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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Les trouveurs ne sont pas interchangeables. La destruction d’un seul (...)

Les trouveurs ne sont pas interchangeables. La destruction d’un seul obère...

 

Conformément à la caricature par Bertolt Brecht "Homme pour homme", ceux qui croient à une version marxiste de l'Histoire des sciences voudraient que inévitablement toute découverte soit faite par un quiconque, remplaçable à quelques années près par un autre quiconque, par la vertu du Mouvement irrésistible de l'Histoire et du Génie des Masses, opportunément déifiés...

Supprimez Poincaré, et l'œuvre de Poincaré ne sera pas nécessairement redécouverte ni mise en forme par un autre. Et si oui, bien différemment, avec d'autres motivations, une autre vision de l'architecture d'une théorie, un autre passé, une autre expérience antérieure, d'autres connaissances, et le résultat ne sera pas du tout enseigné pareil, ni avec le même succès.
Supprimez Albert Einstein, et personne d'autre ne sera capable de se poser le problème de la Relativité Générale, avant plusieurs décennies.

"Mais pardon ! Ce sont là des suppressions hypothétiques que vous exposez là ! Rien ne prouve que," etc...

Oh que si, nous les avons les suppressions bien réelles de trouveurs bien réels.

Faisons d'abord un détour vers l'industrie. Là pas d'histoire marxiste des industries, mais évidence pour chacun que ce sont les hommes, et les rencontres fortuites entre quelques hommes créatifs, quelques hommes entrepreneurs, et des capitaux aptes à prendre des risques, qui font et défont les réalités industrielles, depuis toujours. Supprimez tel homme d'initiative, et c'est toute l'Histoire qui se déroule différemment. Je ne parle évidemment pas là des incorrigibles vendeurs de mouvements perpétuels... Un vrai trouveur voit les opportunités et les rapprochements qu'un non-trouveur ne voit pas.

Pourquoi ce détour ? Est-ce un exemple valide ?
L'avantage de comparer avec l'histoire de l'industrie, est que là aussi, il y a des territoires, et des concurrents à étrangler.
Exactement comme en sciences, réelles...
Les crédits d'Etat ne sont pas illimités. Si une branche n'a pas d'argent, elle perd ses chercheurs et plus rien n'en sort, ou presque. Sauf si d'aventure une industrie trouve avantageux d'y investir et de contrôler elle-même directement les carrières des chercheurs. Disons comme au hasard, l'industrie pharmaceutique...

Si tu veux étudier tel thème, tel effet en sciences de l'Education, il faut que ça tombe dans les plans de carrière et de concurrence d'un patron puissant, assez puissant pour aller s'il le faut au ministère pour faire infléchir les plans de recherches arrêtés par le puissant précédent.

J'ai pris l'exemple de l'histoire de l'industrie, car je le connais bien, et n'avais aucune chance d'écrire des bêtises.

On peut trouver plus extrême comme histoire totalement dépendante des hommes et des opportunités :
Celui qui veut se prêter à l'exercice : supprimer Charles de Gaulle et réécrire l'Histoire.
Ou manip inverse, imaginer Guy Mollet doté d'autant de force de caractère que Pierre Mendès-France. Tomates ou pas, imaginer qu'il maintienne Georges Catroux à sa nomination comme Résident Général à Alger. Vu qui était Catroux, lui n'aurait pas légalisé la torture comme le fit Robert Lacoste. Pour un caractère fort ou un caractère faible, une intelligence pénétrante ou un type borné, toute l'Histoire est différente. Toutefois Catroux relativisa le pouvoir officiel que Mollet eût pu maintenir : "Ces gens là m'auraient tué, voilà tout" ; évidemment, il parlait des Pieds noirs algérois.

Nos collègues mono-métier monoculture se fantasment volontiers comme un royaume céleste et désincarné, où leur perfection céleste est incommensurable avec l'imperfection et l'impureté terrestres du vulgum pecus. Alors qu'en réalité, ils sont des singes teigneux et territoriaux comme les autres, d'aussi mauvaise foi que les autres.

Bickering and backstabbing...

Or nous l'avons sous les yeux depuis nonante-trois ans, le cas chimiquement pur de suppression de deux trouveurs majeurs, et de leurs œuvres, par une meute plus puissante et sans scrupules.

De nos jours la totalité de l'enseignement de la physique quantique est tenu par des Göttingen-copenhaguistes. Les deux squelettes dans leurs placards sont Erwin Schrödinger et Louis de Broglie.
J'ai déjà conté ici (http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1141.0.html) la suppression intensive d'Erwin Schrödinger par Niels Bohr, dès Noël 1926. Source : un courrier de Werner Heisenberg, qui avait tout intérêt à cette suppression et la vit d'un très bon œil. Ailleurs, Didier Lauwaert a donné un aperçu de la suppression intensive de Louis de Broglie par le même Niels Bohr, mais hélas sans donner de source. On peut conjecturer que ce fut au congrès Solvay de 1927, à moins qu'ils se fussent déjà rencontrés avant.

On peut voir au fil http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1684.0.html les embarras d'un débutant devant les contradictions et les non-sens inhérents à un enseignement 100 % copenhaguiste, donc corpusculariste-sans-l'avouer :

Citer
La "probabilité de présence" en lieu de "densité" est une réaffirmation subreptice du postulat corpusculiste.
Il y a confusion entre d'une part l'extrapolation de connaissance à partir d'un passé hypothétiquement connu, vers un avenir dont on postule qu'il n'est pas causal (et en macroscopique, bien sûr que l'avenir n'est pas causal, on le démontre en mécanique statistique), et d'autre part les ondes réelles, dont l'équation est une représentation correcte, mais dont l'existence est déniée, et dont les conditions finales font aussi l'objet d'un déni.

Citer
Si je comprend bien (au minimum mieux qu'avant j'espère) les partisans corpusculistes répondraient "Mais si on en mesure la position on ne le trouvera qu'a un seul endroit et on ne détectera rien ailleurs c'est donc la preuve que c'est un corpuscule" mais vous leur opposeriez que la mesure est en elle même nécessairement une condition finale sur le phénomène ondulatoire observé et que c'est cette condition finale qui en "retro-cause" la contraction spatiale ?

Réponse :
Exactement.

C'est hélas l'objection que techniquement Erwin Schrödinger eût dû faire à Wernher Heisenberg dès 1927. Seulement voilà, il avait été frénétiquement entrepris par Niels Bohr à ce sujet afin de le démoraliser à fond, dès décembre 1926. Source : un courrier de W. Heisenberg, repris par plusieurs auteurs, et publié indépendamment.
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1141.0.html
http://udppc.asso.fr/forum/viewtopic.php?t=1416 (lien mort ; l'UDPPC a supprimé son forum).

