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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Luciano Pavarotti, le ténor populaire du bel canto

Luciano Pavarotti, le ténor populaire du bel canto

« Pour moi, faire de la musique est l’activité la plus joyeuse possible, l’expression la plus parfaite de toute émotion. ».



L’un des ténors les plus connus au monde est mort il y a dix ans, le 6 septembre 2007, pas loin de ses 72 ans. Luciano Pavarotti fut sans doute celui qui a su le mieux populariser l’opéra, qui l’a fait connaître le mieux du grand public, de ce public qui, peu averti, n’ose pas écouter des opéras, pense que ce n’est pas sa culture, que son "complexe" ne peut pas être compatible avec cet art.

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C’est probablement cela, le grand génie de Pavarotti : faire aimer l’opéra à des personnes totalement étrangères à l’opéra : « L’opéra est l’une des formes les plus importantes de l’art. Il devrait être écouté et apprécié de tous. ». Le succès commercial a été en rapport : ses CD d’enregistrement ont été vendus à plus de 100 millions d’exemplaires dans le monde. C’est colossal. C’était la mission qu’il s’était donnée : « Je veux atteindre autant de personnes que possible avec le message de la musique, du merveilleux opéra. ».

Comme beaucoup de chanteurs lyriques, il avait évidemment ses zones d’ombre, son caractère difficile, ses traits parfois étonnants (superstitieux par exemple), ses caprices de star, ses annulations intempestives à mettre en colère son public et ses producteurs. Il expliquait : « Avec l’opéra, comme dans tout art de scène, pour être très demandé et bien payé, vous devez bien sûr être bon, mais vous devez aussi être célèbre. Ce sont deux choses différentes. ». Le talent est toujours ainsi : il supplante tout le reste. On a bien accepté les frasques de Dali ou Picasso, et même l’antisémitisme de Céline (en fait, moi, non, mais je conçois qu’on puisse séparer l’œuvre de la personnalité de son auteur).

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J’ai parlé de superstition. Entre autres, Pavarotti portait toujours sur lui, lorsqu’il entrait en scène, un clou tordu récupéré dans le décor. Enfant de Modène, il a commencé à l’âge de 25 ans, le 29 avril 1961 et termina sa carrière, malade, le 10 février 2006 avec "son" célèbre "Nessun Dorma" pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Turin en 2006. Ce fut son célèbre maître Herbert von Karajan qui le fit entrer à la Scala de Milan en 1965. On a souvent dit que Pavarotti ne connaissait pas le solfège et ne savait donc pas lire une partition, ce qui ne l’empêchait pas de suivre l’orchestre : « Vous n’avez pas besoin d’un cerveau pour écouter de la musique. ». Il a principalement chanté des opéras de Verdi et Puccini.

Il a cherché à faire de très nombreuses collaborations, quittant parfois l’art lyrique pour rejoindre des chanteurs populaires (la liste est phénoménale, de Queen à Florent Pagny, en passant par Elton John, Céline Dion, Éric Clapton, Mariah Casey, les Spice Girls, etc.).

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Il est connu aussi pour avoir initié ces fameux concerts à trois ténors (lui le plus âgé), aux côtés des Espagnols Placido Domingo et José Carreras. Ils ont chanté ensemble le 7 juillet 1990 à Rome pour la coupe du monde de football (qui se déroulait en Italie), puis pour les coupes du monde suivantes, à Los Angeles le 16 juillet 1994, à Paris le 10 juillet 1998, à Yokohama le 27 juin 2002. L’une des raisons, sa passion pour le football et par ce moyen très populaire, sensibiliser à l’opéra avec les grands airs. Il y a eu beaucoup d’autres concerts des Trois ténors, à Monaco le 9 juin 1994, à Tokyo le 29 juin 1996, à Columbus (USA) le 28 septembre 2003, etc., en tout, trente-quatre concerts entre 1990 et 2003, partout dans le monde. Luciano Pavarotti a fait également beaucoup de concerts de charité pour certaines causes humanitaires.

Voici quelques extraits de ses prestations publiques : « Par dessus tout, je suis chanteur d’opéra. Voilà comment les gens se souviendront de moi. ». Une des manières "modernes" de sentir cette grande popularité (autrement que par les ventes de billets ou de CD), c’est l’audience sur Internet. Certains extraits sur Youtube ont déjà eu plus de 38 millions de visiteurs en onze ans ! Avec 13 500 réactions d’internautes et plus de 80 000 "j’aime" pour FaceBook ("likes"). C’est le cas pour le premier morceau proposé.


1. "Nessun Dorma", le 16 juillet 1994 à Los Angeles.




2. Concert de gala, en 1986.




3. "Ave Maria", en 1978.




4. "La Traviata", en 1993.




5. Concert avec Barry White, "My first, my last, my everything".

Cette vidéo aussi est très populaire. En neuf ans, elle a reçu plus de 23 millions de visiteurs et plus de 73 000 "likes" sur FaceBook.





Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (05 septembre 2017)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Luciano Pavarotti.
Hommage à Pierre Henry (6 juillet 2017).
Le dernier concert de Pierre Henry.
La musique concrète de Pierre Henry toujours à l’honneur de l’été parisien.
Vidéo de "Symphonie pour un homme seul" (Pierre Schaeffer et Pierre Henry).
Mstislav Rostropovitch.
György Ligeti.
Yehudi Menuhin.
Les 90 ans de Pierre Boulez.
Une exposition sur Pierre Boulez.
Jean Sibelius.
Armide.
Pierre Boulez.
Henri Dutilleux.
Myung-Whun Chung.
L’horreur musicale en Corée du Nord.
Mikko Franck.
Le Philharmonique fait l’événement politique.
Concert du 14 juillet 2014.
Le feu d’artifice du 14 juillet 2014.

