans cette haute société, tout comme dans les milieux de noblesse plus modeste, la motivation du mariage n’est pas l’amour, mais l’intérêt de deux familles. On cherche le meilleur parti, celui qui, à la Cour, sera le plus proche possible de la personne du roi ou celui qui détient la position sociale la plus favorable. Cela mène parfois à des unions totalement décalées, comme des différences d’âge de plusieurs dizaines d’années ; de même, on n’hésite pas à marier une jeune fille avec un homme malade ou impotent…

Ces mariages donnent généralement peu d’enfants, car la mode est de vivre séparément. Cohabiter étant considéré comme « bourgeois », les deux époux mènent une vie parallèle, ce qui favorise les adultères, fréquents et, concernant les femmes, tolérés tant qu’une grossesse adultérine ne vient pas semer le désordre.

L’emploi du temps de ces femmes de la haute aristocratie de Cour suit la vogue du temps, à savoir le règne de l’oisiveté. La journée type est une succession de toilettes, de visites, de promenades et de jeux, sans compter les moments où l’étiquette, quasi-omniprésente, pousse les comportements à une véritable mise en scène, comme une représentation théâtrale permanente.

Il serait néanmoins médisant de dire que ces femmes n’apportent rien à la société. Bien au contraire. Elles sont généralement très ouvertes aux pensées nouvelles qu’elles tentent de mettre en pratique et c’est grâce à elles, souvent, que les idées, telles que celles des Lumières, s’implantent dans les mœurs. Par ailleurs, le XVIIIe siècle a vu l’apparition de salons, presque exclusivement tenus par des femmes de la noblesse et de la haute bourgeoisie, à Paris tout comme en province. Ces réunions mondaines et intellectuelles, où sont invités et protégés philosophes, artistes et écrivains ouverts aux idées inédites, sont de véritables vecteurs de diffusion culturelle, à tel point qu’elles prennent le nom général de « République des Lettres ». Ces conversations de salon sont souvent reprises de manière épistolaire et envoyées dans toute l’Europe, ce qui fait d’elles un véritable moyen de médiatisation.

Les femmes appartenant à cette noblesse et cette bourgeoisie ont un mode de vie relativement semblable. Petites, elles sont élevées par leur mère qui leur enseignent les préceptes de la Bible, leur apprend à lire et les préparent à une vie de vertu et de maternité. Puis, vers l’âge de onze ans, on les envoie, tout comme leurs compagnes de la haute aristocratie, au couvent où elles reçoivent une instruction assez sommaire : religion, lecture (d’ouvrages pieux évidemment), écriture, calcul et couture. La finalité d’une telle éducation est bien évidemment le mariage. De ce monde fermé, conservateur, immobile, fait d’attente et d’ennui, certaines femmes en souffrent, comme le montre par exemple la correspondance de Manon Phlipon, future Mme Roland, en 1776 : « En vérité, je suis bien ennuyée d’être une femme […] Mon esprit et mon cœur trouvent de toutes parts les entraves de l’opinion, les fers des préjugés, et toute ma force s’épuise à secouer vainement mes chaînes ». Lucille Duplessis, future Mme Desmoulins, décrit aussi son état d’esprit dans son journal intime : « 24 juin 1788. Que les mois, les jours me paraissent longs, quel triste sort que celui de la femme, combien a-t-on à souffrir ! »

L’ennui et l’attente, une vie faite uniquement de passivité subie et de maternités, est-ce le lot de toutes les femmes ? La réponse est bien évidemment négative. Et nous allons le voir avec les femmes appartenant à une catégorie que j’appellerai, par commodité, le peuple. En effet, les paysannes et les femmes de condition pauvre et modeste vivant en ville n’ont, on l’imagine aisément, que peu de points communs avec celles de la haute société ou de la bourgeoisie. Comme je l’ai déjà exposé dans un de mes articles (le lire), le travail des femmes est extrêmement fréquent dans la France d’Ancien Régime. Dans les campagnes, on sait que la vie des paysannes est éreintante. Soumise aux travaux pénibles des champs et d’entretien de la ferme, elles sont usées par le labeur. Leur quotidien est en majorité celui d’êtres soumis à une société patriarcale. En ville, on trouve toutes sortes de boutiquières, des libraires, des boulangères, des quincaillères, des vendeuses… Sur les marchés, ce sont encore les femmes qui vantent la qualité de leur pain, de leurs gâteaux, de leur viande ou de leurs chapeaux… Ces emplois leur assurent-ils une quelconque indépendance ? La réponse est non. En effet, si les femmes travaillent, c’est surtout pour aider leur époux, patron de la boutique, afin de leur éviter l’emploi de commis qui leur coûterait de l’argent. Les épouses représentent une main-d’œuvre gratuite et efficace, car elles restent rarement passives devant les tâches, souvent ingrates, qui leur sont dévouées. Certes, il existe des ouvrières rémunérées, surtout dans les filatures, mais tout comme les domestiques, d’ailleurs très nombreuses, il s’agit surtout de jeunes femmes originaires de la campagne, venues en ville se constituer une dot car trop pauvres pour être fournie par leur famille, et qui envisagent de repartir se marier dans leur région d’origine. Leur indépendance n’est donc que temporaire, puisque leur objectif est de trouver un mari et de rentrer dans le moule commun à toutes les femmes : le mariage et la maternité.