Et Schrödinger s'est effectivement laissé démoraliser.
Là Erwin Schrödinger a été minutieusement supprimé par les Göttingen-copenhaguistes, et on en paie encore le prix maximal nonante-trois ans après, et pour longtemps encore. Les trouveurs ne sont pas interchangeables. La destruction d'un seul obère le développement de la science pour des années, voire des décennies. Plus d'un siècle et demi en ce qui concerne James Clerk Maxwell, disparu à l'âge de 48 ans en 1879. Ou W.K. Clifford, mort la même année, à 34 ans.


Ce qui est surprenant, est que si j'ai redécouvert la microphysique transactionnelle indépendamment de John Cramer (ce qu'il appelle TIQM), ce n'est pas que j'aie fait des travaux originaux en physique, du moins pas au début, non, juste en didactique de la physique. Après oui, j'ai poursuivi des travaux plus fondamentaux et originaux, que d'autres auraient pu faire, mais qu'aucun ne fit.
De la même manière que Dmitri Mendéléïev avait un souci didactique en tête quand il a mis en forme la table périodique que nous utilisons encore tous les jours.

La didactique a aussi des épreuves de réalité qui sont loin d'être négligeables. Or elle est extrêmement peu enseignée, ne fait pas officiellement partie de l'histoire des sciences.

Développements inévitables ? Voire !

Citation de : François Guillet

Des décennies ? Pourquoi ? Je n'en suis pas persuadé. "La nature a horreur du vide" : quand les idées sont "mûres" parce qu'on en est arrivé à certain un état de connaissance qui appelle de nouvelles questions, alors un pionnier tente d'y répondre et ainsi "bouche le trou". Il est probable que si untel n'avait pas été là, un autre découvrirait la même chose plus tard (et pas forcément "bien après"). Dans le cas contraire, c'est que la science pourrait se fonder sur des cycles de théories complètement différentes selon les gens qui la font, ce qui me semble absurde (d'ailleurs l'Histoire a montré que des découvertes peuvent être faites simultanément par des gens différents, qui s'ignorent).

C'est bien joli, la propagande pour ces gogos de contribuables, mais elle est contradictoire. Et contradictoire avec les faits donnés dans le message en référence. Répéter des "success stories" n'efface pas les échecs collectifs lourds, que l'on voudrait cacher à ces cochons de payants, les contribuables.

En géologie, regarde le temps qu'a régné le mythe de "géosynclinal" et ses innombrables variantes. Les Guides Géologiques Régionaux sortis chez Masson sont toujours à réécrire, pour la partie théorique.

En mathématisation de la physique, ça dure depuis 1806 (Argand, mais 1778 si l'on inclut Caspar Wessel, passé inaperçu), la confusion qui est enseignée entre "nombres" (complexes et hypercomplexes) et opérateurs. C'est corrigé ? Surtout pas. Ouvre un manuel d'électrotechnique, pour vérifier.

Tant qu'on est encore entre quelques scientifiques, maintenant comme au 19e siècle, cela ne prend que quelques semaines pour prévenir les collègues qu'on s'est trompé. Mais quand la gourande est déjà imprimée à des millions d'exemplaires dans les manuels, que des milliers de collègues l'ont déjà enseignée et ont leur prestige de magisters en jeu, la correction devient hautement improbable. Et là, des exemples de vieux scandales inébranlables, je n'en manque pas. Même en sciences dures.
On me l'a assez reproché, de ne pas les avoir loupés...


Le caractère sentimental de tes arguments a achevé de me mettre la "pusse à l'aureille"...

Cette propagande, il s'agit bien d'une stratégie oblique, fondée sur de pures fictions, pour obtenir des résultats politiques particulièrement peu francs.

Bien sûr, que même dé-schrödinguérisée à 97 %, l'équation de Schrödinger (modifiée Dirac 1928) persiste à obtenir d'excellents résultats expérimentaux, numériquement. Là dessus, ceux qui ont vaincu et éliminé Erwin Schrödinger revendiquent : vous voyez bien qu'on n'avait pas besoin de lui, et encore moins de Louis de Broglie qui avait eu l'idée relativiste fondamentale (que nous rejetons énergiquement puisque nous ne l'avions pas comprise), puisque INEVITABLEMENT le miracle se serait produit, on aurait réinventé EXACTEMENT la physique que NOUS enseignons, et qui par conséquent est 100 % cachère, pure, sans taches, parfaite, définitive, au dessus de tous soupçons...

Il est enseigné et vulgarisé bien davantage que la seule partie numérique de la théorie transmise : aussi tous les postulats sémantiques, explicites et surtout implicites, toute la représentation physique, toute la sensorialité implicite, ainsi que les viols de sensorialité, justifiés comme injustifiables, et puis tout le vocabulaire, bien ou mal foutu, clair ou déceptif comme un commerçant contrefacteur... Et cela ne relève pas de la formule mathématique seule écrite au tableau noir.

En vulgarisation, c'est encore plus net : n'est vulgarisé à ceux qui ne lisent pas le formalisme mathématique, que ce qui n'est pas soutenu par des résultats expérimentaux, uniquement ce qui ne relève que de la mythologie de la meute victorieuse, là bas à Bruxelles en 1927. Et les gogos de s'extasier : "Kakarakamouchem veut dire "Ma chère âme !" ! Quelle langue admirable que ce turc !"

Le vocabulaire qu'il crée est une responsabilité incontournable du savant, surtout celui qui est en position de trouveur.
Le bon exemple en la matière est Michaël Faraday : très conscient de ses limites, il demandait conseil à des philologues, et le résultat fut généralement excellent.

Des exemples d'erreurs de systématique, qui sont figées par les règles internationales de nomenclature, les sciences naturelles en sont pleines. Basilosaurus n'est nullement un "saurus", mais un cétacé de l'Eocène. Et les paléontologues ne le prétendent pas "saurus", reptile, ils reconnaissent l'erreur historique, et prient les étudiants de pardonner aux Grands Ancêtres. De mon vivant, j'ai vu la systématique profondément remaniée, et c'est loin d'être fini ; hériter du passé n'implique pas qu'on en soit l'esclave.

L'un des pires exemples qu'on puisse citer est fourni par Max Born et Wernher Heisenberg. Or pire c'est, plus solidement c'est gravé dans le marbre de l'enseignement. On leur doit le coup de la Cruelle "Incertitude", du "Principe d'Incertitude de Heisenberg", juste pour dissimuler qu'il s'agit juste des propriétés les plus basiques de la transformation de Fourier. Et le coup de la "probabilité d'apparition du corpuscule" (et de la Vierge à Fatima ?)... Parce que s'ils reconnaissaient qu'il s'agit juste des propriétés de la transformation de Fourier, il aurait fallu reconnaître qu'il s'agissait bien d'une onde avec une périodicité intrinsèque, et reconnaître les contributions des deux concurrents à liquider : Louis de Broglie et Erwin Schrödinger.

