Louise Bourgeois au Centre Georges Pompidou
« Je m’appelle Louise Joséphine Bourgeois. Je suis née le 25 décembre 1911 à Paris. Tout mon travail des cinquante dernières années, tous mes sujets trouvent leur source dans mon enfance. »

Mais non, vous vous trompez Madame, c’est dans MON enfance que vous puisez, dans celle de mon voisin, fasciné par cette chambre faite de portes qui ne s’ouvrent jamais, remplie de bobines de fil.
D’où vous vient l’idée de faire de votre mère une araignée monstrueuse, écrasante et inoffensive parce que figée, sinon de ma mère, de celles des deux dames âgées qui discutent à côté de moi - "oh mais il y a des lambeaux de tapisserie partout !" -, de toutes les mères ?
Et que dire de cette "fillette", ce sexe masculin que vous tenez fièrement comme une baguette sortie du four sur cette photo de Mapplethorpe ? N’est-ce pas, là où on l’attendait le moins - cet appendice vulnérable, sans muscles et sans os tel que longtemps les artistes ont vu les femmes - que se trouve la part de féminité que tous les hommes possèdent ?
Chairs pendouillantes, coulantes, drapées, tendues, les sculptures de Louise Bourgeois taquinent l’obscénité d’une manière enfantine.
Petits mondes aux règles bien précises et énigmatiques, ses installations se servent de nos souvenirs, du sens que nous attachons aux objets, pour nous toucher au coeur, et nous insuffler cette force vitale qui ne jaillit que quand on a trouvé un compromis avec la mort.
Louise Bourgeois semble avoir trouvé ce compromis en ayant toujours une idée en gestation - ses dernières oeuvres donnent dans le textile.
Une artiste à suivre donc...
Rétrospective Louise Bourgeois au Centre Georges Pompidou, jusqu’au 2 juin.
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