Néanmoins, et il est essentiel de le souligner, il existe des points communs à toutes ces femmes, peu importe leur catégorie sociale : leur statut législatif. Nobles ou roturières, ce dernier se définit par le mariage. En dehors de lui, elles ne sont rien, n’existent pas. Et quand elles sont mariées, elles n’ont toujours pas d’identité propre, elles se définissent perpétuellement par rapport à leur époux. Cet état de fait engendre diverses pertes de droits :
- Incapacité à transmettre leur nom, qu’elles perdent d’ailleurs quand elles se marient.
- Elles ne peuvent bénéficier du droit d’aînesse (sauf dans quelques régions du Sud-ouest, comme l’a bien démontré l’anthropologie historique), par conséquent elles n’héritent pas.
- Leur dot, contrairement à ce que l’on pouvait constater par exemple à l’époque féodale, ne leur appartient pas : c’est leur mari qui la gère ou même parfois se l’approprie.
- Celles qui n’ont pas de dot, je l’ai expliqué, sont obligées de travailler pour s’en constituer une suffisamment attractive pour intéresser un parti. Et quand elles n’y arrivent pas (car sous-payées ou sans emploi), il n’est pas rare qu’elles doivent se prostituer.

Voilà le portrait, certes général, de la « communauté » féminine à la veille de la Révolution. Et selon leur classe sociale, leurs intérêts et leurs idéaux, ces femmes vont entrer dans les événements révolutionnaires chacune à leur manière.

Les femmes au cœur de la Révolution

Il faut, avant tout développement sur le sujet, distinguer trois sphères essentielles : celle de la très massive participation féminine à la Révolution dans ses objectifs globaux ; celle, féministe mais minoritaire, qui a pour but l’obtention de droits égaux entre les hommes et les femmes ; celle, enfin, des femmes qui optent pour la Contre-révolution.

Tout d’abord, et il est important de le souligner, les femmes n’ont pas été oubliées lors de la rédaction des Cahiers de Doléances début 1789, en vue de la réunion des Etats Généraux prévue en mai de la même année. Certes, elles sont exclues de leur rédaction puisque celle-ci est dévolue aux hommes, mais certaines revendications les concernent. En effet, en dehors des écrasantes demandes de remises en question des privilèges nobiliaires et de l’imposition, apparaissent quelques demandes d’amélioration du statut de la femme, non pas législativement ni politiquement, mais concernant son quotidien. On souhaite notamment pour elle un enseignement spécifique et gratuit ; on requiert aussi la création d’écoles où seraient donnés des cours d’accouchement, cela pour éviter la mortalité de la mère ou du nourrisson, encore forte à cette époque, due au manque d’expérience de certaines sages-femmes. De même, on trouve de nombreuses requêtes sur la création d’hôpitaux où les nouvelles mères pourraient bénéficier d’une assistance de qualité et d’un minimum de conditions d’hygiène, ainsi que la mise en place de refuges pour filles-mères, souvent seules et victimes de marginalité et de pauvreté.

Cependant, en dehors de très rares requêtes, on ne revendique pas l’égalité civile ou politique. Les femmes elles-mêmes, dans leur immense majorité, n’ont pas encore cette prise de conscience. Pourtant, ce qui est indubitable, c’est que dès les premiers événements révolutionnaires, elles sont présentes, très nombreuses, et en particulier celles du peuple. Dans la foule ; à Paris, dans les tribunes lors des rencontres entre le Tiers-Etat, la noblesse et le clergé ; au serment du Jeu de Paume le 20 juin 1789 où les révolutionnaires promettent d’établir une Constitution ; au jardin du Palais Royal, le 12 juillet de la même année, lors de la harangue de Camille Desmoulins ; à la prise de la Bastille le 14… Elles participent aussi activement aux insurrections contre la faim, où elles saccagent les boulangeries (il faut rappeler qu’en 1789, le prix du blé augmente considérablement suite à une saison agricole catastrophique, ce qui engendre des disettes). Et force est de constater que les femmes vont se révéler être de véritables patriotes et entrer dans un engouement général sans précédent en France.

En effet, la Révolution suscite en elles, tout comme pour les hommes, des émotions nouvelles. Le statut de ‘‘citoyenne ‘‘, le sentiment d’appartenance à une nation et la volonté de bousculer l’ordre établi vont les pousser à une participation active et massive aux événements. Comment manifestent-elles cet enthousiasme ?

Tout d’abord par leur tenue vestimentaire. Elles portent ostentatoirement la cocarde tricolore, symbole fort de la nation, dont les couleurs se retrouvent aussi sur leurs châles et leurs robes, surtout dès 1792 lors de la menace antirévolutionnaire, où elles affirment de plus belle leur patriotisme.