"Wi wi... Mais ça n'a aucune importance, puisqu'on fait les même calculs, alors !"

Si justement, les calculs tels que publiés par Feynman en 1948 (qui lui valurent le prix Nobel) sont des millions de fois trop complexes et divergents, car fondés sur une hypothèse corpusculiste et non-relativiste subreptice, avec une fréquence corpusculaire fictive (des millions de fois trop faible) et des tortillonnasses fictives.
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1569.0.html
http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,887.0.html

La sémantique aussi, a donc une importance pratique insoupçonnée, et elle dépend bien des trouveurs et de leurs écoles et cliques. Elle dépend bien de qui a fait le travail et l'a expliqué. Raison de plus pour les cliques qui ont de l'inavouable à dissimuler, d'être encore plus violentes et belliqueuses, pour interdire qu'on fouille quoi que ce soit, même pour un simple souci de cohérence didactique.

Bien poser un problème ? Mais si le chef de meute est contre ?

"Un problème bien posé est déjà à moitié résolu", dit le proverbe.
Justement, quand ce qui s'enseigne est de la merde en barre, celui qui croit ce qu'on lui a enseigné est très mal parti pour bien poser un problème, et de là le résoudre.

Un trouveur - ce que Fabrice Neyret a confondu bien à tort avec le mythique "génie" - est au départ celui qui cherche en quoi le problème était initialement posé marchant sur la tête, ou sur le nez... Ou incorrectement délimité, ou présenté à l'envers, ou tout de travers...

Michaël Faraday n'a pas eu à surmonter cet obstacle : on ne savait à peu près rien en électricité, à son époque. Le premier qui expérimenterait intensivement et férocement ferait nécessairement des découvertes. Ce fut lui, l'expérimentateur enragé, le pionnier. Jamais gêné par des doctrines installées et fallacieuses. S'il s'est trompé en pionnier, postulant une nature vectorielle pour le champ magnétique puisqu'il faisait facilement des spectres de limaille de fer, et difficilement des spectres électrostatiques, hé bien il a été suivi sans discussion... jusque dans les enseignements dispensés de nos jours. En revanche, sa conjecture d'une nature de vortex pour le courant électrique, n'a pas vécu. Là la représentation enseignée s'est calquée sur la réalité. Cette fois là...

Naturellement, il y a des techniques et des méthodes, pour arriver à remettre à l'endroit et aux bonnes frontières un problème mal posé. Sauf qu'on ne les apprend justement pas à l'Université, au moins jamais avec les sciences dures.

Sans ces techniques, et sans le courage de les pratiquer envers et contre tous, et dans le cas où ce qui vous a été enseigné est gravement erroné, tenter de résoudre un vrai problème est comme de marcher avec un piège à loups refermé autour de chaque cheville.
Un exemple : le Sciences et Avenir d'octobre 2006, spécial chat de Schrödinger. Sur les 78 pages, pas une des sommités convoquées ne tire son épingle du jeu. Le désastre intégral. Pas même capables de s'apercevoir combien par son apologue narquois, Erwin Schrödinger se foutait respectueusement de l'auguste goule des copenhaguistes, déjà vainqueurs en 1935 (depuis 1927), toujours vainqueurs et enseignés en 2020.


Pages 67-68 de son "De la physique avant toute chose", Anatole Abragam se vante de ce que l'enseignement y fonctionne sur le mode de la rumeur : personne (sauf les historiens, s'il y en a) ne relit plus jamais les articles originaux. Chacun se fie au postulat que ses professeurs aient tout compris, tout digéré, soient devenus infaillibles en accédant à une chaire.

Or justement le sort fait à James Clerk Maxwell prouve que personne n'a plus relu les paragraphes 12 et 15 de son Treatise on Electricity and Magnetism, où il fait des objections dirimantes à la mathématisation de son temps, comme à celle qui a vaincu et éliminé les autres au 20e siècle, soit celle de Heaviside et de Gibbs vers 1888.
Il est également patent que le paragraphe 1 de son Treatise fait encore scandale : il osait faire la distinction entre nombres et grandeurs physiques. Une rébellion que l'on ne saurait tolérer !

Il est également patent que ce que chaque prof enseigne comme la loi d'Ampère n'a jamais été celle d'Ampère (1820, 1827), mais celle de Heaviside en 1888. Chacune est erronée, mais fort différemment, tout en donnant après intégration le même résultat global (exact, lui). Mais comme personne ne va vérifier les mémoires originaux, car ce serait une démarche scientifique, donc fatigante...
D'où il résulte que l'enseignement des sciences est infaillible, et a nécessairement "bien assimilé" ce qu'il propagande...


De nos jours, un esprit aussi pénétrant et rebelle que Dmitri Mendéléïev ne parviendrait plus à occuper une chaire de chimie ou de physique. Il serait détecté et éliminé bien avant : sa mission de professeur est de répéter à l'identique toutes les sottises et les incohérences dont il a hérité. Ah mais !

Mais tous les clergés à prétentions scientifiques pratiquent-ils tous le même sus aux trop-curieux-trop-fouineurs ?
Ça dépend du caractère plus ou moins pathologique du pouvoir dans ce clergé-là.
Ça dépend notamment de la gravité des secrets de famille, de la gravité des précédents délits et crimes des chefs.
Etre bridés par des secrets de famille trop inavouables, cela grève la maturation des sciences et des scientifiques, comme celle des enfants dans les familles à secrets inavouables, voire criminels. Et les sciences ne sont pas du tout égales entre elles, question maturité. Ce n'est pas une question d'ancienneté, mais de maturation par l'accès à la résipiscence : le management transparent de la correction des erreurs précédentes. A commencer par l'aveu qu'on s'était trompé et qu'on avait enseigné des erreurs. Tout le monde n'a pas ce courage.

Voilà pourquoi Abragam se vantait qu'en physique plus personne ne va vérifier les articles originaux : il y a trop de secrets de famille inavouables à préserver ! Et les statuts hiérarchiques actuels en dépendent tellement ! Rappelez-vous pourquoi Ignác Fülöp Semmelweis a été chassé de l'hôpital de Wien, et banni : il avait osé recommander que les médecins et carabins se lavassent les mains avant d'aller tuer, oups, tripoter les parturientes et accouchées. Or comment se déterminait le rang hiérarchique dans la meute des carabins en 1848 ?
En ayant les revers de veston les plus sales possibles, prouvant qu'on avait disséqué le maximum de cadavres, et de vivants aussi. Hé oui, les mains ensanglantées et purulentes, on les essuyait sur ses revers de veste, en ce temps là. Là était la source du prestige.
Source : Das Jarhundert des Chirurgen.

