Les Gérard de la télévision ont encore frappé
Pour la 8e année consécutive, les Gérard de la télévision ont encore frappé. Les organisateurs de cette cérémonie satirique ont encore fait preuve d’une bonne dose de cynisme, comme à l’accoutumée. Cette distinction qui est loin d’être honorifique fait-elle l’unanimité auprès des chaînes et des animateurs concernés ? Pas si sûr !

Une parodie des 7 d’or
Depuis 2003, date de la dernière édition des 7 d’or, il n’existait plus aucun évènement d’envergure pour distinguer les émissions de télévision. Trois auteurs eurent alors l’idée de réaliser une parodie de cette cérémonie servant à récompenser les meilleurs animateurs et programmes de la télé française. Ils ont créé en 2006 les Gérard pour « récompenser » le pire du PAF. Les organisateurs font preuve d’une imagination débordante pour trouver chaque année de nouvelles catégories de récompenses. Il faut reconnaître qu’ils n’ont pas manqué d’humour.
Les lauréats reçoivent de véritables trophées se présentant sous forme de parpaings dorés. Cette distinction peu révérencieuse peut-elle inciter les animateurs et les concepteurs de programmes à produire des émissions plus captivantes afin de « rendre le petit écran meilleur » ? En tout cas, nombreux sont les animateurs célèbres qui sont tombés sous la coupe du jury composé d’une pléiade de critiques de la télévision et de journalistes réputés pour leur plume acerbe. TF1, France 2, France 4, France 5, D8, M6, NRJ 12, Canal + ont eu droit à leurs Gérard.
Un échantillonnage des Gérard
La palme revient à Mouloud Achour qui a réussi un beau doublé en recevant à la fois le « Gérard du quota » et le « Gérard de l’animateur en solde ».
France 2 compte en son sein 3 lauréats avec Sophia Aram, Sophie Davant et Laurent Delahousse. Ils ont eu droit respectivement au « Gérard de l’émission dont les concepteurs auraient peut-être dû attendre les audiences avant de lui donner un titre », le « Gérard de l’émission que tu regardes que si t’es seul chez toi en fin de droits ou en fin de vie » et le « Gérard de l’animateur qui se kiffe tellement que quand il s’approche d’un miroir il peut pas s’empêcher de lécher son reflet ».
NRJ12 collecte aussi le même nombre de perles avec Allô Nabilla qui décroche le « Gérard du projet d’émission jeté aux chiottes par toutes les chaînes, mais apparemment les canalisations débouchent chez NRJ12 ». La chaîne a en outre reçu le « Gérard du pléonasme » avec l’émission réalisé avec des gogols et le « Gérard de l’accident industriel » avec celle de Jean-Marc Morandini.
TFI a eu droit à deux distinctions peu honorifiques. Master Chef a été nommé pour le « Gérard de l’émission culinaire où les andouilles, les tartes, les quiches, les jambons et les pintades ne sont pas seulement dans les assiettes ». Le JT de Jean-Pierre Pernaut pour le « Gérard de l’émission qui nous rappelle le bon vieux temps où y avait pas d’iPhone, pas de Facebook, pas de Roms, pas d’Arabes et pas de gays qui vont manifester dans nos rues pour se marier alors que c’est contre nature ».
Canal+ n’a pas été épargné. En plus du Gérard du quota, le Grand journal se voit décerner le « Gérard de l’émission dont les producteurs se sont dit « Bon, ça fait 20 ans qu’on se la joue chaîne cool, chic et transgressive, mais on sait bien qu’en vrai on a un public de gros beaufs comme les autres, alors on y va, on invite Nabilla ».
Ces Gérard ne constituent qu’un échantillonnage de ceux qui ont été distribués au cours de la cérémonie. Ils se distinguent par leurs dénominations qui sont aussi farfelues les unes que les autres. N’empêche qu’ils laissent pensifs. On se demande encore pourquoi on paye notre redevance TV…
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