Elles sont aussi à l’origine de certains grands événements, tel que celui du 5 et 6 octobre 1789, même si les historiens s’accordent aujourd’hui pour dire que ce mouvement n’a pas été spontané mais incité par des meneurs. Toujours est-il que le peuple meurt de faim et les femmes de Paris décident donc de se rendre à Versailles pour aller réclamer du pain au roi. Après s’être rendues à l’Hôtel de Ville pour s’emparer de fusils et de tambours, elles entament, en compagnie d’hommes dont certains sont travestis, la quinzaine de kilomètres qui séparent la capitale du château royal. Arrivée sur les lieux, la foule s’impatiente et lance des pierres en direction du palais. A l’aube, on force les grilles et on envahit les lieux. Le massacre est proche et pour l’éviter, le roi et la reine sont contraints de se montrer au balcon, aux yeux des Parisiens, et d’aller s’installer à Paris. Les femmes sont donc à l’origine de la venue de la famille royale dans la capitale : Louis XVI ne reviendra jamais à Versailles.

Autre moyen de participation : l’implication au sein de sociétés et clubs politisés, voire leur création. En 1790, par exemple, l’abbé Fauchet fonde ce qu’il va appeler un « Cercle Social » où la majorité des membres est féminine ; en 1791, il parraine la création d’un club totalement composé de femmes, puisqu’il porte le nom de « Club fédératif des citoyennes patriotes ». De nombreuses sociétés mixtes ou exclusivement féminines voient le jour, et pas seulement à Paris puisque le concept se développe dans toutes les grandes villes de France. Ces sociétés, nous allons le voir, vont se radicaliser à l’aube de la Terreur, dès 1793.

En effet, en 1791, la Révolution connaît un tournant majeur. Les 20 et 21 juin, la famille royale tente de fuir la France. Arrêtée à Varennes, elle est forcée de revenir à Paris, au Palais des Tuileries, où elle est accueillie par une foule d’abord silencieuse (l’ordre avait été donné par La Fayette) puis révoltée (Marie-Antoinette échappe de peu à la violence des Parisiens furieux). Cette évasion sera considérée comme une véritable trahison et les volontés d’une monarchie constitutionnelle, majoritaires depuis 1789, vont peu à peu laisser place à un désir acharné de mise en place d’une république. Le 15 juillet, les Cordeliers lancent une pétition réclamant son institution. Le 17 juillet, on la porte sur le Champ de Mars, une foule est présente pour la signer. Ce rassemblement pacifique est sévèrement réprimé par La Fayette, envoyé par l’Assemblée qui défend encore le roi, et fait environ 50 morts. Cet incident ne va faire qu’exacerber les aspirations républicaines, d’autant plus que se profile à l’horizon des menaces anti-révolutionnaires de la part des monarchies européennes. Encore une fois, les femmes ne vont pas être en reste et vont largement prendre part à ces nouveaux événements.

C’est en effet à ce moment qu’apparaît un groupe qui se révèlera majeur dans la Révolution Française : les sans-culottes. Bien que groupe socialement hétérogène, ses membres sont issus de la partie la plus modeste du peuple et vont être utilisés comme un véritable outil de propagande ainsi que de contrôle. Leur idéal est républicain, démocratique et égalitaire ; ils représentent ce que l’on appelle le « peuple souverain », bien qu’exclu du droit de vote (qui privilégie uniquement, même avec la loi de décembre 1789, les hommes propriétaires) et des instances politiques officielles.

Les sans-culottes revendiquent le droit aux armes pour mieux se défendre des menaces extérieures à la Révolution. Dans ce domaine, les femmes apparaissent, une nouvelle fois : le 6 mars 1792, Pauline Léon, à la tête d’un groupe appelé « les Républicaines révolutionnaires », dépose à l’Assemblée Législative une pétition signée par 300 femmes et réclamant le « droit qu’a tout individu de pourvoir à la défense de sa vie et de sa liberté ». En somme, elle demande le droit à posséder des armes et à s’entraîner au tir.

Cette implication féminine dans un terrain jusque là masculin va être poussé plus loin. En effet, le 20 avril 1792, l’Assemblée Législative déclare la guerre à l’Autriche. Des femmes s’enrôlent et partent au front, quitte à se vêtir comme un homme. Bien que leur présence soit minoritaire (seulement quelques centaines), certaines figures s’imposent, comme les sœurs Fernig, qui ont combattu à Valmy et Jemmapes auprès du général Dumouriez. La plupart du temps, ces engagements sont individuels et il n’est pas rare de voir une femme suivre un fils ou un époux. Et malgré le décret d’avril 1793 interdisant leur participation sur les champs de bataille, les femmes continuent de s’engager.