La bataille de l'asepsie n'a pu être gagnée qu'une quarantaine d'années plus tard, par Pasteur et les pasteuriens. Parce qu'ils avaient de meilleurs microscopes, peut-être une meilleure technique d'histologie, une nouvelle technique de culture des colonies microbiennes, et surtout des appuis politiques incassables.

C'était il y a plus d'un siècle et demi, et à présent on a le droit d'en parler. Et encore, toujours pas devant certains médecins, soucieux de préserver leur supériorité hiérarchique sur vous...

Comme ça, l'humanisation et la maturation des gens de meute demeure très incomplète.

J'ai déjà donné l'exemple d'une expérience faite en 2004, publiée en 2005, qui devrait évidemment être refaite dans de meilleurs conditions matérielles, et qui ne sera surtout pas refaite avant plusieurs décennies ;
https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/coluche-nous-avait-explique-154321

Coluche nous avait expliqué pourquoi l’expérience de Gouanère & al. ne sera jamais refaite

Les lois de la meute l'emportent de très loin sur la discipline scientifique.

L'original de ces débats est au fil http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1769.0.html ; années 2011 et 2012. Les âges relatifs des événements désastreux ont été ajustés ici.
 


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27 réactions à cet article    


  • Clark Kent Séraphin Lampion 11 décembre 2020 16:51

    Pourriez-vous fournir des références à ce que vous appelez « Mouvement irrésistible de l’Histoire et du Génie des Masses ».

    Il semblerait que vous confondiez marxisme et lyssenkisme.


    • JC_Lavau JC_Lavau 11 décembre 2020 17:52

      @Séraphin Lampion. Telle est pourtant la doctrine conformiste et standardisée qui m’est régulièrement jetée au visage depuis août 2003, depuis que j’ai connaissance de Usenet. Cf. citation de François Guillet. Je n’ai pas repris ici l’intervention de Fabrice Neyret, qui est du même ordre.

      C’est aussi la doctrine implicitée par Anatole Abragam : il soutenait que tôt ou tard, un autre que Louis de Broglie aurait découvert la longueur d’onde h/p ou h/(mv), (formulée ici dans le domaine non-relativiste). Sauf qu’il se cachait que cette longueur d’onde avait été obtenue par la transformation de Lorentz à partir de la période intrinsèque mc²/h. Période broglienne intrinsèque qui demeure férocement cachée et combattue par les héritiers de la meute Göttingen-København. Claude Cohen-Tannoudji brandit la hache de guerre dès qu’une publication fait fond dessus.

      Ci-dessus, j’ai été injuste par omission envers Marcel Grossmann : sans lui et sa patience, on aurait attendu bien plus longtemps l’élégance formelle de la Relativité Générale. L’historien des sciences aurait aussi du grain à moudre sur l’émulation entre Erwin Schrödinger et Hermann Weyl, à Zürich.


    • Rantanplan KADOR 12 décembre 2020 08:32

      @JC_Lavau

      Ce n’est pas parce qu’Anatole Abragam était né en Lettonie et qu’il parlait Russe que ça lui octroie le label de « marxistes ». Sa carrière montre plutôt un parcours linéaire dans le « camp du bien » ;

      Quant à François Guillet et Fabrice Neyret, ils n’ont publié aucune doctrine d’obédience marxiste.

      Pour accoler l’adjectif « marxiste » à un raisonnement, il faut pouvoir s’appuyer sur un texte théorique de référence ou se donner la peine de justifier soi-même ce qui semble être pour vous un terme péjoratif.

      La rigueur et l’exigence théorique ne se limite pas aux équations.


    • JC_Lavau JC_Lavau 12 décembre 2020 12:52

      @KADOR. Les transmissions mythologiques orales se passent de publications. Elles ont lieu tout de même. Je n’ai pas écrit qu’il y ait eu raisonnement, mais juste une mythologie, qui s’est transmise.
      Bertolt Brecht est un exemple significatif de cette transmission orale : « Homme pour homme ».
      Quant aux deux intervenants Usenet cités, ils sont tous deux plutôt conservateurs.


    • JC_Lavau JC_Lavau 12 décembre 2020 13:36

      @KADOR. Les motivations d’Abragam étaient narcissiques avant tout ; voir son obsession d’avoir « eu le dernier mot ». Pour le reste il était narcissique de meute, et sa férocité envers Louis de Broglie, « l’homme qui n’a eu qu’une seule idée géniale de toute sa vie » s’inscrit dans la guerre civile de sa meute américano-dominée contre de Broglie et sa petite cour.
      Un des éléments du drame historique de Louis de Broglie est qu’il a très mal su ou pu s’entourer : trop de matheux, pas assez d’expérimentateurs, et aucun n’était rompu à l’autocritique scientifique. Voir le naufrage final de la FLB (Fondation Louis de Broglie) et de Georges Lochak en particulier ; peut-être a-t-il mis en évidence de nouveaux leptons, mais il s’obstine à les présenter en « monopôles magnétiques ».

      Quant à la « seconde idée géniale », ce fut Erwin Schrödinger qui la présenta en 1926 : zéro corpuscules, rien que de l’ondulatoire. C’est bien pourquoi la meute Göttingen-København brandit et abattit sur sa tête toutes les danaxes, guisarmes et hallebardes qu’ils ont pu.


    • JC_Lavau JC_Lavau 12 décembre 2020 14:20

      @JC_Lavau. J’ai déjà développé plusieurs fois pourquoi la mythologie des « monopôles magnétiques » est une impasse.
      En 1894, Pierre Curie avait déjà prouvé que le champ magnétique a toutes ses symétries opposées à celle d’un champ vectoriel. Hélas, il s’est exprimé en notations de cristallographes, que presque personne ne déchiffre. Hélas, jamais il n’a rencontré de son vivant l’outil mathématique convenable, élaboré à partir de 1892 par Gregorio Ricci-Curbastro, appelé à l’époque « calcul différentiel absolu ». Le premier physicien à s’en emparer fut Woldermar Voigt, qui l’appliqua aux constantes élastiques d’un cristal. Essayez un peu de faire pénétrer « tenseur antisymétrique du second ordre » dans un atelier, j’aimerais bien assister à l’opération. Aussi je l’ai rebaptisé « gyreur ». Champ magnétique B, polarisation magnétique, moment angulaire, vitesse angulaire, moment d’une force sont des gyreurs. Tandis que le potentiel magnétique A, le champ électrique E, l’accélération de la pesanteur sont de vrais champs vectoriels.

      Le théorème des hérissons, « Il est impossible de peigner intégralement une boule poilue », est un obstacle infranchissable au mythe des « monopôles magnétiques ».

