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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Louise Michel : Un cri sans écho

Louise Michel : Un cri sans écho

Cette parole d’Evangile

Qui fait plier les imbéciles

Et qui met dans l’horreur civile

De la noblesse et puis du style

Ce cri qui n’a pas la rosette

Cette parole de prophète

Je la revendique et vous souhaite

Ni Dieu ni maître.

Léo Ferré,

1830 Naissance d’une enfant au patronyme incertain dans le berceau du romantisme, particule manquante, austère féodalité, buisson ardent, natalité buissonnière, châtelaine virtuelle de Vroncourt, princesse vagabonde...il faut bien naitre quelque part.
Servante était sa mère, le saint esprit en goguette, il y eut tout de même le père et le fils...mais
Ni Dieu ni maître !
Heureusement il y eut des grands parents.
La providence grisonnante, ceux qui ne prennent plus la vie au sérieux. Pour l’anarchiste en dentelle de lin qui ne prend pas encore la vie au sérieux.
Grand-papa Demahis a le coeur libéral et l’esprit encyclopédiste. Est-ce la faute à Voltaire, est-ce la faute à Rousseau ? Dans le salon feutré aux rideaux pesants, bercée par le crépitement des flammes, elle écoute le feu de l’âtre. Dans son coeur d’enfant protégée, les flammes de la révolution et des barricades n’entrent point mais s’insinuent sournoisement. Dans le confort de l’enfance se gravent déjà l’inconfort de l’âme. "Les rêveries du promeneur solitaire, les confessions, l’expiation, la nouvelle Eloïse, le contrat social". J.J. Rousseau.
Les sources intérieures de la tragédie, la passion de la justice et de la vérité. Les tourments qui remontent toujours à la cause inconnue, le pêcher originel, l’éternelle culpabilité sans nom.
Ni Dieu ni maitre !
Par la verrière du grand bureau, à l’horizon verdoyant de la plaine qui s’étire, un espace ironique de fausse liberté, Le sourire voltairien. Les paroles caustiques et la vraie curiosité, l’enrichissement de l’esprit.
"Comment concilier l’existence du mal sur terre avec l’existence de Dieu."...plus tard Louise !
"Candide" personnage peu crédible et très crédule, prime passeur pour l’acuité juvénile. Panglos-Cacambo grand papa, précepteur du grand château pour la vie
. De la comédie au conte philosophique, Louise fixera la tragédie avec la turbulence d’un humanisme volontariste et révolutionnaire. Le Romantisme en lettre de feu.
Dans l’ombre d’un vieillard à la bonté discrète, feignant d’avoir du bon sens… insolent avec l’Eglise et prudent avec Dieu, gaulois, rusé, ambitieux et moqueur, tel fut Voltaire dans le coeur de l’enfant.
Ni Dieu ni maitre !
La grand maman, le havre de paix, la douce quiétude, dans ses mémoires idylliques, grâce à laquelle un coeur démesuré se donne pleinement. Auprès de cette belle âme de conte de fée, Louise découvrira le chant et le piano...et la maitrise et Dieu partout.
A vingt ans, par gros temps d’infortune, la mort emporte ses grands parents et son papa sans nom, Louise est chassée du château par sa belle mère...et Cendrillon implose.
Ni Dieu ni maitre !
L’auréole du grand papa veille toujours, Candide distille son alchimie. Educatrice et pédagogue avant-gardiste dans l’âme, elle étudiera, et ouvrira son école à Audeloncourt...dans ce pays où tous les noms marquent un terme brutal dans un besoin de raccourcissement annonciateur de je ne sais quel présage...Vroncourt sans doute.
Paris, Montmartre.
La capitale dans son effervescence, grouillante et mutante
, les meeting politiques, Théophile Ferré et sa soeur Marie. Le temps des cerises...

...Mais il est bien court le temps des cerises
Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d’oreilles
Cerises d’amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendants de corail qu’on cueille en rêvant...