Toutes, néanmoins, ne choisissent pas le sentier du conflit direct. Pour prouver leur attachement et leur participation à l’effort de guerre, de très nombreuses sans-culottes intègrent des clubs féminins qui ont pour but de lever des fonds pour l’achat d’armes et la fabrication de costumes militaires. Parfois, elles œuvrent elles-mêmes à leur confection : les Tricoteuses sont nées. On les retrouve partout, ces femmes tricotant sans relâche. A l’Assemblée, au Tribunal Révolutionnaire, aux réunions politiques… Elles n’y participent pas de manière directe (les femmes, rappelons-le, sont exclues de toute entité politique officielle), mais composent les yeux et les oreilles des républicains extrémistes, puisqu’elles font ensuite leur compte-rendu aux diverses sections parisiennes. En fait, elles forment un véritable moyen de contrôle des institutions. Par leur simple présence, elles exercent une certaine pression incitant les politiques à agir en conformité aux attentes des sans-culottes, à savoir le respect des valeurs républicaines et la chasse aux aristocrates et aux réfractaires.

Des sociétés radicales et entièrement féminines voient aussi le jour. Un des plus célèbres est celui de la Société des Citoyennes Républicaines et Révolutionnaires dont j’ai déjà parlé, fondée par Claire Lacombe et Pauline Léon. Déjà présent en 1792, le club, composé d’une bonne centaine d’adhérentes, est officiellement enregistré le 10 mai 1793. Son objectif est clair : traquer et dénoncer les ennemis de la Révolution. Anti-girondines, ses membres se rangent du côté des Enragés, un groupe révolutionnaire ultra radical qui demande que le peuple soit totalement souverain et qu’il exerce directement le pouvoir. Néanmoins, l’existence de cette société va se révéler courte : combattue par les Montagnards tels que Danton ou Robespierre, elle sera, comme toutes les autres, interdite dès l’automne 1793.

Pour conclure cette partie, on peut dire que jusqu’à la Terreur, les femmes sont très présentes et, bien qu’officiellement exclues, écoutées. Leurs pétitions sont lues, on leur donne parfois la parole à l’Assemblée et la Convention, on les acclame quelquefois car elles ont des idées cohérentes et leur utilité est indéniable. Elles participent donc fortement à cet enthousiasme collectif qu’est de faire la Révolution.

Il est néanmoins essentiel de préciser que très peu d’entre elles demandent une égalité de droits entre les sexes. Elles expriment avant tout leur volonté citoyenne voire républicaine, participant ainsi aux objectifs généraux de la Révolution, au lieu de demander le droit de vote ou la reconnaissance civile. La conscience féministe est encore loin d’apparaître, malgré les tentatives de quelques figures féminines emblématiques dont on va maintenant parler.

Deux exemples de figures féministes : Olympe de Gouges et Théroigne de Méricourt.
En effet, certaines voix combattant la domination masculine dans une société patriarcale tentent de se faire entendre, bien souvent sans succès.
Un des plus célèbres visages de cette tendance est celui d’Olympe de Gouges. Cette royaliste adepte d’une Révolution modérée, à la fois très patriote et ‘avocate’ du roi de France, est l’auteure de la très célèbre Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, qu’elle compte présenter à l’Assemblée Nationale pour adoption. Publiée en 1791, alors que la Révolution connaît les changements dont on a déjà parlé, elle passe cependant quasiment inaperçue. Pourtant, cet écrit, composé de 17 articles et dont le préambule est adressé à Marie-Antoinette, est une véritable revendication féministe :

« Article premier.
La Femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Article 2
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la Femme et de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et surtout la résistance à l'oppression.

Article 3
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n'est que la réunion de la Femme et de l'Homme : nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.
[…]

Article 6
La loi doit être l'expression de la volonté générale ; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants, à sa formation ; elle doit être la même pour tous : toutes les Citoyennes et tous les Citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.
[…] »

En fait, ce qui gêne chez Olympe de Gouges n’est pas tellement cette publication qui tombe dès le début dans l’oubli, mais son comportement jugé scandaleux et son parti pris politique dans une période troublée. En effet, originaire de Montauban, elle s’installe à Paris à la mort de son mari. Elle est victime d’une réputation de femme légère car indépendante et auteure de pièces de théâtre, dont la fameuse Zamore et Mirza, ou l’heureux naufrage, où elle prend déjà la défense de laissés pour compte : celle des esclaves noirs.

Pendant la Révolution, elle multiplie les interventions, prenant la parole sans aucune gêne, ainsi que pamphlets et brochures où elle exprime à la fois son fervent patriotisme et son soutien à Louis XVI. Et c’est au final cette position tempérée qui va la mener à l’échafaud : en effet, le 15 décembre 1792 à la Convention, elle défend le roi lors de son procès. On l’accuse alors d’être réactionnaire, ce qui est une marque de traîtrise vis-à-vis de la Révolution et ses valeurs. En 1792 et 1793, elle lance des attaques contre Robespierre et Marat, même si elle désapprouve le meurtre de ce dernier par Charlotte Corday. En effet, à ses yeux, cet acte ne fait que renforcer le sentiment misogyne présent chez la majorité des révolutionnaires. Arrêtée le 20 juillet 1793, elle est condamnée à mort le 2 novembre et guillotinée le 3. Ses écrits ne seront sérieusement étudiés et mis en évidence qu’à partir du XXè siècle.