      L’autre obstacle infranchissable, est la démonstration relativiste : la force de Laplace n’est autre que le mirage relativiste qui fait voir avec une densité différente les cations métalliques du conducteur et les électrons du courant électrique. Zéro troisième vecteur dans la troisième dimension ; tout est plan. Calcul déjà exposé par Feynman dans son cours à Caltech, et que j’avais complété là :
      http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1302.0.html


    • infraçon infraçon 11 décembre 2020 19:06

      Bonsoir JC,

      j’ai réagi ainsi à vos premières lignes (ce qui n’a rien à voir avec le reste de votre article, instructif) :

      Ne croyez-vous pas que si les populations n’avaient pas fait l’objet de massacres, disettes provoquées pour diverses raisons (cf disparition de civilisations à cause de conditions climatiques)... en particulier les populations pacifiques (j’espère qu’il y en a eues ?...) adeptes de l’observation (*) l’humanité n’aurait pas évoluée mieux et plus rapidement (laissez moi le droit de poser le même genre d’hypothèses que vous « SI »...) ?

      Parmi tous ces morts (adultes, enfants) il n’y aurait eu personne de l’acabit d’Einstein. Et au contraire, si Einstein, Socrate étaient nés avec des parents violents, frustres, serions-nous perdus à jamais ? Avec pour tout horizon l’hypermarché et la télé réalité ?
      J’en doute.
      Si Socrate et Einstein étaient nés l’un à la place de l’autre auraient-ils trouvé quelque chose ? Mystère...

      (*) à ce propos, (je sais que vous avez une dent contre la gent féminine, mettons de côté la psychologie...) Si les femmes avaient déjà acquis un savoir du temps des cueilleurs-chasseurs, de par leur activité de chercher, ramasser et « essayer » des plantes, pendant que les mâles couraient le phacochère. Mais avec le système des échanges entre tribus ou les migrations des populations, arrivées dans des zones herborisées différemment, elles perdaient (la transmission de) leur savoir par difficulté de transmission orale de plantes inexistantes localement. Alors que pour les hommes la technique de chasse se conserve facilement. On peut se douter que le savoir s’acquière, se perd, se retrouve, se re-perd, etc...

      Pour régler vos soucis de conflits (je vous rassure en informatique, c’est kif-kif) je propose (dans une société fraternelle, oui, c’est pas demain la veille) des PNT (Pôles Nationaux thématiques, pas un lieu physique unique) en liaison les uns avec les autres où seraient regroupés tous les Savoirs du thème (sans mandarins et autres pervers narcissiques). Où toutes les chapelles pourraient s’exprimer (fini les clans : universités, grandes écoles, laboratoires, instituts, etc) et où s’exprimeraient les controverses (par écrit) « cordialement » et honnêtement (avec ce qu’on peut traîner d’erreurs personnelles).


      • JC_Lavau JC_Lavau 11 décembre 2020 19:22

        @infraçon : « je sais que vous avez une dent contre la gent féminine ». Merci de bien vouloir renvoyer dans les poubelles de l’Histoire ce mythe malveillant, propagé par une criminalité organisée au service d’une bien plus grande et richissime criminalité super-organisée. Se reporter aux sources, et non plus à la rumeur.

        Dans le dernier paragraphe, vous avez assez bien résumé ce qu’a été Usenet, les premières années. Et puis il est mouru sous le poids de « il est interdit d’interdire » aucune malveillance aux pervers.
        Je n’ai jamais pu me passer d’une police de proximité, et il ne me semble pas que l’on puisse.
        Ainsi j’ai banni deux mois, jusqu’au 19 janvier 2011, l’ordurier « Heyman92 ». Là dessus il a renoncé. http://deonto-ethics.org/impostures/index.php?topic=7.0


      • infraçon infraçon 11 décembre 2020 20:32

        @JC_Lavau

        Vous avez raison, j’aurais dû préciser la gent féminine de votre entourage dont vous nous contez régulièrement des histoires de sabotage ou autres.
        Ou encore de quelques autres smiley :
        (au sujet de C.B.) « Sûr qu’avec ça, les ménagères-de-moins-de-cinquante-ans-dont-le-temps-de-disponibilité-de-cerveau est réduit, seront bien gardées... »

        Si on ne repart pas avec une génération d’enfants qui aura été élevée avec amour et respect, on ne retrouvera pas cet état d’esprit Usenet.
        Malheureusement pour synchroniser tous les parents dessus, je n’ai pas la recette.


      • JMBerniolles 11 décembre 2020 20:29

        Bonjour,

        Merci pour cet article.

        Je ne suis pas convaincu que l’on puisse trancher aussi nettement.

        Ce qui n’est pas contestable est que l’équation de Shrödinger a fait ses preuves et comme elle résulte d’une modélisation on peut penser que cela fortifie celle-ci.

        En science il ne faut surtout pas aller plus vite que ce que permettent les données et résultats acquis (ce qui est allégrement fait pour les sciences du Climat). Tout le monde pense que la théorie du Big Bang est totalement établie alors que ce n’est pas le cas et qu’il y a des éléments qui la mettent en doute.

        Le vide n’est pas vide puisqu’il a des propriétés physiques.....

        L’idée que les grands penseurs sont remplaçables est promue par ceux qui utilisent les comités, conseils citoyens pour imposer leurs volontés.

        C’est bien que tu puisses publier un article. Ceux qui mettent justement en cause l’effet de serre n’ont aucune chance de passer la censure. 


        • JC_Lavau JC_Lavau 11 décembre 2020 21:00

          @JMBerniolles. Depuis plusieurs années je ne me mets plus en ligne des démonstrations qui vont dans le livre en papier. Je ne puis être partout. Sur le wiki, Bernard Schaeffer avait bien démontré qu’Erwin Schrödinger avait mis en forme, initialement dans le cadre relativiste (cadre qu’il a ensuite hélas, abandonné), la généralisation de l’équation de d’Alembert, applicable à l’onde découverte par Louis de Broglie.
          http://deontologic.org/quantic/index.php?title=Equation_de_Schr%C3%B6dinger

          Dans ce qu’il a publié en 1926, et qui fait l’objet d’une censure forcenée, Schrödinger précise qu’il abandonne toute modélisation corpusculaire, et ne décrit plus que l’onde électronique.
          Sauf qu’à cause de deux étourderies, il a été fauché par Werner Heisenberg.

          L’onde électronique individuelle ne pourvoit à tout qu’à condition de considérer les conditions finales, base de la microphysique transactionnelle.