Elle avait le Romantisme conquérant l’amazone ! Le buisson ardent s’embrasait maintenant dans l’anarchie naissante. La fureur anticléricale, antireligieuse et la haine de l’empire...pour faire court.
Napoléon III déclare la guerre aux prussiens, il est défait à Sedan.
Paris assiégé ( par les prussiens avec sa troisième république résiste sous l’autorité du maire de Montmartre, G. Clémenceau.
La ville est à feu et à sang, les bourgeois capitulent et tentent de désarmer la ville et le peuple de brailler et d’édifier des barricades, et Louise dans ce tumulte tour à tour soldat et ambulancière, dans l’observance sans faille de ses modèles d’antan...les penseurs de l’ombre, c’est la faute à Voltaire, c’est la faute à Rousseau !
Le gouvernement réfugié à Versailles fait plier Paris, Louise est incarcérée à Satory.
De noir vêtu, épique et sereine, en deuil de ses compagnons et bientôt de Théophile, l’amour de sa vie elle affrontera le conseil de guerre comme une lionne, prenant sur elle tous les crimes de l’humanité, en menant sa propre défense ...comme les femmes le savent faire quand on leur prend leur amant. Son courage et son assurance auront partiellement raison de ces mâles anonymes aux icônes ridicules qui dissimulent leur peur...merci Victor Hugo.
Déportée à la Nouvelle-Calédonie sur la Virginie. Avec de nombreuses camarades elles connaitront la faim et le manque d’hygiène, mais la flamme de la subversion s’activera au contact des tribus canaques. Impuissante, elle assistera à l’écrasement de la révolte.
Cet exil lointain, dans ce corps aux mémoires vives et à l’esprit solaire, marquera le sceau de l’anarchie.
Pus tard, après l’amnistie des condamnés de la commune elle rentre en France, accueillie triomphalement à saint Lazare par des milliers de personnes.
La militante s’investit dans les réunions et meeting politiques, elle prône l’anarchie et visite les prisons dans un jeu du chat et de la souris avec la police et le gouvernement en place. Elle jouit d’une renommée mondiale, modeste récompense.
Elle essuiera un attentat, deux balles dans la tête, s’en remettra. Lasse des calomnies et du manque de liberté elle s’exilera à Londres. Charlotte Vauvelle, issue du milieu anarchiste londonien partagera sa passion.
Entre l’enseignement du Français et ses conférences sulfureuses elle poursuivra sa quête lumineuse.
1905, Marseille son dernier meeting, la mort la prit par la main.

Chassée du paradis de son enfance, pour elle originel,
révolutionnaire anarchiste elle devint.
Sur le sens de sa révolution on s’interrogea,
femme ardente au cri d’amour sans écho,
son puissant souvenir murmure encore...Ni Dieu ni maitre !
 
 

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44 réactions à cet article    


  • MICHEL GERMAIN jacques Roux 8 mars 2010 10:11

    Merci ! Vive la Commune du Monde ! 


    • jack mandon jack mandon 8 mars 2010 12:08

      @ Jacques Roux,

      Bien sur on peut rêver.
      Le rêve est souvent la genèse de l’action.


    • Fergus Fergus 8 mars 2010 10:22

      Un grand merci, Jack Mandon, pour ce superbe texte et cet hommage vibrant à une femme d’honneur et d’engagement.

      Par le respect constant de ses convictions et la défense des faibles qu’elle a toujours prônée, Louise Michel reste aujourd’hui encore, malgré son idéal anarchiste, un modèle pour les gens de gauche, du moins ceux qui ne se sont pas perdus dans les combines politiciennes...


      • jack mandon jack mandon 8 mars 2010 12:15

        @ Fergus

        L’anarchie fut son obsession,
        la marque d’une injustice profonde dans son enfance.
        la semence rousselienne dispensée par le feu...une option.
        Merci Fergus


      • jako jako 8 mars 2010 10:37

        Effectivement très bell hommage, à quand Rosa Luxembourg ? Merci Jack


        • jack mandon jack mandon 8 mars 2010 12:17

          @ Jako

          Du travail en perspective, merci pour l’idée.