Olympe de Gouges, quoique très célèbre, n’est cependant pas la seule à aspirer au droit d’être une femme citoyenne et égale à l’homme. Théroigne de Méricourt (portrait ci-dessus) peut être un autre exemple. Originaire de la principauté de Liège et d’une famille de paysans aisée, révolutionnaire engagée dès 1789 comme beaucoup d’autres femmes, elle crée à Paris avec Charles-Gilbert Romme le club « Les Amis de la Loi » en janvier 1790, dans la mouvance du club des Cordeliers auquel on lui refuse l’accès. Ce club sera très éphémère puisqu’il fermera deux mois plus tard.

Soupçonnée de tentative d’assassinat contre Marie-Antoinette, elle est arrêtée le 16 février 1791 à Liège par le pouvoir autrichien. Internée dans le Tyrol, elle est libérée par l’empereur et se retrouve à Paris début 1792. Dès lors, elle s’affirme fermement républicaine. Le 25 mars 1792, elle s’adresse aux femmes du faubourg Saint-Antoine et tente de les inciter de prendre les armes, telles des amazones. Son discours y est très féministe : elle déclare que les femmes sont tout aussi capables que les hommes à porter fusils et sabres et qu’il est temps qu’elles s’affranchissent de leur asservissement :

« Armons-nous ; nous en avons le droits par la nature même de la loi ; montrons aux hommes que nous ne leur sommes inférieures ni en vertus, ni en courage (...) Mais, Françaises, actuellement que les progrès des lumières vous invitent à réfléchir, comparez ce que nous sommes avec ce que nous devrions être dans l'ordre social. Pour connaître nos droits et nos devoirs, il faut prendre pour arbitre la raison, et guidée par elle, nous distinguerons le juste de l'injuste. Quel serait donc la considération qui pourrait nous retenir ?....
Nous nous armerons, parce qu'il est raisonnable que nous nous préparions à défendre nos droits, nos foyers, et que nous serions injustes à notre égard et responsables à la patrie si la pusillanimité que nous avons contractée dans l'esclavage avait encore assez d'empire pour nous empêcher de doubler nos forces. [...]
Il est temps enfin que les Femmes sortent de leur honteuse nullité, ou l'ignorance, l'orgueil, et l'injustice des hommes nous tiennent asservies depuis si longtemps [...]
Citoyennes, pourquoi n'entrerions-nous pas en concurrence avec les hommes ? Prétendent-ils seuls avoir des droits à la gloire ; non, non.... "

Elle se vêt toujours en amazone, de son propre aveu : " pour avoir l'air d'un homme et fuir ainsi l'humiliation d'être une femme »

Néanmoins, ses paroles resteront sans écho, preuve que les femmes dans leur majorité demeuraient hermétiques aux tentatives d’amélioration de leur propre statut. Par ailleurs, elle est de plus en plus décrédibilisée par ses détracteurs, pour lesquels le sexe féminin doit rester à sa place, c'est-à-dire à la maison, et non pas prendre position publiquement. Tout comme Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt ne craint pas, en effet, de prendre la parole et d’exprimer ses opinions politiques et féministes.

En mai 1793, accusée d’être girondine, elle est « fessée » par des femmes jacobines à l’Assemblée Nationale. Cet acte dégradant signe son arrêt de mort politique et le début de sa déchéance. Au printemps 1794, le deuxième frère de Théroigne, devenu blanchisseur à Paris, demande la mise en tutelle de sa sœur pour cause de folie. Cette « incarcération » lui permet d’échapper à la guillotine mais pas aux 23 années au cours desquelles elle restera enfermée jusqu’à sa mort, en 1817.

On pourrait multiplier les exemples de figures féminines et féministes d’importance, comme Manon Roland, fervente girondine et épouse du ministre de l’Intérieur Jean-Marie Roland de la Platière sur lequel elle a de l’influence, et Charlotte Corday, meurtrière de Marat, qui a fait de son procès un véritable lieu de revendication du droit de la femme à s’exprimer. Toutes deux finiront guillotinées.

Les deux premières parties de cet article ont été consacrées aux femmes prenant position pour la Révolution. Il est indéniable qu’elles y ont joué un rôle essentiel, parfois même déterminant. Néanmoins, il ne faut pas oublier une autre catégorie politique de très grande importance : la tranche de la population contre-révolutionnaire, tendance au sein de laquelle, une fois encore, les femmes vont s’avérer très présentes.

Les femmes et la contre-révolution

Quand la Révolution éclate, un engouement sans précédent a lieu. Il ne touche néanmoins pas seulement les classes populaires et bourgeoises, mais aussi, même si cela semble paradoxal, les classes aristocratiques, pourtant censées être visées.

En effet, tout empreint de l’esprit des Lumières, de nombreux membres de la noblesse et de l’aristocratie vont accueillir avec ferveur les bouleversements politiques de 1789. N’oublions pas que ce sont les femmes de cette catégorie sociale qui ont accueilli les philosophes et penseurs dans leurs célèbres salons, et contribué à l’expansion de leurs idées.

