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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Les lisiéres » d’Olivier Adam : un retour au pays

« Les lisiéres » d’Olivier Adam : un retour au pays

Dans son dernier roman "Les Lisiéres", Olivier Adam exploite une trame bien connue : le retour au pays.

Veine déjà exploitée il y a peu sous une autre forme, par Didier Eribon dans son « Retour à Reims » : l'histoire d'un homme que sa promotion sociale a rendu étranger à son milieu, à sa propre histoire.

Dans « Retour à reims » comme dans « Les lisiéres », nous retrouvons cette obsession de la classe ouvriére dont les auteurs se sont extraient, et qui devient sous leurs yeux La « classe dangereuse », que les 2 auteurs identifient au vote FN.

Dans « Les lisiéres » le narrateur, récemment séparé de sa femme, revient dans la banlieue de son enfance. Entre les visites à sa mére malade qui perd la tête, les tensions intimes avec un pére brutal, il essaie de renouer avec les amis de sa jeunesses, ses amours perdus, et cherche vainement un sens à sa désesperance.

En tableau de fond , comme des ombres Chinoises, le désastre nucléaire de Fukushima et la montée de celle qu'il nomme « la Blonde ».

Et la volonté de montrer un réalité sociale qu'il ne comprend pas, ne peut pas comprendre.

La réalité de cette France des banlieues, en quête de CDI et d'identité, socialement broyée, culturellement écrasée, qui « n'est plus chez elle » comme l'énonce le pére du narrateur, que peut-il en saisir ?

Il est lui-même devenu un « bourgeois », un privilégié, et son discours est celui d'un transfuge zélé fustigeant la beauferie supposée d'une classemoyenne raciste, forcément raciste, avinée, violente et inculte.

Les lisiéres que le narrateur met en scéne sont celles de sa fuite et de ses lâchetés.

Le style est pâteux et se cherche vainement un style dans l'absence de virgule et de respiration.

Les prétentions d'analyse sociale ne dépassent pas le niveau de propos de comptoirs aux 2 Magots,ou au dernier dîner chic chez Edwy Plenel.

Néanmoins le livre demeure précieux et le propos non dénué d'une touchante sincérité.

Les personnages sont souvent attachants, comme malgré l'auteur. Nous garderons une affection particuliére pour Sophie, l'amour gâché et Eric, l'amitié piétinée. Et pour tout ce monde des survivants et des espoirs toujours renaissants, invisible au narrateur égocentrique, inconnu des ses propres « lisiéres ».


Moyenne des avis sur cet article :  4.2/5   (5 votes)




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3 réactions à cet article    


  • voxagora voxagora 8 octobre 2012 10:43

    Les ouvriers votent FN, les pères sont des brutes, les mères sont des folles, les femmes vous plaquent.

    Qui veut voir du pays ?
    .
    .


    • ZenZoe ZenZoe 8 octobre 2012 13:55

      Comme tous les « vrais » écrivains, il a un univers et les mêmes thèmes reviennent sans cesse. Chez lui, il y a toujours une dégringolade mentale et une quête de soi. Si on veut y trouver des recettes de vie et si on est fauché par contre, passer son chemin.
      O A, c’est la dépression chez les bobos. Les personnages sont quasiment tous des gens aisés, avec des professions qui leur permettent de tout plaquer pendant des mois sans que soit jamais posée la question du paiement du loyer et autres détails futiles. Je pense notamment à son livre où l’héroîne va soigner un passage à vide dans une maison d’hôte au Japon et y reste longtemps.


      • VICTOR LAZLO VICTOR LAZLO 8 octobre 2012 15:12

        Bonjour Zenzoe,


        O. Adam c’est , en somme, du Angot amélioré.
        Pas faux. 
        L’interêt des « Lisiéres » vient de ce que l’auteur peint « accidentellement », sans y prendre interêt, de l’ancien copain viré de son boulot de caissiére à l’ancienne copine dépressive....
        Il y a aussi ce trés interressant et révelateur « pensum politique » sur le FN, la France rance, etc...la suffisance édifiante du transfuge social qui n’aura jamais assez de salive pour cracher sur le monde dont il est issu....
        Tout ça respire une sorte de souterraine nostalgie de la France (ou des « lisiéres » de la France si on veut) en voie de décomposition morale et sociale.

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danielyves


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