        • hans 8 mars 2010 18:07

          Bien vu Rosa, surtout qu’elle s’est affirmée face aux nazis et seule si seule , massacrée par des barbares mais debout, oui il faudrait ecrire à son sujet mais je ne sais pas le faire, peux être jack ? merci à lui


        • jack mandon jack mandon 9 mars 2010 06:59

          @ Hans

          Quand on se réfère au professionnels férus d’histoire on se sent dépassé.
          écoutez votre coeur et laissez vous aller
          merci


        • Lisa SION 2 Lisa SION 2 8 mars 2010 11:08

          Magnifique hommage pile le jour des femme, Jack !

          Il n’y avait pas mieux pour rendre hommage à cette femme courageuse vu l’époque et qui mourut à l’heure de la séparation de l’Église et de l’État...


          • jack mandon jack mandon 8 mars 2010 12:21

            @ Lisa Sion

            L’église et l’état, bien sur.
            J’ai hâte que toutes les religions en comprennent l’urgence.
            Ce serait vraiment dommage que Louise Michel et bien d’autres
            soient morts pour rien.
            Merci de votre intervention d’actualité


          • sisyphe sisyphe 8 mars 2010 11:22

            Très bel hommage à une femme de justice, de révolte, et de dignité.

            Merci pour ce texte.


            • jack mandon jack mandon 8 mars 2010 12:24

              @ Sisyphe

              Reconnaissance d’un maitre de la tragédie et de la comédie.
              Hommage de Louis à Louise
              Merci Sisyphe


            • jack mandon jack mandon 8 mars 2010 12:32

              @ Chantecler

              Ironie de l’histoire qui ne sait plus quoi faire de cette femme endiablée,
              qui malgré ses emprisonnements réguliers ne cesse de clamer
              sa détermination et sa fidélité à chaque sortie de prison.
              Il fallait donc tenter de la supprimer.
              Comme elle avait la tête dure,
              elle a choisi le moment de sa mort
              en vacances sous le soleil du midi.
              Dernier pied de nez au brumes de Vroncourt,
              les brumes de l’injustice évidemment.


            • jack mandon jack mandon 9 mars 2010 07:13

              @ chantecler

              Les personnages de l’ombre. Peu soucieux de marquer l’histoire, d’authentiques cris humains.
              Louise Michel est une pionnière dans sa catégorie, elle ouvre la voie aux femmes qui investissent le champ social et politique...un cri sans écho.
              Beaucoup d’hommes célèbres seraient restés d’illustres inconnus gisant au panthéon, si dans l’ombre de leur histoire une femme aimante et clairvoyante ne les avait pas porté à bout de bras.
              merci


            • kammy kammy kammy kammy 8 mars 2010 11:43

              Un bien bel hommage ! Merci pour cet intéressant aricle ! smiley


              • jack mandon jack mandon 8 mars 2010 12:35

                @ Kammy,

                Louise, un grand coeur, une femme courageuse comme toi.

                Merci


              • Shaytan666 Shaytan666 8 mars 2010 12:04

                Comme je le disais autre part, samedi au lieu des insipides « victoires » de la musique, il y avait sur FR3 un télefilm retraçant sa vie, bien que ne partageant pas toutes ses idées, j’ai admiré cette femme pour son combat et ses convictions. Refuser d’être « favorisée » par rapport aux hommes également déportés, est faire preuve d’une très belle grandeur d’âme.


                • jack mandon jack mandon 8 mars 2010 12:37

                  @ Shaytan666

                  A l’autre bout de la terre même combat
                  puisqu’il est universel.
                  Merci


                  • Pierre Crépeau 8 mars 2010 14:24

                    Merci monsieur mandon pour ce bel hommage, et merci à FR3, une fois n’est pas coutume......
                    Faites donc une petite expérience avec Google earth : Cherchez où se trouve la rue Thiers et l’éventuelle rue louise Michel sur les communes de France..... Vous obtiendrez une superbe carte géo-politique !!!