On trouve donc non seulement des hommes nobles participant et votant aux réunions de l’Assemblée Nationale mais aussi des femmes assises aux tribunes, témoins des délibérations. Beaucoup sont, comme la majorité politique à ce moment-là, adeptes d’une monarchie constitutionnelle. C’est la raison pour laquelle lors de l’abolition des privilèges, le 4 août 1789, les nobles présents n’hésitent pas à abandonner leurs prérogatives.

Cette relative ‘‘bonne entente’’ va durer jusqu’en 1791, année de la fuite du roi et de son arrestation à Varennes. On l’a vu, cette évasion ratée est considérée comme une trahison envers la Révolution et ses principes, et les idées républicaines deviennent majoritaires. Pour les anti-monarchistes, les aristocrates, qu’on assimile automatiquement à la royauté, représentent un danger qu’il faut au plus vite écarter. Beaucoup de nobles fuient Paris et émigrent donc en Province, voire à l’étranger, et la tendance s’accentue à partir du 10 août 1792 où la foule prend les Tuileries, marquant la chute définitive de la monarchie.

Mais c’est le 17 septembre 1793 qui marque vraiment un nouveau tournant. La Convention vote la loi des suspects, plongeant les révolutionnaires dans une sorte de paranoïa. On voit des ennemis partout, qu’ils soient aristocrates ou non, on dénonce et arrête à tout va. La Terreur est à l’ordre du jour et met en place officiellement des comités de surveillance chargés de débusquer les « partisans de la tyrannie ». Les membres de la noblesse et plus généralement les monarchistes (même si Louis XVI est mort depuis janvier 1793, il existe bien évidemment des prétendants au trône) tombent alors dans la clandestinité. Néanmoins, la résistance s’organise. Et encore une fois, les femmes, et pas seulement celles de l’aristocratie, vont jouer un rôle essentiel.

Cette résistance va s’exprimer de façon plutôt diversifiée. Tout d’abord, par le refus de la déchristianisation prônée par le régime révolutionnaire, qui s’accentuera d’ailleurs avec la Terreur. Déjà fragilisée par la Constitution civile du clergé en 1790 qui scinde l’Eglise entre prêtres fonctionnaires et prêtres réfractaires, l’institution religieuse se retrouve face à la tentative de mise en place du Culte de la Raison, nouvelle ‘‘religion’’ basée sur une foi rationnelle et civique.

C’est là que les femmes, surtout dans les villages de campagne et parfois sous l’égide de l’épouse d’un seigneur, entrent en scène. En effet, depuis 1790, elles se mobilisent autour des prêtres réfractaires et travaillent à l’organisation de messes clandestines, conformes à la tradition. Ces « dévotes » ne reconnaissent pas les prêtres officiels remplaçant leurs curés récalcitrants et elles manifestent leur mécontentement par des huées, des lancements de cailloux, en cachant leur ecclésiastique favori, en vidant les églises des objets sacrés. Elles participent donc très activement à la survivance de la religion d’origine, traditionnelle. Jules Michelet, historien du XIXè siècle, écrira d’ailleurs « Notez bien que sans la femme, le prêtre n’aurait rien pu ».

Cette emprise religieuse qu’ont les prêtres réfractaires sur le peuple paysan et sur les femmes en particulier, cristallisant les colères contre le nouveau régime, est un des facteurs qui vont mener à la révolte vendéenne au printemps 1793. Mais pas le seul. En effet, la haine paysanne envers le seigneur se tourne désormais vers le citadin républicain et patriote. Les villes sont effectivement considérées maintenant comme lieux de pouvoir où s’épanouissent les notables dominant les classes rurales. La bourgeoisie, qui s’adjuge la plupart des biens nationaux mis en vente, devient le nouvel ennemi du paysan.

Partant de ce contexte où la révolte est latente, il suffit de la levée de 300 000 hommes par la Convention pour que les hostilités soient réellement déclenchées et que la guerre civile éclate.

Dans ce conflit, les femmes sont partout. Elles font passer des messages, espionnent, se rendent sur les champs de bataille, comme la célèbre Renée Bordereau. Se vêtant comme un homme, elle combat au sein de l’Armée catholique et royale et connaîtra une vie de véritable guerrière en hargne contre le pouvoir officiel, jusqu’à ce qu’elle soit arrêtée sous Napoléon, en 1809.

La révolte vendéenne n’est pas la seule manifestation anti-révolutionnaire. La contre révolution, ou ce que le pouvoir en place considère comme tel, est partout et prend plusieurs visages. Prenons l’exemple de Charlotte Corday. Cette révolutionnaire modérée, pourtant républicaine, ne supporte plus les dérives politiques violentes et assassine Marat qu’elle considère comme responsable des massacres et de la paranoïa ambiante. Pourtant partisane de la Révolution, elle est considérée et jugée comme son ennemie et sera guillotinée le 17 juillet 1793.

De nombreuses femmes, en désaccord avec le régime ou non, vont être victimes des comités de surveillance et du Tribunal révolutionnaire : incarcérées dans des conditions déplorables, voire exécutées, elles sont au même titre que les hommes les proies de la Terreur, quand elles ne rentrent pas dans la clandestinité pour se protéger de leurs opinions. Il n’existe pas de liberté d’expression pour les opposants, ou soi-disant opposants, au régime en place.