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10 réactions à cet article    


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 5 septembre 2017 11:23

    Je préfère José Carreras.


    • laertes laertes 5 septembre 2017 13:33

      Ingmar Bergman a fait beaucoup plus pour l’opéra que Pavarotti.
      Sylvain, je puis vous assurer qu’en ce qui concerne les zones d’ombre Céline, était infiniment meilleur écrivain que Pavarotti était chanteur. Pavarotti était brillant, solaire et populaire parce que brillant et solaire..................................... tout cela est incompatible (sauf populaire bien sûr) avec l’Opéra. Quant au talent ne vous déplaise monsieur Pavarotti, il n’a rien à voir avec la popularité sinon André Rieu serait l’un des plus grands interprètes de notre époque............... ce que tout mélomane sait qu’il n’est pas.
      Pavarotti a cru rendre l’Opéra populaire en faisant des shows médiatiques... bien sûr il n’en est rien. L’Opéra est toujours aussi élitiste.
      Pavarotti a toujours été (pour moi qui adore l’Opéra) un chanteur à effet (la fameuse « brillance » du timbre « solaire ») c’est à dire un chanteur d’Opéra médiocre non dans ses capacités vocales mais dans ses capacités d’expression. Il était incapable de faire ressortir une émotion associée au texte (ce qui est la base même de l’Opéra) scotché qu’il était (par incapacité ?) par son désir de performance égocentrique.
      C’est pour cette raison qu’il n’a jamais pu s’adapter au plus grand compositeur d’opéra de l’histoire : W. A. Mozart. La musique de Mozart ne tolère pas les m’as tu vu. Elle ne vit que dans la sincérité.
       


      • Antoine 6 septembre 2017 02:07

        @laertes
        Sauf qu’il nous a fait un magnifique Idomeneo...


      • marmor 5 septembre 2017 18:21

        Je suis à peu près sûr que le chanteur préféré de Laertes s’appelle Roberto Alagna !


        • baldis30 5 septembre 2017 22:43

          @marmor
          bonsoir,

          Il y en a d’autres .. malheureusement l’art lyrique se meurt et l’art dramatique suivra sous peu . En France bien sûr car pendant dix ans j’ai pu fréquenter le Reggio à Turin et les jeunes chanteurs qui apparurent sur le plateau avaient des qualités bien reconnu par un public difficile, bien plus jeune et nettement moins snob que celui de la ville d’à-côté.... Et en matière de ténor un Francesco Meli fait moins de vagues pour de grandes qualités .. Sur d’autres scènes et en d’autres circonstances Villazón ou Flores sont aussi de très grands, sans esbroufe.

          Quant à la France ....ne saviez vous pas que « Monsieur un théâtre à N.... c’est la fin de la moralité de nos enfants » alors qu’un chef italien apportait un soutien de retentissement mondial ....

          Comme m’a déclaré un jour un baryton international .... Si l’on veut une politique lyrique en France on peut ce n’est pas un problème d’argent mais de volonté politique ... voir paragraphe précédent ! Malheureusement les politiciens et politiciennes français ne savent pas ce qu’est un patrimoine artistique ni un patrimoine humain .... la seule chose qui les intéresse est leur patrimoine ....

          Au fait le concours international de chant de Marseille est mort .... et enterré ... il fallait 50.000 euro la dernière fois que son organisation a été tenté ... L’OM ça coûte combien ?


        • laertes laertes 6 octobre 2017 19:00

          @marmor : rire ! Quand il peut chanter. Je n’ai aucun avis sur Alagna si ce n’est qu’il est meilleur que Pavarotti. Mais c’est assez facile, Pavarotti serait le ténor le plus facile à transformer en robot.


        • SUR1NUAGE 6 septembre 2017 12:19

           

          Chers amis, intellectualisez la musique est une erreur, analyser la technique en est une autre…..la musique est une émotion que chacun ressent plus ou moins différemment, il n’y a pas de code ou de savoir qui régissent cette émotion…personne n’ecoute mieux que l’autre, c’est une prétention…. Plus l’émotion est forte pour chacun plus la musique est belle, quel que soit le « medium » qui est en cause…..

          Bonne écoute…et laisser écouter les autres comme ils le veulent..


          • Antoine 6 septembre 2017 12:27

            @SUR1NUAGE
            ben non, l’art s’apprend et l’apprécier, sauf exception, résulte de la culture et de l’éducation, rarissime hélas en raison de la démocratisation du mauvais goût ou plutôt de sa dictature...


          • SUR1NUAGE 6 septembre 2017 12:35
            @Antoine
            cher Antione, je crois que comprendre est plus important qu’apprendre si vous n’êtes pas musicien
            il faut ressentir d’abord et ensuite éventuellement choisir d’apprendre.... 

          • Antoine 6 septembre 2017 22:05

            @SUR1NUAGE
            sauf que, sans éducation dans le domaine artistique concerné, comprendre ou plus exactement saisir toutes les subtilités et donc beautés d’une œuvre n’est à la portée que d’une infime minorité.

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