                    • MICHEL GERMAIN jacques Roux 8 mars 2010 14:34

                      bonne idée, j’essaierai. Mais il doit y avoir une rue Jules Ferry dans chaque commune...et pas de rue Jacques Roux, et si peu d’Olympe de Gouges...

                      Salutations.

                      Michel.


                    • jack mandon jack mandon 8 mars 2010 15:41

                      @ Jacques Roux

                      Tout à fait intéressant votre suggestion
                      Merci


                    • Pierre Crépeau 8 mars 2010 22:35

                      Avec l’abbé Gréguoire quel beau couple ! Sus gestion......


                    • jack mandon jack mandon 9 mars 2010 07:23

                      @ Pierre Crépeau,

                      Nous vivons au XXI ème siècle dans un modèle judéo chrétien ou la femme est encore une figurante. Au fond elle doit investir les bastions qui ne lui sont pas naturellement et surtout culturellement dévolus...ce n’est pas toujours son intention.


                    • vivien françoise 8 mars 2010 14:26

                      Bonjour Jack mandon,
                      « Louise Michel, un cri sans écho ».
                      Je vais être abrupte aujourd’hui. Mais, j’attendais beaucoup plus de cet article.
                      Louise Michel était beaucoup plus que la biographie que vous faites.
                      Je suis déçue. Vous mettez beaucoup plus de verve lorque vous décrivez des personnages masculins. Vous avez totalement occulté la vie de cette femme, ce qu’elle a été, ce qu’elle a fait.
                      Elle a passé neuf ans de bagne en Nouvelle Calédonie, et vous en avez fait un exil.
                      Même vous, vous avez fait fuir l’écho sur la vie de Louise Michel.
                      VF 


                      • jack mandon jack mandon 8 mars 2010 15:26

                        @ Françoise,

                        Tout à fait,
                        mais ce qui m’intéresse surtout c’est le ferment de la révolution généré par une enfance à la fois culturellement et sentimentalement heureuse et le couperet de l’injustice de la marâtre
                        qui tombe comme une sanction mettant fin au conte de fée originel.
                        Chère Françoise, mes compétences s’arrêtent où commencent les vôtres.
                        Je trouve intéressant de participer à la même histoire d’une manière communarde.
                        Autant partager nos compétences « révolutionnaires »
                        Je vous salue camarade Françoise.


                      • vivien françoise 8 mars 2010 18:31

                        Bonsoir Jack,
                        Vous vous faites l’avocat de la défense. Ce genre de défense qui décortique la vie de l’accusée pour pardonner les fautes graves. Je ne vous suis pas dans cette voie.
                        Ce n’est pas Sainte Louise qui est allée au bagne mais Louise la révolutionnaire, celle qui réclame la même peine qu’un homme.
                        La journée de la femme serait juste un repentir furtif pour nier notre existence ?
                        Nous sommes des Flora, des Louise ou des Marie-Olympe, mais qui s’en soucie vraiment ?
                         Cette journée de la femme est un déni de notre existence les 364 autres jours de l’année.
                         Léonard de Vinci est devenu le génie qu’il a été parceque sa mère était une servante ?
                        VF


                      • vivien françoise 8 mars 2010 19:10

                        Pour répondre à votre commentaire, voici ma question « auriez-vous des compétences révolutionnaires ? »
                        VF


                      • jack mandon jack mandon 9 mars 2010 08:04

                        @ Françoise,

                        Compétence révolutionnaire ? un peu comme Lénine la poésie à la rose.
                        Pour mieux vous répondre je ferai référence à mon précédent article auxquels les commentaires les plus éclairés appartenaient aux femmes. De toute évidence, les sujets sensibles et délicats, ceux qui touchent l’identité, l’intime et l’amour, c’est à dire l’essence humaine, sont abordés avec beaucoup de respect et d’intelligence par la femme.
                        Qu’il le veuille où s’en défende, la femme est l’avenir de l’homme, physiquement, mentalement et spirituellement.
                        En ces temps de crises généralisées les décideurs mâles devraient réfléchir avant de poursuivre leurs courses stériles pour un « avenir » abstrait et déshumanisé...la finance, prostituée notoire est une affaire d’homme, la stratégie militaire, l’armement et la guerre, sont masculins. Le virtuel est une création d’homme pour compenser son inaptitude à la procréation sans doute. La religion dogmatique est surtout une affaire d’homme. Que ne ferait-il pas pour contrôler et asservir cet être en apparence plus fragile...qui lui cause tellement de peurs.
                        Quelques soient les raisons qui poussent un homme à la métamorphose...aimer la femme au point de lui ressembler est la cause profonde que je retiendrai maintenant.
                        Merci de votre intervention