Concluons ce bref résumé. La participation et l’implication féminine aux événements révolutionnaires et contre-révolutionnaire est indiscutable. Les femmes sont là, en force, assistent aux réunions politiques, créent des clubs, signent des pétitions, prennent parfois la parole quand on accepte de la leur octroyer, partent sur les champs de bataille... Leur utilité dans l’expansion des idées révolutionnaires (ou en opposition) est irréfutable. Pourtant, elles n’ont pas le droit de vote (officiellement en tout cas, car il est arrivé qu’elles donnent, rarement certes, leur voix, notamment dans les sections) puisqu’elles sont automatiquement listées dans la catégorie des citoyens passifs dès 1789. Ces citoyens n’ont « pas droit à prendre une part active dans la formation des pouvoirs publics » et « Les femmes, du moins dans l'état actuel, les enfants, les étrangers, ceux encore qui ne contribueraient en rien à soutenir l'établissement public, ne doivent point influer activement sur la chose publique » (discours de Sieyès à l’Assemblée Nationale, le 21 juillet 1789). Seul le divorce, par la loi du 20 septembre 1792, représente pour elles un semblant d’amélioration de leur statut. Dès 1793, l’anti-féminisme s’accroit avec la Terreur. On voit dans les femmes les partisanes, voire les initiatrices, des idées en contradiction avec la Révolution.

Cette dernière, qui a pourtant été pour elles un champ d’action inédit d’expression politique, ne sera qu’une page qui se tournera bien vite. Parce que le pouvoir masculin est le plus fort, certes, mais aussi parce que les femmes elles-mêmes, mise à part quelques rares féministes, ne remettent pas en cause leur statut, leur mode de vie, leur place dans la société.

En 1804, le code Napoléon déclarera l’incapacité juridique totale de la femme et le XIXè siècle sera celui de sa plus grande dépendance.



Bibliographie
Jean-Clément MARTIN - La révolte brisée : Femmes dans la Révolution française et l'Empire, Armand Colin, 2008.
Olivier BLANC - Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du XVIIIe siècle, Editions René Viénot, 2003

Et une liste très exhaustive ici


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11 réactions à cet article    


  • Romain Desbois 22 janvier 2011 11:13

    Excellent article.

    Il ne faut de toutes façons jamais oublier que derrière un grand personnage , il y a une foule de personnes et souvent des femmes qui sans elles , il n’aurait rien pu faire.
    L’intendance domestique confiée à d’autres permet de se consacrer entièrement à l’action politique (au sens large)


    • vinvin 22 janvier 2011 14:02

      Mais vous avez pas fini de nous faire chier avec votre révolution de 1789 qui n’ a servie a rien ?


      Cette révolution, n’ a servi qu’ a libérer 4 pelés et 2 tondus de emprisonnés a la bastille, rien de plus.

      On a changé de régime ? Faux ! il n’ y a plus un roi mais un président de la république, mais cela ne change rien a par le nom.

      Et la révolution contrairement a ce que vous prétendez n’ a jamais abolis les privilèges, ni l’ exploitation des peuples d’ en bas, par une poignée d’ enculés qui sont les nantis d’ en haut.

      Qu’ on le veille ou non, les droits de l’ hommes sont bafoués tous les jours, l’ exploitation des entreprises et autres Multi-nationales sur leur employés, la justice Française qui est toute a rénovée, vu qu’ il y a une justice a deux vitesses, la démocratie, ( qui n’ est plus une, ) vue qu’ elle est bafouée en permanence, les injustice sociales, etc, etc, etc......

      RIEN n’ a changé depuis le temps des rois, (pour ne pas dire que c’ est encore pire,...) !

      Il y a les peuples d’ en bas, exploités par une poignée d’ enculés qui sont au sommet, (et lorsque ses connards tire la chasse d’ eau on a plutôt intérêt a ouvrir nos parapluies, ( vu que la merde va toujours en descendant ) !

      Alors s’ ils vous plais arrêtez un peu de « fantasmer » sur la révolution de 1789 qui est une révolution tout aussi grotesque que l’ actuelle guerre en Irak.



      VINVIN.

      • Céline B. Céline B. 22 janvier 2011 14:23

        Merci de votre commentaire, bien que peu constructif.

        Vous déformez un article à des fins politiques (et par conséquent VOS idées politiques personnelles) alors que le thème traité ici n’a rien à voir avec le sujet que vous évoquez.

        Et si vous savez lire, relisez donc l’article en entier et vous verrez que je ne porte pas le gouvernement révolutionnaire de 1789 aux nues : la preuve, les femmes (puisque c’est le sujet traité) n’ont pas été reconnues et la Terreur n’a rien de démocratique.

        Je vous prierai donc à l’avenir d’aller évacuer vos frustrations ailleurs.


      • Romain Desbois 22 janvier 2011 20:14

        « Qu’ on le veille ou non, les droits de l’ hommes sont bafoués tous les jours »

        Est-ce à dire qu’ils n’a pas été utile de les concevoir ?