          En enseignement, l’onde de matière fermionique de Schrödinger est énergiquement dé-Schrödinger-isée. S’ils avaient pu la supprimer aussi, nul doute qu’ils l’auraient fait.
          A l’entourage de Schrödinger, il a manqué un spectroscopiste assez averti des raies sombres de Fraunhofer, et de la démonstration par Gustav Kirchhoff de l’identité en fréquence avec des raies émissives à plus haute température ; années 1859 et suivantes. Ce sont les voisinages interprofessionnels ou leur absence qui font aussi l’histoire des sciences.
          En métallurgie, on reconnait la collaboration des deux frères Burger, le second étant mathématicien, pour conceptualiser les dislocations, clés de la plasticité des métaux.



        • binary 11 décembre 2020 22:18

          Il est également patent que le paragraphe 1 de son Treatise fait encore scandale : il osait faire la distinction entre nombres et grandeurs physiques. Une rébellion que l’on ne saurait tolérer !

          Les grandeurs physiques ne sont pas enseignées par les profs de physique qui estiment que ça va de soit. Or, elles n ont aucun sens en arithmétique, qui ne compte que des cailloux, toujours les mêmes.

          L’équation aux grandeurs (ou dimensions) en physique, est une technique empirique qui n existe pas en maths. Elle ressemble à de l arithmétique, tout en n étant pas, car c est de la théorie des ensembles avec doublons, ce qui est impossible avec la théorie des ensembles ZF. En clair, les physiciens se moquent de la théorie sous-jacente, en utilisant une méthode sans justification, et les mathématiciens ne se sentent pas concernés.

          « Tout vient à point à qui sait attendre ».

          Un jour viendra, où un thésard aventureux comprendra que, s il veut trouver quelque chose, il doit regarder dans une autre direction que celle qu on lui indiqué.



          • binary 12 décembre 2020 14:34

            @JC_Lavau
            Je suis d accord avec vos textes. Mais je crois qu’ils passent mal, car ils sont perçus comme une complication, alors que c est la base.

            Les nombres naturels (ordinaux) sont construit à partir du rien (zéro) et d une relation d’ordre (supérieur) qui désigne un successeur ( +1 ) :
            0 < 0 +1 = 1 < 1 +1 = 2 < 2 +1 = 3 < ...
            Ils caractérisent une quantité (cardinal d un ensemble).

            - L addition est une succession de successeurs : 2 + 3 signifie le 3eme successeur de 2 : 2 + 3 = 2 +1 +1 +1

            - La multiplication est une succession d additions : 3 fois 2 = 3 . 2 = 2 + 2 + 2.

            - L exposant une succession de multiplications : 2 ^ 3 = 2 . 2 . 2

            ainsi de suite ... : 2 ^^ 3 = 2 ^ 2 ^ 2

            Mais au final, on fait toujours la même opération , on cherche une série de successeurs ( +1 ). Et l on compte toujours la même chose, que l on ne nomme jamais : des cailloux.

            Si on utilise des inconnues X et Y, on peut écrire : (2.X) . (3.Y) = 6.X.Y

            Mais c est toujours des cailloux et la seule opération finalement utilisée est ( +1 )

            Maintenant en physique :
             
            ils y a des « grandeurs » des quantités de nature et de propriétés différentes  :
            par exemple mètre (m) et gramme (g)

            On veut faire 2 mètres fois 3 grammes : (2.m) . (3.g) = 6.m.g

            C est comme les maths ?
            Non, car par définition la multiplication est issue de l addition, et on additionne des mètres avec des grammes : m + g ! Ce qui n a pas de sens physique !

            Le problème vient du fait que l on calcule sur 2 objets différents, contrairement à l arithmétique.

            Finalement ce qu’on fait en physique c est une « combinaison » (notée *) de chaque mètre avec chaque gramme :
            ( m + m ) * ( g + g + g ) = ( mg + mg + mg + mg + mg + mg ) = 6.mg

            Et on a du définir une nouvelle grandeur : le metre-gramme, différente du mètre et du gramme.

            Cette opération est t elle un produit cartésien en math ?
            Non , pour 2 raisons : 
            - dans le produit cartésien, on construit des « couples » ( m, (m, g)), et non pas des paires ( m, g )
            - il ne peut y avoir de doublons dans les ensembles. Si ( m ) est un ensemble, et ( m, m ) un autre, ils sont égaux car tous les éléments de l un sont dans l autre et réciproquement (axiome d extensionnalité).
            Cela signifie qu en théorie des ensembles ZF, un ensemble de 2 fois l objet mètre est égal à celui qui contient 1 fois l objet mètre. Ce qui est incompatible avec les besoins de la physique.


          • JC_Lavau JC_Lavau 12 décembre 2020 16:32

            @binary. La nature de ce que l’on compte pourrait avoir une importance.
            Les casques et les armures fortement cabossés, des légionnaires romains font l’addition suivante à leur supérieur :
            « - Ave centurion ! Nous avons été attaqués par une troupe gauloise très supérieure en nombre !
            - Donnez moi leur signalement !
            - Ben, un gros et un petit, et un petit chien, et ils portaient chacun un sanglier sur le dos.
            - Ils étaient cinq, quoi !
             »

            Un peu de réflexion. OK pour compter les deux guerriers gaulois comme un seul ensemble. Il arrive, avec bien des si et des mais, qu’un canidé fasse équipe avec des humains dans le combat. En pareil cas, oui on pourrait compter trois combattants. Avec des acrobaties intellectuelles douteuses, on pourrait mettre ensemble les deux suidés morts et le canidé vivant : tous trois dégagent une odeur de fauve, peut-être ? Ou tous trois pourraient servir de repas à une famille d’ours, ou à une meute de loups. Mais les compter tous les cinq comme « une troupe gauloise très supérieure en nombre »  ? Heu... Vous êtes sûrs que ce soit là un ensemble pourvu de cohérence ? Avec une relation d’équivalence entre ces cinq éléments ?

            En revanche, ils pourraient être ensevelis tous les cinq par un glissement de terrain ou une avalanche, et leurs ossements être démêlés longtemps après par une même équipe d’archéologues ou de paléontologues.


          • babelouest babelouest 12 décembre 2020 19:12

            Bravo les matheux.... j’ai tenu à lire jusqu’au bout mais ouf ! Je ferais mieux de refiler l’article à un copain de mon fils, docteur en physique des métaux...


            • JC_Lavau JC_Lavau 12 décembre 2020 22:37

              @babelouest. Le copain de ton fils a sous les yeux les phonons, dont chacun est échantillonné sur des milliers, voire millions d’atomes ; à preuve, le retournement « Umklapp ». Farpaitement impossibles à rendre ponctuels. Or les phonons sont les principaux obstacles à la parfaite conductance des métaux... Comment les électrons de conductance pourraient simultanément être « ponctuels » et interagir avec les phonons, dislocations et lacunes ?
              Cela fait partie des connaissances indispensables qui ne franchissent jamais la distance entre deux amphis sur le même campus.
              Idem de la conductance des contacts électriques, qui ne peut fonctionner que parce que chaque électron de conductance est une onde bien plus grande que l’intervalle d’air et d’oxydes entre les métaux ou graphites.


            • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 13 décembre 2020 10:08

              @JC_Lavau

              Ayant appris seulement quelques rudiments de MQ durant mes études de sciences naturelles, je ne me sens pas qualifié pour en traiter.

              Mais votre texte m’a grandement intéressé parce qu’en définitive, il se déploit surtout dans un de mes domaines favoris, à savoir, les processus de construction (collective) des connaissances et de la « réalité ».

              Votre thèse m’apparaît non seulement défendable mais fondée. Oui, cette chose encore mal connue qu’on appelle un homme, un chercheur, n’est jamais immédiatement remplaçable et, surtout, n’est jamais parfaitement remplaçable car elle se présente au monde dans un hic et nunc singulier et parfaitement unique dès lors que, je pense que nous en sommes d’accord, la différence est triviale : il suffit de se pencher pour en trouver (on pourrait peut-être dire aussi qu’elle est dense dans l’espace des choses smiley). Toute la question étant alors de faire des différences entre les différences : il y en a qui sont seulement triviales, d’autres qui sont significatives et on peut penser que la méconnaissance ou la disparition de génies nous fait perdre des différences très significatives.

              Pour autant, la thèse adverse que vous semblez vouloir contredire reste à mes yeux complètement vraie : un homme est le produit de son temps, le produit d’un espace noétique où dominent des représentations collectives imposées par l’une ou l’autre des meutes antagonistes que vous évoquez et dont la domination de l’une sur les autres font les paradigmes n’est-ce pas ?

              Dès lors, rien de suprenant à ce qu’il y ait si souvent eu dans l’Histoire des inventions et découvertes quasi synchrones alors qu’elles ont été réalisées en toute indépendance (et cela sans besoin d’invoquer l’hypothèse des champs morphiques de Rupert Sheldrake).

              Dès lors, tout bien considéré, il semblerait que, de manière paradoxale, vous défendiez l’existence du corpuscule-homocule que d’aucuns voudraient, de manière mythique selon vous, noyer dans le vaste champ des idées (champ quasi-ondulatoire selon le spécialiste de l’imitation Gabriel Tarde) considérées, à l’instar de Platon, comme la réalité fondamentale.

              On pourrait expliquer cette apparente contradiction par votre position d’humain, (trop humain) que je m’empresse de reconnaître comme mienne aussi, de sorte que je sympathise complètement avec votre démarche pro domo, en même temps (sic smiley) que je soutiens la thèse platonicienne, à condition de la généraliser, cad, d’aller au-delà de ces « corps/ondes intermédiaires » que sont, selon moi, les idées, dans la mesure où tout cela est récursif et peut être décomposé et considéré à des niveaux sous-jacents, etc. « jusqu’en bas » comme dirait l’autre avec ses tortues (celles qui portent le monde).

              Bref, sans aucune assurance d’être fondé à raisonner par analogie comme je le fais, je confesse un fonctionnement mental par « champs » (ancienne thématique psychologique très en vogue dans les années 30, avec Levin notamment) qui peuvent se superposer sans contradiction tant qu’on ne vient pas observer l’état du fameux chat. D’où mon assentiment à l’idée que, oui, décidément, les hommes comptent et peuvent faire la différence (idée dont la doxa individualiste étasunienne a, malheureusement fait un slogan), en même temps que je consens intégralement à la notion herméneutique d’« efficience de l’histoire » que Gadamer promeut à juste raison et qui explique qu’avec l’évolution du champ des idées auquel chacun vient s’alimenter nous allions collectivement vers une compréhension approfondies des choses qui fait qu’à terme nous pouvons mieux comprendre un auteur qu’il ne se comprenait lui-même.

              Par ailleurs, pardonnez-moi d’y insister (j’ai laissé un ou deux messages tardifs sur des fils endormis), j’aimerais beaucoup bénéficier de vos lumières concernant ce que d’aucuns appellent la plus grosse erreur de la physique et qui concerne l’énergie du vide :

              https://www.youtube.com/watch?v=EmfvKXO5DZk

              Avez un avis sur la question ?


              • JC_Lavau JC_Lavau 13 décembre 2020 12:11

                @Luc-Laurent Salvador. Pas tant champ d’idées qu’environnement technologique favorable et exploitable.
                Simultanéité de Carl Ramsauer et de Townsend et Bailey pour la découverte de la transparence résonante d’un gaz, xénon par exemple, quand la longueur d’onde de l’électron est le quadruple du diamètre de l’atome « obstacle ». Oui car des deux côtes de l’Atlantique on étudiait les diodes à gaz, avant d’aboutir aux thyratrons.
                L’invention de la triode à vide datait de 1906 ou 1907. Les thyratrons assez aboutis pour être commercialisés n’arrivent qu’en 1928.

                Impossibilité en 1916 d’interpréter correctement la démonstration d’Einstein,
                Zur Quantentheorie der Strahlung [On the Quantum Theory of Radiation] (1916 Zürich, 1917 Phys. Zs. 18)
                que tout photon est parfaitement directionnel et transfère exactement l’impulsion h.%nu/c : On ignorait encore presque tout de la directivité des antennes. Il a fallu le développement des radars, durant la seconde guerre mondiale.
                https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/coluche-nous-avait-explique-154321

                Certes d’autres que moi avaient certainement observé qu’en contre-jour convenable, le miroir alaire des sarcelles d’hiver vire du vert au magenta, je ne suis sûrement pas le seul, mais combien en ont déduit un minorant sur la largeur d’un photon ? Les rencontres fortuites ne profitent qu’aux esprits préparés.
                Arthur Koestler a démontré combien le jeune Tycho (ou Tyge) Brahé était un esprit préparé à se mettre en rogne devant l’imprécision des prédictions des astronomes de son temps.


              • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 13 décembre 2020 14:02

                @JC_Lavau

                « Les rencontres fortuites ne profitent qu’aux esprits préparés ».

                Parfaitement d’accord. C’est l’idée fondamentale en psychologie : pour faire sens, il faut reconnaître et, donc, nécessairement, avoir les idées en place pour cela.

                « Un formalisme bien fait, est souvent plus savant que ses lecteurs, voire que son inventeur. »

                Voilà qui correspond assez bien à ce que Hans G. Gadamer disait de l’efficacité herméneutique de « l’efficience de l’histoire ». Le temps passant et décantant d’une part les significations hasardeuses ou vaines tout en accueillant d’autre part les significations heureuses, il est logique qu’on en vienne à mieux comprendre un auteur qu’il ne se comprenait lui-même.