                      • vivien françoise 9 mars 2010 14:17

                        Bonjour Jack,
                        Notre combat, car tel est notre vie, sera infini ;
                        Même ici sur Agoravox, certains auteurs nient sans rougir les problèmes basiques dont nous sommes les victimes. Je réponds avec ironie car rien de ce que j’écrirais ne les ferait changer d’avis.
                        Pensez donc, il leur suffit d’aboyer pour que la vie des femmes basculent.
                        Tous les problèmes spécifiques aux femmes sont tournés de plus en plus souvent en dérision ici même.
                        Il est rare de trouver des hommes voulant bien reconnaitre en toute franchise et honnêteté, qu’il y a du chemin à parcourir pour que nous soyons reconnues comme des êtres à part entière.
                        J’ai été déçue par votre article, je peux bien le reconnaitre aujourd’hui, car c’est la tournure que j’avais employée hier mais j’ai renoncé à l’écrire.
                        Vous aviez dit à un autre intervenant que votre prochain article serait sur Louise Michel.
                        La Louise Michel que vous avez dépeinte hier était tiède alors que c’était une tigresse ;
                        Les hommes et les femmes sont différents c’est bien parceque la nature l’a prévue ainsi.
                        Mais les hommes ont soumis les femmes non pas par leur intelligence mais uniqument par la force.
                         Nous sommes au 21ème siècle et peu de choses ont changé et changeront. 
                        Pourtant, les hommes portent en eux depuis la nuit des temps, la moitié du patrimoine génétique de leur mère, ils l’oublient trop facilement. 
                        En fait, un homme n’est que la moitié d’un homme. 
                        Nous ne sommes pas l’avenir de l’homme, je refuse cette idée qu’ une fois de plus, nous ne servions qu’ à faire des hommes. Nous ne sommes pas des ventres. 

                        Bonne journée
                        VF


                      • jack mandon jack mandon 9 mars 2010 14:52

                        @ Françoise,

                        Nos échanges épistolaires traduisent une différence formelle,
                        quant au fond nous n’avons de différence que notre nature.
                        Mon article sur le transsexualisme traduit par le choix même
                        du sujet, une sensibilité convergente pour un être unique quand à l’âme.
                        L’amitié et l’amour nous donnent l’occasion d’expérimenter
                        notre proximité absolue quant à notre personnalité globale
                        Le culturel, d’une certaine manière a creusé le fossé entre nous.
                        Je soupçonne que c’est la peur de la femme
                        qui a donné à l’homme des moyens artificiels pour se protéger,
                        la réduire et l’asservir pour ne pas succomber à ses charmes.
                        Vous pouvez me joindre sur mon site si vous le désirez.
                        Au plaisir Françoise.


                      • MICHEL GERMAIN jacques Roux 8 mars 2010 14:31

                        Je n’ai pas eu le temps ce matin de dire autre chose qu’un « merci » un peu ridicule et léger à Jack Mandon...un merci, qui s’adresse tout autant, à travers lui, à Louise elle même. jusqu’à la guerre de 14 des milliers de personnes se sont rendues sur sa tombe à Levallois Perret...Elle a soutenu les Canaques et aurait même laissé son écharpe rouge à l’un des chefs de la révolte. Elle s’est insurgée contre les propos racistes de ses camarades de bagne à l’endroit des autochtones.

