« Les Miscellanées de Mr. Schott », ou le succès de petits riens
Un livre portant pour titre Les Miscellanées de Mr. Schott, ça ne vous dit rien qui vaille ? Et pourtant, ce petit ouvrage, déjà best-seller outre-Manche, est en passe de créer la surprise dans le classement des meilleures ventes en librairie de ce début d’année.
Ce Mr. Schott, Ben de son prénom, jeune photographe anglais, érudit à ses heures, s’est amusé à récolter des informations pas toujours utiles, mais d’une grande précision, sur des sujets plus variés les uns que les autres, et les a compilées dans ces miscellanées. À « miscellanées », on lit dans le dictionnaire : « Recueil d’écrits sur différents sujets. Mélanges. »
Et des mélanges, ici, il y en a. Surprenants, parfois même saugrenus à première vue, ils vont pourtant en captiver plus d’un. Où trouver l’échelle du degré de piquant des piments à côté des insultes shakespeariennes, les maladies à déclaration obligatoire et les signes de guidage des avions au sol, sinon dans Les Miscellanées de Mr. Schott ?
Dans ce bric-à-brac, la lecture aléatoire s’impose d’elle-même. On feuillette, on s’arrête, on s’instruit, et bien souvent on rit.
Ainsi, vous apprendrez que le chien de Jules Verne répondait au nom de Satellite, et que le mot le plus long de la langue anglaise compte 1185 lettres. Voilà de quoi briller en société.
Et si un livre devait avoir une utilité, celui-ci suppléerait sans peine le Trivial Pursuit dont vous avez déjà sûrement épuisé bon nombre de questions. Ouvrez Les Miscellanées de Mr. Schott au hasard, et interrogez vos amis sur la voiture conduite par James Bond dans Dangereusement vôtre. Une Aston Martin ? Eh bien non, une Renault 11.
Un critique du journal allemand Die Welt parle d’un « couteau suisse en forme de livre ». Vous cherchez le tourne-vis et vous tombez d’abord sur la lime. Vous voulez scier et vous sortez les ciseaux. Mais finalement, peu importe, puisque tout sert. Et n’est-ce pas fabuleux qu’un si petit objet offre tant de possibilités ?
Alors oui, Les Miscellanées de Mr. Schott s’apparentent au couteau suisse. Et vous remarquerez rapidement que ce livre, tout comme votre couteau suisse, vous sera régulièrement emprunté. Un conseil, laissez-le bien en vue dans le salon, le libre-accès étant le remède le plus simple à la kleptomanie.
Enfin, ceux qui s’intéressent au « contenant » autant qu’au « contenu » apprécieront ce livre très soigné, de la reliure au papier, à la mise en page et au choix de la typographie.
Une réussite pour les petites éditions Allia, dont le catalogue est aussi hétéroclite que Les Miscellanées de Mr. Schott. Et si la lecture de ce petit livre érudit vous a enthousiasmé, ou vous enthousiasme par avance, réjouissez-vous : Les Miscellanées de Mr. Schott auront une suite dès 2007, deux volumes déjà parus en Angleterre, l’un portant sur la nourriture et le deuxième sur les sports et les jeux.
Si vous êtes friand d’infos, mais que le Quid, pavé ô combien complet et rigoureux, vous paraît indigeste, alors n’hésitez pas, précipitez-vous sur les petits riens de Mr. Schott, et dégustez.
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