                * * *

                Comme vous ne commentez pas l’analogie que j’ai proposée quant à la relation entre les champs (d’ondes) et (ce qui est conçu (faussement, j’ai bien compris) comme corpuscule d’une part et, d’autre part les champs d’idées et ce qui est conçu (délicieuse construction sociale) comme un corpus(homon)cule (bref, un homme, comme vous et moi smiley), j’en déduis que ma présentation est par trop sybilline, conjecturelle ou audacieuse.

                Permettez-moi alors de charger encore un peu la barque en précisant que ces oppositions multiples (ondes, idées) vs un (particule, homoncule) que je perçois comme semblables dans le quantique et le noétique se reflètent aussi dans l’opposition entre le symbolique (localisé, limité, déterminé, particulaire) et le vaste champ du sub-symbolique qui abrite tous les sens susceptibles de s’accrocher à ce symbolique... particulier.
                Sans doute pour d’autres raisons que les vôtres, je déteste autant que vous, si ce n’est davantage, les délires cognitivo-quantiques dont on est abreuvé depuis Cordoue et je vous assure ne pas parler de ce lieu-ci en pointant, comme je le fais, ce que je crois être des invariants fondamentaux ou « organisationnels ».

                Je voudrais simplement savoir si cela a pour vous le moindre sens et, si ce n’est pas le cas, qu’est-ce qui vous paraît rédhibitoire ?

                Enfin, je ne lâche pas le morceau, désolé, quid de l’énergie du vide ?
                Le brave Dirac y était impliqué de la tête et des épaules n’est-ce pas ? Alors vous avez sûrement quelque chose à en dire ! Je me trompe ?


              • JC_Lavau JC_Lavau 13 décembre 2020 22:45

                @Luc-Laurent Salvador. « Absorber theory », Wheeler et Feynman, 1941, 1945 :
                L’article est accessible en ligne à http://authors.library.caltech.edu/11095/1/WHErmp45.pdf

                Tous les transactionnistes actuellement vivants sont passés par les allusions de Feynman à ce travail de 1941, allusions dans son cours de Caltech.
                Partiellement antériorisés en 1938 par Dirac.
                Dès 1928, Gamow avait déjà utilisé un raisonnement rétrosymétrique pour établir les lois d’émission d’un alpha. 
                https://en.wikipedia.org/wiki/Alpha_decay
                Il n’existe pas d’entité-photon.


              • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 14 décembre 2020 05:29

                @JC_Lavau

                « Il n’existe pas d’entité-photon » tout comme dans le contexte de la « théorie des champs » de Kurt Lewin on pourrait dire qu’il n’existe pas d’entité-homme.
                Dès lors qu’est-ce qu’un génie ?
                Un incompris ? smiley
                D’ailleurs je me sens incompris en ce moment et, visiblement, vous ne faites pas beaucoup d’effort smiley

                Bon allez, sans rancune.
                Merci pour ce voyage dans le temps avec cet article de Wheeler & Feynman. C’est de la prose pour humains ; je ne suis pas sûr pour autant de tout comprendre mais ça m’a accroché surtout grâce à la référence à Tetrode qui dit les choses de manière brutale mais limpide : « The sun would not radiate if it were alone in space an no other bodies could absorb its radiation » !


              • JC_Lavau JC_Lavau 14 décembre 2020 10:01

                @Luc-Laurent Salvador. On ne peut rien déduire de valide d’une expérience de pensée qu’on ne peut réaliser.
                Confectionner un Soleil, mais sans espace intersidéral autour, est impossible.
                Lors de la conglomération du Soleil et de son système solaire, l’espace était déjà rempli de photons et de neutrinos. Il s’était déjà déroulé plein d’évènements, y compris l’implosion d’une supernova dont nous sommes issus.

                Au début du cours de mécanique physique et thermo, on apprenait l’impédance itérative d’un filtre ou d’un câble, et nous en avions l’expérience quand les câbles Ethernet coaxiaux devaient se terminer sur un bouchon résistif d’exactement 50 ohms. Or lors de la propagation d’un photon, et probablement aussi d’un neutrino, l’espace a exactement l’impédance itérative.
                Cela se complique pour l’établissement de la poignée de mains, car le bruit de fond n’est justement pas unidimensionnel. Pour le moment, je n’ai pas de solution à ce paradoxe apparent.


              • JC_Lavau JC_Lavau 25 décembre 2020 08:53

                @JC_Lavau. Les radio-amateurs redoutent aussi le taux d’ondes stationnaires (TOS) dans leur liaison entre l’antenne émettrice, et l’étage de sortie d’amplificateur.
                Ainsi le clampin cibiste qui vole l’antenne de voiture d’un vrai radio-amateur se prépare une fameuse surprise : cramer son étage de sortie dès qu’il envoie la sauce, car les impédances ne sont pas du tout les mêmes, sur des bandes de fréquences fort différentes.


              • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 14 décembre 2020 11:46

                Les trouveurs supprimés :

                Fernand Crombette : déchiffrement du disque de Phaestos, déchiffrement des hiéroglyphes par le copte.

                Guy Berthault : Expérimentations en canal de la simultanéité de la formation des strates dans les roches sédimentaires.

                André Berthier : Découverte de l’Alésia de Chaux-des-Crotenay.

                Paul Eychart : Découverte de la Gergovie aux côtes de Clermont.

                Waldemar Julsrud : Découverte des figurines d’Acambaro.

                Robert Gentry : Découverte des halos produits pas l’élément radioactif Polonium.

                Michelson et Gale : Expérimentation sur l’Ether démontrant la rotation de la terre sur elle-même.

                Nikola Tesla : Découverte de l’énergie libre.

                Paul Pantone : Découverte du réacteur Pantone.

                Yull Brown : Découverte du gaz de Brown.

                D. P. : La découverte du mécanisme du déluge et de la dérive des continents.

                 

                « Nous vivons dans une nation ou les médecins détruisent la vie, les avocats la justice, les universités la connaissance, la presse l’information, la religion la morale et les banques l’économie. »
                Les élites n’ont plus aucune crédibilité. Une interview du journaliste Chris Hedges
                http://lesakerfrancophone.fr/les-elites-nont-plus-aucune-credibilite-une-interview-du-journaliste-chris-hedges


                • JC_Lavau JC_Lavau 14 décembre 2020 12:26

                  @Daniel PIGNARD. Hélas, il y a à boire et à manger dans ta liste, pour le moins hâtive.
                  Par exemple, la prétendue « énergie libre » attribuée à Nikola Tesla n’a jamais existé. Tesla était un prestidigitateur compulsif, et publicitaire. Vous vous imaginez que « énergie » est juste un réservoir d’un fluide mystérieux, qu’il suffirait de puiser. Visiblement cette secte de croyants n’a jamais appliqué la thermodynamique dans les métiers de l’ingénierie.

                  Mais j’ai de l’estime pour le travail de latiniste de Berthier.

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