                        La « semaine sanglante » qui mit fin à la Commune de Paris a vu plus de personnes exécutées par les Versaillais que pendant toute la « terreur » révolutionnaire...qu’en disent les écrits historiques qui sont retenus pour l’enseignement en France ? Mais que pourraient ils en dire quand on sait que Jules Ferry (le colonialiste esclavagiste, Ministre de Adolphe Thiers, Peureux, bourgeois et boucher) qui a fait crier à l’assemblée nationale « vive la république ! » en annonçant la fin de la révolte et les massacres, est l’instigateur de l’école obligatoire (et gratuite certes)...

                        Allez, Jack, faites nous la prochaine sur Olympe de Gouges (je n’écris plus sur Agora et n’y consacre plus de temps)...Vous aviez certainement remarqué mon « avatar » et mon pseudo « Jacques Roux » (un homme particulièrement intéressant, un enragé).

                        Quant à Fergus, s’il me lit, pourquoi « ...malgré son idéal anarchiste » ? Il reste quoi, aujourd’hui, comme idéal ?

                        Cordialement.

                        Michel.


                        • vivien françoise 8 mars 2010 14:39

                          Jacques Roux,
                          J’apprécie votre commentaire. Toujours de bonne humeur j’espère ?
                          VF


                        • jack mandon jack mandon 8 mars 2010 15:46

                          @ Jacques Roux

                          L’âme humaine est un labyrinthe complexe et imprévisible.
                          Où commence la révolution constructive, où se termine
                          la révolte personnelle tout à fait subjective ?



                          • rocla (haddock) rocla (haddock) 8 mars 2010 14:42

                            Je marque un silence avant de parler .


                            • rocla (haddock) rocla (haddock) 8 mars 2010 14:55

                              Une femme de légende la Louise .

                              Merci Jack .


                              • jaja jaja 8 mars 2010 18:31

                                D’autant plus qu’elle n’a pas condamné le pillage de boulangeries alors que le peuple avait faim...

                                "Ce nouvel engagement est bientôt concrétisé par l’action : le 9 mars 1883, elle mène aux Invalides, avec Émile Pouget, une manifestation au nom des « sans-travail » qui dégénère rapidement en pillages de trois boulangeries[4] et en affrontement avec les forces de l’ordre. Louise, qui se rend aux autorités quelques semaines plus tard, est condamnée en juin à six ans de prison assortis de dix années de surveillance de haute-police, pour « excitation au pillage  »


                              • jack mandon jack mandon 8 mars 2010 15:37

                                @ camarade rocla,

                                Vous êtes un farceur.
                                Cependant ( encore celui là ) nous avons remarqué au comité de salut publique
                                de la barricade de la rue Lepic que vous gaspillez le papier précieux du journal,
                                vous êtes assigné à faire le guet pour la nuit de la journée de la femme.
                                vous pouvez conserver votre uniforme pour cette fois.


                                • rocla (haddock) rocla (haddock) 8 mars 2010 15:51

                                  Et pour la nuit de la journée de la femme je me présenterai dans le plus simple appareil , sauf votre déshonneur mesdames ..... smiley


                                  • Reinette Reinette 8 mars 2010 19:57

                                    la barricade de la rue Lepic dans le plus simple appareil !

                                    à quelle heure ? Rocla

                                     smiley


                                  • Reinette Reinette 8 mars 2010 16:39

                                    Extrait du procès de la communarde Louise Michel
                                    Versailles, Décembre 1871

                                    L’avocat général : il y a lieu de mettre Louise Michel en jugement pour :
                                    1- Attentat ayant pour but de changer le gouvernement ;
                                    2- Attentat ayant pour but d’exciter à la guerre civile en portant les citoyens à s’armer les uns contres les autres ;
                                    3- Pour avoir, dans un mouvement insurrectionnel, porté des armes apparentes et un uniforme militaire, et fait usage de ces armes ;
                                    4- Faux en écriture privée par supposition de personne ;
                                    5- Usage d’une pièce fausse ;
                                    6- Complicité par provocation et machination d’assassinat des personnes retenues soit-disant comme otages par la commune ;
                                    7- Complicité d’arrestations illégales, suivies de tortures corporelles et de morts, en assistant avec connaissance les auteurs de l’action dans les faits qui l’ont consommée.
                                    Crimes prévus par les articles 87, 91, 150, 151, 159, 59, 60, 302, 341, 344 du code pénal et 5 de la loi du 24 mai 1834.