        Encore un qui confond l’outil, l’utilisateur et la façon de l’utiliser.

        Et pour revenir au droits de l’Homme (qu’on ferait bien de renommer en « droits de l’humain ») , c’est en plus d’être une avancée extraordinaire dont deux siècles après, l’on voit qu’ils sont encore pour longtemps très progressistes. C’est aussi une des rares fois où c’est l’individu qui est désigné sans distinction de genre. Un ode à l’égalité des sexes.


      • vinvin 22 janvier 2011 16:03

        Je n’ ai pas de frustrations, car mon post précédent dénonce que la triste réalité des choses.


        Et pour ce qui concerne la révolution de 1789, que ce soit des femmes ou des hommes qui en ont étés victime et qui sont mort pour ça, ils sont mort pour rien, pour une utopie, (tout comme certains terroristes musulmans qui se font péter la tronche avec une bombe pour aller au paradis d’ hallah dans l’ espoir d’ y trouver 70 femmes vierges) !

        Je n’ ai fait que d’ écrire ce que pensais de la révolution de 1789, et je n’ ai pas été impoli.

        Alors maintenant si mes commentaires ne vous plaisent pas, vous savez quoi ? .... JE M’ EN FOUT ! 

        Bon, alors bonne nuit hein !


        VINVIN.

        • Céline B. Céline B. 22 janvier 2011 17:43

          Je vous souhaite également une bonne nuit.


        • vinvin 23 janvier 2011 01:04

          Merci, mais vous n’ avez pas de chance, car je suis Noctambule !



          VINVIN.

        • baska 22 janvier 2011 18:52

          Les catholiques reprochent aux instigateurs de la révolution française le renvoi du Christ en tête de la déclaration des droits de l’homme, ils n’ont pas digéré ce rejet.


          • Blé 23 janvier 2011 08:49

            1789 n’ a effectivement pas changé grand chose pour le plus grand nombre, c’est à dire pour les paysan-ne-s, les ouvrier-e-s, et toutes les femme de......... aristocrate ou bourgeoise.

            La condition féminine n’ étant que subordonnée à leur père ou mari, quand ces messieurs de la bourgeoisie se sont révoltés (le commerce gonflait les bas de laine mais elle n’avait aucun pouvoir), le pouvoir a changé de mains mais il est resté tel que pour 95% de la population dont les femmes. Arrive Napoléon qui renvoie la condition féminine encore plus « infantile » qu’ au moyen âge. Pour les femmes, il a été un grand bond en arrière. Au Moyen âge il était admis qu’une femme gagne de l’ argent pour elle, elle pouvait s’installer ou prendre un commerce, etc...

            Depuis Napoléon, il est admis que le travail de la femme (et son statut) n’est et ne sera jamais l’ équivalent de celui de l’ homme. En 2011 cela se vérifie. Ces messieurs sans le « travail fantôme » des femmes, point de capitalisme, point d’ économie de marché car la force de travail de la femme est considérée comme inutile selon le critère du CAPITAL, impossible de le jouer en bourse) mais fondamentale pour renouveler la force de travail des salariés. Entretenir une maison, une famille, soigner, torcher des enfants, s’occuper des personnes âgées, des handicapés est moins noble que d’ aller spéculer à la bourse, diriger une entreprise, fabriquer des armes, écrire un roman, faire de la politique,ou du sport de haut niveau. Bien sûr que les femmes ont accès à toutes ces activités mais au troisième millénaire, elles sont loin d’être à égalité avec les hommes.

            On en est encore à confondre entre « la représentation de la réalité » et la réalité vécue.
            On en est encore à confondre « propagande » et l’ état réel de la société.


            • pigripi pigripi 23 janvier 2011 20:07

              Merci pour ce bel article qui me conduit à faire deux observations :


              -Les femmes n’ont jamais été prises au sérieux et ça continue. Suffit de voir comment elles sont traitées dans la société, dans les médias et en politique.

              -Malgré toutes les femmes qui se sont courageusement battues pour l’émancipation de la moitié du ciel, il reste beaucoup à faire mais ça intéresse qui ?
              Suffit de voir le succès de votre article qui figure pourtant parmi le meilleur de ce qu’on peut trouver sur Agvx.

              • pigripi pigripi 23 janvier 2011 20:14

                Vous rappelez fort à propos dans votre article que la majorité des femmes a toujours travaillé : dans les champs, dans les maisons, dans les commerces.

                Il est hallucinant de voir que, faute de statut, une femme est soit sans profession, soit mère de famille (sous-entendu, elle passe son temps à se faire les ongles), soit femme à la maison et que le minable statut de « conjoint travailleur » leur accorde des droits minables.

                Et pourtant, même les plus favorisées, aristos, grandes et petites bourgeoises, travailleuses salariées ont toujours fait le gros du travail bénévole, des ouvres caritatives et éducatives. Sans parler de celles qui vendent leur corps pour soit-disant éviter aux femmes respectables de se faire violer.....(si ça marchait, ça se saurait...)

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