                                    • Reinette Reinette 8 mars 2010 16:42

                                      Le président : Vous avez entendu les faits dont on vous accuse. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ?

                                      Louise Michel : Je ne veux pas me défendre, je ne veux pas être défendue. J’appartiens tout entière à la révolution sociale, et je déclare accepter la responsabilité de mes actes. Je l’accepte tout entière et sans restriction. Vous me reprochez d’avoir participé à l’assassinat des généraux ? A cela, je répondrais OUI, si je m’étais trouvée à Montmartre quand ils ont voulu faire tirer sur le peuple. Je n’aurais pas hésité à faire tirer moi-même sur ceux qui donnaient des ordres semblables. Mais, lorsqu’ils ont été faits prisonniers, je ne comprends pas qu’on les ait fusillés, et je regarde cet acte comme une insigne lâcheté !
                                      Quant à l’incendie de Paris, oui j’y ai participé. Je voulais opposer une barrière de flammes aux envahisseurs de Versailles. Je n’ai pas eu de complices pour ce fait. J’ai agi d’après mon propre mouvement.
                                      On dit aussi que je suis complice de la Commune ! Assurément oui, puisque la Commune voulait avant tout la révolution sociale, et que la révolution sociale est le plus cher de mes vœux. Bien plus, je me fais l’honneur d’être un des promoteurs de la Commune qui n’est d’ailleurs pour rien, pour rien qu’on le sache bien, dans les assassinats et les incendies. Moi qui ai assisté à toutes les séances de l’Hôtel de Ville, je déclare que jamais il n’y a été question d’assassinats ou d’incendie. Voulez-vous connaître les vrais coupables ? Ce sont les gens de la police, et plus tard, peut-être, la lumière se fera sur tous ces événements dont on trouve aujourd’hui tout naturel de rendre responsables tous les partisans de la révolution sociale.
                                      Un jour, je proposais à Ferré d’envahir l’Assemblée. Je voulais deux victimes, M. Thiers et moi, car j’avais fait le sacrifice de ma vie et j’étais décidée à le frapper.

                                      - Dans une proclamation, vous avez dit qu’on devait, toutes les 24 heures, fusiller un otage ?

                                      - Non, j’ai seulement voulu menacer. Mais pourquoi me défendrais-je ? Je vous l’ai déjà déclaré, je me refuse à le faire. Vous êtes des hommes, vous allez me juger. Vous êtes devant moi à visage découvert. Vous êtes des hommes et moi je ne suis qu’une femme, et pourtant je vous regarde en face. Je sais bien que tout ce que je pourrais vous dire ne changera rien à votre sentence. Donc, un seul et dernier mot avant de m’asseoir. Nous n’avons jamais voulu que le triomphe de la Révolution. Je le jure par nos martyrs tombés sur le champ de Satory, par nos martyrs que j’acclame encore ici hautement, et qui un jour trouveront bien un vengeur. Encore une fois, je vous appartiens. Faites de moi ce qu’il vous plaira. Prenez ma vie, si vous la voulez ; je ne suis pas femme à vous la disputer un seul instant.

                                      - Vous déclarez ne pas avoir approuvé l’assassinat des généraux et cependant on raconte que, quand on vous l’apprit, vous vous êtes écriée : « On les a fusillés, c’est bien fait ! »

                                      - Oui, j’ai dit cela, je l’avoue. Je me rappelle même que c’était en présence des citoyens Le Moussu et Ferré.

                                      - Vous approuviez donc l’assassinat ?

                                      - Permettez ! Cela n’en est pas une preuve. Les paroles que j’ai prononcées avaient pour but de ne pas arrêter l’élan révolutionnaire.

                                      - Vous écriviez aussi dans les journaux, dans Le Cri du Peuple, par exemple ?

                                      - Oui, je ne m’en cache pas.

                                      - Ces journaux demandaient chaque jour la confiscation des biens du clergé et autres mesures révolutionnaires semblables. Telles étaient donc vos opinions ?

                                      - En effet ! Mais remarquez que nous n’avons jamais voulu prendre ces biens pour nous. Nous ne songions qu’à les donner au peuple pour le bien-être.

                                      - Vous avez demandé la suppression de la magistrature ?

                                      - C’est que j’avais devant les yeux les exemples de ses erreurs. Je me rappelais l’affaire Lesurques et tant d’autres.

                                      - Vous reconnaissez avoir voulu assassiner M. Thiers ?

                                      - Parfaitement... Je l’ai dit et je le répète.

                                      - Il paraît que vous portiez divers costumes sous la Commune ?

                                      - J’étais vêtue comme d’habitude. Je n’ajoutais qu’une ceinture rouge sur mes vêtements.

                                      - N’avez-vous pas porté plusieurs fois un costume d’homme ?

                                      - Une seule fois, c’était le 18 mars : je m’habillais en garde national, pour ne pas attirer les regards.

                                      Peu de témoins ont été assignés, les faits reprochés à Louise Michel n’étant pas discutés par elle.
                                      Me Haussman, à qui la parole est ensuite donnée, déclare que devant la volonté formelle de l’accusée de ne pas être défendue, il s’en rapporte simplement à la sagesse du conseil.

                                      Le Président : Accusée, avez-vous quelques choses à dire pour votre défense ?

                                      Louise Michel : Ce que je réclame de vous, qui vous affirmez conseil de guerre, qui vous donnez comme mes juges, qui ne vous cachez pas comme la commission des grâces, de vous qui êtes des militaires et qui jugez à la face de tous, c’est le champ de Satory où sont déjà tombés nos frères ! Il faut me retrancher de la société. On vous dit de le faire. Eh bien, le commissaire de la république a raison. Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit qu’à un peu de plomb, j’en réclame une part, moi ! Si vous me laissez vivre, je ne cesserai de crier vengeance, et je dénoncerai à la vengeance de mes frères les assassins de la commission des grâces...

                                      Le Président : Je ne puis vous laisser la parole, si vous continuez sur ce ton !

                                      Louise Michel : J’ai fini ! Si vous n’êtes pas des lâches, tuez-moi !

                                      Après ces paroles qui ont causé une profonde émotion dans l’auditoire, le conseil se retire pour délibérer. Au bout de quelques instants, il rentre en séance et, aux termes du verdict, Louise Michel est à l’unanimité condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée. On ramène l’accusée et on lui donne connaissance du jugement. Quand le greffier lui dit qu’elle a 24 heures pour se pouvoir en révision :
                                      Non ! s’écrie-t-elle, il n’y a point d’appel ; mais je préférerais la mort !

                                      La Gazette des Tribunaux, décembre 1871.

                                      http://increvablesanarchistes.org/articles/avan1914/78louise_canaq.htm


                                    • jack mandon jack mandon 9 mars 2010 08:20

                                      @ Reinette,

                                      Merci pour ce développement historique indispensable qui éclaire le personnage épique habité par le romantisme hugolien.
                                      Louise Michel et ses semblables s’inscrivent en touches fulgurantes dans le grand roman des misérables qui a bercé notre enfance.
                                      C’est aussi la force du roman que de nous maintenir dans l’intemporel partage.


                                    • Reinette Reinette 8 mars 2010 17:19

                                      de nombreuses femmes ont été fusillées lors de la semaine sanglante

                                      Ayant vu mourir tout ses amis et surtout Ferré, Louise réclame la mort au tribunal .C’est sans doute en l’apprenant que Victor Hugo écrit son poème « Viro Major ».


                                      Ayant vu le massacre immense, le combat Le peuple sur sa croix, Paris sur son grabat, La pitié formidable était dans tes paroles. Tu faisais ce que font les grandes âmes folles Et, lasse de lutter, de rêver de souffrir, Tu disais : « j’ai tué ! » car tu voulais mourir.

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